Introduction à la sociologie 1ère partie L’émergence de la sociologie Les principaux paradigmes
1ère partie : Les fondations de la sociologie Le XIXe s., aboutissement de transformations économiques, politiques, sociales, intellectuelles antérieures => phénomènes sociaux nouveaux, société nouvelle Les deux piliers de la modernité : l’individuation et la rationalité La sociologie “naît” à la faveur de 3 révolutions : la Révolution Française, la révolution industrielle, la révolution de la pensée scientifique.
5 aspects de la révolution industrielle 1. La naissance d’une nouvelle classe sociale : la classe ouvrière et la détérioration des conditions de vie des ouvriers 2. La division du travail 3. L’impact du progrès technologique 4. Le changement de nature de la propriété 5. L’urbanisation
Le développement d’enquêtes et de monographies : Louis Villermé (1782-1863) : « Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie », 1840 « Ils restent 16 à 17 heures debout chaque jour, dont 13 au moins dans une pièce fermée, sans presque changer de place ni d’attitude. Ce n’est plus là un travail, une tâche, c’est une torture ; et on l’inflige à des enfants de 6 à 8 ans, mal nourris, obligés de parcourir, dès 5 heures de matin, la longue distance qui les sépare de leurs ateliers, et qu’achève d’épuiser, le soir, leur retour de ces mêmes ateliers. » (cité par Delas & Milly p. 38) Friedrich ENGELS (1820-1895), La situation des classes laborieuses en Angleterre (1845).
Frédéric Le Play, Les ouvriers européens, 1855 Pionniers des enquêtes monographiques : Le Play propose des monographies qui suivent toutes la même organisation : Définition du lieu, de l'organisation industrielle et de la famille Moyens d'existence de la famille Mode d'existence de la famille Histoire de la famille Moeurs et institutions assurant le bien-être physique et moral de la famille Budget des recettes de l'année Budget des dépenses de l'année Comptes annexés aux budgets
3e révolution : dans les sciences et la pensée > L’élaboration de lois appliquées aux sociétés Montesquieu (1689-1755) dans « De l’esprit des lois » (1748), s’attache à démontrer qu’il existe des véritables lois sociales, conçues comme des lois scientifiques, c'est-à-dire qui peuvent être déduites de l’observation rigoureuse de ce qui « est » et non de ce qui « devraient être » (du point de vue de la morale par ex). Fonde une démarche « positive » : décrire de manière systématique, rationnellement, avec méthode, ce qui est.
A. Comte (1798-1857), Cours de philosophie positive, 1ère leçon « En étudiant ainsi le développement total de l’intelligence humaine dans ses diverses sphères d’activité, depuis son premier essor le plus simple jusqu’à nos jours, je crois avoir découvert une grande loi fondamentale, à laquelle il est assujetti par une nécessité invariable, et qui me semble pouvoir être solidement établie. […] Cette loi consiste en ce que chacune de nos conceptions principales, chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois états théoriques différents : l’état théologique ou fictif ; l’état métaphysique ou abstrait ; l’état scientifique ou positif. Dans l’état théologique, l’esprit humain […] se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels plus ou moins nombreux […] Dans l’état métaphysique, […] les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiés) inhérentes aux différents êtres du monde et capables d’engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observés […] Enfin, dans l’état positif, l’esprit humain, reconnaissant l’impossibilité d’obtenir des notions absolues renonce à chercher l’origine et la destination de l’univers et à connaître les causes intimes des phénomènes pour s’attacher uniquement à découvrir, par l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation, leurs lois effectives, c'est-à-dire leurs relations invariables de successions et de similitude. ».
Adolphe QUÉTELET (1796-1874)
Ernst Engel (1821-1896) loi de Engel Lorsque le revenu augmente, les dépenses alimentaires occupent une part décroissante dans l'ensemble des dépenses du ménage, alors que c'est l'inverse pour les dépenses qu'il qualifiait "de luxe" (transports, livres, journaux, sorties…), les dépenses d'habillement progressant quant à elles à peu près au même rythme que le revenu.
Les avatars de la recherche de lois en sciences sociales : l’évolutionnisme social et culturel Transformations, recherches d’explications Prégnance de la notion de progrès à partir du XVIIIe s. Contacts avec les autres cultures et les autres sociétés, récits de voyageurs, de missionnaires => premiers textes anthropologiques => comparaisons Mais dissocier évolution biologique et évolutionnisme social et culturel = il n’y a pas de lien nécessaire Source de racisme => lire C. Lévi-Strauss, Race et histoire
Conclusion : La sociologie est née d’un besoin de connaissances nouvelles face au contexte social et historique complètement nouveau induit par la révolution politique et la révolution industrielle. La naissance de la sociologie est donc intimement liée à une recherche d’intervention nouvelle de la société sur elle-même.
Repères chronologiques 1ere GM 2ème GM 1789 1810 1820 1800 1790 1830 1840 1850 1860 1870 1880 1890 1900 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 1910 2000 Auguste Comte (1798-1857) Alexis de Tocqueville (1805-1859) Karl Marx (1818-1883) Emile Durkheim (1858-1917) Max Weber (1864-1920)