ANRS 1215/1290 Evaluation à long terme de la prise en charge des 400 premiers patients inclus dans lISAARV (1998–2008) Perceptions et pratiques liées à

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Stigma and Discrimination Related to MTCT
Advertisements

Référence et contre référence
ATELIER « DESIR D ENFANT » Mme olive NTAKABURIMVO Psychologue.
SECRETARIAT PERMANENT
Africa Impact Evaluation Program on AIDS (AIM-AIDS) Cape Town, South Africa March 8 – 13, Évaluation de limpact de la contractualisation de loffre.
ANALYSE DE CAS : JAMERIA Groupe francophone n°1. Secteurs principaux identifiés Secteur de la Santé Secteur de la justice Secteur de lEducation Secteur.
Sélection des Médicaments pour la Prise en Charge des PVVIH/SIDA Dr Vincent Habiyambere, OMS/AMDS Accra, Ghana, Janvier 2006.
15/03/2005 Les femmes et le VIH Situation épidémiologique Unité VIH/Sida – IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Institut de veille sanitaire.
Étude de faisabilité sur les fréquences et les déterminants des pratiques à risque de transmission VIH et VHC chez les usagers de drogues, Marseille, sept.
Réduction des risques chez les usagers de drogues
Synthèse et perspectives Unité VIH/sida-IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Réunion des Associations 2007.
InVS 27/11/2006 Autres points dactualité, perspectives et synthèse Réunion des Associations 27 novembre 2006 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies.
Prévention de la Transmission Mère Enfant du VIH au Sénégal DLSI Bureau prévention
PREVENTION DE LA TRANSMISSION MERE ENFANT DU VIH (PTME)
Behavioural vulnerabilities and HIV prevalence among persons with disabilities in Dakar region of Senegal and Bamako district and Koulikoro region of Mali.
RECUEIL DE DIRECTIVES PRATIQUES DU BIT
SIDA et accessibilité aux soins en Afrique
Journées d’accueil des patients
Quelles nouvelles stratégies de prévention auprès des gays ?
Réflexion sur la PREP Où en est-on en France?
OBSERVANCE THERAPEUTIQUE
EPF Assemblée Générale du 24/10/2003 Evolution rapide des prises en charge incluant divers antirétroviraux prophylactiques Nécessité d adapter les structures.
Etat des lieux des pratiques de dépistage du VIH des médecins généralistes de Nantes Métropole en 2008 Bérengère Garry 6 Novembre 2009.
Plénière COREVIH 15 Dec 2011 Etude rétrospective sur les jeunes adultes infectés par le VIH par voie verticale ou pendant la petite enfance V. Reliquet,
Cours IMEA /FOURNIER 2008 Accélération de la mise à l’échelle des services PTME dans les pays en développement L’exemple du Sénégal I. Ndoye Lundi.
Prise en charge communautaire en situation de crise
Après 20 ans de lutte contre le sida dans les pays pauvres, 90 % des personnes infectées par le VIH Ne le savent pas ! Dr Gilles RAGUIN, GIP ESTHER et.
ALAVI Association Laafi la Viim Création : 15 juillet 1995 Date de reconnaissance: 23 février 1996 Membres : personnes infectées et/ou affectées par le.
Dr Kémal Cherabi IMEA Dr Gilles Raguin ESTHER et IMEA,
Cours 1MEA Fournier DU VIH 4 décembre 2007 Prise en charge psycho sociale des enfants infectés et affectés par le VIH « ses diverses composantes » C. Courpotin.
Ministre de la Santé Publique et de la Population 1 Prise en charge psychosociale des PVVIH Session 1 : Introduction.
Présentation de la Coface
Adolescents nés et vivant avec le VIH en Thaïlande du Nord
L’intervention de crise auprès des hommes suicidaires
Education thérapeutique et aide à l’observance: cas cliniques Par Mme Olive NTAKABURIMVO Psychologue SEP/CNL.
Le suivi des patients … … à la loupe
1 ANRS 1215/1290 Evaluation à long terme de la prise en charge des 400 premiers patients inclus dans lISAARV (1998–2008) Nouvelles questions de recherche.
PREVALENCE DU VIH, COMPORTEMENTS SEXUELS ET PROFIL DES HOMMES AYANT DE RAPPORTS SEXUELS AVEC DES HOMMES AU TOGO N KOUMAGNANOU K.1, AHLEGNA J. K. 1, DODZRO.
Unité de Recherche R002 Acteurs et systèmes de santé en Afrique Les rencontres usagers/prestataires (Ouagadougou, Maroua) H. Sam Tiendrebeogo*, F. Ouattara**,
Limites du dépistage féminin et rôle des femmes dans la PEC familiale Dr Khoudia Sow.
1 Etude socio anthropologique sur la problématique de lavortement dans la commune de Mopti PASSAGE MALI Projet dApproche Solidaire en SAnté GEnésique Réunion.
P(VIH-VHB) = 2 – 4 M Nb VIH+ Nb VHB+ 33,2 M 400 M
19 Aout 02Workshop Alumni IMT/ Abidjan INSP 3 Défis de la décentralisation et généralisation de laccès aux soins y compris les ARVs, des PVVIH.
Etude socio-anthropologique de l’avortement
Dr Dembélé Bintou Keita ARCAD/SIDA Centre DONYA
1 Usagers et prestataires de soins au district sanitaire du secteur 30 Ouagadougou Projet AQUASOU Présentation Hélène Sam Tiendrébéogo (ENSP) Atelier de.
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH: État davancement de laccès universel MINISTERE DE LA SANTE ET DE LHYGIENE PUBLIQUE PROGRAMME.
ABAULETH R. , ADJOBY R. , KAKOU C. , KOUAME A. , KONAN J. , ANGOI V
La famille Il existe différents types de familles:
QUALITE DES SOINS & CONTRATS DOBJECTIFS 3 ème Réunion Semestrielle PASSAGE Ouagadougou 22 – 24 Janvier 2008 PASSAGE - BURKINA.
Du dépistage à la prévention : quelles stratégies ?
COUNSELING ET DEPISTAGE VOLONTAIRE ET ANONYME Renforcement des capacités Denis da Conceiçao – Courpotin 1DU BUJ 10 au 14 Nov 2008.
Le counseling pré test Dr Céline KANYOGE.
Atelier PTME Organisation, liens entre les différents acteurs de prise en charge, expérience dans divers pays Africains Pr C. Courpotin 02/04/2017 DIU.
ATELIER « DESIR D’ ENFANT » Mme olive NTAKABURIMVO Psychologue.
15 ème ICASA Dakar, Sénégal du 3 au 7 Décembre 2008 CONNAISSANCES ATTITUDES ET PRATIQUES DES ADOLESCENTS EN SANTE DE LA REPRODUCTION DANS LE CONTEXTE DE.
Premiers résultats de l’enquête 2011 France Lert, Inserm, CESP, Villejuif Mont-de-Marsan, 25 avril 2013.
Prévention de la transmission mère-enfant du VIH
Nouvelles approches communautaires de prévention Journée inter-associative David MONVOISIN Paris, le 29 mars 2007.
L’éducation à la santé « C'est toute combinaison d'expériences d'apprentissages planifiés destinés à faciliter l'adaptation volontaire de comportements.
Nécessité 1 : mathématique
Nouveaux outils de prévention et de réduction des risques VIH Michael Häusermann, Dialogai, Suisse 4 ème Conférence Francophone VIH/SIDA, mars 2007 NOUVEAUX.
Catherine Tourette-Turgis, Maryline Rébillon COMMENT DIRE, Paris
Dora Lévy Clémence Moiron
Kévin Jean 1,2*, Xavier Anglaret 3,4, Raoul Moh 3, Christine Danel 3, France Lert 1,2, Rosemary Dray-Spira 1,2 1 INSERM, UMRS 1018 – CESP, Epidémiologie.
L’annonce de la maladie
Recherche-action autour du vieillissement des personnes vivant avec le VIH Résultats de l’étude AIDES : vieillir avec le VIH Alain Bonnineau -
PREVENTION DES IST ET QUALITE DE VIE SEXUELLE PREVENTION DES IST ET QUALITE DE VIE SEXUELLE Catherine Tourette-Turgis Maryline Rébillon Thierry Troussier.
La Côte d’Ivoire est Située en Afrique de l'ouest Sa superficie est de Km² Une population estimée en 2014 à 23 millions d’habitants dont 24% d’immigrés.
Avantages & Limites du partage de la confidentialité Avantages & Limites du partage de la confidentialité Fernand SOUBEIGA Association KASABATI «Ethique.
Transcription de la présentation:

ANRS 1215/1290 Evaluation à long terme de la prise en charge des 400 premiers patients inclus dans lISAARV (1998–2008) Perceptions et pratiques liées à la Prévention de la Transmission sexuelle du VIH Khoudia Sow pour le Study group ANRS 1215/1290

Contexte (1): Débuts de la cohorte ISAARV première phase ( ) Études socio anthropologiques : oEffets positifs du traitement ARV sur santé patients oForte adhésion, bonne observance globale au traitement ARV prise de distance avec environnement familial et social contraignant.

Contexte (2): Impact à moyen terme Aspects communautaires -désintérêt progressif structures communautaires mais plus démunis ou militants professionnalisés toujours actifs Aspects liés au traitement et dispositif de soins -Persistance dune bonne adhésion à la PEC, observance aux ARV mais augmentation des arrêts volontaires planifiés -Qualité des relations avec les soignants en baisse: contacts souvent superficiels, baisse disponibilité, lassitude partagée? -Délégation des activités daccompagnement aux PVVIH

Contexte (3): Impact à moyen terme Aspects sociaux -Dédramatisation du VIH/SIDA sans banalisation -Décalage entre vécu normalisé et persistance représentations sociales péjoratives, confidentialité préservée -Reprise activité sexuelle, désir denfant et procréation accrue

Objectifs Analyser lévolution des perceptions et des pratiques liées à la prévention de la transmission sexuelle du VIH chez des patients sous ARV depuis plusieurs années

Méthodologie Entretiens semi-directifs approfondis entre 1998 et 2005 (plus dune centaine) 25 patients informateurs clés retenus - 19 sous ARV depuis au moins 7 ans (6 DCD) - 6 bénéficiaient dun suivi médical (4 DCD) Nouvelles série denquêtes en 2006, 2007, 2008 avec 15 nouveaux patients

Résultats

Perceptions et pratiques au début du traitement 1. Patients célibataires, veufs ou divorcés -Perception « élevée » contagiosité de toute relation sexuelle -Culpabilité accrue -Abstinence +++ -Utilisation des préservatifs -Choix de partenaires séropositifs 2. Patients mariés couples concordants Contagiosité perçue comme atténuée par partage séropositivité Culpabilité du conjoint « source » Peu dactivité sexuelle Utilisation du préservatif variable

Perceptions et pratiques au début du traitement chez couples sérodifférents -Perception « élevée » contagiosité de toute relation sexuelle -Culpabilité accrue -Abstinence +++ -Utilisation des préservatifs variable en fonction du partage de linformation mais plus fréquente si partenaire informé

Evolution perceptions et pratiques (1) - Reviviscence progressive désir sexuel, normalisation des activités sexuelles devenues moins culpabilisantes - Baisse perception contagiosité VIH par efficacité traitement: « je suis devenue indétectable » - Manque de connaissances précises sur risque de transmission VIH associé aux ARV mais diffusion dinformation sur baisse du risque

Evolution perceptions et pratiques (2) - Multiplication des situations de prise de risques - Raréfaction des pratiques de recherche systématique des conjoints au niveau des associations de PVVIH - Implication limitée ou inadaptée des prestataires pour informations sur ces aspects et appui au processus de procréation en dépit forte sollicitation

Situations variables (1) Persistance abstinence sexuelle Utilisation régulière du préservatifs Utilisation sélective du préservatif en fonction du statut sérologique du partenaire Observance aux ARV et surveillance des performances du traitement (indétectabilité, taux de CD4) pour guider lattitude Attitude de déni et pas de prévention Non perception de lutilité de la prévention

Situations variables (2) Couples séroconcordants: abandon du préservatif Couples sérodifférents ou patients non en couple: –Relations sexuelles toujours protégées –Cas accidentels de relations sexuelles non protégées –Cas réguliers de relations sexuelles non protégées souvent liées à des mariages fortement encouragés par le contexte social

Etude de cas H, 50 ans, divorcé depuis 9 ans, sous ARV depuis 7 ans, bonne observance, bon état de santé Résiste aux pressions de lentourage pour remariage et recherche de partenaires au sein des associations sans succès Souffrance, doute et suspicion dans lentourage Finit par accepter mariage arrangé sans partage de linformation Début: utilisation préservatif mais pression pour enfant Finit par arrêter lusage des préservatifs et sa femme tombe enceinte: dépistage conjointe qui revient négative Dilemme et souffrance pour comportements à adopter

Conclusions (1) Disponibilité de traitement efficace contre le VIH : retour du désir sexuel et baisse perception de la contagiosité Désir de normalisation aspects liés à la sexualité dans contexte toujours péjoratifs Perception risque social parfois plus élevé que risque de transmission sexuelle du VIH mais souffrance liée à la prise de risque

Conclusions (2) Dilemme au sein des associations écartelées entre soutien aux membres et crainte conséquences péjoratives Prestataires de soins non outillés pour répondre attentes Absence de communication sur ces aspects importants Quel dispositif pour répondre à ces besoins?