E NJEUX ÉTHIQUES ET POLITIQUES DES TRANSPLANTATIONS D ’ ORGANES. Valérie Gateau Centre Georges Canguilhem.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Pour commencer, je dirais que l'acteur qui joue ce personnage appelé Conet Guillaume, acteur et réalisateur français.
Advertisements

Paris Grooming: lorsque c est toi qui a é lu(e) Ruud Bullens.
Recueil de pensées quotidiennes
Vous avez deux choix.
CHER(E) AMI(E), C’est avec grande tristesse que nous vous faisons part du décès d’un ami très cher qui se nommait BON SENS…
Ina Motoi, Ph. D. Professeure
Donner pour la Vie LE DON D’ORGANES Association « Un don; Une vie »
Comment c`est de...vieillir ?
L IPCEM, institut formateur et promoteur de l é ducation th é rapeutique en France : une d é marche originale.
Réformer le système de droit criminel? La position de Pettit et Braithwaite Principes méthodologiques Ü Prendre une vue densemble des différents mécanismes.
Le Don D'organe.
La RSE.
De la greffe à l’implantation
Vous avez deux choix Jerry est g é rant d ’ un restaurant. Il est toujours de bonne humeur.
Valérie Gateau Mars 2015 Ethique et greffe. Introduction « Vivre, quand la fin semblait proche ; grandir ; quand toute croissance était stoppée, retrouver.
Etude de cas (exposé des travaux) Un jeune homme vient dans votre structure et s’adresse à la secrétaire. La secrétaire, ne sachant quoi lui dire, lui.
1 Comment préparer un plan Document No. 2.1 Gestion des activités conjointes de lutte contre la tuberculose et le VIH: cours de formation pour responsables.
Société Française de Médecine Générale Congrès de MG – Nice – juin 2009 Perception par les médecins généralistes français du rôle de l’évaluation.
 Réforme de l’Assurance maladie - Parcours de soins, - Médecin traitant, - Franchises médicales  Pourquoi un centre de Sécurité sociale MGEN ?  Pourquoi.
 1. Exemple  2. Définition  3. Test rapide du dilemme  4. Test rapide du dilemme éthique  5. L’agent face au dilemme éthique, que doit il faire?
Saisie des données de distribution de la CPS PAUL SNELL, COORDINATEUR DES DONNEES, LSHTM JANVIER 2015.
Les idées vraies ou fausses sur la greffe avec donneur vivant Caen, juin 2014 B Hurault de Ligny CHU Caen.
Alan Turing, un Génie au tragique Destin méprisé.
Département fédéral de l‘interieur DFI Office fédéral des assurances sociales OFAS Soutenir les familles – renforcer l’économie – promouvoir l’égalité.
Cinq ans de crise : où en est-on? Commission économie du Conjoncture générale Direction économie des agricultures et des territoires.
Thème Faire face au stress pour prévenir le mal-être des élèves infirmiers de l’école des sciences infirmières de Sfax Faire face au stress pour prévenir.
Offre de service Équipe santé mentale adulte CIUSSS Centre-Sud-de-l ’Île-de-Montréal, territoire Jeanne- Mance Présentation à la Table Faubourg Saint-Laurent.
Mais Dieu! Éphésiens 2: 1-5. Plan  Contexte  L’état de l’homme  L’évangile.
Je crois en Dieu, le Père tout- Puissant, Créateur du ciel et de la terre. Il est le Dieu unique. Le Dieu vivant et vrai. C’est lui la source et le terme.
La Nouvelle Économie Quantique de l’Être
Est-ce Que Votre Routine Pour Brûler De La Graisse Vous Laisse Gros(se) Et En Mauvaise Santé ?
88 ème Assemblée Générale – Nancy – 22-23/04/ ème Assemblée Générale - Nancy 22-23/04/2016.
Sociologie des sciences IEP Toulouse 2ème année Vincent SIMOULIN.
Collège de Terre Sainte ESTIME DE SOI PROJET d ’établissement Etablissement secondaire Coppet.
EDUCATION THERAPEUTIQUE ET BIENTRAITANCE. DEFINITION « (…) L'éducation thérapeutique du patient (ETP) devrait permettre aux patients d'acquérir et de.
Régimes de sanction au secondaire et admission au collégial Marc Viens.
La médecine entre science et technique penser les conséquences éthiques du progrès médical H. G. Gadamer ( ) Et H. Jonas ( )
Brussels Liège Namur Luxembourg Paris Fine art in legal practice Fouilles sur le lieu de travail Colloque de l’AJN – 17 mai 2013.
Réunion annuelle des GR Supélec Enquête Groupe Aquitaine Objectifs de l'enquête de septembre 2006 Mieux percevoir et comprendre les attentes de nos camarades.
PROJET DE 2 EmE ANNEE I,S,I,M,G La publicité est un moteur économique qui permet à la société d'avancer. Grâce à elle les citoyens peuvent.
Philosopher à l’hôpital Enjeux et méthodes Principes et cas.
L’accueil du nouveau-né en salle de naissance: implications de l’instauration de la méthode du peau à peau. Anne-Sophie Van Acker Anne-Sophie Van Acker.
RAISONNANCE Université René Descartes Département de Médecine Générale Formation à la Relation Thérapeutique Catu-Pinault A. Jaury P. Velluet L. Congrès.
21ème du Temps Ordinaire Cycle B Prier en écoutant le “Pie Jesu” de Marcel Olm, nous met aux côtés de Jésus.
L’allocation des ressources limitées et les choix de société Ghislaine Cleret de Langavant Commissaire adjointe à l’éthique et à l’appréciation Table ronde.
W ORLD C AFÉ : INTÉRIORITÉ. Intériorité Qu’est ce que le mot « intériorité » évoque pour vous ?
La Morale Par: Erin Dinning et Murray Meldrum. « [La morale] est l’ensemble de ce qu’un individu s’impose ou s’interdit a lui même […] pour tenir des.
ARNAUD LOPEZ, CLEMENT NOIROT, TOMMAS CASTEL 1 GRH : Anne Loubès L’EMPLOI DES JEUNES QUELLES SONT LEURS ATTENTES SPÉCIFIQUES ?
LA PEINE DE TRAVAIL SEANCE V. LA PEINE DE TRAVAIL Instaurée par la loi du 17 avril 2002 modalités de la peine Peine autonome travail d’intérêt général.
Sédation Palliative continue D'un sommeil à l'autre.
Comment développer sa poitrine naturellement. Je n'avais pas beaucoup de solutions. En plus je risquais de perdre mon petit ami de l'époque que j'aimais.
L'ENTRETIEN MOTIVATIONNEL Marc Bouniton L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL : Méthode de communication, directive, centrée sur le patient, utilisée pour.
Choisir une catégorie Répondre à la question Cliquer pour débuter.
Compétences: Capacité d’analyse et de recherche Présentation/Discussion Adjoints des commissions des finances - WAAPAC.
Les normes de l’OIT en matière de sécurité sociale – une retrospective
Activités mathématiques autour du jeu de bridge
Les principes de Liberté Syndicale et de négociation collective Cours A CIF-OIT-Turin 07 septembre
11 «La Suisse accueille avec le cœur» swisscor – secrétariat général – communication – avril 2011 – f notre portrait notre action.
LE DROIT CRIMINEL Unité 5. Ce qu’on imagine lorsqu’on pense au droit criminel.
Test de compréhension sur l’éducation centrée sur l’élève.
Interroger les pratiques professionnelles actuelles ENS – RAQ PAH session avril 2016 Module Approche centrée sur le développement du Pouvoir d’agir.
Cours : Questions approfondies de méthodes didactiques et pédagogiques dans l'enseignement supérieur (PESU1051-1) Présenté par: Naziha DJEDAÏNI Année
Apprendre à porter secours à l’école. Historique Textes de référence.
Social and Solidarity Economy Social innovation in the world of work 27 – 31 July 2015, Johannesburg, South Africa.
Thème 7: La pression des fluides. La formule Comment peut-on comprimer (compress) un gaz?  Écrivez les 3 exigences à la page 73 dans vos cahiers. 
Le principisme de Beauchamp & Childress Philippe TESSIER, faculté de médecine Consultation d’Ethique Clinique CHU de Nantes, 7 juin 2016.
Comprehension U.S. v. TEXAS & Qu'est ce qu'il se passe après? 23 Juin, 2016.
Capsule vidéo 2 Le feedback dans mon enseignement. Quelles sont mes visées en terme de FB. Ce que j’aimerais améliorer en terme de FB: conformité par rapport.
ETHIQUE PROFESSIONNEL : Analyse d’une situation
Transcription de la présentation:

E NJEUX ÉTHIQUES ET POLITIQUES DES TRANSPLANTATIONS D ’ ORGANES. Valérie Gateau Centre Georges Canguilhem

I NTRODUCTION « Vivre, quand la fin semblait proche ; grandir ; quand toute croissance était stoppée, retrouver des forces, quand on ne pouvait plus faire trois pas ; être guéri de sa leucémie ; fêter le dixième anniversaire de sa greffe ; pouvoir faire des projets… Des événements heureux, que racontent nombre de malades, qui témoignent de l’efficacité de la greffe et de sa capacité à modifier favorablement le cours d’une vie » (Houssin D., L’aventure de la greffe, Paris : Denoël, 2000). Pourtant, la médecine des greffes fait appel aux grands principes de la bioéthique tels que l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice.

P LAN DU COURS Histoire de la greffe et des débats éthiques qu’elle suscite Débats concernant le prélèvement en mort cérébrale Les « politiques » en matière de prélèvement d’organes (consentement explicite et présumé) et leurs critiques Propositions contemporaines : augmentation de l’altruisme, marché des organes, prélèvement obligatoire etc.

I. L A GREFFE DÉFINITION ET HISTOIRE La transplantation d’organes consiste « à prélever sur un cadavre certains organes tels par exemple les reins, le cœur, la cornée, les poumons, les os, etc., en vue de les transplanter chez un receveur atteint généralement d’une maladie incurable ou terminale » ( Parizeau M.-H., « Organe (transplantation d’) », dans Hottois G. Missa J.-N. éd., Nouvelle encyclopédie de bioéthique, Bruxelles, De Boeck Université, 2001). Années 1950/60: Premières réussites et premier débat éthique : il est « contraire à l’éthique de continuer à sacrifier des reins sains de volontaires pour un bénéfice aussi minime » (Gueniche K., L’énigme de la greffe, le je de l’hôte à l’autre, Paris, l’Harmattan, 2000). Années 1960/70 : Nouveaux traitements immunosuppresseurs, la greffe devient efficace. Découverte du coma dépassé ou « mort cérébrale ». par les réanimateurs Goulon et Mollaret en En1967 : première greffe de cœur et première greffe de foie. 1969, première greffe de poumon. Second débat éthique : cette définition de la mort tombe « trop bien ». « L’entrée en jeu (…) de l’intérêt d’autres patients ne prive pas seulement la définition de sa pureté théorique mais place aussi son application dans le dangereux clair- obscur d’une tentation animée de bonnes intentions » (Jonas H., Le droit de mourir, Paris, Rivages poche, 1996). Années 1980 : « âge d’or de la transplantation » (Chavot P. Felt U. Masseran A., « Une crise entre savoir et conscience », dans Collange J.-F. éd., Ethique et transplantations d’organes, Paris, Ellipses, 2000). Années 1990/2000 : Greffe efficace : environ 70% de survie à 5 ans versus 80% échec début années 60. Mais situation de pénurie. En 2007, personnes étaient en attente d’un organe, et 4666 ont été greffées restent en attente, dont certaines vont décéder et d’autres « sortir de liste » (ne plus répondre aux critères permettant d’être greffé). Source : ABM. Débat éthique : comment procurer et répartir le plus justement possible une « ressource rare » ?

II L E PRÉLÈVEMENT EN MORT CÉRÉBRALE Définition de la Mort Cérébrale (MC) « Etat dans lequel se surajoute, à l’abolition totale des fonction de la vie de relation (conscience, motilité, sensibilité, réflexes), (…) une abolition également totale des fonctions de la vie végétative » (Mollaret P. Goulon M., « Le coma dépassé », Revue Neurologique, n°11, 1959). Critères cliniques de la mort cérébrale : Absence de respiration spontanée, aucun réflexe, hypotonie, mydriase, disparition de tout signal encéphalographique* spontané ou provoqué (electroencéphalogramme plat). Seule la concordance de tous ces critères permet le diagnostic. En l’absence d’un seul de ces critères le diagnostic n’est pas celui de MC. Sont exclus du diagnostic les patients ayant reçu des drogues sédatives et les patients en hypothermie. Le diagnostic doit être posé par un médecin qui ne pratique pas de greffe.

L E CAS M ARIE Marie est une jeune femme de 25 ans. Elle est au chevet de sa mère de 58 ans admise en réanimation pour un accident vasculaire cérébral, et qui est en mort cérébrale depuis plusieurs heures. Elle est informée du diagnostic très rapidement. Lorsque l'infirmière chargé des prélèvements lui demande si sa mère avait pris position pour ou contre le prélèvement de ses organes, Marie répond que sa mère n'avait pas indiqué sa position sur une situation qu’elle n’imaginait sans doute même pas. La loi dans ce cas est claire : à défaut de s'être opposée au prélèvement de ses organes, la mère de Marie y est consentante (consentement présumé). Elle devrait donc être prélevée de ses organes. Mais Marie considère que sa mère n'est pas vraiment morte : elle respire, peut-être n'a-t-on pas encore tout tenté? Lorsque le réanimateur a convaincu Marie de la mort de sa mère, celle-ci déclare finalement qu'elle refuse le prélèvement. Elle indique : « ma mère m'a élevé seule, elle a du se battre toute sa vie, et pour finir elle a eu cet accident. Elle a assez souffert avant sa mort, on ne va pas encore la faire souffrir après non »?

C RITIQUES ET QUESTIONS « Nier au corps extra-cérébral sa participation déterminante à l’identité de la personne est une ineptie. Mon corps est de façon aussi unique le corps de mon cerveau et celui de personne d’autre. Si ce n’était pas le cas, comment un homme pourrait-il aimer une femme et pas seulement son cerveau ? Comment pourrions nous être touchés par la magie d’une silhouette ? ». ( Jonas H. “Againts the stream : comments on the definition and redefinition of death”, Philosophical Essays, from ancient creed to technological man, New-Jersey, Prentice Hall, 1974) Débat réanimateurs suisses : doit-on endormir les « morts » ? (Tschui M., Le don d’organes, donneurs greffés et soignants témoignent, Paris, Editions Anne Carrière, 2003).

III D ES QUESTIONS DE JUSTICE Question principale : comment être juste dans la procuration et l’allocation d’une ressource rare? Procurer des organes est juste si cela « procure le plus de bien au plus grand nombre » Débat principal : quel mode de consentement est le plus juste?

L ES MODES DE CONSENTEMENT ACTUELS Deux modes de consentement principaux pour le don en mort cérébrale : « opt-in » ou « informed consent » UK Canada Italy US Germany… appelé en France consentement explicite. Valorise le principe d’autonomie : ce qui comte c’est le choix individuel libre. « Opt-out system » ou « presumed consent » appelé en France consentement présumé France Belgium Spain Croatia Poland Portugal… Valorise le principe de bienfaisance et les besoins des patients, la solidarité avec les malade.

C RITIQUE DU CONSENTEMENT EXPLICITE L’autonomie d’un mort n’a aucun sens: Le prélèvement ne cause de mal à personne puisque les morts ne souffrent pas / une personne décédée n’est plus autonome / les besoins de vivants doivent passer en premier. Le consentement explicite procure moins d’organes que le consentement présumé, il est donc inefficace en pratique. Le consentement explicite a pour conséquence un plus grand nombre de prélèvement sur les vivants : les vivants qui donnent supportent les risques de la chirurgie alors qu’on pourrait l’éviter.

C RITIQUES DU CONSENTEMENT PRÉSUMÉ Le consentement présumé est hypocrite et inéthique : il se définit comme un don mais il organise en fait l’appropriation sociétale des organes CP n’est pas un consentement du tout : inclure dans le groupe des «présumés consentants » tout ceux qui n’ont pas dit non de leur vivant est injuste (unfair) Il pourrait faire perdre la confiance des citoyens dans le système de prélèvement et de greffe.

IV P ROPOSITIONS ACTUELLES POUR PROCURER PLUS D ’ ORGANES : AUGMENTER L ’ ATRUISME Propositions visant à augmenter la disponibilité des organes sans abandonner le système du « don ». Incitations morales : signer une carte de donneur devant un tiers (Etzioni 2003) ; rendre le choix obligatoire (Veatch 2000). Augmenter les catégories de donneurs potentiels : autoriser les prisonniers à donner de leur vivant (éventuellement en contre partie dune remise de peine, Bartz 2003) ; ouvrir le don entre vivants aux enfants ; avoir recours aux donneurs à cœurs arrêtés etc… (Etzioni 2003, Jansen 2004, Ladd 2004)

P ROPOSITIONS ACTUELLES POUR PROCURER PLUS D ’ ORGANES : PRÉLÈVEMENT DE ROUTINE Le bien et les intérêts des vivants doivent passer devant le bien des morts Ce qui compte ce sont les vies qu’on peut sauver (Harris 2003) L’atteinte qui peut être faite aux intérêts des morts ou à leurs proches n’est rien comparée au risque de perdre des vies « innocentes ». Le prélèvement post-mortem doit être une obligation légale comme le service militaire. Abandonnons l’autonomie des morts pour le bien des vivants ! (Harris/Dagognet )

P ROPOSITIONS ACTUELLES POUR PROCURER PLUS D ’ ORGANES : LE MARCHÉ DES ORGANES Les modes actuels de procuration des organes (don) doivent changer pour procurer plus d’organes. Les organes peuvent intégrer la sphère marchande. L’autorité publique devrait acheter les organes et les distribuer selon des critères médicaux.. L’humanité n’est pas dans les organes mais dans la personnes, (Gill/Sade 2002). Vendre un organe n’est pas incompatible avec le respect de l’autonomie de la liberté de la dignité et de la justice.

L E PRÉLÈVEMENT : SAUVER DES VIES SANS FAIRE DE MAL À PERSONNE ? (1) La greffe a un coût et le mode de prélèvement influence ce coût : le prélèvement de routine procure plus d’organes pour un coût assez faible (Harris 2003, Spital Taylor 2005). La greffe est encouragée certes pour des motif éthiques, mais aussi financiers : il est moins cher de greffer que de ne pas greffer les patients care ce sont des maladies chroniques avec de lourdes conséquences sur le quotidien. Pourquoi ne pas aborder ces questions dans les débats publics? Et pourquoi n’y trouve-t-on pas de description de la mort cérébrale ?

L E PRÉLÈVEMENT : SAUVER DES VIES SANS FAIRE DE MAL À PERSONNE ? (2) Fait partie de l’obligation de vérité et de transparence. Admettre que prélever des personnes en mort cérébrale peut être difficile pour les proches et les équipes. Reconnaître ces difficultés plutôt que de les nier par un discours trop vindicatif (Kirkin 2003). Les donneurs, leurs proches et les équipes font plus que leur devoir.

C OMMENT ÊTRE JUSTE ? Il est peut-être temps de faire confiance au public et de passer à un consentement explicite (Sicard 2007). En effet, quand les citoyens ont été consultés, (Etats- généraux de la bioéthique France 2009), c’est ce qu’ils ont demandé. Le récent amendement va dans le sens contraire au nom des besoins des receveurs, mais cela pose question quant au rôle de la consultation du public. Tant que le rôle des patients, et plus largement des citoyens reste inchangé, quel que soit le mode de consentement choisi, il reste injuste parce qu’ils ne sont pas considérés comme des partenaires égaux de la décision. La justice commence par le fait d’être considéré comme un partenaire égal du processus de décision. (Pettit 2004 / Koopmans 2002)