Une petite histoire de la peinture à l’huile Quelques règles à respecter Broyage et préparation La technique mixte (héritage de Van Eyck). Le maigre et le gras Exemples de rendus
Jusqu’à la Renaissance (XV siècle) on n’utilisait pas trop l’huile comme liant ou comme médium. L’huile a de nombreux défauts Elle est lente à sécher. Elle est collante et poisseuse si elle est mal préparée. Elle brûle les supports mal préparés. Elle jaunit les couleurs en vieillissant. Avant cette période, on la trouve malgré tout comme dernière couche. Sur la tempera elle permet de réaliser un glacis final. Il fallait donc trouver une préparation qui puisse lever tout ces obstacles pour peindre à l’huile.
La première peinture à l’huile
La première règle : utiliser toujours le moins d’huile possible. Pallier les contraintes : Elle est lente à sécher : On utilise des huiles rendus naturellement siccatives. En effet l’huile ne « sèche » pas au simple contact de l’air. Elle sèche au contact de la lumière. Elle se polymérise. Il fallait donc mettre l’huile au contact de la lumière longtemps avant de l’utiliser. Elle est collante et poisseuse si elle est mal préparée : On lui adjoint une résine et on ne l’utilise pas pure comme médium. On évite qu’elle ne brûle les supports par une préparation d’encollage et d’enduit qui serviront à l’absorbe Elle jaunit les couleurs en vieillissant : On utilise des huiles décolorées par le soleil ou par des procédés chimiques.
Pour broyer les couleurs à l’huile: Il faut un support (plaque de verre) Des pigments De l’huile de lin clarifiée + 10 % de vernis dammar On mélange en faisant un petit cratère dans le pigment jusqu’à obtenir un pâte homogène de la texture du dentifrice. Attention, pour arriver à ce résultat il faut le moins d’huile possible. Le blanc ne doit pas être broyé à l’huile mais à l’émulsion. En effet ceci à deux avantages : cela permet des empâtements plus denses et cela permet aussi de préparer cette couleur à la demande car elle sèche vite. Enfin un blanc à l’huile jaunirai plus que les autres couleurs. Conservez vos couleurs dans des tubes (pour ma part j’utilise des vieux tubes de vitascorbol en alu) Si vous utilisez des couleurs industrielles en tube, il faut les déposer sur une palette en carton de façon à leur faire rendre le trop plein d’huile qu’elles renferment.
L’imprimatur : couleur de fond qui permet de soutenir les lumières Une vidéo arte
La quantité d’huile à broyer est fonction des particularités du pigment.
Le glacis
La méthode Van Eyck Elle reprend les vertus de la détrempe en l’associant à l’huile. Il s’agit d’une méthode mixte qui repose sur la logique d’absorption du gras par le maigre. Chaque couche inférieure doit être plus maigre que la couche suivante. Ainsi on commence par une préparation très maigre contenant très peu d’huile (vernis dammar ou/et une émulsion huile eau) et on superpose des couches contenant des médiums de plus en plus gras. Fabrication du vernis damar
La recette proposée par Nicolas Wacker Les trois composantes Huile broyée à l’huile siccative additionnée de résine Couche maigre à l’émulsion Glacis et couches au médium La recette proposée par Nicolas Wacker Broyage des couleurs l'huile de lin crue avec 10 % de vernis Damar. L'ÉMULSION : 1 vol. d'Alcasit _liant cellulosique (solution 1 : 25) 1/2 vol. d'huile de lin épaissie au soleil 1/2 vol. de vernis (Damar 1 : 2) de 1 à 3 vol. d'eau LE MÉDIUM 1 vol. d'huile de lin épaissie au soleil 1 vol. de vernis (Damar 1 : 2) 1 à 3 vol. d'essence térébenthine vernis Damar 1 vol de Damar 2 vol d’essence de térébenthine rectifiée. Mettre la poudre de damar dans un bas de nylon et la laisser se dissoudre dans le vernis.
Partie traitée à l’émulsion La couleur est opaque et dense en volume (chargée en blanc couvrant) Partie traitée au médium La couleur est brillante et la couche est fine et transparente
Effets de glacis jaunes et bleus Denise dans son étable
Effets de rehauts dans les blancs pour la lumière. Le bougnat