5 raisons pour demander les services en français : prospection du domaine de la santé avec les immigrants et les nouveaux arrivants Amélie Hien Université laurentienne Département détudes françaises
Préalables aux 5 raisons retenues Le fait de sétablir dans un nouveau milieu et le fait davoir une culture dorigine différente de celle du milieu daccueil sont, entre autres, des facteurs qui peuvent distinguer limmigrant du non immigrant dans laccès aux services. Toutefois, dans le cadre de cette présentation, nous ne prendrons en considération que la langue, puisque cest surtout la question linguistique qui nous préoccupe aujourdhui au Colloque célébrant les 25 ans de la LSF.
Préalables aux 5 raisons retenues (suite) En ne prenant en compte que la langue, les points que nous soulevons ici valent aussi bien pour les immigrants que pour les non immigrants francophones. Cependant, il faut souligner que, contrairement à la plupart des Franco-Ontariens, nous avons rencontré dans le cadre de notre étude de très nombreux immigrants francophones qui parlaient très peu ou pas du tout langlais, doù limportance davoir accès à des services en français.
Préalables aux 5 raisons retenues (fin) En effet, pour faciliter leur intégration sociale et professionnelle, il est nécessaire pour les nouveaux arrivants et les immigrants francophones qui choisissent de sétablir en Ontario, de pouvoir comprendre le fonctionnement des institutions et organismes de la place; ce qui ne pourrait se faire efficacement si les informations ne sont pas disponibles en français.
Schéma de présentation de nos 5 raisons Dabord, la raison retenue Ensuite, la ou les justification(s) du choix de cette raison. Toutes les justifications que nous présentons correspondent à des propos que nous avons recueillis auprès dimmigrants et de nouveaux arrivants vivant dans la ville du Grand Sudbury.
Pourquoi les immigrants et les nouveaux arrivants francophones devraient-ils demander des services de santé en français en Ontario? Entre autres, pour pouvoir :
1. Sexprimer avec plus daisance et en finir avec les frustrations et les humiliations quentraine la non maîtrise de langlais On a souvent limpression dêtre / on nous traite comme des analphabètes, parce quon ne parvient pas à communiquer avec les prestataires de services qui sont unilingues anglophones. (In010, In013, In04)
2. Éviter les mauvais diagnostics ou des erreurs qui pourraient être fatales Et tu sors dune consultation avec toujours des inquiétudes. Est-ce que le docteur a compris ce que je voulais lui dire à travers mon mal? Est-ce quil a compris la description, est-ce que le médicament quil a prescrit correspond au mal que je lui ai expliqué? Donc il y a un doute qui est là. Psychologiquement la personne est toujours malade. (In025)
3. Comprendre son cheminement thérapeu- tique et prendre des décisions éclairées (…) les infirmières étaient toutes des anglophones. Je ne sais même pas ce quelles faisaient sur moi. Bon, javais un de mes amis qui est un peu mieux en anglais (…) jai exigé quil soit là. On me dit que les examens cest personnel. Jai dit oui, cest personnel, mais avant quon ne me pique, je dois savoir pourquoi on me pique. (In016)
4.Éviter lassimilation tout en encourageant les francophones à parler leur langue Il faut faire quelques pressions pour que les choses changent et que la communauté continue à exister et à survivre dans sa langue. Autrement, ça va être lassimilation graduelle et cest fini. Et, le fait de pouvoir parler les deux langues nexclut pas la pénurie dans ta langue première. (…) Oui, je comprends très bien langlais, mais je préfère me faire servir en français. (In033)
5. Promouvoir la LSF encore méconnue de bien de personnes dont des immigrants et nouveaux arrivants tout en encourageant la demande de services en français dans les organismes désignés - Parce quon na pas le choix, on vit avec. (…) On va se plaindre, qui va écouter ? (In016) - Mais on ne peut pas exiger les services en français comme un droit. (In027) - Il faut exiger léquité daccès aux services et le respect de la LSF. (In033)
Merci de votre attention