FERMER LA PORTE À L’IMMIGRATION 10 e année Février à juin 2016 Préparé par A. Berteau
Quels facteurs peuvent pousser un pays à fermer sa porte aux immigrants?
La politique d’immigration de Clifford Sifton ■La politique d’immigration de Clifford Sifton, sous le gouvernement Laurier, a suscité des opinions partagées: –Les propriétaires d’entreprises avaient tendance à favoriser l’immigration, car ils voulaient une main-d’œuvre bon marché et une clientèle pour leurs produits. –D’autres Canadiens commençaient à voir d’un mauvais œil le nombre croissant d’immigrants.
La politique d’immigration (fin) ■Voici les quatre raisons principales qui motivaient leurs objections: 1.Certains syndicats voyaient l’immigration d’ouvriers non qualifiés comme une menace envers les emplois de leurs membres ; 2.Certains Canadiens d’origine britannique craignaient que les immigrants en provenance d’Europe de l’Est, d’Europe centrale et des pays du sud de l’Europe ne viennent modifier le caractère britannique du pays ; 3.Certains Canadiens français craignaient que leur culture décline à mesure que leur nombre diminuait ; 4.Plusieurs Canadiens avaient des préjugés raciaux et n’acceptaient pas les Africains ou les Asiatiques.
La Colombie-Britannique et l’immigration: une question difficile ■La question de l’immigration en Colombie-Britannique était particulièrement difficile car la position des employés était très différente de celle des employeurs. ■Les employeurs des secteurs des mines, de la foresterie et des conserveries (lieu où sont fabriquées les conserves alimentaires) voulaient que les immigrants asiatiques viennent en C.-B., pour deux raisons: 1.Ils acceptaient de travailler pour des salaires deux fois inferieurs à ceux des ouvriers locaux; 2.Ils ne se plaignaient pas de leurs conditions de travail. ■Les employés de ces mêmes secteurs croyaient que la politique de Sifton menaçait leurs emplois. Ils ont exigé que le gouvernement fédéral limite l’immigration asiatique.
L’arrivée de Frank Oliver ■En 1905, Frank Oliver a remplacé Sifton à la tête du ministère de l’Intérieur. ■Il était d’accord pour limiter le nombre d’immigrants non blancs. ■Il a mis en place une politique d’immigration encore plus sélective visant tout particulièrement les Asiatiques. ■Les deux paliers du gouvernement (provincial et fédéral) ont entrepris de restreindre l’immigration asiatique.
La population de la Colombie-Britannique selon l’origine ethnique, 1901 à 1921 AnnéeBritanniqueEuropéenneAsiatique Comment l’accroissement de la population d’origine britannique se compare-t-il à celui des autres groupes?
La « montagne d’or » ■Les immigrants chinois constituaient le groupe asiatique le plus important en Colombie-Britannique. ■De nos jours, les Chinois représentent 10 % de la population et les Sud-Asiatiques représentent 6, 4 %. Les minorités visibles en C.-B. forment 24,8 % de la population. ■Les immigrants chinois avaient été attirés par les possibilités d’emploi dans les ruées vers l’or et la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique. ■L’immigration en provenance de la Chine s’est poursuivie malgré la taxe d’entrée. ■La taxe d’entrée: une taxe que seuls les immigrants chinois devaient payer lors de leur entrée au Canada ; elle a été d’abord de 50 $ en 1885, puis a augmenté à 100 $ en 1900 et 500 $ en 1903.
La montagne d’or (suite) ■Ceux qui étaient contre l’immigration asiatique en C.-B. se sont rassemblés pour former la Ligue d’exclusion des Asiatiques. ■La Ligue d’exclusion des Asiatiques: une organisation qui cherchait à empêcher l’immigration des Asiatiques. ■En 1907, les membres de cette ligue ont manifesté contre le refus du gouverneur général d’adopter une loi visant à interdire l’immigration des Japonais au Canada. ■Cette manifestation a tourné à l’émeute lorsqu’un millier de manifestants a entrepris de semer la destruction dans les quartiers chinois et japonais de Vancouver.
La montagne d’or (suite et fin) ■L’émeute a attiré l’attention du monde entier sur la ville, au grand embarras du gouvernement fédéral. ■Le Japon était un allié de la Grande-Bretagne à ce moment-là. ■Laurier a dû présenter des excuses au gouvernement japonais. ■Il a mis sur pied une commission royale pour enquêter sur l’émeute et dédommager les citoyens chinois et japonais. ■Le gouvernement canadien a tout de même établi la limite annuelle d’immigrants japonais à 400 hommes.
Le passage sans escale ■Le ministre du Travail, William Lyon Mackenzie King, a dirigé cette commission d’enquête. –Mackenzie King fut le premier ministre du Canada de 1921 à ■Parmi ses tâches, il devait découvrir comment les Asiatiques avaient été « attirés » au Canada. ■Depuis 1904, par exemple, les agents du CFCP en poste à Hong Kong avaient encouragé les gens à immigrer au Canada. ■Comme les habitants de Hong Kong étaient des sujets de l’Empire britannique, on pouvait difficilement leur interdire l’entrée au Canada.
Le passage sans escale (suite) ■Le gouvernement canadien a décidé d’adopter la Loi sur le passage sans escale. ■La Loi sur le passage sans escale: une loi promulguée en 1908 qui ne permettait l’immigration au Canada qu’à la condition d’avoir effectué un voyage sans escale depuis le pays d’origine. ■Cependant, il était impossible de se rendre directement des Indes au Canada, c’est-à-dire sans faire d’escale, car aucune compagnie de transport maritime ne suivait un tel trajet. ■Le gouvernement a cru qu’il avait trouvé une solution au « problème » de l’immigration asiatique.
Le passage sans escale (suite et fin) ■Cette politique a été contestée en 1914 quand le Komagata Maru, un navire ayant à son bord 354 immigrants sikhs en provenance de Hong Kong, s’est rendu à Vancouver. ■Le navire a été placé en quarantaine de telle sorte que les passagers n’ont pas pu débarquer et ont failli mourir de faim. ■Le Komagata Maru a été escorté hors du port de Vancouver. ■Le 23 mai 2008, la législature de la Colombie- Britannique a décidé, lors d’un vote unanime, de présenter des excuses pour l’incident du Komagata Maru.