Anne SERRE, Lucie Schapman Cire Bourgogne Franche-Comté LA SURVEILLANCE DES MALADIES TRANSMISES PAR LES TIQUES EN FRANCHE-COMTE (2010-2012) Anne SERRE, Lucie Schapman Cire Bourgogne Franche-Comté
Le contexte de l’étude Contexte favorable aux zoonoses dans le quart Nord-Est de la France En Franche-Comté : - nombreux massifs forestiers et animaux sauvages (réservoir) - de 3,3 à 16,7% de professionnels de la forêt séropositifs pour la borréliose de Lyme et jusqu’à 3,3% pour l’encéphalite à tiques (étude de séroprévalence, 2002-03) Incidence maladie de Lyme estimée élevée en Alsace et en Rhône-Alpes (01-42-74)
Les objectifs de l’étude Estimer l’incidence de la borréliose de Lyme en Franche-Comté Détecter d’autres maladies transmises par les tiques en FC Décrire les cas en fonction du temps, des lieux (exposition), des caractéristiques individuelles, des symptômes Pour : Améliorer les pratiques diagnostiques, thérapeutiques et de prévention Identifier les zones à risque
Les moyens de l’étude Méthode utilisée : Maladies retenues : Etude épidémiologique descriptive et prospective à partir d’un réseau de surveillance de médecins volontaires Maladies retenues : 7 maladies suspectées en FC Population concernée : Toute personne susceptible de consulter un médecin généraliste ou spécialiste, libéral ou hospitalier installé en FC, appartenant au réseau Durée de l’étude : 2 ans, du 1/04/2010 au 31/03/2012
Sept maladies connues ou suspectées en FC borréliose de Lyme (Borrelia) tularémie (Francisella tularensis) fièvre Q (Coxiella burnetii) TIBOLA/DEBONEL et LAR (Rickettsia) anaplasmose (Anaplasma phagocytophilum) encéphalite à tiques TBE (Virus Flaviviridae)
La borréliose de Lyme (1) Zoonose transmise par piqûre de tique « dure », genre Ixodes ricinus Agent : Borrelia ordre des spirochètes Le risque de transmission de la bactérie par la tique dépend de : l’infestion de la tique (selon les lieux) de la durée du temps de contact avec l’hôte (max entre la 48è et la 72è heure)
La borréliose de Lyme (2) Forme primaire : Erythème chronique migrant (ECM) : Lésion érythémateuse au point de piqûre (après qq jours à 30j) Formes secondaires (dissémination): Infection tissulaire focalisée (unique ou multiple) : neuroborréliose précoce (PF), manifestations rhumatologiques (arthrites), cutanées (lymphocytomes), cardiaques, ophtalmologiques Formes tertiaires (complications chroniques)
La borréliose de Lyme (3) ECM : Diagnostic clinique exclusivement Sérologie à proscrire au stade précoce (faux négatifs) Sans traitement : disparition spontanée en +/- 3 semaines Traitement : 14j (21j pour formes II ou III) Bêtalactamines : amoxicilline, ceftriaxone Cyclines : doxycycline
Le réseau de surveillance (1) 255 médecins volontaires participants Répartition par spécialité et par département 80% sont généralistes libéraux ; 20% sont spécialistes ; 9% sont praticiens hospitaliers
Le réseau de surveillance (2) Une répartition cantonale des médecins généralistes libéraux (MGL) homogène Près des 3/4 des cantons avec au moins 1 MGL (idem qqsoit la spécialité) 72 cantons couverts
Définition des cas Un cas certain de borréliose de Lyme - Erythème migrant de sup ou égal à 5 cm - Manifestations secondaire ou tertiaire typiques ou compatibles de type articulaire, neurologique, cardiaque ou cutané ET une sérologie Elisa positive confirmée par Western Blot ET/OU une synthèse intrathécale d’IgG spécifiques pour les neuroborrélioses
Les cas déclarés 555 questionnaires reçus en 2 ans 386 cas certains 169 autres : Cas probables ou douteux (44) 25 ECM de compris entre 3 et 5 cm 19 manifestations II ou III non confirmées biologiquement Cas exclus : signes cliniques insuffisants ou incompatibles ( ! arthralgies isolées avec séroprévalence) signes cliniques non vus, absence de traitement ou traitement inefficace hors dates ou doublons
Les formes cliniques 94% (362) d’érythèmes migrants (EM) 23 manifestations secondaires 16 neuroborrélioses (dont une avec EM) 4 arthrites de Lyme (dont une avec EM) 3 lymphocytomes 1 manifestation tertiaire acrodermatite atrophiante
Le diagnostic des médecins 386 cas certains de borréliose de Lyme en 2 ans 1,5 cas diagnostiqués par médecin participant (médiane=1) 132 médecins du réseau avec au moins 1 cas (52% du réseau dont 81% de MGL) 3 cas diagnostiqués en moy (médiane=1) de 1 à 21 cas / médecin déclarant 86% des cas diagnostiqués par des MGL (8% par dermato) Sérologie prescrite pour 28% des ECM
Description des cas (sexe-age) 186 hommes et 197 femmes (N=383) Répartition des cas par classe d’âge (N=384) Moyenne = 49 ans Médiane = 53 ans 37,5% ont 60 ans et plus
Distribution géographique des cas 19 cas résidaient hors FC dont 12 en région et départements limitrophes (Ain, Haut et Bas-Rhin, Vosges) 367 cas résidaient en FC sur 83 cantons Répartition des cas selon le lieu de résidence : 83/101 = 82%
Catégories socio-professionnelles 37% retraités 20% sans activité (67% enfants-étudiants) 12% ouvriers 11% employés 2% exploitants agricoles -> 7% des cas ont une activité en rapport avec la forêt ou l’agriculture
Distribution temporelle des cas selon la date de diagnostic clinique (N=386) 165 cas la 1ère année vs 221 cas la 2ème année pic sur juin-juillet-août en 2011
Lieux et activités d’exposition 235 cas (61%) ont évoqué une piqûre de tique dans le mois précédant les signes Lieux d’exposition suspectés : 58 cantons cités entre 1 et 24 fois 223 cas ont évoqué avoir fréquenté : 196 cas ont décrit une activité : plusieurs réponses possibles 6 MONTBENOIT (25) 6 MELISEY (70) 7 MOREZ 9 CHAMPAGNOLE 9 HERICOURT (70) 10 CHAMPAGNEY (70) 12 CLAIRVAUX-LES-LACS 24 SAINT-CLAUDE plusieurs réponses possibles
Estimation de l’incidence de la borréliose de Lyme Incidences en Franche-Comté Par canton de résidence des cas (pour les cas diagnostiqués par les MGL) Hypothèse : canton résidence = canton exposition + que canton de diag pb : on perd les 19 cas qui résident hors FC + ceux qui résident dans un canton sans Médecin
Estimation de l’incidence de la borréliose de Lyme : par canton (MGL) Taux d’incidence (100 000 pers.année) Ratio standardisés d’incidence Le calcul des ratios standardisés d’incidence permet d’identifier les cantons qui présentent de manière significative une sur incidence et une sous incidence de la maladie C’est le rapport du nombre de cas observés (extrapolés) sur le nombre de cas attendus pour chaque canton Le nombre de cas attendus est calculé en multipliant l’incidence globale sur la région (de BL diagnostiqués par des MG) par le nombre de personnes-années de la zone sureillée
Estimation de l’incidence de la borréliose de Lyme : par canton (MGL) Taux d’incidence (100 000 pers.année) Ratio standardisés d’incidence Le calcul des ratios standardisés d’incidence permet d’identifier les cantons qui présentent de manière significative une sur incidence et une sous incidence de la maladie C’est le rapport du nombre de cas observés (extrapolés) sur le nombre de cas attendus pour chaque canton Le nombre de cas attendus est calculé en multipliant l’incidence globale sur la région (de BL diagnostiqués par des MG) par le nombre de personnes-années de la zone sureillée
Estimation de l’incidence de la borréliose de Lyme Incidences en Franche-Comté Par canton de résidence des cas (pour les cas diagnostiqués par les MGL) Pour la région : 1 cas pour 1000 habitants / an soit entre 70 et 137 cas / 100 000 hab /an Hyp. Basse : taux de participation cantonale pour les MGL + estimation régionale pour les spécialistes Hyp. Haute : taux de participation régionale par spécialité Hypothèse : canton résidence = canton exposition + que canton de diag pb : on perd les 19 cas qui résident hors FC + ceux qui résident dans un canton sans Médecin
Remerciements : - aux médecins du réseau - aux experts infectiologues et internistes : Dr J. Leroy, JF. Faucher, JP Faller, O. Ruyer, C Faure - aux membres du CNR : E. Ferquel, B. Jaulhac, S. de Martino - au DMI (InVS) : V. Vaillant, E. Couturier - aux internes de santé publique : A. Lefebvre, G. Le Borgne, F. Kabiche et AS. Mariet
Merci de votre attention