1 1 ère Master en sciences économiques ESL-FUNDP, Namur - Année académique Annelies Antoons, François YZERBYT 8 décembre 2010 Exposé dans le cadre du cours de « Financement de l’entreprise, risque et rôle des banques »
« Une banque islamique pourrait bientôt voir le jour en Belgique si le cadre réglementaire évolue favorablement, indique L’Echo dans son édition de vendredi. C’est en tout cas l’ambition de Mohamed Boulif, un économiste et consultant en finance islamique, selon lequel « les choses peuvent aller très vite ». Il a engagé des contacts informels avec la CBFA et attend la nomination du nouveau ministre des Finances. Le cadre réglementaire devra en effet être « réinterprété », selon L’Echo. M. Boulif indique avoir pris contact avec les banques belges, mais souligne que celles-ci restent pour l’heure très prudentes. Il envisage dès lors de faire appel aux capitaux étrangers, « en particulier du Koweit et du Qatar ». La finance islamique est en plein essor en Europe. » Source : Le Soir en ligne, 13/08/10 2
1. Les cinq principes de base 2. Les principaux instruments financiers 3. Etude de cas : financement de l’entreprise en Malaise et au Moyen-Orient 4. La finance islamique et la crise 5. Conclusion 3
Interdiction de la riba ◦ principe du « no risk, no gain » dans la Sharia contraire au principe de taux d’intérêt: rendement établi indépendamment de la performance ◦ à l’encontre du principe d’égalité et de justice d’un point de vue religieux, social et économique 4
Partage du profit et des pertes Transactions financières liées à l’activité économique réelle Interdiction de financer des activités spéculatives Interdiction d’investissement dans des activités dont le risque est illicite 5
Instruments basés sur le partage des bénéfices et des pertes Le mudaraba et le musharaka Autres instruments 6
Le mudaraba Si échec du projet : ◦ Perte de la banque : son capital ◦ Perte de l’entrepreneur: son temps, effort ≠ système occidental 7 entrepreneur Apporte son expérience Fournit le capital banque
Le mudaraba (suite) considéré comme juste pour 3 raisons : ◦ partage du profit fixé lors de la conclusion du contrat ◦ partage des pertes ◦ si non respect du contrat, compensation de la partie défaillante Existe à l’actif et au passif du bilan Problème d’hasard moral 8
Le musharaka présence d’associés en plus de la banque Autres instruments : alternatives aux mudaraba & musharaka 9
Développé pour éviter le hasard moral Le murabaha : achat d’un produit par la banque pour le compte du client et revente à échéance à un prix déterminé à l’avance Le salam : vente à terme Le ijara : location par la banque d’un bien à un client/acquisition possible par le client à échéance Le quard-hasan : prêt sans intérêt 10
Etude empirique de Nagano (2010) Malaisie et GCC6 (Golf Cooperation Countries) ◦ GCC6 : EAU, Koweït, Qatar, Oman, Arabie Saoudite, Bahreïn 3 volets testés empiriquement But : Identifier le profil des entreprises ayant recours à la finance islamique et ce qu’elles y gagnent 11
Equivalent en finance conventionnelle : ABS Caractéristiques : ◦ Échéance fixée au préalable ◦ Adossé à un actif (rémunère en contournant l’intérêt) ◦ Risque de crédit pour le détenteur ◦ Part du profit au lieu d’un intérêt fixe ◦ Sous-jacents possibles : musharaka, mudharaba, ijara,... 12
Marché primaire de sukuks en pleine expansion entre 2001 et 2007 : ◦ De 400 millions $ à 47 milliards Produits considérés comme sains par l’agence de rating Malaisienne ◦ Rating AAA : 18% ◦ Rating AA : 20% ◦ Rating A : 61% 13
Caractéristiques de la firme 14
Impact de l’émission de sukuks sur la valeur de la firme Caractéristiques de la firme Grandes firmes émettent plus facilement Expérience passée dans l’émission de sukuks = « pré-requis » Capacité d’auto-financement : pas de relation ! 15 Pourquoi des sukuks sont émis peu importe la capacité d’auto-financement ?
La finance islamique et la productivité de la firme Impact de l’émission de sukuks sur la valeur de la firme Augmentation de valeur constatée : hausse de l’action Caractéristiques de la firme Grandes firmes émettent plus facilement Expérience passée dans l’émission de sukuks = « pré-requis » Capacité d’auto-financement : pas de relation ! 16 D’où provient l’augmentation de valeur de l’entreprise ? Pourquoi des sukuks sont émis peu importe la capacité d’auto-financement ?
La finance islamique et la productivité de la firme Augmentation de la productivité Relation positive entre émission et part de marché de la firme Impact de l’émission de sukuks sur la valeur de la firme Augmentation de valeur constatée : hausse de l’action Caractéristiques de la firme Grandes firmes émettent plus facilement Expérience passée dans l’émission de sukuks = « pré-requis » Capacité d’auto-financement : pas de relation ! 17 Pourquoi des sukuks sont émis peu importe la capacité d’auto-financement ? D’où provient l’augmentation de valeur de l’entreprise ?
Alasrag (2010) Lacunes mises en évidence par la crise : ◦ Détachement croissant de la sphère réelle ◦ Manque d’institutions d’envergure et d’organes de régulation reposant uniquement sur des fondements islamiques ◦ Manque d’innovation des instruments et de personnes qualifiées ◦ Marché financier illiquide et monétaire inexistant ◦ Pas de principes religieux universels au sein de l’Islam (différentes ulemas,...) ◦... 18
Néanmoins, secteur financier islamique a mieux résisté car: ◦ Moins de produits dérivés ◦ Moins de spéculation Raison supplémentaire donnée par Beck, Demirgüç-Kunt et Merrouche (2010) : ◦ Une politique austère de gestion des liquidités et de capitalisation 19
La Sharia impose des principes. Ceux-ci constituent les avantages qu’a la finance islamique par rapport à la finance conventionnelle: ◦ Partage bénéfices/pertes ◦ Correspondance sphère réelle – sphère financière Néanmoins, dur à s’imposer car : ◦ « Occidentalisation » ◦ Absence d’institutions Système plus sain et moins risqué mais contexte bien trop défavorable pour se poser comme alternative à la finance conventionnelle à l’heure actuelle 20
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