Sociologie Hassan khayi.

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Transcription de la présentation:

sociologie Hassan khayi

Itroduction Naissance et ambitions de la sociologie Révolution Française et pensée scientifique positive Révolution industrielle et conditions de vie et de travail Fondements épistémologiques des connaissances sociologiques La neutralité axiologique Jugement de valeurs et rapports aux valeurs

Naissance et ambitions de la sociologie La discipline sociologique en tant que discipline scientifique va véritablement se structurer au début du XIXème siècle Il ne s'agit pas d'une "apparition" soudaine due à des individus de "génie". Comme toute réalisation humaine (scientifique, juridique, conceptuelle, artistique,…)

la sociologie naît dans un contexte culturel particulier qui conduit les hommes à poser un certain type de questions, à s'interroger à propos d'objets qui jusque là paraissaient "évidents", "naturels" à leurs semblables Ces premiers sociologues construisent leurs points de vue sur les acquis intellectuels de leur époque. Ainsi, combien va être difficile la quête des premiers sociologues à se détacher des philosophes sociaux et politiques du XVIIIème siècle

Certains, tels Proudhon, seront encore clairement engagés politiquement, d'autres comme Marx, parviendront à développer une théorie parallèlement à leur engagement politique…(ce qui suscitera parfois des paradoxes entre théories et pratiques) D'autres encore, tel Comte, donneront les premiers fondements scientifiques à la discipline tout en restant pourtant fondamentalement dans une logique de philosophie sociale. Mais quels sont ces fondements culturels de la sociologie ?

Cette époque est marquée par deux grandes révolutions : la Révolution Française (Révolution démocratique) et la Révolution industrielle Le terme "révolution" suppose qu'il y a eu une/des transformation(s) radicale(s) par rapport à une époque précédente. Cette époque, c'est ce que nous appelons communément l'Ancien Régime.

Si nous prenons un regard historique, l'Ancien Régime nous semble être caractérisé par sa stabilité. L'ordre social y repose essentiellement sur les liens de parenté, la terre, la religion et l'appartenance à de petites communautés. L'identité personnelle est reconnue par les liens familiaux, les possession terrienne, le lieu d'origine et la religion.

L'équilibre entre les diverses composantes de la société repose sur trois piliers : l'autorité, la richesse et le statut Dans la société traditionnelle, si vous avez le statut, vous avez la richesse et l'autorité : il y a alliance entre les trois piliers C'est cette alliance qui va être brisée par les deux révolutions et qui va, de ce fait, bouleverser l'ordre social.

Pour les gens de l'époque, ces bouleversements ne constituent pas nécessairement de bonnes choses. Chacun vit dans l'évidence du monde qu'il connaît, et transformer l'ordre collectif est synonyme d'insécurité pour chacun Pris dans le quotidien des activités, les gens de l'époque ne voient pas nécessairement les effets à long terme jugés aujourd'hui positifs (avec notre regard rétrospectif, nous portons aujourd'hui un jugement de valeur positif sur ces deux révolutions

la Révolution Française signifiant la fin de l'absolutisme et la Révolution industrielle signifiant - pour les occidentaux - la fin des pénuries Les premiers sociologues vivent dans cette époque de chaos où la nostalgie d'un ordre collectif se conjugue avec l'enthousiasme des réalisations possibles. En fait, les premiers sociologues tentent d'armer les hommes, de leur donner des outils de compréhension face à ce qui se passe

La société subit de terribles bouleversements et les hommes ont l'impression que tout le monde est indifférent Que les outils intellectuels et symboliques qu'ils utilisaient traditionnellement pour penser l'ordre social et leur place dans cet ordre social ne fonctionnent plus

Dans ce contexte, il est courant de se laisser porter par le fatalisme : "il n'y a rien à faire" puisque nous ne pouvons pas "maîtriser", même intellectuellement, les changements sociaux". Les hommes se laissent alors porter par les événements, voire se laissent prendre dans de nouveaux processus de domination.

Les penseurs sociaux de l'époque subissent de plein fouet ces transformations et vont tenter de "remettre de l'ordre" dans leurs idées, soit pour parvenir à penser le monde dans une société où leurs références culturelles ne sont plus adaptées (Tocqueville), soit parce qu'ils s'insurgent (en valeur) face à des processus de domination qu'ils ne veulent pas voir aboutir (Marx, Proudhon,…) et cherchent à démonter les logiques qui les permettent, pour mieux les contrer

Révolution Française et pensée scientifique positive la Révolution Française naît de la remise en question de la légitimité religieuse de l'ordre social Cette remise en question de l'ordre religieux se prépare depuis plusieurs siècles en fait. Elle est à l'oeuvre depuis le Moyen âge lorsque l'Eglise abandonne la doctrine de l'augustinisme politique au profit du thomisme.

La Révolution Française s'inscrit dans ce mouvement de sécularisation en voulant faire basculer l'ordre social légitimé par la religion dans un ordre social où l'homme serait seul responsable des buts à définir et des moyens à mettre en oeuvre pour les atteindre - en ce compris l'ordre social La Révolution Française prône donc la séparation de l'Etat et de la Religion et refuse la légitimation des positions sociales basées sur d'autres éléments que la raison

La sociologie ne peut exister avant que les sociétés puissent être pensées comme le produit de leur action. C'est-à-dire qu'elle ne peut exister que pour autant que les faits sociaux puissent être pensés indépendamment d'analyses religieuses, juridiques ou économiques

La sociologie naissante va donc s'inscrire dans cette volonté "rationnaliste" de la fin du XVIIIème. Comment penser l'ordre social de manière "objective" et "rationnelle" ? Le premier sociologue, Auguste Comte, s'inscrit clairement dans cette voie

Auguste Comte (1798-1857) Difficile de ne pas considérer Comte comme le premier sociologue, puisqu'il est l'inventeur du mot "sociologie", même si pour désigner la même discipline il utilisa des expressions telles que "physique sociale", "science sociale" ou encore "philosophie positive" Comte est typiquement un penseur du XIX° siècle, c'est-à-dire qu'il est à la fois évolutionniste et positiviste, c'est-à-dire que d'une part, il estime que l'histoire humaine a un "fil conducteur" et que d'autre part, les faits sont observables et analysables "objectivement

Deux principes sous-tendent sa pensée : 1) les lois régissent les étapes successives du développement humain 2) la classification et la perfectibilité des sciences sont un aspect clé du processus.

Selon Comte, le fil conducteur de l'histoire réside dans le progrès des connaissances humaines. Comte considère que celle-ci passe par trois "états" (appelés communément "loi des trois états"): l'état théologique : l'explication des choses et des événements repose sur des êtres ou des forces surnaturelles et invisibles. L'état métaphysique : ce sont des idées abstraites qui fournissent l'explication. L'état scientifique ;Plus modestement, l'homme à recours à l'observation et au raisonnement scientifique

Selon lui, chaque science - mais également chaque société - passe successivement par ces trois états la "science de la société" est singulièrement en retard par rapport aux sciences de la nature : la sociologie viendra compléter les connaissances humaines et assurera l'évolution de la société.

le positivisme de Comte annonce les principes rationnels qui domineront une nouvelle ère de l'organisation sociale. Les mots clés pour lui sont "Ordre et Progrès". Réorganiser la société est l'objectif et la condition préalable d'une libération des hommes et de leur affranchissement du passé

Révolution industrielle et conditions de vie et de travail. La révolution industrielle qui se produit au début du 19ème siècle va nécessiter le développement d'une main d'oeuvre ouvrière Il faut se rendre compte qu'à cette époque, la majorité de la population vit encore de l'agriculture. L'industrialisation va donc provoquer un exode massif du monde rural vers les villes et constituer petit à petit ce que l'on appellera un prolétariat urbain.

Les progrès scientifiques et technologiques conduisent également à une réorganisation du travail en usine, et l'on voit s'insinuer un rapport de soumission du travailleur à sa machine. Le rythme de travail n'est plus donné par le travailleur, mais bien par la nécessité du fonctionnement mécanique

Le travail se spécialise et devient de plus en plus codé Le travail se spécialise et devient de plus en plus codé. Il ne s'agit plus d'un travail d'artisan où les parties prenantes du processus de fabrication participeraient (pourraient participer) à toutes les étapes de transformation de la matière jusqu'au produit fini. Le travail se parcellise et devient, de ce fait, de plus en plus répétitif

Travaillant à une échelle supérieure aux ateliers traditionnels, l'industrialisation nécessite également des capitaux plus importants pour démarrer une activité et génère également des résultats financiers nettement supérieurs La propriété industrielle devient abstraite et impersonnelle, les grands patrons n'ont plus de contact direct avec leurs ouvriers. Les richesses elle-même deviennent de plus en plus abstraites. Ainsi, dès 1850, voit-on naître le premier marché de stock en Grande-Bretagne où il n'est même plus nécessaire de déplacer matériellement les biens que l'on a acheté dans sa propriété pour les posséder…et, pourquoi pas, pour les revendre avec profit.

Les fortunes de quelques uns s'amoncellent, la pauvreté de beaucoup s'accroît. On est loin des idéaux des Lumières et de la Révolution Française qui promettaient la Liberté individuelle et le progrès pour tous Les conditions de vie se dégradent. L'ouvrier de la seconde moitié du XIXème siècle a des conditions de vie largement inférieures à celles de son grand-père paysan de la fin du XVIIIème siècle. Pour la grande partie de la population, la révolution démocratique semble n'avoir été qu'un leurre remplaçant l'oppression du statut par l'oppression du capital.

Karl Marx et Friedrich Engels ne peuvent supporter cette oppression sociale flagrante d'une petite partie de la population sur la masse. C'est dans ce contexte que Marx tentera de théoriser les transformations auxquelles il assiste et celles auxquelles il aspire. Révolté, Marx produira un curieux mélange entre des textes analytiques particulièrement pertinents et des écrits d'acteur politique engagé.

Karl Marx (1818-1883) Pour Marx, 1'histoire ne peut s'interpréter qu'à partir de sa base matérielle. D'où la désignation du marxisme par l'expression de "matérialisme historique" : une interprétation de l'histoire à partir de sa matérialité, c'est-à-dire à partir des rapports que les hommes entretiennent avec la nature et par là, avec les autres hommes.

Pour Marx, les hommes luttent contre la nature pour en tirer tout ce dont ils ont besoin pour vivre et dépasser le stade animal Pour y parvenir, et par là produire leurs conditions de vie matérielle, les hommes entrent en relation. Ils établissent ainsi des rapports de production Mais l'organisation de ces rapports de production ne dépendent pas directement des hommes. Ils ne les choisissent pas. Ces rapports de production sont déterminés en dehors d’eux en fonction du développement des moyens de production

Ceux-ci sont composés : - des conditions naturelles (sol, climat, faune,…) des techniques et technologies Ces moyens de production constituent la structure économique de la société, sa base concrète, son infrastructure.

Sur cette base, se développe une superstructure juridique et politique Pour Marx, le développement historique de la division du travail implique la propriété privée : les ressources naturelles tout comme les instruments de production tombent entre les mains de certains et ne se distribuent pas entre tous. Ceux qui détiennent ainsi les moyens de production - ressources naturelles et techniques - s'attribuent les fonctions de commandement et se les transmettent héréditairement. Ces fonctions de commandement correspondent en particulier à celles qui régissent la "superstructure".

La superstructure se définit comme l'ensemble des différentes institutions immatérielles qui organisent et régulent la vie collective dans ses divers aspects : famille, école, justice, religion, Etat,…

Du fait que certains hommes, peu nombreux, détiennent les fonctions de commandement, ils sont les seuls à accéder à la propriété privée. Réciproquement les personnes dépourvues de la propriété des moyens de production sont exclus des fonctions supérieures et de ce fait, de tout accès ultérieur à la propriété

Ainsi est-ce la richesse et le pouvoir qui donnent accès aux fonctions supérieures - intellectuelles, politiques, administratives, économiques - et non la valeur des individus, leur compétence ou leur travail. Il y a dès lors reproduction sociale. D'un côté les propriétaires qui disposent du pouvoir, de l'autre les travailleurs qui sont exclus de la propriété. Il en résulte donc une structure sociale polarisée en deux classes antagoniques.

Autrement dit : la forme que prend la « conscience sociale » dépend de la base matérielle concrète. L’économique détermine le social en dernière instance. Dans la perspective marxiste, ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience

Pour Marx, une formation sociale ne disparaît que lorsqu’elle a développé toute les forces productives qu’elle peut contenir. Pour lui, les rapports de production Bourgeois de la société industrielle du XIXeme siècle sont la dernière forme contradictoire du processus social (où la contradiction naît des conditions sociales d’existence).

Comme la plupart des sociologues de son époque, Marx laisse peu de place dans sa théorie à l'individu face à la société. L'homme est selon lui entièrement déterminé par les conditions sociales dans lesquelles il vit, et plus particulièrement par les conditions dues à son travail et à l'organisation de celui-ci. Les sociétés ne seraient ainsi, fondamentalement, qu’économiques.

Marx apporte une autre grande richesse à la pensée sociologique : l'introduction de l'idée de conflit dans l'analyse de la société. Là où tous les auteurs qui l'ont précédé, ou qui lui sont contemporains, conçoivent généralement le conflit comme un facteur de désagrégation sociale ou de simple destruction

Marx l'introduit comme élément de la dynamique sociale Marx l'introduit comme élément de la dynamique sociale. Autrement dit, plutôt que d'effectuer un jugement de valeur sur l'idée de conflit, Marx utilise cette notion pour comprendre la société. Pour lui, il n'y a pas d'unité sociale a priori. Cette apparence d'unité se construit au travers des oppositions et des conflits.

Ce qui n’empêche pas Marx - comme l'ensemble des penseurs du XIXème siècle - de percevoir la dynamique des sociétés comme s'organisant autour d'une logique identique identifiée à la Raison incarnée dans la maîtrise de la rationalité sur le monde matériel. Marx est tout aussi évolutionniste que Comte.

Fondements épistémologiques des connaissances sociologiques La neutralité axiologique La sociologie à entre autres comme prétention d'être une discipline scientifique autrement dit d'adopter, dans son travail, des règles scientifiques concernant l'observation et l'analyse des phénomènes qui la concernent La règle scientifique la plus connue est celle d'objectivité

Les sociologues préfèrent parler de neutralité à cet égard, voire même de neutralité axiologique. Qu'entendent-ils par là ? Le sociologue insiste sur le fait que tout homme naît dans une société. Tout du moins, dès qu'il communique avec d'autres hommes, il construit avec eux une culture qui leur permettent de plus ou moins bien se comprendre Par cette culture, l'homme perçoit "la réalité" et la construit en même temps

Autrement dit, par sa culture, l'Homme se donne les moyens d'interpréter son environnement, de lui donner du "sens". Grâce au sens qu'il donne à cet environnement, l'homme peut agir vis-à-vis de lui le sociologue doit bien se rendre compte que lui-même est un homme, et qu'il dispose donc d'une culture qu'il partage avec les autres hommes de sa société. Plus fondamentalement, il peut se dire que la manière dont il perçoit la réalité est induite par sa propre culture ; que la manière dont il construit son regard "objectif" n'a de sens que dans sa propre culture

L'étude des quelques sociologues que nous avons réalisée précédemment en est un bon exemple. Les questions qu'ils se sont posés et les outils intellectuels qu'ils ont utilisé pour y répondre dépendaient directement du contexte historique et culturel dans lequel ils vivaient. Autrement dit, le sociologue est amené à se rendre compte qu'il n'est qu'un homme et qu'il ne peut avoir de regard "objectif" sur la "réalité".

Ceci est vrai pour tous les discours humains, en ce compris les sciences "exactes" qui ne sont qu'un mode d'expression de relations d'objets entre eux et qui n'a d'objectif que la forme du discours exprimant la relation. Ainsi, les sciences exactes peuvent expliquer le "comment" de la gravitation, sans jamais pouvoir expliquer le "pourquoi"

Pour certaines cultures, expliquer le "comment" sans s'intéresser au "pourquoi" n'a aucun intérêt. Est-il plus objectif de dire que s'intéresser au "comment" est plus important que s'intéresser au "pourquoi" ou vice-versa ? La réponse à apporter à cette question n'aura de sens qu'en fonction de perceptions du monde et, de là, de valeurs que nous développons, bref, d'une forme de "croyance".

Modestement, le sociologue se rend compte de la vacuité de son désir d'objectivité. C'est pour cela qu'il préfère dire qu'il va tenter d'être neutre dans son discours scientifique Plus exactement, il dira qu'il veut observer une neutralité axiologique. Par cette expression, il veut signifier qu'au départ des axiomes de la pensée qu'il présente, le sociologue estime être capable de présenter une logique "neutre", au point que quiconque accepte ses axiomes ne peut aboutir logiquement qu'aux mêmes conclusions que lui. En utilisant le terme "d'axiome", le sociologue veut insister sur les prémisses de sa pensée, ce qu'il présente comme "vrai" sans que cela ait été vérifié ou ne soit nécessairement "vérifiable". Bref ce qui, pour lui, relève de la "croyance" basant son discours.

La question pratique qui se pose dès lors pour le sociologue est d'assurer cette neutralité axiologique. Un des fondements de sa démarche relève de la différenciation entre "jugement de valeurs" et "rapport aux valeurs".

Jugement de valeurs et rapports aux valeurs Quotidiennement, nous réalisons des centaines de jugement de valeurs. Autrement dit - un peu caricaturalement - nous attribuons des caractéristiques "bien", "mal", "beau", laid", "sympathique", "antipathique", qui ne se basent que sur des croyances en ce qui est "bien", "beau", "sympathique",… de notre point de vue

C'est ce que l'on appelle un jugement de valeurs Au départ de nos croyances en ce qui est bien ou mal, nous effectuons un jugement moral de situation, de comportements, d'objets, de personnalités

Désirant respecter la neutralité axiologique, le sociologue doit se garder d'émettre le moindre jugement de valeurs (ce qui vous sera demandé à l'examen de sociologie également). Cependant, le sociologue constate que les hommes qu'il observe agissent en référence à des valeurs. Il va donc s'intéresser au rapport aux valeurs que ces hommes développent.

Exemple : je cherche à comprendre sans jugement normatif la manière dont un terroriste perçoit ses valeurs. Je m'interroge sur ce qui est important pour le terroriste…même si humainement je ne suis pas d'accord avec son acte. Je peux ainsi constater que pour cet homme, sa cause est plus importante que la vie des hommes qu'il a mis en danger. Ce qui ne veut pas dire nécessairement qu'il apprécie tuer ces hommes, mais bien que cette question est secondaire par rapport à la cause politique qu'il défend.

Deux grands axes d'analyse en sociologie. La question qui se pose maintenant est de savoir sur quelle base il nous est possible de produire un "savoir" scientifique de type sociologique ? Quelle(s) méthode(s) paraisse(nt)-elle(s) la (les) plus adéquate(s) pour assurer la validité scientifique des connaissances acquises ?

Deux grands axes d'analyse ont été élaborés en sociologie, ils ont chacun leur pertinence et leurs fondements épistémologiques. Ce qui les différencie, c'est tout autant une conception de la science, qu'une conception de l'objet de la sociologie, et qu'une méthode à utiliser. Pourtant, les sociologues contemporains estiment généralement que ces deux grands axes d'analyse ont peu d'intérêt s'ils ne sont pas confrontés l'un à l'autre pour produire un savoir valide.

Le savoir ainsi produit, le savoir sociologique, se différencie du "sens commun". Ce sens commun est une compréhension partagée, communément admise sans vérification ou en ne cherchant à sélectionner que les observations qui confirment complaisamment les intérêts et jugements a priori de celui qui l'énonce. Au contraire, le savoir sociologique est une construction analytique.

Le premier axe repose sur la méthode quantitative Le premier axe repose sur la méthode quantitative. Il s'agit d'observer en considérant que l'on regarde "objectivement" la réalité, de mesurer les phénomènes, et de vérifier si les différents phénomènes que l'on met en relation varient en même temps pour, ensuite, donner du sens à ces relations de variations

Le second axe d'analyse au contraire cherche à comprendre le sens que les acteurs donnent à leurs actes. Les méthodes se veulent dès lors qualitatives