LE FRAC Souvenez-vous ! Il y a un mois et demi, nous nous sommes rendues au FRAC, à Sotteville-Lès-Rouen, voir l’exposition l’Inventaire n°4. L’inventaire consiste à réunir chaque année les œuvres de la collection du FRAC selon leur année d’acquisition et par leur numéro d’inventaire. Mais le temps nous avait manqué pour parler plus précisément du FRAC. Julie Debeer est donc venue au lycée afin de nous expliquer l’histoire du Frac et son organisation. Bonjour à tous ! Cette semaine, notre article ne racontera pas une sortie, mais notre rencontre avec Julie Debeer qui est venue nous parler du FRAC. Chloé Debray Doria Deschamps

LE FRAC Je rappelle la signification du FRAC : cela veut dire Fond Régional d’Art Contemporain. Il y a un FRAC par région (plus un en Réunion) : on compte donc 23 FRAC en France au total. Julie Debeer travaille au Frac Haute Normandie, en tant que responsable de service des publics. Mais nous parlerons de son parcours ensuite. Car avant ça, nous allons vous faire un cours d’histoire sur le Frac.

LE FRAC En 1981, Mitterrand est élu président. Dès lors, l’intérêt pour la culture devient beaucoup plus important. Les ministères de la culture et de la communication créent les FRAC un an plus tard. Le FRAC Haute Normandie est crée en 1983, mais ce n’est qu’en 1998 que le FRAC Haute Normandie s’installe dans le bâtiment actuel. Avant la création du FRAC, il existait évidemment de nombreux musées comme le musée Pompidou ou le musée des Beaux-Arts, mais aucun musée n’exposait les œuvres d’art contemporain.

LE FRAC Le bâtiment du FRAC date des années 30. Il servait de hangar pour les tramways. Un architecte en a fait un lieu d’exposition d’art contemporain. Pendant longtemps, le FRAC Haute Normandie comptait peu de sculptures pour des questions pratiques : le FRAC n’avait pas de réserve où conserver les œuvres. Le FRAC aujourd’hui L’ancien magasin des tramways avant sa rénovation

LE FRAC Le but du FRAC, est de doter chaque région d’une collection d’ œuvres d’art contemporain. Les œuvres sont achetées pour enrichir le fond, afin de s’en resservir pour les expositions. L’acquisition d’une œuvre se fait en trois étapes :…

LE FRAC … Dans un premier temps, un comité d’achat se réunit. Cela a lieu une fois par an. Ce comité est composé de galeristes, de critiques d’art etc… qui sont bénévoles. Chacun fait des propositions d’achat, et chacun doit user d’arguments pour défendre ses propositions et convaincre les autres. Ensuite, on choisit les œuvres qui sont provisoirement retenues. Enfin, le conseil d’administration du FRAC valide définitivement le choix des œuvres. Contrairement aux autres musées, le FRAC achète aussi bien des œuvres à des artistes émergeants (comme des étudiants des Beaux-Arts), qu’à des artistes connus. Les œuvres peuvent être achetées grâce aux subventions de l’Etat et de la Région. En effet, le FRAC est aussi une association, à but non lucratif donc. Ainsi, les FRAC ne perçoivent pas tous la même somme en fonction des régions où ils se situent. Le FRAC Haute Normandie est assez proche des FRAC Basse Normandie et Picardie, et par conséquent, les conseils d’administration de ces FRAC évitent d’acheter des œuvres des mêmes artistes.

LE FRAC La collection devient alors comme un patrimoine public. Les FRAC sont susceptibles d’emprunter des œuvres à des musées ou à d’autres FRAC. N’oublions pas que le FRAC constitue un réseau. Les collections sont mises en ligne. La collection du FRAC Haute Normandie est très diverse, contrairement à certains FRAC qui choisissent de se spécialiser, dans la sculpture par exemple. Parmi les 2000 œuvres du FRAC Haute Normandie, environ 40% seront amenées à bouger, par exemple lors de l’opération « un établissement une œuvre », durant laquelle une trentaine d’œuvres du FRAC sont prêtées à des lycées et à des collèges.

LE FRAC Mais au FRAC, il n’y a pas que la diffusion des œuvres qui compte. L’accompagnement des publics joue aussi un rôle important. Des visites guidées sont organisées pour les adultes mais aussi pour les enfants de tous les âges, les handicapés, les sourds (les visites sont en langue des signes)… Chacun y trouve son compte. De plus, tout le monde ne regarde pas une exposition de la même manière. Pour cette raison, les informations sont émises de diverses façons : écrites sur les murs, et aussi sur de la documentation, qui est distribuée à l’entrée. Le FRAC organise également chaque année une dizaine d’expositions à thématique hors les murs, en Haute Normandie.

LE FRAC Puis Julie nous a montré des photos des expositions qui ont déjà eu lieu au FRAC. Pour n’en citer que deux : il y avait une exposition de Damien Cabanes, qui est un artiste connu. C’est un sculpteur peintre. Toutes ses peintures ont été réalisées après de longues séances de pose. En effet, dans l’art contemporain on peut faire comme dans l’art traditionnel, peindre la réalité n’est pas interdit. Enfin, nous avons vu les photos d’une exposition de l’artiste Claude Levêque. Nous avons déjà eu l’occasion de voir une œuvre de cet artiste très connu, au 180, au mois de Septembre. Claude Levêque est un artiste qui s’inspire de l’environnement et de son histoire pour créer des installations. Ici, dans cette installation qui utilisait tous le bâtiment du FRAC, le travail des lignes était très important : quatre réverbères retournés occupaient les deux étages. La lumière est très présente dans le travail de Claude Levêque. Cette œuvre était une installation globale.

LE FRAC Parlons à présent du parcours de Julie Verbeer : après son obtention du Bac, elle fait les Beaux-Arts dans l’intention de devenir artiste. Or elle n’a pas réussi dans cette voie : elle pense d’ailleurs qu’être artiste s’impose en soi, et on ne choisit pas de le devenir. Cependant, elle ne veut pas quitter le monde artistique, qui lui tient vraiment à cœur : elle travaille donc à la galerie Duchamps à Yvetot jusqu’en Il s’agissait d’une petite équipe : ce qui lui a permis d’acquérir une facilité d’adaptation. Elle a trouvé que travailler à la galerie Duchamps était très enrichissant, car ce qu’elle y a appris lui a énormément servi ensuite. En 2001, elle obtient son poste au FRAC, en tant que responsable du service des publics.

LE FRAC Pour finir, nous avons trouvé cette rencontre avec Julie Verbeer enrichissante, car nous avons appris beaucoup de choses sur le FRAC, notamment sur son organisation et son histoire. Nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel article !