Les systèmes monétaires Le bimétallisme L’étalon-or L’étalon-devise-or L’étalon-or-lingot Les systèmes libres
Les systèmes monétaires Le bimétallisme L’étalon-or L’étalon-devise-or L’étalon-or-lingot Les systèmes libres
Le bimétallisme argent-or Des pièces en or et des pièces en métal circulent sur le marché. Il peut s’agir de : monnaies parallèles (indépendantes) (taux de change variable) monnaie à parité légale double (taux de légal change constant) la mauvaise monnaie chasse la bonne (loi de Gresham)
Le monométallisme or Les pièces d’argent ayant disparu, seul l’or a continué de circuler à travers 3 systèmes différents s’étant succédés dans le temps : l’étalon-or l’étalon-devise-or l’étalon-or-lingot
L’étalon-or L’unité monétaire est définie par rapport à une quantité fixe d’or Les pièces d’or frappées respectent la définition légale des billets et des pièces en métal vil circulent en parallèle ces billets et pièces sont convertibles en or auprès de la Banque centrale la circulation internationale de l’or est libre
L’étalon-devise-or Les pays manquant d’or peuvent émettre leur monnaie nationale sur la base du dollar Les dollars sont convertibles en or auprès de la Banque centrale américaine (uniquement pour les Banques centrales et non pour le public) les monnaies nationales sont définies en dollars, le dollar étant défini en or les banques centrales veillent à la stabilité du cours de l’or et des devises par rapport au dollar la circulation internationale de l’or est libre
L’étalon-or-lingot (I) L’unité monétaire est définie par rapport à un poids en or La monnaie n’est pratiquement plus convertible en or auprès de la Banque centrale ce système peut se présenter sous 2 formes : une convertibilité garantie exclusivement contre une grande quantité d’or (lingots) (France, 1928) l’obligation légale pour la Banque centrale de détenir une partie de ses réserves monétaires sous forme de lingots (Suisse)
L’étalon-or-lingot (II) En Suisse, la Banque Nationale Suisse (BNS) doit détenir une réserve d’or représentant 25% du total des billets en circulation La BNS n’a pas le droit d’acheter de l’or à un prix supérieur à sa parité légale (environ 4595.- le kilo d’or) : elle n’achète donc plus d’or car le kilo d’or vaut aujourd’hui environ 13’000.-) sauf cas exceptionnel, la BNS ne vend également plus l’or de ses réserves : de par la loi, elle ne pourrait vendre son or qu’au prix légal… A ce prix son stock serait instantanément liquidé.
L’étalon-or-lingot (III) Si juridiquement et en théorie la Suisse a encore un système monétaire fondé sur ‘étalon-or’, en réalité elle est dotée d’un système monétaire ‘étalon-or-lingot’ (obligation légale d’avoir des réserves d’or et définition du franc en or) dans les faits, l’or ne joue pratiquement plus aucun rôle dans le système monétaire suisse (réserves d’or inutiles) la législation suisse sur la monnaie nationale évolue dans le sens de l’instauration juridique d’un système monétaire libre de toute référence à l’or.
Les systèmes libres (I) La valeur de la monnaie ne dépend pas d’un quelconque stock d’or dans les coffres de la Banque centrale La valeur de la monnaie réside dans son pouvoir d’achat Le pouvoir d’achat de la monnaie dépend notamment de : l’offre de produits que l’on peut acheter avec la monnaie sur le marché la confiance que les acteurs économiques ont dans la monnaie cours légal de la monnaie et dispositions légales efficacité de la banque centrale
Les systèmes libres (II) La monnaie a donc de la valeur parce qu’elle peut être échangée contre des biens et services sur le marché des produits ce n’est plus le support matériel de la monnaie (or) ou sa possibilité de conversion (billet) qui lui donne sa valeur mais la valeur des biens et services produits par les acteurs économiques le support matériel de la monnaie (billets, pièces de métal vil, écritures manuscrites ou électroniques) n’a pratiquement pas de valeur
Les systèmes libres (III) la monnaie moderne n’est donc plus que le reflet numérique de la valeur des biens et services produits en tant que moyen de paiement facilitant sur le marché les échanges des biens et services produits, la quantité de monnaie disponible dans l’économie : ne doit plus dépendre d’une quantité d’or détenue dans les coffres de la Banque centrale mais doit dépendre des besoins réels de l’économie et donc, entre autre, de l’évolution de la quantité totale des biens et services produits et échangés
Le système monétaire suisse : exercice 1 A partir d’un historique du franc suisse (Deiss, p. 119), subdivisez sommairement l’histoire du système monétaire suisse en 3-4 étapes significatives. Classez ces étapes dans les grandes catégories de systèmes monétaires : bimétallisme monométallisme étalon-or étalon-or-lingot la Suisse a-t-elle connu un système d’étalon-or-devise ? Pourquoi ?
Le système monétaire suisse : historique jusqu’au début du 20ème siècle, la Suisse connaît une alternance du monométallisme et du bimétallisme avant 1848 : mono et bimétallisme dès 1850 : monométallisme à partir de 1860 : bimétallisme en 1931, la Suisse passe à un système d’étalon-or suspendu en 1936 déjà en 1953, le système monétaire suisse redevient juridiquement une système d’étalon-or alors que dans les faits il s’agit en réalité d’un système d’étalon-or-lingot à partir de l’an 2000 : ?
Le système monétaire suisse : exercice 2 En consultant la législation suisse, déterminez le type de système monétaire dont la Suisse est dotée d’après la loi (étalon-or, étalon-devise-or, étalon-or-lingot ou système libre?) Vers quel type de système monétaire la Suisse, tout comme les autres pays, se dirige-t-elle à l’avenir ?
Le système monétaire suisse : base légale (I) L’ancienne Constitution fédérale Art. 38 Cst. féd. : souveraineté monétaire 1 La Confédération exerce tous les droits compris dans la régale des monnaies. 2 Elle a seule le droit de battre monnaie. 3 Elle fixe le système monétaire et peut édicter, s’il le faut, des prescriptions sur la tarification des monnaies étrangères. Art. 39 Cst. féd. : monopole de l’émission de billets 1 Le droit d ’émettre des bilets de banque et toute autre monnaie fiduciaire appartient exclusivement à la Confédération. 2 La Confédération peut exercer le monopole des billets de banque au moyen d’une banque d’Etat placée sous une administration spéciale, ou en concéder l’exercice sous réserve du droit de rachat, à une banque centrale par actions, administrée avec le concours et sous le contrôle de la Confédération. 3 La banque investie du monopole a pour tâche principale de servir, en Suisse, de régulateur du marché de l’argent, de faciliter les opérations de paiement et de pratiquer, dans les limites de la législation fédérale, une politique monétaire servant les intérêts du pays. [...] 6 La Confédération ne peut ni suspendre l’obligation de rembourser les billets de banque et toute autre monnaie fiduciaire, ni décréter leur acceptation obligatoire, sauf en temps de guerre et de perturbations de la situation monétaire. 7 Les billets de banque émis doivent être couverts par de l’or et des avoirs à court terme.
Le système monétaire suisse : base légale (II) La nouvelle Constitution fédérale Art. 98 Cst. féd. : banques et assurances 1 La Confédération légifère sur les banques et sur les bourses en tenant compte du rôle et du statut particuliers des banques cantonales. 2 Elle peut légiférer sur les services financiers dans d’autres domaines. 3 Elle légifère sur les assurances privées. Art. 99 Cst. féd. : politique monétaire 1 La monnaie relève de la compétence de la Confédération; le droit de battre monnaie et celui d’émettre des billets de banque appartiennent exclusivement à la Confédération. 2 En sa qualité de banque centrale indépendante, la Banque nationale suisse mène une politique monétaire servant les intérêts généraux du pays; elle est administrée avec le concours et sous la surveillance de la Confédération. 3 La Banque nationale constitue, à partir de ses revenus, des réserves monétaires suffisantes, dont une part doit consister en or. 4 Elle verse au moins deux tiers de son bénéfice net aux cantons. Art. 100 Cst. féd. : politique conjoncturelle 1 La Confédération prend des mesures afin d ’assurer une évolution régulière de la conjoncture et, en particulier, de prévenir et combattre le chômage et le renchérissement. 2 Dans le domaine du crédit [...] elle peut, au besoin, déroger au principe de la liberté économique.
Le système monétaire suisse (I) Selon l’ancienne Constitution fédérale sous l’ancienne Constitution fédérale, la Suisse a un régime monétaire d’étalon-or avec convertibilité des billets cette convertibilité peut être suspendue en cas de perturbation de la situation monétaire. Tel est le cas depuis 1954. la BNS ne peut plus acheter ni vendre d’or au prix légal (4’600.-/kg) la BNS doit cependant toujours détenir une partie de ses réserves monétaires sous forme d’or : il s ’agit donc dans les fait d’un régime d’étalon-or-lingot
Le système monétaire suisse (II) Selon la nouvelle Constitution fédérale la nouvelle Constitution ne garantit plus la conversion des billets en or (ou réciproquement) par la BNS la BNS peut acheter de l’or au cours du jour (et non au prix légal), mais exclusivement à l’aide de ses propres revenus la BNS doit toujours posséder des réserves monétaires suffisantes en or (25% des billets en circulation doivent être couverts par de l ’or de la BNS) le système monétaire suisse est donc juridiquement un système d’étalon-or-lingot (et non plus d’étalon-or comme dans l’ancienne Constitution fédérale)
Le système monétaire suisse (III) En résumé historiquement, le système monétaire suisse a évolué à travers diverses formes, du bimétallisme à l’étalon-or-lingot dès le 1er janvier 2000 et juridiquement, le système monétaire suisse est celui de l’étalon-or-lingot économiquement, le système monétaire suisse est un système monétaire libre : la valeur du franc suisse dépend de son pouvoir d ’achat et non de la quantité d’or détenue par la BNS
Le rôle des banques : monnaie et intermédiation Les banques jouent deux rôles fondamentaux dans le fonctionnement de l’économie : elles mettent à disposition des acteurs économiques de la monnaie et un système de paiements elles servent d’intermédiaires financiers entre les épargnants et les emprunteurs (entreprises désirant financer un investissement, consommateur voulant acheter un produit) Les banques universelles rendent ces deux types de services. Certaines banques sont spécialisées dans l’un ou l’autre de ces services.
Les banques et la création de monnaie Deux grands types de banques ont pour rôle de mettre à disposition des acteurs économiques de la monnaie et d’organiser un système de paiements : 1 la Banque centrale (ou banque d’émission ou banque nationale) 2 les banques secondaires
Les fonctions de la banque centrale La Banque centrale a en général deux grands rôles à jouer : 1 elle crée la base monétaire (billets et comptes de virements) et fait office de banques des banques 2 elle veille à la stabilité du système monétaire
Les fonctions de la banque centrale (I) I. La création de la base monétaire et rôle de banque des banques La Banque centrale met à disposition des banques secondaires la base monétaire (monnaie centrale) La base monétaire est constituée de : 1 les billets que les banques secondaires doivent pouvoir en tout temps fournir aux titulaires de comptes effectuant des retraits (ex : billets des bancomats) 2 la monnaie scripturale des comptes de virements détenus par les banques secondaires auprès de la Banque centrale. Ces comptes servent aux paiements interbancaires.
Les fonctions de la banque centrale (II) I. La création de la base monétaire et rôle de banque des banques La Banque centrale est donc une véritable banque des banques : 1 ses principaux clients sont les banques secondaires (et non les ménages ou les entreprises) 2 elle met à la disposition des banques secondaires des billets de banque et de la monnaie scripturale 3 la Banque centrale gère les paiements entre les banques sur leurs comptes de virements (sans cela, les virements entre acteurs économiques d’un compte d’une banque secondaire à celui d ’une autre banque secondaire seraient difficiles)
Les fonctions de la banque centrale (III) II. Assurer la stabilité du système monétaire La Banque centrale entreprend lorsque cela s’avère nécessaire des actions visant à garantir le bon fonctionnement du système monétaire en veillant : à la stabilité des prix sur le marché à la stabilité du cours de la monnaie nationale et des taux de change au bon fonctionnement du système bancaire
La création de la base monétaire (I) La Banque centrale ne fait pas cadeau de la monnaie qu’elle crée La Banque centrale échange avec les banques secondaires des billets (ou des avoirs en compte de virements) uniquement contre une contrepartie qui peut être soit : 1 de l’or 2 des devises (monnaie étrangère) 3 des reconnaissances de dettes (la banque fait crédit) la Banque centrale achète donc avec sa monnaie de l’or, des devises ou des titres elle ne fournit jamais aux banques secondaires de la monnaie sans contrepartie
La création de la base monétaire (IIa) Comptabilisation de la création de monnaie par la Banque centrale Création de monnaie par l’achat d’or Bilan Banque centrale Bilan Banque commerciale Or Billets c/c Or 1 ’000 1 ’000 1 ’000 Caisse c/c 1 ’000 Ecriture -> Or à Billets c/c : 1 ’000.- Ecriture -> Caisse c/c à Or : 1 ’000.-
La création de la base monétaire (IIb) Comptabilisation de la création de monnaie par la Banque centrale Création de monnaie par l’achat de devises Bilan Banque centrale Bilan Banque commerciale Devises Billets c/c Devises 1 ’000 1 ’000 1 ’000 Caisse c/c 1 ’000 Ecriture -> Devises à Billets c/c : 1 ’000.- Ecriture -> Caisse c/c à Devises : 1 ’000.-
La création de la base monétaire (IIc) Comptabilisation de la création de monnaie par la Banque centrale Création de monnaie par le crédit Bilan Banque centrale Bilan Banque commerciale Débiteur c/c Billets c/c Caisse c/c Créancier BNS 1 ’000 1 ’000 1 ’000 1 ’000 Ecriture -> Débiteur à Billets c/c : 1 ’000 .- Ecriture -> Caisse c/c à Créancier : 1 ’000.-
La création de la base monétaire (III) La Banque centrale ne fait pas cadeau de la monnaie qu’elle crée Les actifs (or, devises, titres) achetés par la Banque centrale avec sa monnaie constituent les réserves monétaires de la Banque la constitution de ces réserves par la Banque centrale lui permet d’augmenter l’offre de monnaie et la quantité de moyens de paiement à disposition des acteurs économiques sur le marché ces réserves donnent confiance aux acteurs économiques dans la valeur de la monnaie
La création de la base monétaire (IV) Les réserves monétaires permette à la Banque centrale de récupérer la monnaie créée en constituant des réserves monétaires (actifs achetés), la Banque centrale se donne les moyens de récupérer ultérieurement la monnaie qu’elle a émise soit : en vendant ses actifs (or ou devises) en se faisant rembourser les crédits qu’elle a fait la dissolution de ces réserves par la Banque centrale lui permet de diminuer l’offre de monnaie et la quantité de moyens de paiement à disposition des acteurs économiques sur le marché
La Banque Nationale Suisse (I) Les fonctions de la BNS selon la loi la BNS est la Banque centrale de Suisse ses fonctions et objectifs sont définis dans le droit suisse : l’émission de billets et la mise en circulation de pièces la régulation du marché de l’argent la facilitation des opérations de paiement la pratique d’une politique monétaire visant la stabilité des prix et du change la BNS est un organe indépendant de l’Etat. Sa politique monétaire vise avant tout la stabilité monétaire et non directement le plein-emploi
La Banque Nationale Suisse (II) Forme et organisation de la BNS juridiquement, la BNS est une société anonyme de droit public la majorité des membres de son Conseil d’administration et de sa direction sont nommés par la Confédération les actionnaires de la BNS sont des personnes suisses les bénéfices de la BNS (3.9 mias en ‘97) proviennent essentiellement du placement de ses réserves monétaires (essentiellement du placement des devises) une partie du bénéfice de la BNS revient aux cantons et à la Confédération
La Banque Nationale Suisse (III) Les réserves monétaires de la BNS (I) Selon la loi, les réserves monétaires (contre-partie des billets émis par la BNS et en circulation dans l’économie) peuvent être constituées de différents actifs tels que : des devises de l’or des obligations et des bon de trésorerie de la Confédération, des cantons et des banques cantonales des lettres de gage et des obligations facilement négociables d’autres banques suisses des effets de changes et des chèques des moyens de paiement internationaux et des avoirs sur l’étranger des avances sur nantissement
La Banque Nationale Suisse (IV) Les réserves monétaires de la BNS (II) le 25% de la valeur des billets en circulation doit être couverte par de l’or. les actifs entrant dans les réserves monétaires de la BNS ont la caractéristique commune d’être facilement liquéfiables (vendables contre la monnaie) de cette manière, la BNS peut facilement et rapidement vendre certains de ses actifs (contre la monnaie) afin de diminuer la quantité de moyens de paiement en circulation et l’offre de monnaie l’augmentation ou la diminution par la BNS la quantité de monnaie en circulation constitue un instrument de politique monétaire
La Banque Nationale Suisse (V) Les paiements intrabancaires (I) Les titulaires de comptes auprès d ’une banque commerciale peuvent effectuer des paiements entre eux par simple virement bancaire d’un compte à un autre. Exemple : Jean détient un compte au Crédit Suisse. Il donne l’ordre à cette banque de payer Pierre, lui-même détenteur d’un compte au CS, pour un montant de 500.- : Bilan banque commerciale (CS) Caisse (billets) C/c Jean si 6000 v 500 si 4000 C/c Pierre si 2000 v 500
La Banque Nationale Suisse (VI) Les paiements interbancaires (II) Bilan BNS Si Pierre n’a pas un compte au Crédit Suisse mais un compte à l’UBS, le paiement se fera par l’intermédiaire des comptes de virements détenus par chacune des banques auprès de la BNS le CS doit verser à l’UBS 500 francs. Il demande à la BNS, la banque des banques, d ’effectuer le virement de son compte à celui de l’UBS. Devises (réserves m.) C/c Crédit Suisse si1 8000 v 500 si 8000 si2 5000 C/c UBS si 5000 v 500 Bilan banque commerciale (CS) Bilan banque commerciale (UBS) Caisse (billets) C/c Jean Caisse (billets) C/c Pierre si 4000 v 500 si 4000 si 2000 si 2000 v 500 C/c BNS Fonds propres C/c BNS Fonds propres si 8000 v 500 si 8000 si 5000 si 5000 v 500
La Banque Nationale Suisse (VII) La politique monétaire de la BNS : I. les buts Outre l’émission de billets, la BNS se voit confier par la loi la mission de veiller activement à la stabilité du système monétaire suisse, c’est-à-dire à la : stabilité du niveau des prix (lutte contre l’inflation et la déflation) stabilité du change la BNS accorde la priorité à la stabilité du niveau des prix elle n’intervient sur le marché des changes qu’en cas de situations extrêmes
La Banque Nationale Suisse (VIII) La politique monétaire de la BNS : II. les instruments (a) afin d’atteindre les buts lui étant assignés, la BNS utilise différents instruments visant à contrôler la quantité de monnaie à disposition des acteurs économiques l’achat et la vente d’actifs (devises, titres) à l’aide de sa propre monnaie permet à la BNS d’augmenter ou de diminuer la quantité de monnaie à disposition des acteurs économiques exemple : l’achat par la BNS de devises contre des francs suisses augmente la quantité francs suisse sur le marché à l ’inverse, la vente de devises par la BNS diminue la quantité de francs suisses sur le marché
La Banque Nationale Suisse (IX) La politique monétaire de la BNS : II. les instruments (b) diminuer la masse de monnaie en circulation permet de lutter contre l’une des causes principales de l’inflation (hausse généralisée du niveau des prix) une trop grand masse de monnaie dans les mains des acteurs économiques peut entraîner une demande trop importante face à l’offre de biens/services sur le marché, ce qui a pour conséquence d’accroître les prix des ces biens et services à travers ses interventions, la BNS peut éponger le trop de monnaie circulant dans l ’économie et ainsi lutter contre l’inflation
La Banque Nationale Suisse (X) La politique monétaire de la BNS : III. l’opposition avec la politique de l’emploi diminuer la masse de monnaie disponible afin de lutter contre l’inflation diminue l’offre de monnaie et augmente donc son prix, c’est-à-dire le taux d’intérêt or une augmentation du taux d’intérêt peut décourager des entreprises à investir ou provoquer des faillites d’entreprises ce qui augmente le chômage il y a donc un antagonisme entre la lutte contre l’inflation et la lutte contre le chômage la BNS se concentre sur la lutte contre l’inflation
La Banque centrale : exercice 3 Répondez aux questions suivantes à l’aide des tableau des pages 123 et 124 : 1 quelle est la coupure (billet de 10.-, de 20.-, etc) la plus émise par la BNS et la plus utilisée en Suisse ? Pourquoi ? Quelles sont vos prédictions à ce sujet ? 2 quel % des billets en circulation étaient couverts par les réserves d’or de la BNS en 1997 ? La loi est-elle ainsi respectée ? 3 comment évolue la quantité de monnaie centrale (billets + monnaie scripturale) mise à disposition de l’économie par la BNS (p. 124) ? Comment évolue la quantité (en valeur) de biens/services échangés sur le marché (p. 89) ? Quelle contradiction ? Comment l ’expliquer ?
La création de monnaie par les banques secondaires Les banques secondaires crée de la monnaie à partir de la base monétaire la masse monétaire (M) détenue par les acteurs économiques est nettement supérieure à la quantité de monnaie mise à disposition par la Banque centrale (billets + comptes de virements) l’explication de ce paradoxe est à rechercher dans le fait que les banques secondaires sont capables de créer de la monnaie scripturale supplémentaire à partir de la monnaie centrale déposées dans ses comptes (base monétaire) en prêtant la monnaie déposée, elles multiplient la monnaie scripturale disponible
La création de monnaie par les banques secondaires Un exemple de création de monnaie à partir d’un dépôt initial Banque A Mme Blaise dépose 15’000 francs en billets à la banque A. Caisse : 3’000 Caisse : 15’000 C/c Blaise : 15’000 Débiteur André : 12’000 Sachant qu’en moyenne les clients ne retirent pas plus de 20% de leur avoir en compte sous forme de billets, la banque A prête 80% de ses billets en caisse à André. Banque B Caisse : 2’400 Caisse : 12’000 C/c Habitech : 12’000 Débiteur Simon : 9’600 André achète du mobilier à Habitech pour un montant de 12’000.-, montant déposé par Habitech à la banque B. Raisonnant de la même manière que la banque A, la banque B prête 80% des billets qu’elle détient (9’600.-) à Simon.
La création de monnaie par les banques secondaires Un exemple de création de monnaie à partir d’un dépôt initial Banque A Mme Simon utilise les 9’600.- pour acheter un ordinateur chez Logisoft. Ce montant est déposé auprès de la banque C par Logisoft. Caisse : 15’000 Caisse : 3’000 C/c Blaise : 15’000 Débiteur André : 12’000 Banque B Caisse : 2’400 Caisse : 12’000 C/c Habitech : 12’000 La banque C prête 80% des billets déposés (7’680.-) par Logisoft à Mme Durand. Débiteur Simon : 9’600 Banque C Mme Durant achète un manteau 7’680.- chez Fourrure SA qui dépose ce montant auprès de la banque D. Caisse : 1’920 Caisse : 9’600 C/c Logisoft : 9’600 Débiteur Durand : 7’680 Banque D Raisonnant de la même manière que la banque C, la banque D prête 80% des billets qu’elle détient (6’144.-) à Bongard. Caisse : 1’536 Caisse : 7’680 C/c Fourrure : 7’680 Débiteur Bongard : 6’144
La création de monnaie par les banques secondaires Un exemple de création de monnaie à partir d’un dépôt initial Banque A Bongard achète une moto 6’144.- chez Motostar qui dépose le montant à la banque E. Caisse : 3’000 Caisse : 15’000 C/c Blaise : 15’000 Débiteur André : 12’000 Banque B La banque E prête 80% des billets déposés (4’915.-) par Motostar à Louis. Caisse : 2’400 Caisse : 12’000 C/c Habitech : 12’000 Débiteur Simon : 9’600 Louis achète une chaîne hi-fi auprès de Musicall SA qui dépose le montant auprès de la banque F. Banque C Caisse : 1’920 Caisse : 9’600 C/c Logisoft : 9’600 Débiteur Durand : 7’680 La banque F prête à Jean 80% des billets déposés (3’932.-) Banque D Caisse : 7’680 Caisse : 1’536 C/c Fourrure : 7’680 etc Débiteur Bongard : 6’144 Banque E Caisse : 6’144 Caisse : 1’229 C/c Motostar : 6’144 Débiteur Louis : 4’915 Banque F Caisse : 983 Caisse : 4’915 C/c Musicall : 4’915 Débiteur Jean : 3’932
La création de monnaie par les banques secondaires Un exemple de création de monnaie à partir d’un dépôt initial Banque A C/c Blaise : 15’000 Débiteur André : 12’000 Caisse : 15’000 Caisse : 3’000 Banque B C/c Habitech : 12’000 Débiteur Simon : 9’600 Caisse : 12’000 Caisse : 2’400 Banque C C/c Logisoft : 9’600 Débiteur Durand : 7’680 Caisse : 9’600 Caisse : 1’920 Banque D C/c Fourrure : 7’680 Débiteur Bongard : 6’144 Caisse : 7’680 Caisse : 1’536 Banque E C/c Motostar : 6’144 Débiteur Louis : 4’915 Caisse : 6’144 Caisse : 1’229 Banque F C/c Musicall : 4’915 Débiteur Jean : 3’932 Caisse : 4’915 Caisse : 983 dans cet exemple, à partir d’un dépôt initial de billets de 15’000.- les banques ont été capables de créer : 15’000 + 12’000 + 9’600 + 7’680 + 6’144 + 4’915 = 55’339 Les 15’000.- ayant servi de base à cette création monétaire constituent la base monétaire Suite à cette création monétaire, les acteurs économiques ont maintenant à leur disposition 55’339 francs pour effectuer des paiements. Ce montant représente la masse monétaire créée à l’aide de la base monétaire.
La création de monnaie par les banques secondaires Un exemple de création de monnaie à partir d’un dépôt initial Banque A C/c Blaise : 15’000 Débiteur André : 12’000 Caisse : 15’000 Caisse : 3’000 Banque B C/c Habitech : 12’000 Débiteur Simon : 9’600 Caisse : 12’000 Caisse : 2’400 Banque C C/c Logisoft : 9’600 Débiteur Durand : 7’680 Caisse : 9’600 Caisse : 1’920 Banque D C/c Fourrure : 7’680 Débiteur Bongard : 6’144 Caisse : 7’680 Caisse : 1’536 Banque E C/c Motostar : 6’144 Débiteur Louis : 4’915 Caisse : 6’144 Caisse : 1’229 Banque F C/c Musicall : 4’915 Débiteur Jean : 3’932 Caisse : 4’915 Caisse : 983 La masse monétaire représente le total de monnaie à disposition des acteurs économiques autres que les banques. Elle est créée par les banques secondaires à partir de la base monétaire mise à disposition par la Banque centrale La base monétaire est donc constituée par la partie de la monnaie centrale (billets notamment) détenue par les banques secondaires et ne se trouvant pas dans les mains des autres acteurs économiques. Les 15’000.- en billets de l’exemple sont de la monnaie centrale (émise par la BC) restant dans les mains des banques et servant à la création monétaire.
La création de monnaie par les banques secondaires Un exemple de création de monnaie à partir d’un dépôt initial Une seule banque secondaire peut procéder à une création monétaire multiple à partir d’une base monétaire déposée chez elle. Démonstration : supposons que les banques A, B, C, D, E et F de l ’exemple nes soient en réalité qu ’une seule banque. On obtient alors le bilan suivant. Banque ABCDEF C/c Blaise : 15’000 C/c Habitech : 12’000 C/c Logisoft : 9’600 C/c Fourrure : 7’680 C/c Motostar : 6’144 C/c Musical : 4’915 Caisse : 15’000 Débiteur André : 12’000 Débiteur Simon : 9’600 Débiteur Durand : 7’680 Débiteur Bongard : 6’144 Débiteur Louis : 4’915 Débiteur Jean : 3’932 On observe d’autant mieux dans ce bilan unique la base monétaire de 1’000.- (billets détenus par la banque secondaire)... ...servant à créer une masse monétaire de 55’339 francs (en monnaie scripturale détenue par les acteurs économiques) nettement supérieure au montant de la base monétaire.
Les banques secondaires : exercice 4 A votre avis, dans l’exemple précédant, si les banques secondaires continuaient de prêter, à partir du dépôt initial de 15’000.-, le maximum de ce qu’elles peuvent, combien pourraient-elles au maximum créer de monnaie ? En d’autres termes, quelle quantité maximale de monnaie peuvent créer les banques secondaires à partir d ’un dépôt initial de 15’000.- ? Ou encore dit autrement, à partir d’une base monétaire de 15’000.-, quelle masse monétaire maximale les banques secondaires peuvent créer ? Ce montant maximal de masse monétaire est-il fixe ? Peut-il varier ? De quelle manière les banques secondaires pourraient-elles créer encore plus de monnaie ? Banque ABCDEF C/c Blaise : 15’000 C/c Habitech : 12’000 C/c Logisoft : 9’600 C/c Fourrure : 7’680 C/c Motostar : 6’144 C/c Musical : 4’915 Caisse : 15’000 Débiteur André : 12’000 Débiteur Simon : 9’600 Débiteur Durand : 7’680 Débiteur Bongard : 6’144 Débiteur Louis : 4’915 Débiteur Jean : 3’932
La masse monétaire et ses agrégats Définition La masse monétaire est : l’ensemble des liquidités... ...à disposition des acteurs économiques (autres que les banques)... ...leur permettant d’effectuer des paiements
La masse monétaire : exercice 5 Données A l’aide de la définition de la masse monétaire (Deiss, p. 125), regroupez les objets ci-dessous en 2 catégories : ceux faisant partie de la masse monétaire et ceux n’en faisant pas partie. Stock de marchandises Pièce de 5.- Billets de banque Voiture Obligations (titres) Dépôt sur un compte d’épargne Dépôt sur un compte à terme Dépôt sur un CCP Ordinateur Actions (titres)
La masse monétaire : exercice 5 Réponse Seuls les actifs «sûrs» permettant à leur détenteur d’effectuer immédiatement ou à très court terme un paiement entrent dans la masse monétaire Masse monétaire Masse monétaire Pièce de 5.- Stock de marchandises Billets de banque Dépôt sur un CCP Voiture Dépôt sur un compte d’épargne Ordinateur Actions (titres) Dépôt sur un compte à terme Obligations (titres)
La masse monétaire et ses agrégats Les différents agrégats (I) Il existe différentes catégories de masse monétaire en fonction du degré de liquidité des actifs la composant Plus un actif permet de faire un paiement rapidement, plus il est liquide : 1. Les pièces, les billets et les avoirs à vue sont totalement liquides car immédiatement disponibles 2. La monnaie déposée sur des comptes d’épargne est un peu moins liquide : pour les gros montants, un délai de restitution peut être demandé 3. La monnaie placée sur des comptes à terme nécessite un délai (jusqu’à quelques mois) avant de pouvoir être utilisée)
La masse monétaire et ses agrégats Les différents agrégats (II) La BNS considère qu’en Suisse la masse monétaire est subdivisée en 3 agrégats de niveaux différents : M1 billets, pièces, dépôts à vue auprès des banques commerciales, compte de transactions M2 M1 + dépôts d’épargne M1 M3 M2 + dépôts à terme Les définitions des agrégats changent fréquemment (dernières définitions de la BNS = 1995), la masse monétaire changeant de forme à cause des innovations technologiques
La masse monétaire et ses agrégats Pourquoi mesurer la masse monétaire ? (I) L’augmentation ou la diminution de la masse monétaire peut perturber les équilibres économiques en provoquant notamment de l’inflation ou du chômage Selon la BNS, la taille de la masse monétaire devrait évoluer en fonction de la quantité des transactions se déroulant sur le marché, c’est-à-dire, en fonction de l’évolution du PIB. Lorsque masse monétaire et PIB n’évoluent pas au même rythme ou dans le même sens, c’est là que des problèmes économiques (inflation, chômage) peuvent commencer à se poser ou s’accentuer.
La masse monétaire et ses agrégats Pourquoi mesurer la masse monétaire ? (II) La BNS entreprend donc des actions de politique monétaire visant à influencer l’évolution de la masse monétaire (ex : achat / vente de devises contre des francs suisses) La BNS calcule quelle taille devrait avoir idéalement la masse monétaire afin d’éviter une trop forte inflation Cette taille idéale constitue l’objectif visé par la politique monétaire de la BNS Lorsque cela s’avère nécessaire, la BNS entreprend donc des actions visant à ce que la masse monétaire s’approche de sa taille idéale.
La masse monétaire et ses agrégats Pourquoi mesurer la masse monétaire ? (III) La mesure de la masse monétaire permet à la BNS de savoir s’il lui est nécessaire d’agir sur la quantité de monnaie à disposition dans l ’économie en cas de déséquilibres (inflation notamment) Cette même mesure permet également à la BNS de savoir si les actions qu’elle entreprend en vue d’influencer la taille de la masse monétaire aboutissent et atteignent leur objectif Il s’agit donc en quelque sorte d’un indicateur sur le tableau de bord de la politique monétaire de la BNS.