Economie de la Réunion
1. Principales données
Quelques indicateurs ♫ Inflation 2015 : -0,3 % (0) ♫ Chômage 2015 en baisse de 2,4 points, mais 24,6 % (9,8) ♫ Croissance 2015 : 2,8 % (1) et 2003-2015 : 3,4 % (1,9) ♫ PIB / hab. 2014 : 20 406 € (32 199) ♫ IDH 2015 : 0,774 (0,888) 52° rang mondial (20°) Les prix baissent Mais ils sont supérieurs de 12% à ceux de métropole Et ils ont monté plus vite à long terme Le chômage baisse Mais il est 2,5 fois plus élevé qu’en métropole 2) La croissance est plus forte qu’en métropole 4) Le niveau de vie est un tiers plus faible qu’en métropole 5) Un IDH beaucoup plus faible qu’en métropole
Une population jeune et dense à croissance rapide ♫ Pop. (2015) : 843 500 (66,3 millions) ♫ Croissance / an (2005-2015) : 0,9 % (0,6%) ♫ Densité (2015) : 337,1 (118) 4ème dép. le + dense < 20 20-59 60 et + Réunion 31,3 53,6 15,1 France 24,6 50,9 24,5 Age moyen : 33 ans contre 40 en métropole
Une population jeune ♫ Esp. vie femmes : 83,1 ans (85,4) Données 2014 ♫ Esp. vie femmes : 83,1 ans (85,4) ♫ Esp. vie hommes : 77,1 ans (79,3) ♫ Fécondité : 2,4 enfants par femme (1,9) Age de la mère Réunion 2007 France 15-24 ans 0,8 0,3 25-34 ans 1,3 35-49 ans 0,4
Chômage et emploi Données 2015 Métropole Réunion Chômage global 9,8 Grâce au retour de la croissance, l’emploi augmente et le chômage baisse dès 2015. Mais le taux d’emploi reste très inférieur à celui de la métropole et le chômage 2,5 fois supérieur Chômage et emploi Données 2015 Métropole Réunion Chômage global 9,8 24,6 Chômage 15-24 ans 24,0 54,5 Taux d’emploi 15-64 ans 64,3 47,1
Moins d’actifs Moins de cadres Moins de retraités Réunion France 39,5 46,3 dont cadres, professions sup. & interm. 26,8 38,6 Inactifs 60,5 53,7 dont : - retraités 9,9 20,6 - autres sans activité professionnelle 50,6 33,1 Total 100
4 fois plus d’allocataires sociaux que dans l’ensemble Métropole + DOM Données 2015 Allocataires du RSA Réunion Métropole - DOM Nombre de foyers 118 225 2 500 000 Nombre de personnes 280 317 5 300 000 Soit en % 32,9 % 8 % 6 fois plus de pauvres N° de personnes disposant de < 50 % du revenu médian 2015 49 % 8,1 %
Réunion Métropole Inégalités monétaires D9/D1 = +39% Gini = +29% Rapport interdécile D9/D1 5,00 3,60 Coefficient de Gini 0,36 0,28 D9/D1 = +39% (par rapport à la France) Gini = +29% Des riches plus riches Des pauvres plus pauvres et plus nombreux Indique la concentration du revenu total. Il varie entre 2 extrêmes : - 0 si tous gagnent autant - 1 si un seul reçoit le revenu entier En pratique, les pays les moins inégalitaires se situent en 0,2 et 0,3, les plus inégalitaires entre 0,6 et 0,7. Rapport interdécile D9 / D1 Rapport entre les revenus - Du plus pauvre des 10% les plus riches : D9 - Et du plus riche des 10% les plus pauvres : D1
Tertiaire non marchand administrations Différences : Fonction publique : +33 % Industrie : -48 % Tertiaire marchand Construction Industrie Agriculture
Exportations x 100 Importations Poids de l’Etat et dépendance 39% du PIB contre 26 en métropole Données 2015 en milliards d’euros PIB 17,20 Consommation privée 11,01 Consommation publique 6,51 Investissement 3,59 Importations 4,7 Exportations 0,79 dont services (surtout tourisme) 0,50 Tourisme : 2/3 des exportations Taux de Couverture : 16,8% Déficit : 83,2% Exportations x 100 Importations Milliards d’euros
Importance du secteur public Faiblesse du secteur exposé à la concurrence internationale Revenus Emploi Secteur Réunion Métro Public 43 22 33 21 Exposé 44 24 40 Abrité 35 34 39 privé Biens et services obligatoirement produits sur place : commerce, services de proximité, bâtiment, travaux publics, transports locaux… Biens et services susceptibles d’être importés ou consommés ailleurs : pêche, agriculture, tourisme, artisanat, industrie, transports internationaux…
2. Pistes d’analyse
PIB Le multiplicateur des échanges extérieurs Le taux d’importation par rapport au PIB est relativement faible à La Réunion (28,4 % en 2014) en comparaison à celui d’autres économies insulaires de moins de 2 millions d’habitants (par exemple 52,7 % à Chypre ou 62,8 % aux îles Fidji). Ce taux s’élève à 63 % pour l’île Maurice. Le multiplicateur des échanges extérieurs Typique des petites économies insulaires Ressources extérieures Exportation Ventes de services à l’étranger Tourisme Transferts de l’Etat Mais la Réunion est moins dépendante de l’extérieur que la plupart des petites économies insulaires : Réunion : 28,4 % Chypre : 52,7 % Maurice : 63 % Fidji : 62,8 % PIB Echanges externes Coefficient multiplicateur Importations en % du PIB X = (2,6) Dépenses extérieures - Importations Achats de services extérieurs Tourisme à l’étranger Autres sorties Le PIB des petites économies insulaires est proportionnel aux échanges extérieurs.
Pourquoi ? Particularité Une petite économie insulaire est donc dépendante de l’extérieur Particularité des DOM-COM français : les ressources extérieures principales ne sont pas les exportations (en général touristiques) mais les transferts de l’Etat central Pourquoi ?
Sur-rémunération en % du salaire Le syndrome hollandais Un secteur paie des salaires très élevés - Effet d’imitation : hausse des autres salaires - Hausse de la demande : hausse des prix - Spirale prix-salaires Tous les coûts augmentent, conséquences : - Secteur abrité (commerce, services…) Hausse des prix : - D’où les sur-revenus du commerce - D’où la pauvreté - Secteur exposé (tourisme, exportations de biens…) - Les prix ne peuvent pas monter à cause de la concurrence mondiale - Les marges sont pincées prix bas / coûts élevés - Les marchés disparaissent par manque de compétitivité Sur-rémunération en % du salaire N° salariés % Etat 29 355 53 Coll. Locales 24 518 Hôpitaux 7 458 Réunion 1ère 200 70 La Poste 2 030 CAF CGSS 1 690 47 Banques 2 080 25-30 EDF 670 25 IEDOM 60 24,6 Médecins 1 287 20
Le coût des transferts publics vers les DOM-COM Coût global Outremer 2013 Sur-rémunérations ≈ 1,3 mds € Défiscalisation ≈ 300 millions Le surcoût des collectivités locales Dépenses par habitant 2014 Région : 1 354 € (1 169) Département : 2 146 € (1 236) Communes : 1 252 € (1 369)
3. Le chômage est entretenu par l’aide sociale Facteurs aggravants Trappe à inactivité ou à chômage situation dans laquelle le travail déclaré rapporte moins, ou à peine plus, que le chômage ou l’inactivité. Causes : Les plus pauvres subissent le taux d’imposition marginal le plus élevé : la perte des aides annule en partie le gain salarial. Cela augmente le chômage enregistré et le travail au noir. - 3 solutions peu envisageables : - monter le SMIC : difficile car problème de compétitivité - baisser les cotisations salariales : où trouver l’argent ? - baisser les aides (peut-on vivre avec le RSA ?) 1 solution intermédiaire : le RSA activité (« workfare » versus « welfare ») - autorise le cumul du revenu social et d’un salaire pour inciter au travail - mais le cumul est trop limité 1. Erreur de politique économique : protectionnisme - Coûts à l’export et à l’import augmentés par la distance - L’octroi de mer aggrave le problème - Une petite économie insulaire . n’a intérêt à produire que ses services locaux . et ses biens et services d’exportation . elle doit importer le reste au moins cher 2. Manque de concurrence - Les petites économies éloignées sont très exposées aux monopoles et aux ententes Ex. : importation directe du gazole par les transporteurs : gain 50 cts / litre 3. Le chômage est entretenu par l’aide sociale Cela crée des trappes à inactivité
3. Perspectives
Quels axes de développement privilégier ? Le tourisme et les services de savoir-faire - Santé, médecine - Traitement de l’eau - Technologies sucrières - Energies renouvelables - Grande distribution - Multimédia NTIC - Pêche et services maritimes - Maintenance industrielle - Expertise comptable - Formation / Enseignement - Ingénierie - Communication - Presse… … mais aussi fruits et fleurs car la canne à sucre a peu d’avenir La canne à sucre survit grâce aux subventions de l’UE qui vont disparaître en 2017 Il faut réorienter l’agriculture vers l’exportation par avion de produits tropicaux de saveur exceptionnelle Modèle « Colipei » Avec 36,1% d’électricité d’origine renouvelable (2014), la Réunion a été citée en exemple à de la COP 21 de Paris Grâce surtout à l’utilisation de la bagasse dans les centrales électriques du GOL et de BOIS ROUGE
Pourquoi privilégier ces activités ? 1. EIles minimisent nos handicaps - Peu d’importations - Beaucoup d’emplois de tous niveaux 2. EIles valorisent nos atouts - Patrimoine naturel et culturel (cf. Unesco) - Puissance technologique de l’Océan indien : technologie / savoir-faire recherche / éducation / formation infrastructures : routes, aéroports, services publics - Appui de la France et de l’UE 3. Il n’y a pas d’alternative - La Réunion ne peut viser que le haut de gamme - Il est impossible de battre Maurice ou Madagascar sur le bas de gamme car nos coûts sont ceux d’un pays riche PIB 2014 par tête Réunion : 20 406 € Seychelles : 11 697 € Maurice : 7 537 € Afrique Sud : 4 980 € Comores : 610 € Madagascar : 338 €
PRIORITE Avec la crise requin, la fréquentation baisse de 2011 (471 300) à 2014 (405 400) Elle se redresse en 2015 avec 426 000 entrées Enorme marge d’augmentation du tourisme International : PRIORITE
39 334 passagers La marge de développement est donc énorme vers l’Europe, l’Asie et l’Afrique Mais comment faire ? - Surfer sur l’atout du classement au patrimoine mondial et imiter le succès de la destination Réunion pour la croisière - Proposer des offres « tout inclus » pour chaque « niche » : Randonnée Pêche au gros Balades en mer : baleines / palme-masque-tuba … Parapente Plongée Circuits à thème (sucre, vanille, etc.) - Offre combinée avec les autres destinations de l’Océan indien Modèle du programme « îles vanille » - Filière de production à bon marché d’équipements touristiques Exemple : bungalows clés en mains 22 escales de paquebot en 2015 39 334 passagers