Sociologie TP 3 Ferdinand Tönnies. Lien social et modernité avancée  Qu’est ce qui fonde le vivre ensemble ? Le lien social ?  Seconde moitié du XIXème.

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Transcription de la présentation:

Sociologie TP 3 Ferdinand Tönnies

Lien social et modernité avancée  Qu’est ce qui fonde le vivre ensemble ? Le lien social ?  Seconde moitié du XIXème siècle  Spécificité du monde moderne

Objectifs exercices  Identifier dans les différents exemples les éléments liées aux concepts de Tönnies ( Gemeinschaft/Gesellschaft)  Ne pas faire une colonne qui isolerait les deux concepts, un même élément peut présenter des aspects des deux

F. Tönnies  Distinction fondamentale (1887 « Communauté et Société ») : Deux formes de lien social a)Communauté (Gemeinschaft) Soumission de l’individu au groupe b) Société (Gesellschaft) Poursuite de l’intérêt individuel

Communauté: Gemeinschaft  Proximité (affective, sociale, spatiale)  Les individus se vivent comme identiques (par le sang, la race, l’esprit; les activités, la religion)  Repose sur une compréhension de tous envers chacun et sur une volonté commune

3 cas paradigmatiques  A) les liens du sang  B) les liens de voisinage  C) la communauté spirituelle

Liens de sang  Vie commune se déroulant sous le même toit  « communauté de lieu » va de pair avec « communauté d’esprit »  La communauté de lieu implique une possession et une jouissance commune des biens (biens alimentaires)  Membre famille recherche la proximité physique (amour  proximité) même si la mémoire peut leur permettre de dépasser ça en faisant perdurer lien familial.  Communauté d’esprit  crainte et vénérations communes pour les morts et les esprits familiaux.

Liens de voisinage  Double caractérisation aussi : communauté de lieu et d’esprit  Communauté de lieu : rapprochement des habitations (>< au même toit de la communauté familiale)  Liens du voisinage survivent moins bien à l’éloignement (rencontres futures, même type de contact)  Même dimension spirituelle que pour les liens de sangs : croyance dans les mêmes esprits invisibles/dieux  Ex. privilégié : le village rural (mais autre cas possible selon Tönnies  confréries, coopératives …

Amitié et communauté spirituelle  Ici lien invisible (contrairement aux liens matérialisés par une proximité physique). Absence de communauté de lieu donc.  Cette absence de communauté de lieu est compensée par la dimension spirituelle du lien  Réunion mystique facilitée par l’identité des conditions de travail et des façons de penser, une foi et des valeurs communes.  Rapprochements passagers et fréquents permettent d’entretenir le lien (proximité physique atténuée).  Une nation peut être pensée sur ce modèle. Unité de type mythique, métaphysique mise en avant  Esprit commun, une morale, valeurs spirituelles propres, nécessairement singulières par rapport à d’autres nations, ensembles...

Lien communautaire 4 traits :  Unité  Compréhension  Volonté commune  Obéissance

Unité et compréhension  Ce qui soude les hommes au sein d’une communauté c’est la compréhension qu’ils ont les uns des autres, basée sur une connaissance intime. Les expériences se ressemblent, les caractères aussi, façons de penser également.  Sentiment d’identité que l’on retrouvait dans la communauté spirituelle ou l’amitié  compréhension rendue possible par une unité de fait et de conscience. Donc si inégalités (pouvoir, obligations, droits etc)  on tentera de les limiter.  La compréhension s’accompagne de sentiments tels que la confiance, l’amour, la profondeur des liens. (ex: lien mère enfant).  morale, vertu, le bien associés à l’idée de Gemeinschaft.  Le fondement indispensable à la compréhension est la langue commune (+ que communication  sentiments, pensées, culture etc, qui constituent l’identité même).

Volonté commune et obéissance  Les sentiments d’identité s’accompagnent de la définition de règles de vie commune, de buts communs, càd d’une volonté commune (qui repose sur la concorde et l’entente).  Volonté commune  les individus sont dépendants les uns des autres et ne sont pas libres d’exercer leur volonté et leur pouvoir propres.  Volonté de possession et jouissance réciproque de biens communs  volonté de protection de ces biens communs (biens communs, maux communs, amis/ennemis communs)  Donc volonté positive (projet commun) et volonté négative (rejet des outsiders, extérieurs à la communauté). La lutte commune implique l’obéissance, la soumission à un chef..

Société : Gesellschaft  Ici on ne retrouve pas toutes les caractéristiques de la communauté mais plutôt la poursuite de l’intérêt personnel  « Tandis que dans la communauté, [les êtres humains] restent liés malgré toute séparation, ils sont, dans la société, séparés malgré toute liaison. » (F. Tönnies, 1977 : 81)  Famille, voisinage, amis >< association de marchands (liés par leurs intérêts).  « Société » ici ne s’apparente qu’à un type de vie en société, pas à toute société ou à toute la société.

Société : Gesellschaft  Les individus sont indépendants, liés ensemble par la poursuite de leurs intérêts personnels  Ils ne sont pas soumis à une volonté commune, mais rationnels, libres, ils ne sont pas rassemblés par une valeur commune transcendante, mais par l’idée qu’ensemble ils atteindront plus facilement chacun leurs intérêts personnels, le plus souvent matériels.  Citation p. 134  L’affection qui se retrouvait dans la communauté est remplacée ici par l’utilité et l’intérêt

Rationalité calculée et matérialiste  Homo Oeconomicus  rationalité calculatrice régit les actions  Comme les valeurs spirituelles n’ont pas cours avec cette forme de lien social, les échanges privilégient les objets visibles et matériels.  >< avec Gemeinschaft où les objets sont en communs et partagés. Ici échange.  Rapport à l’objet matériel est au centre de la Gesellschaft qui se définit par son degré de progrès matériel  Ex: art en Gesellschaft, sera à vendre, logique capitaliste (accumulation de capitaux à travers transactions, échanges etc)  Développement des sciences  religion = question personnelle, intime et plus valeurs communes.

Hostilité latente  Sans contrat, valeurs communes etc pas d’opposition aux « extérieurs », mais pas de confiance interne non plus  hostilité latente de tous contre tous.  Compétition et concurrence généralisées, les pertes des uns sont les gains des autres.  Cette « guerre » ne s’arrête que si c’est dans l’intérêt de certains de s’associer (coalition délibérée d’intérêts)

Universalisme  Vu que l’intérêt pour l’échange de biens domine tous les particularisme : l’échange universel satisferait les intérêts de tous. (refuser de rentrer dans une entreprise car déplacement et du coup perte de liens familiaux/amicaux n’est pas légitime selon ce modèle) : Monde globalisé etc…

Récapitulatif Critères de distinctionCommunautéSociété Rapport de l’individu au groupe : DépendanceIndépendance Ce qui unit les individus : L’affectionL’intérêt Ce qui oriente la vie personnelle : La religion, les valeurs communes La science, la rationalité La force du lien :Liés malgré toute séparation « Séparés malgré toute liaison » Valeurs dominantes :SpirituellesMatérielles Orientation de l’hostilité : Vers l’extérieur de la communauté De tous contre tous Limites du lien :Unit « les mêmes »Sans limite (universalisme) Rapport aux biens matériels : Se partagentS’échangent selon une stricte équivalence

Dynamique  Evolution des sociétés occidentales de la Gemeinschaft à la Gesellschaft, les traits communautaires ont tendance à disparaître  Transition après Rév. Française, Rév. Industrielle  Le lien Gesellschaft est emblématique de la « modernité ».  Tönnies voit le changement de lien social comme le départ de l’évolution (>< Marx qui analyse la disparition des communautés comme conséquence du système économique).

Critiques  1) Contenu  2) Statut  3) Mode de construction

Critiques sur le fond  biais et rapport aux valeurs : Tönnies a tendance à attribuer des valeurs négatives à la société et positives à la communauté. (amour, affection, compréhension vs égoïsme, intérêt, isolement…). On peut rééquilibrer cela pour les deux types de lien  Gemeinschaft : cela peut introduire des dangers, aveugler les gens, les manipuler, violence excessive, radicalisme etc  L’affirmation de soi, dans ce type de lien, passe par la destruction de l’autre, de tout ce qui n’est pas semblable.  De la même manière il rattache à la Gesellschaft la liberté de choix individuelle mais la dévalorise en la réduisant à la dimension matérielle et égoïste.

Critiques sur le fond : suite  Aussi, l’universalisme n’est que relié aux intérêts matériels et pas à l’ouverture sur l’autre, l’égalité entre les hommes etc… (globalisation économique >< altermondialisme)  Intérêt individuel permet également d’éviter la guerre : « doux commerce », puisqu’il faut la paix pour l’échange généralisé (>< idéaux religieux belliqueux)  La seule valeur accordée à la Gesellschaft par Tönnies, c’est celle de rationalité, par opposition à la soumission à l’autorité et aux superstitions de la Gemeinschaft  Il préconise donc le lien communautaire sur le lien sociétaire sur base du rapport aux valeurs du premier

Critiques sur le statut  Idéaltype (cfr Weber) ou description ?  Idéaltype = construction intellectuelle destinée à rendre la réalité plus intelligible, sachant que celle-ci est toujours plus complexe et mêlée que l’idéal conceptuel que l’on s’est donné.  Dans ses travaux, il n’est pas toujours clair qu’il s’agisse d’idéaltypes ou de descriptions (portée différente de l’analyse).

Critiques sur le mode de construction  Construction du concept de Gemeinschaft en opposition avec ce que l’on observait de la modernité ?  Idéalisation ? Mythe ? Utopie ? Crée à partir d’une image opposée.  Les travaux de Tönnies ne montrerait alors qu’un type de lien social, la Gesellschaft, et un modèle théorique basé sur les critiques de ce dernier.