Les perturbateurs endocriniens Dr Manel Jemel Institut National de Nutrition et de Technologie Alimentaire Tunisie

No potential conflict of interest

L’Homme et les écosystèmes exposés aux polluants chimiques Environ 140 000 molécules de synthèse sont sur le marché, Entre 1500-3000 sont très préoccupantes pour la santé, dont les Perturbateurs Endocriniens (PE): environ 800 molécules

Agenda: Prise de conscience: Historique Définition Sources potentiels Voies d’expositions Particularités de la toxicologie des PE Impact sur la santé: Aspects cliniques Stratégies de prévention individuelle

Agenda: Prise de conscience: Historique

Historique: vers une prise de conscience… Concept relativement récent Lendemain de la Seconde Guerre Mondiale

Historique: vers une prise de conscience… Première alarme 1962 Biologiste américaine Effets négatifs des pesticides sur l'environnement, et plus particulièrement sur les oiseaux.  Déclarait que le DDT s'avérait être la cause de coquilles d'œufs plus fines chez les oiseaux, et occasionnait une hausse de la mortalité ainsi que des problèmes de reproduction. L'ouvrage traitait des effets négatifs des pesticides sur l'environnement, et plus particulièrement sur les oiseaux. Rachel Carson déclarait que le DDT s'avérait être la cause de coquilles d'œufs plus fines chez les oiseaux, et occasionnait une hausse de la mortalité ainsi que des problèmes de reproduction. Estime que les résidus de pesticides synthétiques, liposolubles et susceptibles de s’accumuler dans les organes (surrénales, glandes sexuelles, thyroïde) constituent une menace latente à l’égal « d’un volcan assoupi »

Historique: vers une prise de conscience… Observations dans le monde animal: lien entres faits cliques/polluants industriels (Carson 1962, Colborn 1997): Disparition des loutres en Angleterre (début des années 50) un lien avec un insecticide : le Dieldrine, Baisse de la fertilité des visons du lac Michigan (milieu des années 60) rapportée à la contamination des poissons par les polychlorobiphényles (PCB), isolants des équipements électriques. Altération du développement sexuel chez les bébés alligators du lac Apopka (années 80): un accident survenu dans une usine chimique produisant du Dicofol (Guillette, 1994). la survenue d’imposex chez les gastropodes des cotes françaises Effets des peintures des bateaux par TBT C’est dans le monde animal et aux États-Unis que l’on a pour la première fois rapproché de simples observations cliniques et la présence de polluants industriels Phénomène émergent, et lente prise de conscience baisse drastique de la fertilité des visons du lac Michigan dans les années 1960, rapportée à la contamination des poissons par le PCB, un isolant des équipements électriques. IMPOSEXE tributylétain (TBT) responsable du phénomène d’imposex - développement d’organes génitaux mâles chez les femelles de certaines espèces de gastéropodes marins - et du déclin ou de l’extinction locale des populations ;

« Endocrine disruptors» Historique: vers une prise de conscience… Déclaration de WINGSPREAD: Etats-Unis 1991 Le premier avertissement international de 21 scientifiques de différentes disciplines sur la gravité de la situation « A large number of man-made chemicals as well as a few natural ones have the potential to disrupt the endocrine system of animals, including humans » l’expression « Endocrine disruptors» a été utilisée pour la première fois

Agenda: Prise de conscience: Historique Définition

Définitions : nombreuses et variées

Qu’est-ce qu’un PE ? Définition basée sur le «principe de causalité» 2002: “Un perturbateur endocrinien est une substance exogène, seule ou en mélange, qui modifie les fonctions du système endocrinien et provoque par voie de conséquence des effets néfastes sur la santé chez des organismes sains, les sous-populations et la descendance”. International Programme on Chemical Safety Définition basée sur «les principes de l’endocrinologie» 2009: «Un perturbateur endocrinien est une substance, naturelle ou synthétique qui, lors d’ expositions environnementale ou développementale inappropriées, modifie les équilibres hormonaux et les régulations homéostatiques qui permettent à l’organisme de communiquer avec son environnement et d’y répondre»

Mode d’action: Hormone Récepteurs naturels des hormones cellulaire Récepteurs naturels des hormones (œstrogènes, androgènes, thyroïdiennes) d’autres récepteurs membranaires et nucléaires (ncmER, ERRg, AhR, G protein-coupled 30, PPARg, RXR…) PE Miment ou bloquent l’action des hormones et interfèrent avec leur métabolisme (synthèse, élimination, transport) Se comportent comme des leurres hormonaux Perturbent les régulations endocrines

Agenda: Prise de conscience: Historique Définition Sources potentiels

Les principales familles de PE Pesticides/insecticides organochlorés (DDT, HCB): Dioxines, furanes, benzopyrènes, HAP (combustion, incinération de matières organiques), PCB:. Antibactériens : triclosan Polybromés : retardateurs de flamme, ignifugeants (literie, canapé, habitacle auto, informatique...). Métaux : mercure, cadmium, plomb, nickel, PFC: composés perfluorés Revêtements anti-adhésifs (Téflon®) les insecticides tissus et tapis résistants aux taches, les revêtements résistants à l’huile Persistants bio-accumulables (POP) Alkylphénols : caoutchoucs haute performance. PCB: pyralène, lubrifiants, adhésifs, peintures, papiers autocopiants, matériels informatiques. Interdits depuis 87 PFC: composés perfluorés. Revêtements anti-adhésifs (Téflon®) et dans certains vêtements imperméables, tissus et tapis résistants aux taches, les revêtements résistants à l’huile, mousses carboniques, les cires à parquet et les insecticides. Antibactériens : triclosan (savons liquides et vaisselle, lingettes, désodorisants, dentifrices) Polybromés : retardateurs de flamme, ignifugeants (literie, canapé, habitacle auto, informatique...). Certains sont interdits. Alkylphénols : vêtements, agents tensioactifs, additifs de désencrage, adjuvants de formulation de pesticides et autres produits agricoles, peintures à l’eau, pneus, adhésifs, papier carbone et caoutchoucs haute performance. Certains sont interdits. Organostaniques, biocides : tributylétain (peintures antifouling, antisalissure, antimoisissure), papier, cuir, textile. Interdits Métaux : mercure, cadmium, plomb, nickel, Organostaniques, biocides : tributylétain (peintures antifouling, antisalissure, antimoisissure), papier, cuir, textile. Interdits

Les principales familles de PE Peu ou moyennement bio-accumulables Phtalates:

Les Phtalates: Sources potentiels Production mondiale: 1,8 (1970) à 4,3 millions de tonnes ( 2006). Large gamme de produits en PVC: assouplissants des plastiques - Matériaux de construction: les câbles, les planchers, les murs, les toits…. - Equipements médicaux - Tuyaux - Rideaux de douche - Films plastiques - Jouets , biberons - Intérieur des voiture - Vêtements - Emballages alimentaires, des capsules médicamenteuses… - Solvants dans les huiles, les insecticides - Additionnés aux peintures et laques, aux adhésifs et mastics, aux cosmétiques, aux parfums, aux déodorants, aux sprays… Phtalates: assouplissants des plastiques, emballages utilisés en cuisine, jouets, produits cosmétiques et de soin (fragrances, déodorants), revêtements médicaments, savons… certains seront interdits

Les principales familles de PE Peu ou moyennement bio-accumulables Phtalates: Bisphénol A:

Volume global mondial de production était de 3,8 millions tonnes plastiques alimentaires (biberons, revêtement canettes et conserves, ciments dentaires, certains contenants plastiques codes 3, 6 et 7). Interdiction totale janvier 2015

Les principales familles de PE Peu ou moyennement bio-accumulables Phtalates: Bisphénol A: Parabènes : conservateurs cosmétiques, Pesticides organophosphorés: malathion, parathion, chlorpyrifos, atrazine... Pyréthrinoïdes : certains suspectés d’être PE Certains résidus médicamenteux (hormones de synthèse) Phyto-oestrogènes

Agenda: Prise de conscience: Historique Définition Sources potentiels Voies d’expositions

Voies d’exposition: Ubiquitaire: l’eau, l’air, les sols et l’alimentation. transfert trans-placentaire 80 à 90 % des substances toxiques passent dans le lait maternel réalisant chez le nouveau-né une absorption 10 fois plus élevée que chez l’adulte. Avant d’agir sur les hormones, les perturbateurs endocriniens doivent trouver une voie d’entrée dans le corps. Les principales portes d’entrée pour ces substances toxiques sont : la bouche : on retrouve des perturbateurs endocriniens dans les aliments que l’on mange, les liquides que l’on boit, mais aussi dans les rouges à lèvres ou baumes pour les lèvres, les dentifrices et rince-bouche, et même les médicaments. Lorsqu’on porte les mains ou des objets à la bouche, les saletés ou autres résidus qui y sont collés entrent dans l’organisme. La poussière contient elle aussi des perturbateurs endocriniens. le nez : l’air qu’on respire peut être une source d’exposition. On inspire avec lui des poussières, des vapeurs, des parfums qui entrainent des substances toxiques dans le corps. la peau : elle absorbe plus qu’on ne le croit ce dont on l’enduit. Les crèmes ne disparaissent pas par miracle une fois appliquées sur la peau. Elles entrent dans nos cellules et leurs ingrédients peuvent se retrouver ensuite dans le sang. Hydratants, produits de soins, savons peuvent donc entraîner l’absorption de perturbateurs endocriniens par la peau. 80 à 90 % des substances toxiques passent dans le lait maternel réalisant chez le nouveau-né une absorption 10 fois plus élevée que chez l’adulte

Agenda: Prise de conscience: Historique Définition Sources potentiels Voies d’expositions Particularités de la toxicologie des PE

Paradigme ancien de la toxicologie: « la dose fait le poison » Toxicologie des PE – changer de paradigme Paradigme ancien de la toxicologie: « la dose fait le poison » « La seconde mort de Paracelse » 2013 Paracelse

Paradigme ancien de la toxicologie: « la dose fait le poison » Toxicologie des PE – changer de paradigme Paradigme ancien de la toxicologie: « la dose fait le poison » Faibles doses: Réponses non monotones:

Faibles doses et réponses non monotones des PE Toxicologie classique Réponse biologique Perturbation endocrinienne Effets des faibles doses parfois plus forts que ceux des doses plus élevées. Pas d’effet seuil. changements de signe de la courbe dose/réponse. Pour les PE : pas de dose en dessous de laquelle on peut garantir une innocuité

Paradigme ancien de la toxicologie: « la dose fait le poison » Toxicologie des PE – changer de paradigme Paradigme ancien de la toxicologie: « la dose fait le poison » Faibles doses: Réponses non monotones: Effet cocktail: effets synergiques, cumulatifs, des PE entre eux = imprévisibilité de l’effet d’un PE en mélange. 1+1+1 ≠ 3 la période d’exposition (gestation, enfance): déterminants périnatals de la santé: l’apport de l’épigénétique

Age de l’exposition: fenêtre d’exposition C’est la période qui fait le poison, pas la dose !

L’épigénétisme : Transmission trangénérationnelle l’expression des gènes sous l’influence de l’environnement Transmission trangénérationnelle F0 F1 F2 Transmission trangénérationnelle F3 la programmation fœtale des pathologies se déclarant à long terme et/ou se transmettant aux générations suivantes

Agenda: Prise de conscience: Historique Définition Sources potentiels Voies d’expositions Particularités de la toxicologie des PE Impact sur la santé: Aspects cliniques

Aspects cliniques: Endocriniennes Métaboliques

Endocriniennes Troubles de la fertilité Atteintes thyroïdiennes Anomalie du tractus génital Développement pubertaire Néoplasie hormono-dépendant Atteintes thyroïdiennes

Fonction reproductive masculine

Syndrome de dysgénésie testiculaire Fonction reproductive masculine: Mâle en péril… Syndrome de dysgénésie testiculaire Altération du sperme Les antiandrogènes: Les Phtalates Les Oestrogéno-mimétiques: Bisphénol A: Évolution du nombre de spermatozoïdes et des anomalies de l’appareil de reproduction masculin au cours des dernières décennies.

Les Oestrogéno-mimétiques: Diethylstilbestrol (DES): Le DES : une hormone de synthèse prescrite pendant près de 30 ans aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches (1948-1971) comme thérapie anti-abortive a entraîné des cancers de l’appareil génital et des troubles de la reproduction des enfants, 20 ans après le traitement. Entre deux et huit millions de femmes dans le monde ont été traitées de cette façon entre 1948 et 1976 8,2% de malformation chez les garçons issus «de grands-mères distilbène» / 0,2% dans la population

Pathologies tumorales de l’homme Le cancer germinal testiculaire Le cancer de la prostate

Fonction reproductive féminine

Fonction reproductive féminine Trouble de la fertilité Syndrome des ovaires poly kystiques Trouble pubertaire Anomalies génitales Insuffisance Ovarienne primitive Néoplasies Autres: endométriose

Environmental Health Perspectives 118 :9 (2010 ) Trouble de la fertilité : SOPK BPA contrôle BSA 500 BSA 50 BSA 500 Environmental Health Perspectives 118 :9 (2010 )

Anomalies de la méiose des femelles exposées au BPA Trouble de la fertilité : IOP On estime que 10% -25% des ovocytes humains fécondés sont en aneuploïdes Chrm éjecté du faisceau metaphase I normal Anomalies de la méiose des femelles exposées au BPA Current Biology, Vol. 13, 546–553, April 1, 2003

Trouble de la fertilité : Endométriose maladie inflammatoire estrogéno-dépendante (10 %) la présence de glandes et de stroma endométriaux à l’extérieur de la cavité utérine Elle est responsable de douleur pelvienne chronique et d’infertilité Les xénobiotiques incriminés dioxines, BPC, phthalates et le BPA concentrations de DEHP (A) et MEHP (B) chez patientes endométrioses/controle Cobellis et al., 2003. Human Reprod 18: 1512

Études épidémiologiques Trouble pubertaire: puberté précoce Études épidémiologiques

Développement anormale des trompes utérines et du col de l’utérus anomalies du tractus génital DES Développement anormale des trompes utérines et du col de l’utérus Utérus d'une patiente porteuse d'un syndrome du Distilbene: uterus en T

Cancer du sein: BPA: Age: 1 mois BPA de J9-10 de gestation Age: 6 mois contrôle 25 mg/kg de BPA 250 mg/kg BPA BIOLOGY OF REPRODUCTION 65, 1215–1223 (2001) Dans la revue de Brody et al. Perturbateurs incriminés: hydrocarbures olyaromatiques, certains organochlorés comme les biphényls polychlorés (PCB), la dieldrine ou l’hexachlorobenzène (HCB) dioxine Cancer 2007;109:2667—71

Sites d’action: NIS TPO TSH RTSH Protéines de transport

Aspects cliniques: Endocriniennes Métaboliques

Diabète troubles métaboliques

Trouble métaboliques Augmentation importante de l’obésité et des troubles métaboliques: OMS: l’obésité est une épidémie mondiale le développement de ces pathologies coïncide avec l’augmentation du nombre de produits chimiques synthétisés depuis le xxe siècle

Grun and Blumberg (2007): terminologie « Obésogens » «chemical agents that inappropriately regulate and promote lipid accumulation and adipogenesis »

Trouble métaboliques: estrogène et obésité BPA: Données expérimentale contrôle BPA Hypertrophie adipocytaire

Trouble métaboliques: (PPAR)γ Nature Reviews  5, 442-447 (2009)

Trouble métaboliques: (PPAR)γ TTB , TPT coactivateurs RXR PPAR γ les organostanniques Les organostanniques tributyltin (TBT) triphenyltin(TPT): fongicides agricoles, répulsifs de rongeurs, et molluscicides dans des produits antisalissures peintures pour bateaux des filets de pêche

Trouble métaboliques: Adiponectine Aggravation de l’insulino-résistance Suppression de la libération de l'adiponectine des explants adipeux  abdominale  SC par le BPA Environ Health Perspect 116:1642–1647 (2008).

Changement de paradigme:

Agenda: Prise de conscience: Historique Définition Sources potentiels Voies d’expositions Particularités de la toxicologie des PE Impact sur la santé: Aspects cliniques Stratégies de prévention individuelle

Stratégies de prévention individuelles : évolutions des comportements Pour une cuisine sécuritaire…..

HALTE A LA PERTURBATION DANS LES ASSIETTES!

La cuisine et les ustensiles de cuisine Plastique: Qualité ?? 1- Symbole alimentaire 2- Code de recyclage Cuisiner et conserver les aliments n’a jamais été aussi facile. Des contenants en plastique aux casseroles antiadhésives, nombre d’ustensiles performants ont transformé notre façon de préparer les aliments. Mais a-t-on troqué la sécurité pour la facilité ? Les biberons  Les biberons ont fait la manchette en 2008. Le bisphénol A, un œstrogène synthétique présent dans le plastique dont ils sont fabriqués, se retrouvait dans 90 % des biberons utilisés au pays. La quantité de bisphénol A transférée dans le lait des nourrissons augmente considérablement lorsque le biberon est chauffé. Les biberons et autres produits en plastique à éviter parce qu’ils contiennent du bisphénol A sont identifiés par le symbole de récupération accompagné du numéro 7 et des lettres PC sur le fond du contenant. En l’absence de symbole, il faut contacter le fabricant pour obtenir l’information sur la matière plastique employée. Les conserves et les canettes Le bisphénol A se cache aussi à l’intérieur des boîtes de conserve métalliques et les canettes d’aluminium, y compris dans celles qui contiennent les préparations liquides pour nourrissons, dans le plastique dur qui en recouvre l’intérieur. Ce plastique sert à prévenir la contamination des boîtes de métal et à préserver le goût des aliments. Il existe des résines sans bisphénol A, mais l’industrie nord-américaine ne les a pas encore bien intégrées dans sa production. Les Japonais ont pris de l’avance en la matière, grâce à des mesures volontaires de l’industrie. Les pellicules et contenants de plastique Les phtalates se retrouvent surtout dans les plastiques. Ils sont aussi présents dans nombre d’emballages, pellicules de plastique ou d’aluminium. En présence d’aliments gras ou sous l’effet de la chaleur, les phtalates passent du plastique aux aliments.  C’est souvent ce qui arrive lorsqu’un repas est chauffé au four à micro-ondes. Même les contenants de plastique désignés par les fabricants comme pouvant aller au four à micro-ondes laisseraient s’échapper des contaminants nocifs pour la santé, notamment le bisphénol A. L’identification des plastiques Les plastiques sont composés de différentes résines identifiées par un symbole triangulaire accompagné d’un numéro allant de 1 à 7 et d’une abréviation correspondant à la matière employée. Les symboles apparaissent sur les contenants de plastique. Seuls trois d’entre eux nous intéressent au titre des perturbateurs endocriniens. Les casseroles antiadhésives Le revêtement antiadhésif des casseroles est fait de téflon, lequel contient des composés perfluorés (PFC) reconnus comme cancérigènes et perturbateurs endocriniens. Ces composés se retrouvent également dans les emballages alimentaires cirés, notamment dans les sacs de maïs soufflé pour micro-ondes. En fait, ces polluants organiques persistants sont si répandus qu’ils sont décelables dans la plupart des êtres vivants, du pôle Nord au pôle Sud. Santé Canada prévient que l’enduit antiadhésif ne doit pas être chauffé à plus de 350 °C ou 650 °F. Les vapeurs qui s’en dégagent alors peuvent être irritantes ou toxiques. Pour sa part, le Environmental Working Group (EWG) suggère de se débarrasser graduellement des ustensiles de cuisine contenant du téflon et même, si possible, de les remplacer par d’autres moins dangereux le plus rapidement possible. Les ustensiles dont l’enduit de téflon est rayé ou abîmé ne devraient plus être utilisés : les PFC s’en échappent plus facilement et se retrouvent en plus grande quantité dans les aliments qui y sont cuits. De nouveaux enduits ne contenant pas de composés perfluorés sont mis en marché. On peut aussi utiliser les poêles et casseroles en acier inoxydable ou la fonte émaillée de céramique, deux choix plus sécuritaires que le téflon. Insuffisant !!!! INDICATIONS COMPLEMENTAIRES un pictogramme dans lequel sont inscrits les chiffres 1 à 7 vous informe

pictogramme dans lequel sont inscrits les chiffres 1 à 7 vous informe

A EVITER 3 V ou polychlorure de vinyle – matière plastique à laquelle sont ajoutés des phtalates. 6 PS ou polystyrène – matière plastique pouvant dégager du styrène dans les aliments 7 PC ou polycarbonate – matière plastique qui libérerait du bisphénol A.

A PRIVILEGIER

La cuisine et les ustensiles de cuisine Plus la chaleur est élevée, plus les substances nocives des plastiques migrent vers les aliments. Se débarrasser des contenants de plastique dès qu’ils sont abîmés. Plus le plastique est usé ou altéré, plus il libère de bisphénol A et d’autres substances. Utiliser des contenants de verre ou de céramique dans le four à micro-ondes plutôt que les contenants et les pellicules de plastique. Cuisiner et conserver les aliments n’a jamais été aussi facile. Des contenants en plastique aux casseroles antiadhésives, nombre d’ustensiles performants ont transformé notre façon de préparer les aliments. Mais a-t-on troqué la sécurité pour la facilité ? Les biberons  Les biberons ont fait la manchette en 2008. Le bisphénol A, un œstrogène synthétique présent dans le plastique dont ils sont fabriqués, se retrouvait dans 90 % des biberons utilisés au pays. La quantité de bisphénol A transférée dans le lait des nourrissons augmente considérablement lorsque le biberon est chauffé. Les biberons et autres produits en plastique à éviter parce qu’ils contiennent du bisphénol A sont identifiés par le symbole de récupération accompagné du numéro 7 et des lettres PC sur le fond du contenant. En l’absence de symbole, il faut contacter le fabricant pour obtenir l’information sur la matière plastique employée. Les conserves et les canettes Le bisphénol A se cache aussi à l’intérieur des boîtes de conserve métalliques et les canettes d’aluminium, y compris dans celles qui contiennent les préparations liquides pour nourrissons, dans le plastique dur qui en recouvre l’intérieur. Ce plastique sert à prévenir la contamination des boîtes de métal et à préserver le goût des aliments. Il existe des résines sans bisphénol A, mais l’industrie nord-américaine ne les a pas encore bien intégrées dans sa production. Les Japonais ont pris de l’avance en la matière, grâce à des mesures volontaires de l’industrie. Les pellicules et contenants de plastique Les phtalates se retrouvent surtout dans les plastiques. Ils sont aussi présents dans nombre d’emballages, pellicules de plastique ou d’aluminium. En présence d’aliments gras ou sous l’effet de la chaleur, les phtalates passent du plastique aux aliments.  C’est souvent ce qui arrive lorsqu’un repas est chauffé au four à micro-ondes. Même les contenants de plastique désignés par les fabricants comme pouvant aller au four à micro-ondes laisseraient s’échapper des contaminants nocifs pour la santé, notamment le bisphénol A. L’identification des plastiques Les plastiques sont composés de différentes résines identifiées par un symbole triangulaire accompagné d’un numéro allant de 1 à 7 et d’une abréviation correspondant à la matière employée. Les symboles apparaissent sur les contenants de plastique. Seuls trois d’entre eux nous intéressent au titre des perturbateurs endocriniens. Les casseroles antiadhésives Le revêtement antiadhésif des casseroles est fait de téflon, lequel contient des composés perfluorés (PFC) reconnus comme cancérigènes et perturbateurs endocriniens. Ces composés se retrouvent également dans les emballages alimentaires cirés, notamment dans les sacs de maïs soufflé pour micro-ondes. En fait, ces polluants organiques persistants sont si répandus qu’ils sont décelables dans la plupart des êtres vivants, du pôle Nord au pôle Sud. Santé Canada prévient que l’enduit antiadhésif ne doit pas être chauffé à plus de 350 °C ou 650 °F. Les vapeurs qui s’en dégagent alors peuvent être irritantes ou toxiques. Pour sa part, le Environmental Working Group (EWG) suggère de se débarrasser graduellement des ustensiles de cuisine contenant du téflon et même, si possible, de les remplacer par d’autres moins dangereux le plus rapidement possible. Les ustensiles dont l’enduit de téflon est rayé ou abîmé ne devraient plus être utilisés : les PFC s’en échappent plus facilement et se retrouvent en plus grande quantité dans les aliments qui y sont cuits. De nouveaux enduits ne contenant pas de composés perfluorés sont mis en marché. On peut aussi utiliser les poêles et casseroles en acier inoxydable ou la fonte émaillée de céramique, deux choix plus sécuritaires que le téflon.

La cuisine et les ustensiles de cuisine Éviter les casseroles en téflon. Préférer par exemple les poêles et casseroles en acier inoxydable, ou enduites de céramique, fonte émaillée .

Plus de fruits et légumes, moins de viande. les concentrations augmentent à chaque étape de la chaîne alimentaire, réalisant un effet d’amplification. Plus une espèce est élevée dans la chaîne alimentaire, plus elle concentre de polluants Les humains sont situés tout en haut de la chaîne alimentaire. Cela signifie que les polluants accumulés par chacun des maillons de la chaîne se retrouvent dans leur corps. Qui plus est, les aliments que nous consommons sont traités puis transformés, ce qui ajoute au passage des dizaines de produits synthétiques au menu. Plus une espèce est élevée dans la chaîne alimentaire, plus elle concentre de polluants. Les céréales, les fruits et les légumes sont à la base de la chaîne. Suivent les animaux qui se nourrissent d’herbe, de grains et d’autres végétaux. Ils accumulent les polluants des végétaux qu’ils mangent. Enfin, il y a les carnivores qui se nourrissent d’autres animaux, comme les gros poissons qui mangent les plus petits. Les carnivores sont en haut de la chaîne et héritent de la pollution accumulée par tous les autres maillons. Suivant cette logique, pour éviter les polluants, mieux vaut se nourrir le plus possible de végétaux. C’est d’ailleurs une des principales recommandations de santé publique : plus de fruits et légumes, moins de viande. Et idéalement, plus d’aliments biologiques.

Fruits et légumes : Laver les fruits et les légumes juste avant de les consommer et privilégier les produits biologiques et locaux autant que possible. Ajouter au menu des graines germées de pois, de radis, de brocoli et autres, qui sont très nutritives et habituellement cultivées sans pesticides. Varier les fruits et les légumes pour éviter l’accumulation d’un même pesticide. Acheter des produits locaux frais pour éviter les agents de conservation appliqués sur les aliments transportés sur de longues distances et pour contribuer à la réduction des gaz à effet de serre.

Les viandes et les produits laitiers : Rechercher les viandes et les volailles biologiques, idéalement élevées en liberté, ou s’assurer à tout le moins que les animaux n’ont pas consommé de sous-produits animaux. Manger au plus 500 grammes de viande rouge par semaine. Choisir des viandes maigres ou en retirer le gras : de nombreux perturbateurs endocriniens s’accumulent dans les matières grasses.

Les poissons: Choisir des poissons végétariens, ne mange pas eux-mêmes. Éviter les gros poissons et les plus âgés, qui sont les plus contaminés. Éviter les simili-crabes, et simili-crevettes, fabriqués à partir de goberge très contaminée au mercure et à laquelle on ajoute entre autres des colorants, des agents de conservation et des arômes artificiels. Lors de la cuisson du poisson, retirer avant la consommation le gras fondu dans lequel risquent de se trouver les polluants organiques persistants.

Eviter les additifs E320 (BHA) et la série E214-219 (parabènes).

La cuisson Préférer la cuisson au four, au grill et au four à micro-ondes, plutôt que la friture. Cuisson en papillotte:   Evitez le papier aluminium car il migre vers l’aliment (surtout quand celui-ci est acide : jus de citron, tomate, agrumes…). Même si l’OMS annonce un danger au–delà de 50 mg/j Privilégier le papier sulfurisé Cuisson en papillotte: intéressantes au plan nutritionnel car elles préservent une plus grande quantité de vitamines et sels minéraux dans les aliments cuits (les pertes sont plus élevées avec la cuisson à l’eau). Pour vos papillotes, évitez le papier aluminium car il migre vers l’aliment (surtout quand celui-ci est acide : jus de citron, tomate, agrumes…). Même si l’OMS annonce un danger au–delà de 50 mg/j, ce qui est loin d’être le cas, par précaution on privilégie le papier sulfurisé

L’ eau : Installer des filtres au charbon ou à ozone, si possible, pour l’eau de la maison. Boire de l’eau du robinet filtrée plutôt que de l’eau embouteillée, (plastique 7 PC). Le polycarbonate pourrait laisser s’échapper du bisphénol A dans l’eau. Assurer un recyclage sécuritaire des médicaments non utilisés et des contenants qui en gardent des traces en les retournant à la pharmacie.

Espèces à privilégier(moins de contaminants) anchois bar d’Amérique (élevage) crabe dormeur (É.-U) et des neiges (Canada) écrevisse (É.-U.) hareng de l’Atlantique (É.-U. et Canada) huîtres (élevage) maquereau de l’Atlantique moule (élevage) morue charbonnière (Alaska : pas plus de 3 repas par mois pour les enfants de moins de 6 ans) palourde (ou mye) à coquille dure de la côte est des États-Unis (élevage et pêche) pétoncle du golfe (élevage) saumon sauvage (Alaska) saumon rouge (sockeye) en conserve sardine tilapia (élevage, É.-U.) De loin la plus connue et la plus étudiée, la contamination des poissons par le mercure suscite des craintes, avec raison. Toxique pour le système neurologique, le mercure est libéré dans l’environnement, au Canada et aux États-Unis, surtout par les centrales au charbon et les centrales hydroélectriques. Il s’accumule dans la chair des poissons en se fixant aux protéines. Les enfants et les femmes enceintes sont les plus vulnérables. De faibles expositions au mercure contenu dans les poissons peuvent causer des modifications des taux d’hormones, des fonctions du placenta et du poids du bébé à la naissance. D’autres métaux comme le cadmium ont aussi été mesurés dans la chair des huîtres, des moules et des palourdes. Parmi les autres types de contaminants, les BPC, les dioxines, les pesticides tels le DDT, s’accumulent dans le gras des poissons. L’apparition des PBDE, ces composés ignifuges aussi appelés retardateurs de flammes, suscite de nouvelles inquiétudes. De plus, on soupçonne certains poissons de contenir du bisphénol A, cet imitateur d’œstrogène, qui comptera en 2009 parmi les ingrédients à surveiller régulièrement au Canada. Le poisson est une excellente source de protéines et d’oméga-3, un bon gras essentiel à l’organisme humain. Pour la consommation moyenne de poisson, les Québécois se classent parmi les derniers au Canada et au monde. Augmenter sa consommation est souhaitable, mais la prudence s’impose.

Espèces de dépannage(à choisir à défaut de pouvoir obtenir de l’information au restaurant ou à l’épicerie) barbue de rivière (ou poisson-chat, silure) flétan du Pacifique pétoncle du golfe

Espèces à éviter(plus de contaminants) ar commun espadon (importation) esturgeon (sauvage) hoplostète orange (pêche de mer néo-zélandaise) makaire mérou oualioua rascasse (Pacifique) requin saumon de l’Atlantique (élevage) scorpène tile thon rouge

CONCLUSION

Conclusion Les perturbateurs endocrino-métaboliques représentent un enjeux pour l’écosystème au XXI éme siècle La compréhension fine des mécanismes mis en jeu et l'obtention de preuves de causalité formelles chez l'homme représentent un travail considérable Cela n'empêche pas d'envisager d'emblée des pistes d'action pour gérer le risque