Physiologie de la salivation A. FERRAN
Plan Production de salive Rôles de la sécrétion salivaire Glandes salivaires (cf anat et histo) Formation de la salive dans les acini et canaux salivaires Composition de la salive Rôles de la sécrétion salivaire Régulation de la sécrétion salivaire
Production de salive Chien 0.1 -0.4 L/j Homme 1 L/j Cheval 40 L/j Vache 60 L/j Vache (à haute production) 120 – 200 L/j Mouton 10 L/j Truie 5 - 10 L/j Production plus élevée chez les herbivores qui se nourrissent d’aliments rugueux que chez les carnivores
Glandes salivaires (voir anatomie) Glandes conglomérées Parotide Mandibulaire Sublinguale Glandes disséminées (non isolable à la dissection) Labiale Palatine Linguale Buccale Salive est un mélange de toutes les sécrétions de ces glandes
Glandes salivaires du chien Zygomatique Regroupement de glandes buccales dorsales (Carnivores, lapin, rongeurs) Parotide Sublinguale Mandibulaire
Glandes salivaires des bovins Parotides (⅔ de la production) Mandibulaires Sublinguales
Glandes salivaires Production de 2 (ou 3) types de sécrétion Séreuse (sécrétion aqueuse) Muqueuse (sécrétion plus épaisse contenant de la mucine) Mixte (sécrétion séreuse et muqueuse par une même glande) Glandes parotides : séreuse Glandes mandibulaires : mixte Glandes sublinguales : mixte
Structure des glandes salivaires (cf histo) 1 acinus = 1 salivon Cellule à mucus Acini à sécrétion muqueuse Canal salivaire Acini mixtes (séro-muqueux) Cellule séreuse Acini à sécrétion séreuse Schéma non représentatif d’une glande (plusieurs types d’acini confluent vers le même canal)
Structure des glandes salivaires (cf histo) Granules contiennent les protéines qui vont être sécrétées Les cellules myoépithéliales servent à l’excrétion de la salive
Formation de la salive Sécrétion primaire Les cellules acineuses sécrètent : de l’eau (passage facilité par des aquaporines et des capillaires très perméables) des électrolytes (en concentration identique au plasma) des mucines (sécrétées par les cellules à mucus) de l’amylase (sécrétée par les cellules séreuses chez certaines espèces seulement (H, porc)) Sécrétion primaire
Formation de la salive La sécrétion primaire est modifiée dans le canal excréteur (= salivaire) (comme pour la plupart des glandes exocrines (pancréas, bile)) Les cellules épithéliales canalaires réabsorbent activement le Na+ (contre du K+) et sécrètent des bicarbonates (sécrétion basique).
Formation de la salive Après modification de la sécrétion salivaire dans les canaux salivaires, la salive contient : Moins de Na+ et Cl- que le plasma (1/10ème plasma) Plus de K+ (7x plasma) et de HCO3- (2-3 x plasma) Salive hypotonique par rapport au plasma sauf chez les ruminants qui ont toujours une sécrétion salivaire isotonique par rapport au plasma
Formation de la salive Composition ionique dépend du débit de sécrétion surtout chez les monogastriques Faible débit = il y a assez de temps pour des échanges dans les canaux (réabsorption de Na+ et Cl+ et sécrétion de K+) = concentrations de Na+ plus faible par rapport au plasma Salive hypotonique par rapport au plasma (sauf chez les ruminants) Fort débit : = peu de temps pour permettre une modification du contenu en ions dans les canaux salivaires Salive isotonique par rapport au plasma
Formation de la salive Composition ionique dépend de la sécrétion d’aldostérone Augmentation des sécrétions de K+ et réabsorption de Na+ (par augmentation des transports Na+/H+ et K+/H+ ) Très important chez les ruminants Permet d’éliminer l’excès de K+ du sang vers la salive (dû à l’alimentation riche en K+) Permet de limiter les pertes d’eau par la réabsorption de Na+ chez l’animal déshydraté
Composition de la salive Eau (97%-99.5%) : humidification du bol alimentaire Mucine (glycoprotéines) : lubrification Electrolytes (voir plus haut)
Composition de la salive 4. Enzymes Amylase (ptyaline) salivaire chez quelques espèces, Lipase linguale (chez l’Homme) Lipase (estérase prégastrique) (jeune ruminant) Kallikréine (permet la conversion de α2-globuline en bradykinine, un puissant vasodilatateur) 5. Produits antibactériens (Protection des gencives, des dents) IgA (protection contre virus, bactéries) Lactoférrine (chélate le fer ce qui prévient la croissance bactérienne) Lysozyme (attaque les bactéries) Peroxydase
Rôles physiologiques Lubrification du bol alimentaire (mastication et déglutition surtout chez les herbivores) Thermorégulation chez les carnivores (glande parotide peut sécréter par gramme 10 x plus de salive que celle de l’Homme) Ruminants : Apport d’eau au rumen et contrôle du pH ruminal (pouvoir tampon) Cheval : contrôle du pH gastrique Omnivores (H, rat, porc) : digestion de l’amidon (amylase = ptyaline)
Régulation de la sécrétion salivaire Augmentation de la sécrétion par : Réflexe conditionné (vue, odeur de nourriture, …) Stimuli tactiles et gustatifs Stimuli provenant du rumen chez les ruminants (alimentation fibreuse) Stimuli provenant de l’œsophage, de l’estomac, du duodénum/jejunum (surtout si aliments irritants ou lors de nausées avec une origine gastro-intestinale) Diminution de la sécrétion par : Sommeil, stress, déshydratation, fatigue
Régulation de la sécrétion salivaire Essentiellement nerveuse Système parasympathique (majoritaire) Système sympathique Rôles du système parasympathique Innerve cellules myoépithéliales (contraction), vaisseaux sanguins (vasodilatation) Permet le développement des glandes salivaires Les 2 systèmes stimulent la sécrétion
Conclusion Les rôles principaux de la salive sont Thermorégulation (carnivores) Contrôle du pH gastrique Lubrification des aliments La rôle de la salive dans la digestion enzymatique chez les animaux domestiques est négligeable