Place des troubles hormonaux dans les dysfonctions sexuelles Dr F.Lallemand Hôpital St Antoine-Paris
Introduction 1 Forte prévalence de dysfonctionnements Davantage de données concernant les hommes homosexuels ou bisexuels Populations disparates en terme de genre, de pratiques, croyances Difficultés pour conception détudes homogènes = résultats parfois contradictoires …. Répercussions psychiques peu évaluées Retentissement sur observance, prévention, relations à lautre……..
Introduction 2 Peu de travaux avant lère des trithérapies Les résultats concordent avec davantage de troubles : libido, érection, éjaculation au sein de la population VIH positive 20 à 60% des patients souffrent de dysfonctionnement Troubles plus marqués : stades cliniques plus avancés Scores de qualité de vie moins bons
Revue de la littérature 1 Martinez E, Collazos J, Mayo J, Blanco M. Sexual dysfunction with protease inhibitors. Lancet 1999;353: patients avec dysfonction sexuelle sous HAART, chez 5 patients taux hormonaux normaux (prolactine, testosterone, fsh, lh), seul 17béta oestradiol légèrement élevé chez les 5 patients Hypothèse : interaction entre IP et hormones sexuelles au niveau du cyt p450, mais pour les auteurs, ces modif mineures ne devaient pas être responsable des troubles….
Revue de la littérature 2 Lamba H, Goldmeier D, Mackie NE, Scullard G. Antiretroviral therapy is associated with sexual dysfunction and with increased serum oestradiol levels in men. Int J STD AIDS Apr;15(4): msm VIH+ et 100 msm contrôles Baisse libido et tr érection 2 et 10% chez contrôles, vs 26% vih sans tt vs 48 et 25% respectivement sous HAART Chez les patients sous HAART uniquement : taux moyen de 17 béta oestradiol 228pmol/l, testosterone dans les limites de la normale
Revue de la littérature 3 Collazos J, Mayo J, Martinez E, Ibarra S.Association between sexual disturbances and sexual hormones with specific antiretroviral drugs. AIDS Jun 14;16(9): Augmentation testosterone et 17 béta oestradiol chez les patients traités Pas de corrélation entre troubles sexuels et profils hormonaux… Sattler F, et al. Low dihydrotestosterone and weight loss in the AIDS wasting syndrome. J Acquir Immune Defic Syndr Hum Retrovirol Jul 1;18(3): Chez 24 patients avec « wasting syndrome » : 46% taux de testostérone normaux, 42% T normale mais baisse DHT, et 12% baisse T et DHT
Revue de la littérature 4 Catalan J, Meadows J. Sexual dysfunction in gay and bisexual men with HIV infection: evaluation, treatment and implications. AIDS Care 2000, Jun;12(3): patients avec tr libido ou érection : valeurs taux hormonaux normales Testosterone administrée chez 10 patients sans dosage préalable testo : 1 seul amélioration libido, aucun amélioration érection… Newshan G, Taylor B, Gold R. Sexual functioning in ambulatory men with HIV/AIDS. Int J STD AIDS, 1998 Nov;9(11): patients VIH+, testo normale chez37, basse chez 12 Corrélation modeste entre taux de testostérone et score de satisfaction globale (dsfi) r= % tx anormaux T stades symptomatique ou SIDA 52%des patients avec tx normaux : sympto ou SIDA
Revue de la littérature 5 Collazos, et al. Sexual dysfunction in HIV-infected patients treated with HAART.JAIDS 2002,Nov1,31(3):322-6 Etude prospective c/o189 patients (351 interrogatoires)+ dosages hormonaux Age moyen 36.8ans CD4 moyens =451 ivdu75% Prévalence globale dysfonction : 19.5% Différence significative entre non traités et les autres groupes sauf NRTIs seuls C hormonales normales et comparables entre patients avec et sans dysfonction sexuelle
Revue de la littérature 6 Crum N, et al.Prevalence and correlates of erectile dysfunction and hypogonadism in HIV-infected men: aprospective study CROI 2005, boston Étude de cohorte prospective Questionnaires, dosage testostérone 65 patients, 17(26%) rapportent tr érection Age médian 39, cd4 =460, 61% HAART 12% hypogonadisme, 36% dépression 36% dépression Corrélation Dysf erect. Avec âge, ancienneté du VIH, IP (en cours ou non), durée du tt, lipodystrophie
Revue de la littérature 7 Changes in adrogens and gonadotropins during HAART and their association withdevelopment of lipoatrophy in HIV-infected men. Wunder D, et al. Abstract 876- CROI, 2005, Boston 99 hommes, dosages hormonaux avant et deux après début HAART, médiane CD4 440 à linitiation TL basse chez69 patients, avec LH normale 48% et basse43% et FSH normale 84%, basse 12% Après deux ans : pas délévation significative de TL et FSH Élévation LH chez tous les patients 11 développent lipoatrophie Analyse multivariée: corrélation entre apparition lipoatrophie et élévation taux de LH
Revue de la littérature 8 Rabkin JG : Testosterone replacement therapy in HIV illness.Gen Hosp Psychiatry.1995Jan;17(1): hommes VIH+ avec taux de testostérone bas A8 semaines de tt, 85% répondeurs en terme de dysf sex. Chez 28 avec dépression à la baseline : 64% : amélioration Rabkin JG, et al.A double-blind, placebo-controlled trial of testosterone therapy for HIV-positive men with hypogonadal symptoms. Arch Gen Psychiatry Feb;57(2):141-7; discussion patients avec tr.libido, humeur dépressive, manque dénergie et avec déplétion musculaire, répartis en deux groupes, 12 semaines de traitement. Amélioration significative en terme de libido, masse musculaire, humeur/placebo
Conclusion 1 Prévalence dysfonction sexuelle élevée Retentissement sur qualité de vie, observance, conduites de prévention peu ou non évalué Nécessité de dépister, prendre en charge ces problèmes dans le cadre de la prise en charge globale des patient(e)s Fréquence et intensité des troubles augmentent après lannonce de la séropositivité, et encore plus après linitiation du traitement Probablement pas de responsabilité directe, pharmacologique ou chimique des ARV dans la genèse de ces troubles…..
Conclusion 2 Résultats des études parfois contradictoires Proportion de patients avec taux bas de testostérone très variables….. Possibilité daméliorer certains troubles par utilisation dhormonothérapie de substitution Intérêt de mesurer les taux en cas de symptômes évocateurs dhypogonadisme Limiter le traitement aux indications avérées…. Efficacité inconstante Durée du traitement? Effets secondaires existent : irritabilité, séborrhée, acné, chute de cheveux, maux de tête
Conclusion 3 Capacité des médecins et des patient(e)s à aborder les difficultés sexuelles et la sexualité en général Intervenants adaptés, formés à lécoute Mise en place despaces de prise en charge dans quelques sites hospitaliers La qualité de vie sexuelle = qualité de vie+++: Impact sur la relation à lautre, la satisfaction personnelle, lestime de soi………