La sécurité alimentaire dans lagenda post 2015: pour une approche multicritères Catherine Araujo Bonjean CNRS, CERDI La sécurité alimentaire dans lagenda post 2015 : quels objectifs pour quels effets ? MAE, Paris, 29 janvier CENTRE DETUDES ET DE RECHERCHES SUR LE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL CNRS – UNIVERSITE DAUVERGNE
CIBLE 1.C - Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim Un objectif non objectivement mesurable compris comme un engagement à réduire la sous-alimentation Un indicateur de résultat basé sur les disponibilités énergétiques du pays. La sous-alimentation, assimilée à un déficit énergétique, varie, par construction, avec loffre alimentaire. Ne saisit pas les modifications dans laccès à lalimentation ni la sévérité de la sous alimentation Pour atteindre lobjectif il faut donc produire plus
Lindicateur de référence (FAO) La prévalence de la sous-alimentation = probabilité quun individu tiré au hasard soit sous-alimenté. Calculée au niveau de chaque pays à partir dune loi de probabilité de la consommation alimentaire (log-normale ou normale asymétrique) définie par : Les disponibilités énergétiques moyennes par jour et par habitant (production + importations – exportations – pertes – utilisations non alimentaires) / population Deux paramètres de dispersion, la variance et le degré dasymétrie de la loi de probabilité qui saisissent linégalité dans laccès à lalimentation Et par lapport énergétique minimum qui dépend de la structure démographique du pays
Disponibilités énergétiques moyennes en 2011 : 2670 kcal/jour/hab Coefficient de variation : 0.33, fixe sur la période Besoin énergétique minimum : 1890 kcal/jour/hab
Pourcentage de sous-alimentés : simulations pour la Guinée Données FAO pour 2011
étroitement corrélé avec loffre alimentaire Conséquence de la difficulté dactualisation des paramètres de dispersion : Corrélation de entre le niveau des disponibilités énergétiques et le % de sous-alimentés pour lASS ( ) Une meilleure performance ne peut venir que dun accroissement du niveau moyen des disponibilités. Ne prend pas en compte des changements dans laccès à lalimentation. A niveau moyen de disponibilités constant, une flambée des prix na pas dimpact sur la sous-alimentation
Des résultats difficiles à interpréter WorldPIB/tête USD FAO WAZ Mort. Infantile LatinPIB/tête USD AmericaFAO & caraibesWAZ Mort. Infantile South AsiaPIB/tête USD FAO HAZ WAZ Mort. Infantile Sub-SaharanPIB/tête USD AfricaFAO HAZ WAZ Mort. Infantile Lénigme de lAsie du Sud : faible taux de sous- alimentation (18.5%) et de mortalité infantile mais taux élevés de malnutrition (34%) Ou le paradoxe africain : % élevé de sous-alimentés (24.3%), mortalité infantile élevée, mais faible taux de malnutrition (21.5%)
FAO: Committee on World Food Security Nombre de sous-alimentés dans les PED
Des indicateurs multicritères Le Global Hunger Index ( IFPRI), moyenne simple de 3 indicateurs : –% de sous-alimentés (indicateur de la FAO) –% denfants en insuffisance pondérale –Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans Lindice de pauvreté et de faim (Gentilini et Webb, 2008), combine les 5 ers indicateurs officiels des OMD –% de sous-alimentés (indicateur de la FAO) –% denfants en insuffisance pondérale –% individus avec moins de 1$/jour –profondeur de la pauvreté (poverty gap) –inégalité dans la distribution des revenus (share of the poorest quintile) Un indicateur de moyens « the Action Aid hunger index », –législation dur le droit à lalimentation –Investissement dans lagriculture –Investissement dans la protection sociale –Mesures de la faim
Conclusion Les indicateurs simples usuels ne prennent pas en compte la distribution de la faim ni la profondeur de la faim ni les autres dimensions de lalimentation (qualité nutritionnelle et sanitaire). Approfondir létude des relations entre revenu, alimentation et santé. Nécessité dune approche basée sur des enquêtes de ménages harmonisées, intégrant les volets consommation et santé.