Septi-Philo Narbonne le 18 juillet 2009

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Septi-Philo Narbonne le 18 juillet 2009 Peut-on construire son identité ? Septi-Philo Narbonne le 18 juillet 2009 1. Étymologie / Définition : Identité 2. Prise de vue : L’identité est-elle statique ou dynamique ? 3. Questions / Discussion : Deux questions préalables avant d’essayer de répondre à la question. 4. Tentative de conclusion

Étymologie et définitions Identité vient du latin identitas, qualité de ce qui est le même. De même racine qu’idem, même. Traduction du grec tautotês, tautologie (redite de la même chose), de to autos, (le même) et de logos (discours). Définitions : Le Robert : Caractère de deux choses identiques. Caractère de ce qui est un, de ce qui demeure identique à soi-même. Ce qui permet de reconnaître une personne parmi toutes les autres. Dictionnaire de philosophie d’André Comte-Sponville : Au sens strict, l’identité suppose l’unicité : c’est être un et le même, et nul n’est le même que soi. C’est l’identité numérique. Au sens large, on parle d’identité à propos d’objets différents pour marquer qu’ils sont semblables. C’est l’identité spécifique ou qualitative.

Prise de vue L’identité est-elle statique ou dynamique ? L’identité statique : Pas plus, que la carte du même nom, l’identité ne se prononce sur le contenu de ce qu’elle désigne, mais seulement sur ce qui de son enveloppe résiste au temps et ne change pas. L’identité n’est pas la quiddité (réponse à la question Quid ?/ Quoi ?/ Qu’est-ce que c’est ?) à laquelle on répond ordinairement par une définition. Même si l’essence suppose l’identité, l’identité n’est pas l’essence. Dans cette acception, n’est-ce pas plutôt le je, l’être-sujet en tant que tel, que l’identité désigne par ce qui reste identique à lui-même dans le temps ? L’identité dynamique : Mais quid du moi en tant que contenu signifiant du je ? Le moi n’est pas une substance, ni un être : il n’est « ni dans le corps ni dans l’âme » disait Pascal ; il n’est que l’ensemble des qualités qu’on lui prête ou des illusions qu’il se fait de lui-même. Ainsi chez Freud le moi est l’instance psychique toujours en construction entre l’énergie pulsionnelle du ça (la matière au sens biologique et génétique) et les exigences du surmoi (les valeurs morales, sociales et/ou culturelles transmises) voire les contraintes de la réalité (la nature et autrui). Dans cette acception, n’est-ce pas plutôt le moi, l’être-sujet toujours en construction que l’identité désigne ? Si l’identité est statique/identique, comment pourrait-elle se construire ? Si l’identité est dynamique, comment s’édifie-t-elle ?

Questions Avant de tenter de répondre à : Peut-on construire son identité ? Deux questions préalables : Les valeurs que je fais miennes contribuent-elles à l’édification de mon identité ? La raison peut-elle modeler mon identité ?

Les valeurs que je fais miennes contribuent-elles à l’édification de mon identité ? Animation Marie Hiéronymus Qu’est-ce qu’une valeur ? Comme le pense Spinoza : Une valeur est-elle l’objet au moins possible d’un désir ? Les valeurs sont-elles absolues ou relatives ? Quand peut-on dire qu’elles sont morales ?

1. Les valeurs que je fais miennes contribuent-elles à l’édification de mon identité ? A l’exception de ceux qui croient en la vérité révélée, la plupart des participants estiment que les valeurs sont relatives, non absolues, propres à chacun, ce qui n’empêche pas qu’elles puissent être partagées en tendance par des groupes, des sociétés ou des civilisations. Le relativisme des valeurs va de pair avec l’individualisme, alors que l’absoluité des valeurs débouche fréquemment sur l’intolérance dès lors qu’elle se confond avec la vérité. Mais sommes nous vraiment libres de choisir les valeurs auxquelles on adhère ? La question du déterminisme et de sa compatibilité avec la liberté est évoquée. Faut-il à ce sujet penser, comme la plupart des scientifiques contemporains, que le déterminisme strict (le prédéterminisme qui va souvent de pair avec la fatalité) est une illusion ou, au contraire, une réalité, comme tendait notamment à le penser un participant ? Quand peut-on dire que les valeurs sont morales ? Si valeurs absolues et morales dogmatiques vont de pair, cela ne veut pas dire que les valeurs individuelles et relatives soient étrangères à la morale. Mais où commence la morale ? Kant disait que la morale est ce qui est universalisable sans contradiction. Qu’est-ce qui peut être universalisable sans contradiction si ce n’est l’anti-égoïsme qui caractérise les valeurs tournées vers autrui ? Certains parleront alors d’éthique de l’amour, mais cela n’est-il pas synonyme de morale dès lors que celle-ci est strictement personnelle, non dogmatique et qu’on ne la confond pas avec la vérité ? Que je sois libre ou pas de choisir les valeurs qui sont les miennes qui pourrait douter qu’elles ne contribuent pas à l’édification du moi, mon identité dynamique ?

La raison peut-elle modeler mon identité ? Qu’est-ce que la raison ? La raison est-elle impersonnelle, universelle et objective ? Que cherche-t-elle ? Pourquoi désirer être raisonnable ? La raison est-elle une catharsis de l’égoïsme ?

2. La raison peut-elle modeler mon identité ? Que pourrait bien chercher la raison si ce n’est la vérité ? La question de la vérité fait débat : comment peut-on en parler au singulier si on estime que chacun a la sienne ? Comment, pour les mêmes motifs, pourrait-on penser que la raison est impersonnelle, universelle et objective si chacun a de bonnes raisons de penser ce qu’il pense ? Mais qui pourrait prétendre que, contrairement aux valeurs qui dépendent de ce que nous voulons ou désirons, la vérité dépende de nos désirs ? Si la vérité dépendait de celui qui la cherche, à quoi bon la chercher ? Mais qui peut prétendre détenir la vérité ? La vérité ne serait-elle qu’un chemin, une recherche sans fin qui, telle une asymptote, ne pourrait que tendre vers elle ? Le sage ne serait-il pas celui qui par une telle démarche parviendrait à s’approcher au plus près possible de la vérité par une espèce de catharsis de son égoïsme ? Au lieu de nous différencier la vérité ne serait-elle pas plutôt ce qui nous unit ? Valeurs et vérité ; coeur et raison ne seraient-ils pas d’essences différentes ? Mais qui pourrait douter que celui qui, avec sa raison, cherche la vérité ne modifie pas, chemin faisant, son moi, son identité dynamique ?

Peut-on construire son identité ? Penser qu’une valeur est bonne ne conduit-il pas à l’intégrer à mon identité ? Ce que je tiens pour vrai ne modifie-t-il pas mon identité ? Naît-on sage ou le devient-on ?

3. Peut-on construire son identité ? Qu’il s’agisse des valeurs auxquelles j’adhère parce que je les trouve bonnes, sauf si elles sont innées, comment pourraient-elles ne pas contribuer à construire mon identité dynamique ? Qu’il s’agisse des efforts de rationalité auxquels je consens dans ma recherche de la vérité, précisément parce que je ne crois pas la détenir, comment pourraient-ils ne pas modifier, chemin faisant , mon identité dynamique ? Dès lors qu’on ne naîtrait pas sage mais qu’on pourrait pour le moins y tendre,n’est-ce pas reconnaître qu’on puisse construire son identité ?

Informations et documents sont disponibles sur : En guise de conclusion « Philosopher, c’est penser sa vie et vivre sa pensée » dit André Comte-Sponville Dans ces conditions, philosopher ne conduit-il pas à construire son identité ? Informations et documents sont disponibles sur : http://www.cafe-philo.eu/