Dr Michel Duong Médecin responsable CLAT 21

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Transcription de la présentation:

Dr Michel Duong Médecin responsable CLAT 21 TUBERCULOSE BOVINE EN CÔTE D’OR : RESULTATS DU DEPISTAGE DES EXPLOITANTS AGRICOLES EN 2010, 2011 et 2012 Dr Michel Duong Médecin responsable CLAT 21

PLAN Rappel épidémiologique sur la tuberculose bovine en Côte d’or Description du dispositif de dépistage Rôle du Centre de lutte antituberculeuse Résultats du dépistage de 2010 à 2012 Discussion

HISTORIQUE 1954: Début du dépistage collectif en France, au départ facultatif 1965: Dépistage collectif généralisé 2001: France « indemne » Définition européenne: < 0.1% de prévalence troupeau pendant 6 ans Soit moins de 200 élevages infectés en France

Evolution du taux de prévalence annuel des cheptels

Evolution de la situation au cours des 10 dernières années

Des zones à risque identifiées

Nombre de foyers de tuberculose bovine en Côte d’Or de 2002 à 2012

Localisation des foyers de tuberculose bovine en 2012

Dispositif de dépistage des exploitants: les différents intervenants DDSV 21: Direction Départementale des Services vétérinaires ARS: Agence Régionale de Santé de Bourgogne DRT : Direction régionale du Travail, de la Solidarité et de la Fonction Publique MSA : Mutualité Sociale Agricole CLAT 21 : Centre de Lutte Anti Tuberculeuse de Côte-d’Or

Rôle des différents intervenants Liste des exploitations contaminées établie par la DDSV et adressée à la MSA, à l’ ARS et à la DRT Contact de la MSA avec les exploitants concernés pour les informer de l’intervention du CLAT Demande par la MSA de l’intervention du CLAT Prise de contact par le CLAT avec les éleveurs

Rôle du CLAT 21 Rencontre avec l ’éleveur Information (brochure) Liste des personnes-contacts concernées sur l’exploitation Classification des cas contacts par catégorie : CONTACTS ETROITS : Toute personne soignant quotidiennement l’élevage. Toute personne ayant consommé du lait cru dans les 3 mois précédents le signalement CONTACTS REGULIERS : toute personne soignant régulièrement mais non quotidiennement l’élevage CONTACTS OCCASIONNELS : toute personne présente dans les stabulations sans s’être occupé des animaux

TUBERCULOSE BOVINE : ce qu’il faut savoir Qu’est ce que la tuberculose bovine? C’est une maladie infectieuse, contagieuse due à une bactérie appelée, Mycobacterium bovis. Elle touche les mammifères domestiques et sauvages. Chez les bovins, qui constituent la source majoritaire de l’infection, cette maladie est le plus souvent inapparente et ne peut être détectée que par des tests. Le bovin se contamine par voie respiratoire ou plus rarement par voie digestive. Son incubation est habituellement longue et son évolution chronique. La tuberculose peut être ganglionnaire, pulmonaire, intestinale ou toucher d’autres organes comme les mamelles, les organes génitaux… La transmission de l’animal à l’homme La transmission de l’animal à l’homme s’effectue par : les voies aériennes, la consommation de lait cru (non pasteurisé), et exceptionnellement le contact direct entre les tissus animaux infectés et la peau humaine lésée. Le risque de transmission est faible mais il existe. Il nécessite le plus souvent des contacts répétés et étroits avec des animaux contagieux. La transmission interhumaine de la tuberculose à M. bovis est exceptionnelle.

Rôle du CLAT 21 Modalités du dépistage proposé En pratique Deux visites à 3 mois d’intervalle IDR à la tuberculine (Tubertest® 5U 0,1 ml) et cliché thoracique à chaque visite Réalisation d’un test de libération de l’interféron gamma (TLI) en cas d’IDR « anormale » (Quantiféron®) En pratique Prise de RV pour IDR faite sur place et pour lecture à J 3 Prise de RV pour réaliser un cliché thoracique (CLAT, centre hospitalier le plus proche)

Algorithme d’interprétation de l’IDR au CLAT 21 (sujets vaccinés par le BCG) IDR < 10 mm à V1 => IDR à V2 IDR ≥ 15 mm à V1=> TLI de confirmation TLI négatif => pas d’infection, suivi radiologique à V2 TLI positif => infection, proposition de prophylaxie 10 ≤ IDR < 15 mm à V1 => Résultat indéterminé IDR à V2 ou TLI si risque élevé de contamination (animal malade, autopsie, ingestion de lait cru…) Si augmentation de + 10 mm de l’IDR entre V1 et V2=> TLI de confirmation

Résultats: Enquêtes dans les élevages côte-d’oriens en 2010, 2011 et 2012 83 élevages de bovins signalés contaminés au CLAT 21 par la MSA 304 personnes identifiées : éleveurs, famille, salariés Enquête "standard“ : recherche de SF, Tubertest et RP à V1 et à V2

Résultats 2010 à 2012 Sur 304 sujets contacts au 01/10/2012 229 dépistages complets (75%) 24 refus de dépistage (8%) 51 dépistages incomplets (17%) Sept cas d’infection tuberculeuse latente (ITL) Patients asymptomatiques avec Quantiféron® positif et radio thoracique normale Age moyen = 51 ans (25 – 84 ans) Sex ratio = 2.5 Nombre de sujets traités = 5 / 7

Résultats 2010 à 2012 Prévalence de l’infection tuberculeuse de 3 % (7/229) 2010 = 1/135 (0.7%) 2011 = 2/60 (3%) 2012 = 4/34 (11%) Mais les tests immunologiques ne permettent pas de différencier l’infection à M. bovis de celle à M. tuberculosis Nécessité d’une étude exposés / non exposés

Enquête « exposés/non exposés » Comparer le taux d’infection tuberculeuse entre des sujets exposés à la tuberculose bovine (zone rouge) et des sujets travaillant au sein d’élevages indemnes de la maladie (zone blanche) L’objectif est de déterminer s’il y a un intérêt à faire un dépistage systématique chez les exploitants exposés à la tuberculose bovine

Hypothèse de départ Pour 2013 Autour d’une vingtaine de foyers attendus en zone rouge Au moins 50 sujets à dépister Entre 3 à 5 ITL attendues pour 2013 On fait l’hypothèse d’avoir une cohorte « zone rouge » sur 4 ans de 300 sujets avec 10 ITL (prévalence de 3 %) Inclure au minimum 150 sujets témoins en zone « blanche » pour mettre en évidence une différence significative en faisant l’hypothèse de 0 ITL dans ce groupe

Critères d’inclusion des sujets témoins Exploitations en zone blanche Sujets sans exposition professionnelle ou chasse en zone rouge Elevage n’ayant jamais eu d’échange d’animaux provenant de la zone rouge Sujets ayant des contacts répétés avec le cheptel Pas d’atcds de tuberculose Dépistage par une seule IDR sans radio avec réalisation d’un quantiféron si IDR ≥ 15 mm

Conclusion Un risque accru d’infection à M. bovis chez les exploitants en contact avec des bovins contaminés est probable mais non démontré Si ce risque existe, il justifie un dépistage compte tenu des pouvoirs pathogènes identiques de M. bovis et M. tuberculosis chez l’homme