L’allégorie de la Caverne
Les éléments imagés et leur signification Lignes Les éléments figuratifs de l’allégorie Les significations Ligne 3 « des hommes dans une demeure souterraine » (Ex. Les hommes plongés dans le monde de l’ignorance et de l’erreur) l. 5 « les jambes et le cou enchaînés » (Ex. Ce qui empêche à l’homme de changer de perspective, de prendre du recul : l’habitude, les conventions, la paresse, l’inertie) l. 7-8 « la lumière leur vient d’un feu allumé sur une hauteur » l. 9-10 « le long de cette route est construit un petit mur pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux » l. 20 « les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne » l. 33-34 « de tels hommes n’attribueront de vérité qu’aux ombres de objets fabriqués » l. 48-47 « les ombres qu’il voyait tout à l’heure (…) les objets qu’on lui montre maintenant » l. 56 « la montée rude et escarpée »
Eléments dégagés d’après le tableau L’instruction ou découverte de la vérité est une véritable conversion, un changement de regard et de rapport au réel; Comme les prisonniers, nous ne voyons d’abord que des images (apparences sensibles, simulacres) – nous n’avons pas un accès direct aux essences ou Idées elles-mêmes; Pour les prisonniers, la réalité est dans ces ombres projetées sur la paroi de la caverne; Comme les prisonniers, nous nous libérons difficilement de nos anciennes opinions – cf. métaphore de la lumière éblouissante; Les objets symbolisent les réalités en soi (monde intelligible), par opposition aux choses sensibles (copies, simulacres); Les soleil représente le bien en soi, c’est de lui que découlent l’ordre et la régularité de l’intelligible.
Ce qu’il faut retenir Dans cette célèbre allégorie (ou comparaison systématique), Platon représente le monde matériel (ou monde sensible) comme une caverne dans laquelle les êtres humains sont enchaînés depuis leur naissance. Les prisonniers que nous sommes contemplent le théâtre des ombres où défilent les apparences des choses, telles que nous les percevons. Ces ombres sont les reflets des Formes ou Idées qui défilent derrière un mur en surplomb. Les idées forment ensemble la vraie réalité. Elles sont éclairées par un grand feu, ici représentée comme le soleil de la valeur suprême du monde des Idées: le Bien souverain. Dans ce ciel, brillent toutes les valeurs authentiques, éclairées par le soleil du Bien: la Vérité, la Justice, la Beauté, etc. Le philosophe s'échappe de la caverne, grâce à la réflexion, et graduellement contemple le reflet des Idées dans un lac, où elles apparaissent imparfaitement, puis directement, à mesure que son regard s'habitue à la lumière vive du monde des Idées. C'est le mouvement ascendant. Mais il voit que sa mission est de montrer aux prisonniers leur erreur, eux qui discourent sans fin sur les ombres, croyant qu'elle est la seule réalité. Il revient faire leur éducation. C'est le mouvement descendant. Mais là, il est fort mal reçu par ces mi-aveugles qui ne croient pas en l'existence du monde des Idées, qui est pourtant le véritable monde, car l'être humain est une âme bien plus qu'un corps. Un être humain est une âme immortelle, appartenant au monde des Idées, qui est enchaîné dans un corps prisonnier des apparences sensibles. Platon utilise cette allégorie pour faire comprendre sa théorie des Idées. Dans un monde changeant où toutes les formes sont imparfaites, la régularité des choses ne peut provenir que de l'existence d'un moule commun: l'Idée. Par exemple: l'Idée du cheval, l'Idée de l'homme, l'Idée de la justice, etc. Cette théorie est dualiste, car elle sépare la réalité en deux parties bien distinctes. Elle est idéaliste, car elle fait primer le monde intelligible (le Ciel des Idées) sur le monde sensible (le monde matériel). Enfin elle est réaliste, car les Idées existent indépendamment de nous qui les concevons, formant ensemble la seule véritable réalité. Elle forme une ontologie (théorie de l'être) qui aura une influence considérable et qui sera aussi extrêmement critiquée.