INTERNATIONALISMES POLITIQUES (19EME-21EME SIÈCLES) Giorgio Tabani N° Etudiant 21501686

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INTERNATIONALISMES POLITIQUES (19EME-21EME SIÈCLES) Giorgio Tabani N° Etudiant

LES POPULISMES EN EUROPE AU XXe SIÈCLE

« UN FANTÔME PARCOURT LE MONDE : LE POPULISME» Ernest Gellner, 1967 Le mot étant sorti du langage scientifique, où il a toujours du mal à s’imposer malgré la vaste production d’études à partir des dernières années du XXe siècle, ses usages dominants s'inscrivent désormais dans l'espace polémique occupé par les acteurs politiques, les journalistes et les intellectuels médiatiques. Il est employé dans des contextes très différents, aussi bien géographiquement (il n’y a pas un seul pays qui lui échappe) que chronologiquement (la fin du XIX mais pour certains les révoltes paysannes médiévales seraient proto-populistes) et thématiquement (populismes politiques, artistiques, économiques et ainsi de suite).

Est-il pertinent et utile de regrouper dans la même catégorie de « populisme » des phénomènes et des régimes politiques très différents dans l’Europe du XXe siècle ? I. POPULISME : ESSAIS DE DEFINITION 1.1 Qu’est-ce que le populisme ? 1.2 Les caractères du populisme et de son peuple 1.3 Leadership populiste vs. césarisme et démagogie II. LE POPULISME ET LES TOTALITARISMES 2.1 La Russie : populisme vs. communisme 2.2 L’Italie : populisme vs. fascisme 2.3 L’Allemagne : populisme vs. nazisme III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.1 La France et le populisme d’extrême droite 3.2 L’Angleterre et le populisme néoconservateur 3.3 L’Italie de l’Uomo Qualunque au « télépopulisme »

I. POPULISME : ESSAIS DE DEFINITION 1.1 Qu’est-ce que c’est le populisme ? Idéologie, mouvement ou mentalité qui dérive d’une situation sociale ou d’une prédisposition psychologique? Échapper au « complexe de Cendrillon ». Marco Tarchi: le populisme est une entité fluide, qui imprègne la façon de penser et d’agir d’un homme politique, il s’agirait donc d’une forma mentis. Pierre-André Tagueieff: le populisme indique exclusivement une dimension de l’action ou du discours politique, il peut donc s’appliquer à n’importe quel modèle idéologiques. Paul Taggart (Margaret Canovan, Yves Meny et Yves Surel): le populisme possède beaucoup de caractères d’une idéologie mais non pas tous.

Le populisme est une conception appuyée sur un nombre restreint de traits qui présentent une intensité variable selon les contextes et qui s’exprime dans des formes différentes : comme un schéma idéologique d’interprétation de la dynamique sociale, comme un style de comportement politique, comme un ensemble de convictions et de principes à la base d’une culture politique, comme registre rhétorique, comme formule de légitimation sur laquelle un régime peut s’appuyer. I. POPULISME : ESSAIS DE DEFINITION 1.1 Qu’est-ce que c’est le populisme ?

I. POPULISME : ESSAIS DE DEFINITION 1.2 Les caractères du populisme et de son peuple Le caractère constitutif : L’APPEL AU PEUPLE Le peuple du populisme est un agrégat social homogène, lié par des traditions consolidées au fil des générations et qui représente le dépositaire exclusif de valeurs positives, spécifiques et permanentes. Une conception enracinée dans un imaginaire d’Ancien Régime dominé par un communautarisme traditionnel, où unité politique et religieuse allaient ensemble, l’unité prévalait sur la pluralité, la foi sur la raison.

Deux typologies fondamentales d’appel au peuple : le populisme protestataire qui s’appui sur le demos (communauté politique) le populisme identitaire ou national-populisme sur l’ethnos (la communauté ethnique) I. POPULISME : ESSAIS DE DEFINITION 1.2 Les caractères du populisme et de son peuple

Mentalité dichotomique et manichéenne : le peuple est toujours la victime à laquelle on offre la délivrance et la vengeance. LES ENNEMIS DU PEUPLE Populisme protestataire: les partis et les hommes politiques les capitalistes les bureaucrates, les technocrates et les experts les intellectuels Populisme identitaire: les étrangers et en général les "autres" I. POPULISME : ESSAIS DE DEFINITION 1.2 Les caractères du populisme et de son peuple

Le leader populiste est celui qui parcourt le même chemin que son peuple. Il est le porte-parole du peuple, il lui ressemble dans les comportements, il doit savoir capter les aspirations, c’est-à-dire incarner (et non pas représenter) ses caractéristiques et ses besoins, mais aussi son langage et ses gestes. C’est un nouveau modèle politique où le leader a un rapport direct avec son peuple au- delà des divisions politiques et donne des réponses immédiates aux problèmes. Le rôle du leader populiste est souvent qualifié avec deux termes: « démagogie » et « césarisme ». I. POPULISME : ESSAIS DE DEFINITION 1.3 Leadership populiste vs. césarisme et démagogie

II. LE POPULISME ET LES TOTALITARISMES 2.1 La Russie : populisme vs. communisme Fin XIXe-début XXe se développe le narodničestvo (litt. « populisme ») comme effet du processus de modernisation. La jeune intelligentsia russe veut partir du peuple, notamment de la communauté rurale, dite mir. L’héritier direct est le socialisme révolutionnaire qui sera combattu par les bolcheviks.

II. LE POPULISME ET LES TOTALITARISMES 2.1 La Russie : populisme vs. communisme Dans les années 1930 dans la pratique politique stalinienne les stratégies de type populiste ont une importance fondamentale. On dresse une typologie des coupables, saboteurs des « formidables capacités créatrices des masses laborieuses »: les «bureaucrates incorrigibles» les hauts fonctionnaires Staline peut ainsi resserrer l'alliance entre le peuple et son Guide placé au-dessus des «affaires», en détruisant tous les autre liens politiques, professionnels et personnels. Une forme différente de populisme fait d'appels à la «Grande Guerre patriotique». En 1943, on chante : «Au combat pour la Patrie, au combat pour Staline!». Un populisme qui du champs de bataille passera aux les souvenirs d'anciens combattants.

II. LE POPULISME ET LES TOTALITARISMES 2.2 L’Italie : populisme vs. fascisme Benito Mussolini est issu d’une famille pauvre et le restera longtemps lui-même. Ses expériences le font connaitre sous les traits d'un révolté «sorti de la plèbe». Bien avant la Marche sur Rome, des traits populistes sont déjà en place: le sens et le goût du contact direct avec les «masses» la critique aux «bavardages» et au «crétinisme» parlementaires ainsi que à l’ordre bourgeois éloge de la violence qui émane du peuple Le premier fascisme de 1919 mélange les thèmes de la fraternité des tranchées, de l'incapacité des classes dirigeantes à faire la guerre, des aspirations du «peuple» à plus de justice sociale et de «démocratie directe», de la faillite des idéologies. Les ennemis sont: les intellectuels les bureaucrates

II. LE POPULISME ET LES TOTALITARISMES 2.2 L’Italie : populisme vs. fascisme En tant que « Duce », Mussolini continue à proclamer de « travailler pour le peuple » et il se fait filmer, photographier et raconté à la fois en tant que paysan, ouvrier etc. La radio et le cinéma remplaceront de plus en plus les plongées dans le flot de ses fidèles. Son discours est interclassiste et «communautaire», se réfère en permanence au peuple et à ses «vertus», exalte le monde du travail pour promouvoir une politique d'intégration des masses.

II. LE POPULISME ET LES TOTALITARISMES 2.3 L’Allemagne : populisme vs. nazisme La propagande de nazies est au début un mélange confus mais efficace de mots d’ordres nationalistes, racistes, autoritaires et populistes. L’aile populiste de Strasser et Rohm, qui à la révolution politique veut faire suivre celle sociale, sera vite éliminée. Le thème du Volk : une race et en tant que Volksgemeinschaft (communauté populaire) fraternel et égalitaire fait l’objet de tous les soins et les protections. L’idéologie de la race a pour but de réveiller la race nordique qui doit créer son propre héros et s’organiser comme communauté d’homme supérieurs qui réalisent leur mythe organique et hiérarchique dans le Volksstaat et le parti.

Le Führerprinzip: « un seul Volk, un seul mouvement, un seul Führer » Le thème de l'ennemi juif est central car il permet de gagner l’appui: des couches supérieures (auxquelles il suggère l’équivalence entre hébraïsme, marxisme et matérialisme) du prolétariat (en déviant son anticapitalisme vers la haine pour la ploutocratie hébraïque) de la petite bourgeoisie ruinée par la crise de 1929 (à laquelle donner un nouveau idéal, raciale et non plus étatique, dans lequel s’identifier). II. LE POPULISME ET LES TOTALITARISMES 2.3 L’Allemagne : populisme vs. nazisme

III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.1 La France et le populisme d’extrême droite Le populisme de Quatrième République est le poujadisme. La modernisation menace de nombreuses couches sociales, celles des artisans, des petits commerçants, des petits patrons, voire des propriétaires-exploitants de l'agriculture et Pierre Poujade devint le héraut et le prophète de ce refus du progrès. Le mouvement Poujade bénéficie bientôt de l’alliance avec les victimes de la décolonisation en Afrique du Nord. Parti de la résistance au fisc, il s'en prend ensuite aux parlementaires, aux technocrates, aux intellectuels, à toute cette élite parisienne, qui a perdu le sens du terroir.

III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.1 La France et le populisme d’extrême droite Le général de Gaulle revient au pouvoir en 1958 à cause de l’instabilité du régime très parlementaire. Il peur mettre en place son projet de créer un exécutif fort, un État maître de ses décisions et une diplomatie capable de redonner du lustre à la grandeur de la France. Le gaullisme possède certaines caractéristiques du populisme: le composant interclassiste, afin de dépasser le clivage gauche-droite, le composant charismatique, incarnée dans l’homme capable d’embrasser la vision longue et la vision instantanée le composant mythique d’une certaine idée de la France.

III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.1 La France et le populisme d’extrême droite En 1972 Jean-Marie Le Pen, un ancien député poujadiste, fonde le Front national, petit parti d'extrême droite qui ensuite captera un vaste électorat de toutes les couches sociales. Son fondateur est un homme hors du système et d'origine sociale modeste. Excellent orateur, violent, provocateur, il est le type du démagogue moderne que la télévision et les médias ont favorisé. La personnalisation du mouvement est intense ; le guide incarne toutes les révoltes, les souffrances et les espoirs du peuple de France, unifié et sans barrières de classe. Il aime les réunions à grand spectacle, conditionnant l'émotion de ses fidèles. Son discours accuse l'« énarchie », la technocratie, «la bande des quatre ». Il critique l’invasion des immigré et montre un certain antisémitisme.

III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.2 L’Angleterre et le populisme néoconservateur Margaret Thatcher, fille d’épicer, se présente en tant que représentante de la classe moyenne qui s’oppose à l’establishment "aristocratique" du parti conservateur. Elle croit profondément à la nécessité de changer le pays et refuse le compromis. Elle ne fait confiance à personne, elle est la seule à avoir un rapport privilégié avec le peuple, dont elle se sent la seule et authentique interprète. Son slogan est «there is no alternative» (TINA) et ses décisions et son discours se basent sur une distinction manichéenne entre le mythe négatif du « collectivisme socialiste anglais » et celui positif d’elle, prophète de la rédemption nationale. Sa rhétorique se fonde plus sur la diabolisation des ennemis, avant tout extérieurs (le parti travailliste, les syndicats ou le communisme internationale) mais aussi intérieurs, (les partisans du paternalisme conservateur).

Pour elle la décadence du pays dérive de l’abandon des valeurs à la base de son succès: les vertus bourgeoises de la famille, du travail, de l’épargne, de l’esprit civique et de la solidarité. Il s'agit de vertus individuelles, c’est-à-dire caractérisant des individus libres et actifs, qui n’ont pas besoin de l’État pour agir. Son action de privatisation de l’économie et des biens publiques s’insère dans l’idée clé de créer un « popular capitalism », c’est-à-dire un capitalisme diffus qui, en rendant les individus propriétaire, peut leur permettre d’être indépendants et responsables de leur propre destin et de la prospérité nationale. C’est une vision nouvelle de la démocratie: «la société n’existe pas», il y a seulement les individus. Elle a la conviction que ses réformes redonnées au peuple le pouvoir, la souveraineté qu’on avait lui volé pendant les années du « Welfare Consensus ». III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.2 L’Angleterre et le populisme néoconservateur

Guglielmo Giannini, croit que les chefs et la foule sont les deux antagonistes de l’histoire. Les premiers sont les politiciens qui luttent éternellement pour le pouvoir et la foule est constituée des gens de bon sens, bon cœur et bonne foi, travailleurs, honnêtes et pacifiques. Elle doit subir les guerres, les luttes et les privations à cause des politiciens. Elle déteste les politiciens corrompus aussi bien que leurs idéologie vides de sens. Sa solution est un État administratif, avec le transfert du pouvoir des hommes politiques à la bureaucratie. Repoussé par le monde politique et journalistique il fonde son propre journal l'Uomo qualunque (« L'Homme de la rue ») et le Fronte dell’Uomo qualunque. Son message anticommuniste lui font gagner les élections de 1947 quand son parti arrive premier dans le Sud. Le refus de la DC de collaborer avec lui et son idée de discuter alors avec les communistes provoquent la scission du parti, la perte définitive du soutien des industriels surtout quand il décide de ne pas appuyer le gouvernement de la DC. III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.3 L’Italie de l’Uomo Qualunque au « télépopulisme »

Née dans les années 1980 La Lega Nord est une formation politique qui réunit une série de ligues régionales, qui demandent une plus forte autonomie et faisaient référence aux appartenances régionales. Les différences ethnoculturelles sont trop faibles pour fonder un consensus fort et Umberto Bossi, le chef charismatique le sait. Bien qu’il se présente comme le leader issu du peuple, sans une formation prestigieuse et qui parla un langage truculent et vulgaire, dans des invectives parfois xénophobes ou homophobes, il comprend qu’il est temps de déplacer le cœur de la critique contre la partitocratie de Rome. L’objectif de l’autonomie des régions du Nord est présenté comme le chemin plus radical pour éliminer le pouvoir des partis traditionnels et de la bureaucratie centrale : il nait ainsi un populisme régionaliste. Sa force est donc l’union de la conception du peuple comme ethnos et demos, en construisant un modèle d’identité alternatif aux partis traditionnels. III. LE POPULISME ET LES DEMOCRATIES LIBERALES 3.3 L’Italie de l’Uomo Qualunque au « télépopulisme »

L’entrepreneur Silvio Berlusconi fonde son parti au début des années On parle de télépopulisme car le leader se présente comme un homme nouveau qui arrive dans l’espace public grâce au pouvoir des télévision. Le télépopuliste dénonce les élites politiques et s’offre comme garant de la vrai démocratie ; il favorise des fortes identifications imaginaire et se pose des objectif concret qui font rêver le peuple (ex. 1 millions de postes de travail). Son message s’adresse à la masse indifférencié des émissions de télé plus populaires, son langage casse les habitudes et les schéma interprétatifs de la politique traditionnelle. Il critique la classe dirigeante et repropose l’archétype de la lutte contre l’ennemi communiste. Il se présente comme l’homme providentiel, avec des métaphores religieuses, qui a eu du succès dans le monde économique et que maintenant offre son expertise pour sauver l’entreprise Italie. L’appartenance à son parti, « Forza Italia » est fondée sur l’adhésion à l’appel du leader tandis que son organisation utilise les ressources financières et professionnelles de son groupe. Il est un guide avec un style managérial et qui fait référence toujours au rapport direct avec électeurs, toutes les élections locales ou nationales sont transformé en plébiscite sur sa personne.

Si le populisme incarne une corruption idéologique de la démocratie, il exprime en même temps une exigence de démocratie participative ou de citoyenneté active qui le système de la démocratie représentative n’est pas capable de satisfaire. Selon ses diverses manifestations ces tendances peuvent alimenter des formes nouvelles de mobilisation et d'organisation de l’opinion publique avec des effets positifs qui contrebalancent le déficit croissant de transparence et de légitimité de la démocratie libérale ou au contraire elles peuvent répandre des propensions autoritaires. Le concept de populisme peut donc d’un côté être utile, si défini précisément, pour rendre compte de certaines continuités, en mettant en lumière certains mécanismes, mais de l’autre côté son usure due à l’utilisation dans le débat politique et son extrême ambivalence le rendent peut-être inadapté à une utilisation scientifique. CONCLUSION

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