Médiathèque A.Malraux (Béziers) 19 octobre Notions / concepts / prise de vue : ’’Valeur(s)‘’ / ’’Vérité(s)‘’ 3. Questions / Discussion : Deux questions.

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Médiathèque A.Malraux (Béziers) 19 octobre Notions / concepts / prise de vue : ’’Valeur(s)‘’ / ’’Vérité(s)‘’ 3. Questions / Discussion : Deux questions préalables. En guise de conclusion 4. En guise de conclusion 1. Etymologie / Définitions :’’Science‘’ / ‘’Morale‘’

Science / Morale : Science / Morale : Etymologie et définitions Etymologie :  Science vient du latin classique scientia, dérivé de sciens, scientis, qui sait, instruit, connaisseur. Le dictionnaire historique de la langue française précise que le terme prend dés l’époque classique le sens du grec épistèmê, savoir théorique.  Morale vient du latin mores, mœurs ou plus de moralis (Cicéron / av JC) qui traduit éthos en grec d’où est venue éthique. Ce qui tend à montrer qu’entre morale et éthique, la frontière est ténue. Définitions :  Larousse sur internet (extrait) Science : Ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d'objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiés par les méthodes expérimentales. Morale : Ensemble de règles de conduite, considérées comme bonnes de façon absolue ou découlant d'une certaine conception de la vie : Obéir à une morale rigide.  Dictionnaire de philosophie Godin (extrait) Science : Ensemble des discours objectifs universellement reconnus pour vrais, parce que démontrés ou prouvés. La science s’oppose à la religion (qui repose sur des révélations) et à la philosophie (qui ne peut aller au-delà de l’argumentation). Platon ( av J-C) oppose la science (épistèmê) à l’opinion (doxa). Morale : Partie de la philosophie qui a pour objet les lois et les règles de l’action bonne et qui a une prétention à l’universalité. La morale définit le bien et le mal, ainsi que les moyens d’y parvenir.

Notions / Concepts / Prise de vue Valeur(s) et Vérité(s) 1.Qu’est-ce qu’une valeur ?  Toute valeur n’est-elle pas l’objet au moins possible d’un désir ?  « Ce n'est parce que nous jugeons qu'une chose est bonne que nous la désirons, mais c'est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne » dit Spinoza.  Dès lors que nul ne peut choisir à notre place ce qui est bien ou ce qui a de la valeur pour soi, toute valeur n’est-elle pas ce qui est subjectivement le plus important ?  N’est-ce pas pour cette raison que la morale est strictement personnelle ?  Comment sans valeur ni morale pourrions nous juger ce qui est bien ou mal et agir en connaissance de cause ? Si personne ne voulût qu’elle fût, quelle valeur pourrait être ? De même, toute morale ne dépendrait-elle pas de ce que nous voulons ou désirons ? Pour bien juger et agir, qu’y aurait-il de plus important que les valeurs et la morale ?

Notions / Concepts / Prise de vue (suite) Valeur(s) et Vérité(s) 2.Qu’est-ce que la vérité ?  Toute vérité n’est-elle pas l’objet au moins possible d’une connaissance ?  Que nous connaissions la vérité que partiellement ou pas du tout, toute vérité n'est-elle pas ce qu’elle est indépendamment de ce que nous voulons ou désirons ?  N'est-ce pas d'ailleurs pour cette raison que la vérité s'impose à tous (en tant que réalité), quoiqu’elle n’impose rien (n’exige rien) ?  Chercher à connaître la vérité, objectivement qu’y aurait-il de plus important ?  Quand bien même une théorie scientifique ne serait jamais que celle qui n'a pas encore été réfutée; quelle meilleure connaissance de la vérité matérielle des choses pourrions nous avoir ? La vérité n’est-elle pas ce qu’elle est indépendamment de ce que voulons ou désirons ? Partant, que pourrions-nous faire d’autre que d’essayer de la connaître ? Pour comprendre et connaître, qu’y aurait-il de plus important que la vérité ? Les valeurs ou la morale pour juger ce qui est bien ou mal, d’une part. La vérité ou la science pour comprendre ce qui est vrai ou faux, d’autre part. Ne serions–nous pas confrontés à des concepts d’ordres disjoints ? Ne serions–nous pas confrontés à des concepts d’ordres disjoints ?

Deux questions préalables : 1.La science nous dit-elle la vérité ? 2.La morale est-elle universelle ? Avant de tenter de répondre à la question : La science est-elle morale ?

1.La science nous dit-elle la vérité ? Qu’est-ce que la vérité ? Qu’est-ce que la science ?

1. La science nous dit-elle la vérité ? La vérité ne serait-elle pas qu’un horizon nécessaire à jamais totalement accessible ? Toute connaissance scientifique, fut-elle dite dure, ne serait-elle pas qu’une théorie en adéquation toute relative avec le réel et toujours perfectible ? 1.Qu’est-ce que la vérité ?  La vérité n’est-elle pas le symbole de l’adéquation totale entre la pensée et le réel ?  Une parfaite adéquation entre la vérité silencieuse de l’être et la vérité du discours ou de la pensée ?  Or, si la vérité est une abstraction nécessaire puisque sans elle, il n’y aurait aucun moyen de se tromper, ni de ne pas se tromper, que pouvons-nous connaître de l’être, dès lors que nous n’en percevons que les phénomènes (les manifestations apparentes) ? 2.Qu’est-ce que la science ?  Si la science est un ensemble de connaissances et de théories, ne faut-il pas distinguer : Les sciences de la nature (dites dures ou exactes) qui visent l’explication des phénomènes Des sciences humaines qui ont pour but la compréhension du sens des faits humains ?  Or, même en sciences dures, la connaissance ne progresse-t-elle pas : Par rupture épistémologique (changement de paradigmes / de matrices conceptuelles), comme dit Gaston Bachelard Ou par ‘’conjectures et réfutations’’ (d’hypothèses vérifiées jusqu’à preuve du contraire), comme dit Karl Popper, et non de certitude en certitude, comme on le croit parfois ? Si l’on peut penser que d’horizon en horizon (comme de caricature en caricature de plus en plus fidèles), la science s’approche toujours davantage de la vérité…. Ne devons nous pas juger positive l’indication fournie par la physique quantique selon laquelle l’horizon d’une connaissance authentique de l’ultime réalité est bien, effectivement, un “horizon”, autrement dit qu’il est inaccessible de par sa nature même ? (dit B.d’Espagnat)

2.La morale est-elle universelle ? La morale est-elle transcendante ou immanente ? Personnelle ou dogmatique ? Libre ou imposée de l’extérieur ? Paradoxalement la morale n’est-elle pas à la fois personnelle et universelle ?

2. La morale est-elle universelle ? 2.Du caractère universel de la morale :  « Un type bien », n’est-ce pas quelqu’un qui est : sincère plutôt que menteur, généreux plutôt qu’égoïste, courageux plutôt que lâche.. (toutes les vertus ne pourraient-elles pas y passer) ?  A quelques nuances près, cela n’est-il pas vrai partout pour la majorité des humains, sans que ça ne date d’hier, quelles qu’en soient l’origine, la culture et même la religion ?  Qui pourrait ne pas voir une certaine convergence des messages moraux de l’Abbé Pierre et du Dalaï-lama par exemple : se tourner vers autrui en parvenant à s’extirper de son égoïsme ? L La morale n’est-elle pas l’ensemble des règles que je m’impose à moi-même par amour ou respect de l’humanité parce qu’elles me paraissent devoir s’imposer universellement ? Si la morale était imposée de l’extérieur, comment pourrait-elle être libre ? « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté » disait Rousseau. N’est-ce pas d’ailleurs pour cette raison et à cette condition que la morale engage la responsabilité ? 1.Du caractère personnel de la morale :  Une action n’aurait-elle de valeur morale véritable, comme l’explique Kant, que dans la mesure où elle est désintéressée ?  Contrairement à ce qu’on croit souvent, la morale n’aurait-elle rien à voir avec la religion (espérance de salut) ou la peur (de la sanction ou de l’opinion d’autrui/le politiquement correct) ?  Si la morale n’est pas la loi de la société, du pouvoir ou de Dieu, pas plus que des médias ou des Églises que pourrait-elle être d’autre que les règles que chacun s’impose à lui-même ? la moraleen tant qu’humanisme universalisable sans contradiction? Si la morale n’est pas strictement universelle, en tant qu’humanisme n’est-elle pas universalisable sans contradiction?

3.La science est-elle morale ? Science et morale ne ressortissent-elles pas d’ordres distincts ? Du point de vue moral, ne faut-il pas éviter de confondre science et technologie ?

3. La science est-elle morale ? S’il n’y a pas d’autre morale que l’humanisme, ne convient-il pas de respecter l’impératif catégorique d’inspiration kantienne formulé par Hans Jonas : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur Terre » ? Si la science est amorale en tant que connaissance, n’est-ce pas l’utilisation qu’on en fait au travers des technologies qui engage notre responsabilité morale ? 2.Du point de vue moral, ne faut-il pas éviter de confondre science et technologie ?  Si la relativité (E=mc2) est amorale, l’arme nucléaire ne pose-t-elle pas un problème moral ?  Si la génétique est amorale, la thérapie génique somatique n’est-elle pas morale tandis que la thérapie génique germinale (du surhomme) pose un problème de bioéthique lié à l’eugénisme ?  De façon plus générale, l’hyper consommation technologique ne pose-t-elle pas des problèmes écologiques qui engagent notre responsabilité morale à l’égard des générations futures ? 1.Science et morale ne ressortissent-elles pas d’ordres distincts ?  Un ordre n’est-il pas un ensemble homogène et autonome, régi par des lois, se rangeant à un certain modèle, d’où dérive son indépendance par rapport aux autres ordres ?  A l’instar de Pascal qui identifiait 3 ordres : l’ordre du corps, l’ordre de l’esprit (la raison), l’ordre du cœur (la charité), A.Comte-Sponville, dans son livre Le capitalisme est-il moral ?, en identifie 4 : Techno-économico-scientifique : C’est l’ordre du vrai ou du faux, des sciences ou de la vérité. Juridico-politique : C’est l’ordre du juste ou de l’injuste, du légal ou de l’illégal. Des lois peuvent y prescrire racisme et xénophobie. Individuellement, on peut y être « un salaud légaliste » Moral : C’est l’ordre strictement personnel du bien ou mal, du « Que dois-je faire ? » et de la pratique des vertus qui permet d’échapper au spectre du « salaud légaliste ». Éthique : C’est l’amour qui n’est pas vraiment un ordre, mais qui fait sens et éclaire la morale. Afin d’éviter d’être ridicule (comme disait Pascal), ne convient-il pas de ne pas confondre la science qui ressortit à l’ordre de la vérité et la morale qui ressortit à l’ordre des valeurs ? De ce point de vue, les sciences en tant que connaissances ne sont elles pas amorales ?

La hiérarchie des ordres d’André Comte-Sponville Primautés et primats /Angélisme et barbarie L’ordre de l’Economie, des sciences et des technologies C’est l’ordre où l’on se pose la question du vrai et du faux, du possible et de l’impossible C’est l’ordre de la « matière »; de la vérité par excellence. L’ordre juridico-politique C’est l’ordre où l’on se pose la question du légal et de l’illégal. C’est l’ordre des lois de la vie en société. C’est parce que nous manquons de moralité que nous avons besoin de lois. L’ordre de la morale C’est l’ordre où l’on se pose la question du bien et du mal. C’est l’ensemble de nos devoirs : des règles que l’on se fixe soi-même. C’est parce que nous ne sommes pas ‘‘tout amour’’ que nous avons besoin d’une morale. L’amour C’est l’ordre de l’éthique. C’est ce qui éclaire la morale. C’est la valeur suprême de « l’esprit ». Enchaînement descendant des primats Ce qui est objectivement le plus important dans un enchaînement descendant de détermination. Le primat est explicatif : c’est l’ordre des causes et de la connaissance. C’est ce qui sert à comprendre. Hiérarchie ascendante des primautés Ce qui vaut le plus, subjectivement, dans une hiérarchie ascendante d’évaluations. C’est l’ordre des valeurs et des fins, qui tend au meilleur ou au plus élevé. C’est ce qui sert à juger et à agir. On ne passe du primat à la primauté qu’à la condition de le vouloir : c’est le mouvement ascendant du désir. Chaque ordre a sa logique propre : confondre les ordres entre eux est donc ridicule. Pour expliquer un ordre donné, on doit faire appel aux ordres inférieurs. Pour juger un ordre donné, on doit faire appel aux ordres supérieurs. La dialectique valeur / vérité s’exerce ainsi de proche en proche. Soumettre un ordre donné, avec ses valeurs propres, à un ordre inférieur : renoncer à la primauté, c’est de la barbarie. Prétendre annuler ou déstructurer un ordre donné au nom d’un ordre supérieur : oublier le primat, c’est de l’angélisme. Diapositive réalisée par JP.Colin et validée par A.Comte-Sponville Références : Le capitalisme est-il moral ? / Dictionnaire philosophique (primats et primautés) d’André Comte-Sponville

« Une science parle toujours à l’indicatif, jamais à l’impératif » dit la mathématicien Henri Poincarré Si la science dit ce qui est et parfois ce qui sera, comment pourrait-elle dire ce qui doit être ? N’est-ce pas pour cela que la science ne saurait tenir lieu de morale, ni de philosophie, ni de politique en tant que recours à la loi qu’on ne saurait exclure ?

Prochaines réunions Informations et documents sont disponibles sur : MDS Agde de 18h30 à 20h : MDS Agde de 18h30 à 20h : " Racisme " : mardi 8 novembre " Racisme " : mardi 8 novembre " Humilité " : mardi 13 décembre " Humilité " : mardi 13 décembre " Nihilisme " : mardi 10 janvier " Nihilisme " : mardi 10 janvier Pensez à réserver vos places et à annuler vos réservations si vous ne venez pas ! ou MAM Béziers de 18h30 à 20h : " Peut-on être honnête et réussir ?" mercredi 18 janvier" Peut-on être honnête et réussir ?" mercredi 18 janvier