Le diabète gestationnel Guillaume RATON , étudiant infirmier 3ème année. Décembre 2007
I- Qu’est-ce que c’est ? Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.(OMS) Il est généralement diagnostiqué vers la 26ème semaine d’aménorrhée (SA) (semaines sans règles: lors d'une grossesse, elles se comptent à partir du premier jour des dernières règles) chez environ 3 à 6 % des femmes Il correspond à la sécrétion de l’hormone lactogène placentaire qui entraîne une insulinorésistance (diminution de la sensibilité à l’insuline qui, de ce fait, perd de son efficacité) chez la mère.
II- Les facteurs de risque Âge maternel > 35 ans Des antécédents de diabète au sein de sa famille Des antécédents personnels de diabète gestationnel Une naissance d'enfants de poids plutôt élevé à la naissance (Supérieur à 4kg) L'obésité ou une prise de poids excessive au cours de la grossesse Mais dans la moitié des cas, le diabète gestationnel apparaît sans raison apparente. Ceci ne sont que des données à titre indicatif, seul des examens biologiques permettront de mettre en évidence un diabète gestationnel.
III-le dépistage Comment ? Le test de O’ Sullivan qui consiste à effectuer une glycémie une heure après l'ingestion de 50 grammes de glucose. (à jeun depuis 3 heures) Si la glycémie est < 1.3 g/l, le test est négatif Si elle se situe entre 1.3 et 2 g/l, il est nécessaire d’effectuer un second test (HGPO) Si elle est > 2 g/l, le test est positif (le diabète gestationnel est avéré)
L’HGPO Hyperglycémie provoquée per os (par voie orale) avec 100g de glucose, puis mesure de la glycémie toutes les heures pendant 3 heures. Les seuils pathologiques sont de >0.95g/l à H0, >1.8g/l à H1, >1.55 à H2, >1.4 à H3.
IV- Conséquences Pour la maman… Risque accru d’ hypertension artérielle gravidique ( à partir de 13/8) Risque accru d'infection, en particulier urinaires (l'hyperglycémie favorise le développement des bactéries) Hémorragie de la délivrance plus fréquente avec travail allongé. Risque de récidive de diabète gestationnel et survenue d’un diabète de type II.
Pour le bébé… La plupart des femmes atteintes de diabète gestationnel donnent naissance à un bébé en bonne santé, à condition de suivre les conseils pour maintenir une glycémie à des valeurs normales. Cependant, un certain nombre de risques, non négligeables, peuvent malgré tout survenir.
Risque de prématurité Un poids important à la naissance (supérieur à 4 kg) qui peut entraîner un accouchement difficile, nécessitant une épisiotomie, l’utilisation d’instruments (type forceps), voire une césarienne. C’est la macrosomie Risque d’hypoglycémie dans les premiers jours de vie. En effet, l’hyperglycémie maternelle était compensée chez le fœtus par une sécrétion d’insuline réactionnelle. À la naissance, il n’y a plus ou beaucoup moins d’apport glucidique. Il faut donc quelques jours au pancréas pour réduire cette surproduction d’insuline, ce pourquoi le risque d’hypoglycémie subsiste pendant cette période. Risque d’hydramnios (excès de liquide amniotique)
Maladie des membranes hyalines (= difficultés à respirer) : l'hyperinsulinisme fœtal ralentit la maturation pulmonaire et la synthèse de surfactant (qui permet l’expansion des alvéoles et par conséquent une respiration efficace) Cardiomyopathie hypertrophique (cœur ayant un volume trop important et une efficacité moindre) L’ictère néonatal (jaunisse) Il n’y a toutefois pas augmentation du risque de malformations congénitales en présence d’un diabète gestationnel, car le trouble glycémique survient après la formation des organes
Il est à noter également que le bébé ne naît pas diabétique Il est à noter également que le bébé ne naît pas diabétique. Toutefois, le diabète pouvant être héréditaire, la maman peut transmettre ce facteur de risque. Le diabète peut alors survenir à l’âge adulte, d’où l’importance d’avoir, tout au long de sa vie, un poids de forme stable, une alimentation équilibrée ainsi qu’une activité physique régulière.
V- Objectifs et traitement Il est primordial d’éviter les hyperglycémies ! Il faut maintenir à la fois des glycémies à un niveau normal* tout en ayant un apport alimentaire satisfaisant pour la maman et son enfant. Le traitement est donc le régime alimentaire, associé si besoin à des injections d’insuline. Surveillance rigoureuse de la glycémie capillaire avant et après chaque repas. *Les objectifs glycémiques sont une glycémie à jeun inférieure à 0.95 g/l et une glycémie postprandiale (deux heures après la fin du repas) inférieure à 1,20 g/l.
L’alimentation Le respect de la diversité alimentaire doit rester essentiel. Il faut donner une place importante aux produits laitiers et aux légumes (attention à bien laver avant consommation en raison du risque de toxoplasmose) Éviter de boire en journée des jus de fruits, sodas et sirops…qui sont très riches en sucre, et privilégier l’eau, gazeuse ou plate, avec ou non arôme naturel, sans sucre et autres boissons lights. Éviter les sucreries, pâtisseries…qui feront augmenter votre glycémie. (mais garder exceptionnellement le côté « plaisir » de ces aliments, le week-end par exemple et toujours au cours ou en fin de repas)
Ne pas arrêter la consommation de féculents, de fruits, légumes, lait et yaourts…qui sont des aliments essentiels, bien que contenant des glucides. Il est donc important de les répartir en 3 repas avec 1 ou 2 collations sur la journée. Remarque: un(e) diététicien(ne) ou un(e) nutritionniste pourra vous aider à répartir votre alimentation journalière Favoriser également une alimentation à index glycémique faible (vitesse de passage dans le sang lente): riche en fibres, cuisson « al dente », mixité des nutriment, texture entière, non moulinée non mixée. Une alimentation modérée en sel est conseillée (4 à 6g par jour) pour limiter les risques d’œdème et d’hypertension artérielle. (toutefois ne pas entamer un régime sans sel strict)
L’activité physique Lors d’une grossesse, il faut continuer à avoir une activité physique régulière, bien que modérée. Cela permettra un contrôle de la glycémie. Exemple: marche, natation, gymnastique douce… Il faudra alors surveiller régulièrement la glycémie, et ainsi dépister une éventuelle hypoglycémie ( < 0.70g/l)
La surveillance Le suivi de la patiente et de sa grossesse doit être rigoureux. (en particulier les deux derniers mois de grossesse). Avant et après chaque repas, il est important d’effectuer une mesure de la glycémie capillaire, reportée impérativement dans un carnet d’auto surveillance (utile à la fois pour la patiente, que le médecin et les autres intervenants de santé) L’hémoglobine glyquée (HbA1c) est le reflet de la glycémie sur les 3 mois précédents.
Sources http://www-ulpmed.u- strasbg.fr/medecine/cours_en_ligne/e_cours/obstetrique/diabete_gest ationnel.pdf http://www.gyneweb.fr/sources/revues/referenc/v2n2/diabetgest.html http://fr.wikipedia.org/ Cours de diabétologie. Promotion 2005/2008. IFSI La Roche sur Yon
De nombreux sites d’information, de conseils…sont à votre disposition sur internet. Voici quelques liens utiles, mais vos recherches en apporteront certainement d’autres: www.diabsurf.com www.femmesensante.ca www.gyneweb.fr www.france5.fr/sante/maladie/W00484/5/ www.magrossesse.com/site/site.php?rubr=4&ss_rubr=22&conte nu=121 www.femiweb.com/Test-O-sullivan.html http://dianantes.free.fr/equi/diabgest.html (http://dianantes.free.fr/)