L'évaluation Stage initial MF1 Claude Duboc.
Les partenaires de l'évaluation Définition : Évaluer c'est attribuer une valeur à quelque chose Message pédagogique : déterminer précisément les critères de réussite Le formateur L'élève Autoévaluation : Qualité du message pédagogique Autoévaluation : critères de réussite Évaluation de la performance de l'élève : Feed-back Évaluation du formateur par son élève
Valeurs attribuées à une prestation La prestation à évaluer L'évaluateur L'évaluation "approximative" : "cette RSE n'est pas très bonne" L'évaluation chiffrée : "Je mets 12 / 20 à cette RSE" L'évaluation binaire : "je signe cette remontée assistée"
Les trois types d'évaluation L'évaluation initiale Diagnostic permettant d'adapter une formation L'évaluation Formative Utilisation du feed-back : Régulation de l'intervention L'évaluation Sommative Bilan final : Évaluer l'efficacité d'une formation ; Délivrer une certification
Limites et perversités de l'évaluation La fiabilité de l'évaluation est faible par sa nature : La "docimologie" le démontre… L'existence d'un référentiel d'exigences aussi précis que possible est indispensable. L'évaluateur doit rester modeste et ne pas nouer des relations affectives avec son évaluation. Le QCM est un processus fiable mais difficile à employer pour évaluer les connaissances théoriques. L'évaluateur subit des influences inconscientes aboutissant à des biais. La traditionnelle notation sur 20 ( NIV, MF1, MF2) n'est pas exempte de fortes critiques.
La notation sur 20 : quels problèmes ? Sommes nous capables de discriminer 21 niveaux de performance pour évaluer le geste sportif ? Avons-nous besoin d'une telle gamme d'évaluation ? Nos critères de réalisation définis par les contenus de formation sont-ils adaptés à cette échelle étendue ? Pouvons nous utiliser la gamme complète de 0 à 20 ou seulement utiliser une gamme de notes comprises entre 5 et 15 ? Y a-t-il consensus ? La notation "traditionnelle" sur 20 répond-elle à des traditions non écrites ?
La notation sur 20 : Us et coutumes… 0 à 3 : Performance inacceptable éliminatoire : Ces 4 notes ont donc la même signification… 4 / 20 : Éliminatoire mais… "Le 4 pour voir" qui pourra être remonté par le jury. 5 à 8 : Médiocre / les nuances sont minimes. 9 à 11 : Moyen : bof… 12 à 15 :Bonne performance > à 15 : On ne devrait a priori pas utiliser ces notes puisque la note la plus haute devrait pouvoir rattraper la note la plus basse (5 / 20). Une note > à 15 détruit donc l'équilibre des coefficients déterminé par les concepteurs.
Pour finir : un petit jeu, juste pour sourire… Vous êtes observateur lors de l'épreuve d'assistance à l'aide du gilet dans un examen de niveau IV : Les examinateurs ont soigneusement noté ce qu'ils ont observé. La notation sera collective et chaque membre du jury met sa note à l'aveugle. Jouez le jeu, ne vous concertez pas. (Scénarios de Pascal MONESTIEZ) 1- Le candidat intervient rapidement et décolle de suite avec l'assisté. Ils remontent rapidement (40 m. min-1) jusqu'à 10 où le candidat purge presque tout. L'inertie et les bulles les font remonter doucement jusqu'à 4 m où ils se stabilisent 2- Le candidat perd un peu de temps en changeant de prise, il finit par décoller au bout de 30 s. La remontée est très lente sur les dix premiers mètres et elle s'accélère ensuite. A partir de 15 m, le contrôle de la vitesse de remontée est correct. A 5 m, il y a stabilisation.
3- Après un départ énergique, la vitesse de remontée est relativement bien contrôlée entre 25 et 15 m puis un peu trop rapide entre 15 m et 5 m (30 m. min-1). L'arrêt est presque complet à 3 m puis le candidat et l'assisté remontent tout doucement pour percer la surface. 4- Le candidat commence par purger la bouée de l'assisté en arrivant sur lui, Ils descendent à 32 m sur le fond. Le candidat gonfle à fond son propre gilet, ce qui les fait à peine décoller du fond. Après 20 s, le candidat donne quelques vigoureux coups de palmes pour démarrer. La remontée s'effectue ensuite à la vitesse constante de 15 m. min-1 jusqu'à un arrêt stabilisé à 6 m. 5- Le candidat remonte de 30 à 10 m avec une vitesse de remontée lente (12 m. min-1) et très régulière. Le temps total jusqu'à la stabilisation à 3 m est de 2 min 30. 6-Le candidat remonte à une vitesse bien contrôlée et régulière mais il ne peut s'empêcher d'effectuer un palmage réflexe loin d'être négligeable entre 28 et 10 m. Il s'arrête à 5 m.
7- Le candidat intervient vite et commence avec un bon début de remontée jusqu'à 15 m. Il purge alors un peu trop et commence à redescendre doucement de 6 m. Il tente de regonfler le gilet de l'assisté qui est équipé d'un système de gonflage qu'il ne parvient pas à utiliser. Il lâche l'assisté. 8- Le candidat se précipite sur l'assisté et il gonfle immédiatement son propre gilet. Vers 25 m, sa prise étant mal assurée, il lâche l'assisté. Il purge rapidement son SGS et reprend le contrôle de son assisté vers 28 m dont il gonfle alors le gilet. La remontée est correcte jusqu'à la stabilisation à 4 m. 9- Le candidat prend correctement en charge son assisté. Il remonte plutôt lentement entre 30 et 18 m (12 m. min-1) et plutôt vite entre 18 et 5 m (30 m. min-1). Il s'arrête à 4 m stabilisé. 10-Le candidat remonte très régulièrement de 30 à 10 m à la vitesse de 20 m. min-1. Il s'arrête vers 7m, presque stabilisé. Pas tout à fait cependant et il redescend vers 8 ou 9 m. Il regonfle son gilet et se stabilise à 4 m.
11-Le candidat, après une remontée quasi parfaite, se fait surprendre par un reliquat d'air resté dans le gilet de l'assisté. Il remonte presque jusqu'à la surface, mais grâce au poumon ballast, il parvient à se stabiliser à 3 m. 12- Après un bon début, le candidat purge un peu trop vers 15 m. Dès qu'il constate l'arrêt, il regonfle son gilet et termine son assistance correctement avec un arrêt stabilisé à 4 m. 13-Le candidat effectue une bonne assistance jusqu'à 13 en utilisant son propre gilet. Lorsqu'il veut purger la bouée de son assisté, il se trompe de bouton car il ne connaît pas ce matériel et en réalité, il gonfle l'enveloppe. Avant d'avoir pu réagir, il se retrouve en surface. 14- Le cumul des ennuis : La soupape déficiente du gilet de l'assisté ne permet qu'un gonflage partiel. Le DS du candidat est branché sur sa seconde robinetterie qu'il a manifestement oubliée d'ouvrir. Après 20 s d'hésitation, les 10 premiers m sont effectués à la palme et le reste de la remontée est correct en gérant le gilet de l'assisté. 15- Le candidat contrôle correctement le décollage et la vitesse de remontée cependant entre 25 et 5 il a dû regonfler 6 fois son gilet à l'aide de son DS. Il se stabilise à 3 m.
16- Le candidat, gêné par le gilet de l'assisté qu'il ne connaît pas, adopte une prise inefficace qui a pour résultat de positionner l'assisté à l'horizontale qui est en fait traîné un mètre en dessous du visage du candidat. La position n'est rétablie qu'à l'approche de la surface pour purger le gilet et s'arrêter à 3 m. 17- Après un bon départ, le candidat remonte un peu trop vite à partir de 20 m. A 15 m, il purge tout, ce qui le fait redescendre de 3 m. Il regonfle et il repart encore un peu trop vite. Il purge à nouveau tout son gilet et s'arrête à 5m. Recherchons les facteurs de disparité puisque nous sommes tous à peu près d'accord sur les exigences. Mais… La hiérarchie des critères de réussite n'est pas établie. Les limites d'erreurs tolérables ne sont pas définies Les fautes rédhibitoires ne sont pas identifiées. La correspondance entre la prestation observée et la note donnée n'existe pas.
Conclusion L'évaluation doit être l'application d'un contrat tacite établi entre le formateur et l'élève. Les critères de réussite doivent être clairement définis et connus de tous. Ces critères doivent être objectivement observables et si possible quantifiables. Une évaluation clairement définie n'est que très peu contestable. C'est la condition pour que l'évaluation dite sanction soit acceptée et se maintienne dans le concept de la plongée plaisir qui nous est cher…