S.BOUHDADI Service de Pédiatrie 2*, service d’acceuil des urgences pédiatriques**, Service de médecine légale ***, Hôpital d’enfant A. Harrouchi, CHU de Casablanca Maroc Profil épidémiologique des enfants victimes d’abus sexuels
Introduction Problème de santé public Toute classe sociale Urgence médicolégale et psychologique Fréquence reste difficile à estimer Etude sectorielle (262 cas hôpital d’enfant de rabat entre janvier décembre 2010 avec un pic de 23cas/an entre 2001 et 2010) Prise en charge multidisciplinaire Intérêt de la prévention
Objectif Déterminer les caractéristiques : épidémiologiques, cliniques, évolutives des enfants victimes d’abus sexuel
Matériels et méthodes Étude rétrospective Service de pédiatrie II; CHU Ibn Rochd de Casablanca Janvier 2004 – décembre 2012 187 cas: abus sexuel sur enfants admis initialement aux urgences pédiatriques 49 nécessitant une hospitalisation
Résultats : Répartition selon les modalités de consultation
Résultats : Répartition selon le sexe
Résultats : Répartition selon l’âge des victimes
Résultats: Répartition selon les années années Nombre de cas
Résultats : Facteurs prédisposant Facteurs de risqueNombre de cas Enfant monoparental7 Divorce/conflits conjugaux14 Décès d’un des parents6 Alcoolisme11 Toxicomanie12 Travail des mineurs <15ans15 Retard psychomoteur5 Aucun117
Résultats :Rapport agresseur victimes Multiples agresseurs : 27 cas (14%)
Résultats : Délai entre l’agression et la consultation
Résultats : Répartition selon les circonstances de l’agression
Résultats: les modalités de l’agression Type d’agression Garçons Filles Att. Sexuels seuls Vaginale … 53 Pénétration sexuelle Anale Orale 03 03
Résultats : Aspects lésionnels chez les filles Nombre Pourcentage (%) Défloration récente Défloration ancienne Lésions vulvaires seules Lésion anale Pas de lésion 43 33
Résultats: Aspects lésionnels chez les garçons Nombre Pourcentage (%) Fissure anale ou écorchure Béance anale seule Pas de lésion 43 65
Résultats: prélèvements Abus sexuel: sérologies HIV, syphilis, hépatite virale B et C : 9 cas Abus de moins de 72 heures: prélèvement vaginaux et anaux, cheveux : 5 cas Recherche des spermatozoïdes sur les vêtements et par écouvillonnage : 4 cas
Résultats : Prise en charge 26 % hospitalisés en P2 96 % consultation chez le médecin légiste 11 % perdus de vue 86% ont porté plainte contre l’agresseur 2 cas rejeté par la famille ( la mère ++ ) avec déni de l’acte envers l’enfant (2 filles, auteur= beau père )
Résultats : E volution clinique à court et moyen terme Pronostic médical : bon dans 96% (à court terme) Séquelles psychologiques difficiles à apprécier suivi par un pédopsychiatre.
Discussion:(1) Plus de 75% des victimes ont consulté plus de 72H après l’abus: La peur de l’entourage, de la procédure judiciaire et de l’exclusion sociale Le tabou en matière de sexualité Resistance culturelles relatives à la sexualité Recours au règlement l'amiable Pas de service garantissant leur protection et leur PEC L’absence du système centralisés de suivi et d’évaluation de la situation des victimes L’impunité dont bénéficient certain auteur
Données sur l’agresseur: - Agresseur masculin - Connu de la victime Fréquence des agressions intrafamiliales - Dans notre contexte :. Personne connue mais non appartenant au milieu familial. Inceste sur mineurs peu déclaré Discussion (2)
Série Intra-familial Extra-familial inconnu CHRISTIAN* 89 % 02 % 09 % DE SAINT MARTIN 65 % 06 % 07 % PERNOT** BARDIA *** 53 % 35 % 11 % Notre série 10 % 73 % 16 % * Forensic evidence findings in prepubertal victims of sexual assault Pediatrics 2000 ** Abus sexuels sur les mineurs: épidémiologie finistérienne J Méd Lég Droit Méd 1995 ** Les agressions sexuelles sur les mineurs de 15 ans Thèse Méd n° 58 Strasbourg 1997 * Discussion (3) Comparaison du rapport agresseur/victime
Discussion (4) Circonstances de l’agression Violences accompagnées : = série O. DIAMANT BERGER : pas de cas de violence physique dans 70/142 cas = dans notre étude : Prédominance des attouchements sexuels seuls
Conséquences médico-légales - Lésions spécifiques peu fréquentes. - Lésions somatiques rares - Lésions compatibles chez 33% de nos victimes Discussion (5)
Conclusion Abus sexuels : urgences médicolégales et psychologiques Incidence des abus sexuels +++ Prévention, sensibilisation du grand public, détection, et PEC médico-psychosociale et suivi Nécessité de créer des pôles régionaux d’accueil des victimes: PEC multidisciplinaire en lien avec police, gendarmerie et associations d’aide aux victimes Nécessité d’une procédure juridique bien codifiée