Les pierres de Venise 1. Les portes du Ciel sur un texte de John Ruskin
Au-delà de ces rangées d’arcades, sort de terre une vision devant laquelle la grande place de Venise semble s’être ouverte, en témoignage de respect, et pour nous la laisser voir de loin… Une multitude de dômes blancs groupés, formant une pyramide basse et prolongée d’un ton coloré… Ressemblant à un amoncellement de trésors, d’or, d’opales et de nacre….… sous lequel s’ouvrent cinq grands portails voûtés, lambrissés de superbes mosaïques, et décorées de sculptures d’un albâtre aussi brillant que l’ambre et aussi délicat que l’ivoire… …Sculptures fantastiques, enroulés de plumes et de lys, de raisins et de grenades, d’oiseaux voletant dans les branches, et reliées par un entrelac continu de bourgeons et de plumes 12
Au centre se tiennent, solennels, des anges dans leurs longues robes…
le sceptre à la main, ils se penchent l’un vers l’autre au-dessus des portails … Leurs formes sont rendues indécises par l’éclat d’un fond d’or apparaissant derrière eux… Leur éclat est interrompu et obscurci comme la lumière passant entre les branches de l’Eden… Il y a longtemps de cela, les portes du Ciel étaient confiés à la garde des anges…