Pour mieux comprendre l’efficience des groupes d’entraide: - En préparant ce travail je me suis apperçu que les groupes d'entraide avaient beaucoup plus de points communs que de différences. Tous ces points communs font d'ailleurs, au travers du sentiment d'appartenance, l'efficience des groupes d'entraide. Néanmoins, entre parenthèse, n'oublions pas les différences entre les mouvements, car certaines de leurs spécificités peuvent être un élément indispensable pour qu'une personne dépendante puissent se rétablir. Autre remarque d'avant propos: la structure de mon exposé est basé sur la problématique Alcool mais, en faite, l'on peut pratiquement transposé ce modèle sur la plus part des dépendances - Je me présente , je m'appelle Jacques, je suis Alcoolique, abstinent , j'ai cessé de boire à 42 ans, j'en ai 74 maintenant, et n'ai pas repris une goutte de boisson alcoolisée entre temps. Cela, Je le dois au "sentiment d'appartenance" « Le sentiment d’appartenance » Pour lire les commentaires du présentateur clic droit sur la diapo et dans menu contextuelle rubrique commentaire. Jacques AA et le collège associatif du G.R.A.A.
Vie relationnelle et Appartenances à soi-même, à une famille, à un milieu, à une région, à une nation, à une profession, à une institution, à une entreprise, à une équipe sportive, à un club, à une culture, - Le sentiment d'appartenance est fort discret, on est tellement plongé dedans que l'on ne le cerne pas d'emblée, car en fait, il fait partie de toute notre vie relationnelle et il est multiple. - Les Appartenances...........
ruptures relationnelles , Dépendance, ruptures relationnelles , Déni Progression de la dépendance, Rupture progressive des liens, Se sentir incompris, Mise à mal des sentiments d’appartenances, Réaction défensive: le Déni, Protection de sa dépendance par la dénégation - L'on n'éprouve pas d'emblée le sentiment d'appartenance à un groupe d'entraide, c'est un cheminement. - Dans la progression de la dépendance il y aura: - Une rupture progressive des liens , une détérioration des relations, donc : - Une mise à mal des sentiments d'appartenance à son milieu, du fait de se sentir incompris et mal jugé. - Et donc, La réaction défensive pour ne pas perdre ses appartenances au milieu de vie, va être: le " Déni ", le déni aussi pour inconsciemment proteger la dépendance au produit. Souvent le refus de participer à un groupe d'entraide n'est que le prolongement du " Déni"
- Afin de se remémorer par quelles tribulations nous passons pour acceder à ce "sentiments d'appartenance" au groupe d'entraide, J'ai emprunté à la courbe de Jellinek une partie des items de la : "La descente aux enfers" du dépendant. ....... - Cela commence par des" consommations occasionnelles euphorisantes"..... - Pour aboutir à "la défaite totale reconnue" qui est un peu, avec le sentiment d'appartenance naissant, le passeport d'entrée au groupe d'entraide.
Défaite totale reconnue. Recherche sincère d’aide. Aide du médecin et/ou du Psychologue, Découverte d’un mouvement d’entraide, Acceptation de sa dépendance par identification, Renaissance des sentiments positifs d’appartenance - C'est la plus part du temps lorsqu'il y a une défaite totale reconnue qu'il y a une recherche sincère d'aide. -La recherche d'aide peut intervenir beaucoup plus en amont, soit auprès du médecin , du psycholoque , ou d'un groupe d'entraide mais, dans ce cas, souvent la bonne volonté n'est pas au rendez-vous et l'aide ne pourra devenir efficace que si la demande d'aide est bien sincère. "Mais moi c'est pas pareil" - C'est ce que je disais à l'époque, jusqu'au jour ou la prise de conscience , "le déclic " , "la défaite totale reconnue" s'est produite, j'ai alors accepté de m'identifier aux autres avec "une demande sincère d'aide". Point de départ du sentiment d'appartenance.
- Voilà donc l'autre partie de la courbe de Jellinek : le rétablissement à partir du désir sincère d'aide ..... nombreux items supplémentaire non incorporé dans le graphique. - Cela peut paraitre un peu idylique mais en fait rare sont ceux qui rechute si il y a persévérance dans la recheche sincère d'aide et persévérance au groupe d'entraide.
Les groupes d’entraide : Un partage d’expériences vécues Les souffrances , les problèmes , les difficultés sont similaires, La maladie est la même, Le sentiment d’appartenance se renforce - Les groupes d'entraide sont essentiellement des partages, des échanges d'expériences et surtout d'expériences vécues. ou l'on s'apperçoit que les souffrances, les problèmes, les difficultés sont similaires. que la maladie est la même, Le sentiment d'appartenance se renforce. Là, donc le sentiment d'appartenance va prendre corps et se renforcer au fil des partages et des rencontres.
Le groupe d’entraide permet : Vivre l’amitié, Renouer avec une convivialité saine, Se sentir aidé de façon désintéressée, Les groupes d'entraide vont permettre de façon explicite ou implicite - Vivre l'amitié: qui peut vivre sans amitié sans affection. J'ai besoin qu'on m'aime et au sortir de l'alcool le geste affectueux dans l'entourage et plutot rare. Dans le groupe je reçois la chaleur de l'amitié. - renouer avec les gestes simples d'une convivialité sans arrière pensée. - De se sentir aidé de façon désinteressée : C'est un sentiment qui touche souvent profondément de se sentir aidé sans contrepartie de façon désintéressée par des personnes bénévole. voilà qui renforcera aussi le sentiment d'appartenance.
Le groupe d’entraide permet : De s’identifier, Une meilleure connaissance de soi par l’ écoute des autres, De se sentir soutenu, - De s'identifier :Il n'y a pas que l'identification à l'autre pour se reconnaitre alcoolo-dépendant. Il y a aussi la mise en relief de sa propre identité , apprendre à se connaitre . - Découvrir son positif , prendre conscience de ses manques et de ses limites. Pouvoir répondre à la question qui suis-je ? Se vivre en évolution. - En fait une meilleure connaissance de soi par l'écoute des autres et de son propre vécu. -Se sentir soutenu , surtout en début d'abstinence ou même encore dans l'alcool, si je me sens soutenu , la désespérance s'estompe, le courage revient, les pensées suicidaire disparaissent.
Le groupe d’entraide permet : De se sentir compris et non jugé, D’accepter et d’intégrer progressivement d’être Alcoolo dépendant (Alcoolique). De concrétiser l’espoir d’en sortir, -De se sentir compris et non jugé : Je peux très bien être compris sans me sentir compris. L'ambiance qui règne dans le groupe d'entraide qui est fait de l'ensemble des sentiments d'appartenance des uns et des autres me fait ressentir d'emblé que je suis compris. Il est très rassurant d'être dans une atmosphère de compréhension sans jugement. - D'accepter et d'intégrer progressivement d'être alcoolo-dépendant ( Alcoolique) : Comprendre est un chose , accepter en est une autre et intégrer le fait d‘être Alcoolo-dépendant en est encore une autre. Aller régulièrement au groupe d'entraide, dire ses petits bonheurs, ses déconvenues, ses frustrations, ses réussites, aide peu à peu à intégrer cette chose , repoussée si longtemps , être un Alcoolique. Le terme est démystifié au sein du groupe.
Le groupe d’entraide permet : De sortir de la solitude. De trouver une famille de substitution ( vie affective et sociale) De vivre sa souffrance du manque sans reboire - De sortir de la solitude : Terrible l'angoisse de solitude, le groupe comble en partie cette angoisse existentielle de la solitude; pour le reste , j'ai compris que tout être humain est seul à sa naissance, seul tout au long de sa vie, seul devant sa mort, mais qu'en partageant avec d'autres nos sentiment de solitude l'on pouvait la vivre, non pas en creux, mais en plein; vivre en fin de compte quelque chose de l'ordre d'une solitude habitée, grâce, peut-être, à une intériorité enrichie par les autres. - De trouver une famille de subsititution ( la vie affective ): Se retrouver en début d'abstinence avec un grand vide autour de soi est une rude épreuve. Qui peut vivre sans affection , sans reconnaissance, sans considération, sans amitié ...? Le groupe dans ce cas est très précieux . Il m'a servit à l'époque de famille de substitution. - De vivre sa souffrance du manque sans reboire : Vivre sa souffrance pour pouvoir la dépasser. C'est la grosse difficulté du dépendant à ses débuts sans le produit. Vivre sa souffrance du manque sans reboire est un point de passage obligé pour une abstinence stable et durable. Comment ? alors que toute ma vie j'ai utilisé l'alcool pour faire face à mes difficulté et à mes émotions , comment, à un moment où, en début d'abstinence, j'ai tout à refaire sans savoir si je vais y réussir , comment je peux faire face à tout cela sans recours à mon produit ?. Sans aide, C'est au dessus de mes forces, ensemble c'est possible , ils m'ont démontré et redémontré qu'ils y avaient réussi alors pourquoi pas moi.
Le groupe d’entraide permet : De démystifier les symboles liés à l’alcool, D’éviter ou d’atténuer les frustrations, La prise de conscience à nouveau, De comprendre son passé - Démystifier les symboles liés à l'alcool. Dans nos traditions, us et coutumes à la française nous avons beaucoup de symboles liés au verre . Il y a le symbole de la fête, le symbole de la convivialité, le symbole de l'amitié, le symbole du contrat que l'on conclue, le symbole de l'amour aussi , symbole de la bonne gastronomie ... En fait des symboles fort, comment je peux résister à toutes ces traditions, us et coutumes, isolé dans notre bonne culture Française qui elle est alcoolisé ? Je vais me retrouver face à une frustration permanente. Qui peut résister longtemps à des sentiments de frustration?. Au sein du groupe d'entraide je vais pouvoir démystifier tous ces symboles, ce qui va non seulement atténuer ou réduire mes frustrations, mais encore développer une culture en contre poids à celle de la société, pour en définitif pouvoir vivre libéré des influences de cette culture française alcoolisée. - La prise de conscience à nouveau. J'ai besoin de prendre conscience à nouveau. Quand je me regarde devant une glace le matin rien ne me dit que je suis alcoolique. Comment je peux faire pour m'en rappeler? La solution est d'en parler et où je puis le plus souvent en parler, si ce n'est dans le groupe d'entraide ? - Comprendre son passé. Dans le partage d'expérience avec d'autres l'on peut comprendre beaucoup d'évenements de son passé. Un philosophe n'a-t-il pas dit un jour : "Qui n'a pas compris son passé est condamné à le revivre étenellement "
Le groupe d’entraide permet : De comprendre ses fonctionnements, De sortir de l’auto compassion, De Sortir de l’auto-justification, Prise de conscience du besoin d’aide spécialisée - De comprendre ses fonctionnements . J'ai toute sorte de fonctionnements pour faire face aux réalités de ma vie , il est important que je les comprennes soit pour les éliminer si ils sont négatif, ou les modifier pour les rendre positifs. Deux exemples : - sortir de l'auto-compassion, sortir de l'auto-justification. - L'auto-compassion, ou appitoiement sur soi, m'a été un foctionnement pernicieux. J'ai pleuré sur mon sort accusant tout le monde de mes déboires , c'était la faute à pas de chance, j'étais né sous une mauvaise étoile, j'étais bien malheureux , je pouvais donc bien me consoler avec un "petit verre". Il fallait que je comprennes que je dois accepter mon destin car comme le dis si bien Senéque : "Le destin, si je l'accepte, il me porte, si je le refuse, il me traine" - Pour L'auto-justification même danger mais là encore moins facilement décelable car je peux trés facilement me raconter une belle histoire pour m'en faire accroire, ou utiliser une logique irréfutable à mes yeux pour acréditer mon choix négatif. Je me souviens qu'en ma qualité, à l'époque, d'agent commercial , je me disais qu'il était tout à fait normal que je trinques avec mes clients , qu'un représentant qui refuserait de le faire ne serait pas bon commerçant . Je pouvais même dire cela devant d'autres en étant approuvé. Aussi maintenant, je fais beaucoup plus confiance à mes intuitions et mes ressentis qu'à mes raisonnements. L'écoute dans les groupes d'entraide me permet de me rendre compte si je suis à nouveau sur une voie d'erreur. - Prise de conscience du besoin d'aide spécialisée. Dans cette ambiance du groupe d'entraide qui pousse à accepter sa réalité , il m'a été permis de me rendre compte de névroses plus ankystées qui me necessitait une aide plus cernée. J'ai donc pu , soutenu par le groupe , entreprendre une psychothérapie et entreprendre des formations.
Le groupe d’entraide permet : De se débarrasser de la culpabilité, Retrouver l’estime de soi par la confiance, Avoir un rôle social par une participation active, - Se débarrasser de la honte et de la culpabilité du passé : on ne vit pas 20 ans dans l'alcool sans entasser une culpabilité consciente et inconsciente importante. Quand je piquais de l'argent dans le sac de mon ex-épouse alors que je ne voulais pas lui prendre, elle en avait besoin pour les enfants et que je lui prenais quand même, a pesé lourd sur le coeur jusqu'à pouvoir le dire dans le groupe et se sentir accepter avec cela. Se libérer de la culpabilité demande du temps . Peu à peu dans les échanges d'expérience vécues, répétées sous leurs différents aspects, les faits négatifs du passé reviennent à la surface et sont exprimés. L'expression populaire de " vider son sac" prend tout son sens dans les réunions de groupe lors des témoignages. Peu à peu par l'écoute et la parole , parfois par l'auto-dérision, la culpabilité disparait. Aujourd'hui je peux dire que non seulement je suis détaché de mon passé mais aussi réconcilié avec lui. - Retrouver l'estime de soi : L'amitié offerte et la confiance accordée par le groupe me permet de me rendre compte que je suis à nouveau aimable. Je peux à nouveau, parceque les membres du groupe croient en moi, et me font confiance, m'estimer, me faire davantage confiance, m'aimer. - Avoir un rôle social par une participation active. Avec cette estime de soi qui revient, les souffrances des débuts d'abstinence qui diminue, je deviens assez rapidement apte à prendre une part active dans le groupe ou le mouvement . Je commence alors à m'assumer et à m'accomplir. Cette prise de responsabilité donne du sens à ma vie. Carl Jung disait d'ailleurs " La névrose est la souffrance de l'âme qui n'a pas trouvé son sens".
Le groupe d’entraide permet : Vivre des relations égalitaires et non en rapport de force Sortir de sa toute puissance Découvrir la force de l’humilité Vivre l’esprit démocratique - Il est confortable d’apprécier toute ses relations avec tout autant de considération pour les uns et les autres comme pour soi-même. Vivre des relations égalitaires mets de la sérénité dans nos rapports sociaux, les sentiments négatifs de mépris ou de supériorité ont disparus. -Je demandais tout à l’alcool et notamment une sorte de toute puissance . Avec la philosophie AA j’ai calmé ce besoin de toute puissance en faisant confiance à un « absolu » à une entité plus grande que moi, à une « Puissance supérieure » comme disent les AA et quitter de la sorte ma volonté forcenée. Acquérir davantage de simplicité, d’humilité. - Vivre enfin le confort de l’esprit démocratique en tenant compte de l’avis des autres pour en tirer une synthèse positive qui puisse faire consensus plutôt que de manipuler les uns et les autres pour « tirer les ficelles » ou essayer de tout diriger.
En résumé les mouvements d’entraide offrent : Une excellente Prévention de la rechute. Un outil efficace pour comprendre, accepter et vivre sa différence et son unicité avec bonheur. - Pour terminer: un mot entendu dernièrement à la journée "Toxicomanie" à Hénin-Beaumont, mot de Charles Melmant , psychanaliste, auteur du livre: "L'homme sans gravité" et qui dit: "L'on apprend davantage à notre époque à être consommateur que citoyen" Pour ma part j'ajouterai à l'inverse que , dans les groupes d'entraide, l'on apprend davantage à être citoyen que consommateur.