Programme de mars … ciel de printemps, ciel de galaxies 1 – A l’œil nu, les constellations autour du Lion et de la Vierge 2 – Planètes : Jupiter revient, mais dans l’hémisphère sud et pour longtemps. 3 – Le Ciel profond : un festival si vous aimez les galaxies. - M95, M96, M105, M66 et NGC3628, M100, M99, M86, M87, M89, M90, M58, M60, M49, M61, M87,… - Amas : M3, M53 et si le ciel est transparent, M68 - Et puis, un diamant : M104 #çafaitbeaucoup Et tant d’autres choses, oui, mais que de galaxies pour une seule nuit !
Autant le dire, il faut bien repérer le Lion et la Vierge (flèches rouge). A l’ouest, Orion va disparaitre lentement
Le ciel de printemps arrive vite, les jours rallongent et nous sommes déjà à l’équinoxe. Les constellations majeures tapissent toujours le ciel : Orion, le petit Chien. A l’est, puis vers le sud, le Lion trône et s’entoure de quelques constellations à connaitre pour se repérer. Cette fois, peu de constellations discrètes comme le mois dernier : c’est le temps de réviser (reprise du mois dernier) : Le Lynx : entre la grande ourse et les Gémeaux Le Cancer que l’on repère grâce à M44 qui est au centre l’Hydre, qui commence par un petit groupement d’étoiles notables sous le Cancer Le petit Lion, qui a trouvé refuge au dessus de la tête du Lion et sous la Grande Ourse. Et puis, le sextant, au moins aussi discret que la Licorne.
2 – Jupiter revient en milieu de nuit Dans la Vierge, près de Spica (α Vierge). Elle reste basse sur l’horizon, et pour plusieurs années, comme Saturne. Autrement dit, nous n’allons pas vers les meilleures périodes d’observations. Cependant, cela ne nous empêchera pas d’en faire de belles, comme Saturne, l’été dernier, lors de la nuit des étoiles (Le public, venu en nombre, ravi, ne s’y est pas trompé). Pourquoi y a-t-il des périodes « favorables » et d’autres moins ? Les planètes tournent dans le plan de l’Ecliptique. A la création du système solaire, il y a environ 5 milliard d’années, le plan perpendiculaire à l’axe de rotation du nuage de gaz a créé le plan de rotation des grandes masses : soleil et principales planètes. Propriété immédiate : vues d’une planète, toutes les autres semblent quasiment alignées sur le plan de l’écliptique, vu par la tranche
Cependant, certaines planètes ont subi des modifications locales (chocs interplanétaires, …) et si leur trajectoire autour du soleil est globalement dans le plan de l’écliptique, l’axe de leur rotation propre peut s’éloigner significativement de l’axe perpendiculaire au plan de l’écliptique : La terre tourne sur un axe incliné d’un peu plus de 23° par rapport à cet axe. Uranus tourne avec une inclinaison à 98° Scorpion Gémeaux Constellations du sud de l’observateur Constellations du nord de l’observateur Suivant la position de l’observateur sur la terre, certaines constellations du plan de l’écliptique seront basses ou hautes sur l’horizon et comme les planètes sont dans le plan de l’écliptique, suivant leur position, elles seront hautes ou basses sur l’horizon. Jupiter qui vient d’entrer dans la constellation de la Vierge va passer les prochaines années dans l’hémisphère sud céleste.
Facile à trouver à l’est, Jupiter forme un joli duo depuis plusieurs semaines avec Spica (appelée aussi « épi de la vierge »). La grille montre que la déclinaison est passée sous 0°.
Le 21 mars, Jupiter est au plus haut, au méridien vers 2H28 Le 21 mars, Jupiter est au plus haut, au méridien vers 2H28. Sa hauteur sur l’horizon est maximale, et dans les années qui viennent, ce sera toujours plus bas puisqu’elle va suivre la ligne de l’écliptique dans son orbite autour du soleil !
Dans un an, à la même heure, Jupiter sera plus basse sur l’horizon
Dans un an, le passage au méridien sera à 4H35 environ, et Jupiter sera plus basse que Spica !
… 2020, la nuit des étoiles dans 3 ans … 2020, la nuit des étoiles dans 3 ans. Saturne et Jupiter (qu’il l’a rattrapée) commencent leur remontée vers l’hémisphère nord céleste. Tous les instruments seront tournés assez bas, vers le sud, ce qui facilitera la position à l’oculaire !
Revenons à aujourd’hui : en suivant l’écliptique, on trouve Saturne, la Lune, et même les astéroïdes; enfin, tout ce qui tourne autour du soleil. On remarque que l’écliptique passe dans la constellation du Serpentaire (Ophiuchus). Il y a treize constellations traversées par l’écliptique.
3 – Le Ciel profond : la fête Au programme, des galaxies, encore des galaxies, et surtout… des galaxies. On pourrait les passer une par une en revue, mais je crois que ce ne serait que recopier les nombreuses sources (livres, internet) qui les décrivent). Les documents randoX.pps sont des supports pour préparer une observation. Aussi, je vous propose d’inverser la méthode, de faire une « randonnée », de « trouver » des galaxies, et de les identifier à partir de ce que vous allez observer. Pour une fois qu’on trouve sans chercher, on va en profiter. Voir quelque chose qu’on identifie pas tout de suite est toujours intriguant. L’observation est objective (on ne voit pas forcément le détail auquel on s’attend quand on a vu les descriptions avant). L’année dernière, c’est que l’on a fait avec NGC4762 et NGC4754 que l’on aurait pas forcément cherchées en préparant une observation … Cela est rendu possible par la profusion de galaxies dans ce coin du ciel. On va quand même en décrire deux, parce que ce sont des objets remarquables !
Vous avez repéré le Lion et la Vierge, ça tombe bien, parce que tout le programme est là !
En vous promenant dans les régions rouges, les galaxies fleurissent dans le champ. 1 – pointer la zone à l’oculaire. 2 – se promener à l’oculaire (faible grossissement, grand champ) et trouver quelque chose 3 – Si possible, dessiner (ou mémoriser, mais c’est pas facile) l’environnement pour retrouver l’objet ultérieurement
Exemple de l’année dernière : NGC4762 et NGC4754 À l’oculaire, nous observons, au hasard, ce qui ressemble à l’image ci-dessous (en noir et blanc et moins lumineux évidemment) La disposition des étoiles qui entourent la galaxie de gauche est peu courante A droite, Stellarium : l’identification est simple
A minima, vous pouvez trouver : M95, M96, M105, M66 et NGC3628, M100, M99, M86, M87, M89, M90, M58, M60, M49, M61, M87, … Attention, il y en a vraiment beaucoup, on ne peut pas passer à coté.
Aller, une petite quand même : M87 Galaxie super géante, elliptique, radiogalaxie. Plus grande et brillante galaxie de l’amas de la Vierge 4 000 milliard de masses solaires (voie-lactée ~ 100 milliard), soit 40 fois la voie lactée Cœur éjectant un jet de plasma (en bleu sur l’image) Supposé être un trou noir de 6 milliard de masses solaires de la taille de l’orbite de Pluton.
Et puis, vous pourriez bien en voir plus d’une : M86, M84 et la chaine de Markarian N’oublier pas : papier et crayon, notez les étoiles au voisinage des galaxies dont vous aurez repéré l’orientation. Proposition : le dépouillement pourrait être un grand moment collectif ?
La minute nécessaire : l’amas de la vierge ? Késako ? Il est simple de remarquer que les galaxies sont grégaires ! depuis plusieurs mois, nous n’en observons que quelques unes Ce soir, on ne sait plus ou donner de la tête dans le même coin du ciel. Les questions posées par les galaxies sont tellement nombreuses que c’est tout à fait hors du champ de ce type de support d’essayer de les évoquer. Classification, organisation, vitesse, rotation, … (voir l’excellent article de ciel et espace de janvier-février 2017 : « l’empire des galaxies ») Nous allons essayer de défricher UNE question centrale concernant les galaxies : leur regroupement en amas, superamas, attracteur, et « repousseurs ». Les galaxies sont fascinantes, car elles semblent être des briques élémentaires visibles et analysables de l’univers. Leur comportement contient les indices de l’organisation de l’univers. L’expansion générale de l’univers puisqu’elle s’éloignent les une des autres Donc, dans le passé, la concentration extrême de la matière (Big Bang). Leur observation (rotation) oblige à considérer l’existence de forces de gravitation non expliquées, mais bien présentes qui maintiennent leur cohésion (matière noire)… ou alors, faut-il ré-étudier les forces de la gravitation à grande échelle ? L’accélération de leur éloignement oblige à considérer une énergie non expliquée, mais bien présente (énergie sombre), ou alors, faut-il bien remesurer les vitesses d’éloignement ?
Bon, revenons à notre sujet : les amas de galaxies Un article récent (janvier 2017), intitulé « the dipole repeller » donne une information nouvelle sur le comportement des galaxies « proches » (~1 milliard d’AL). http://www2.cnrs.fr/sites/communique/fichier/communique_769_de_presse_dipole_repeller_v_final.pdf https://vimeo.com/196558448 (vidéo). Globalement, les galaxies s’éloignent les unes des autres, mais localement, la gravitation fait que leur trajectoire est influencée par la distribution des galaxies. Exemple : à l’échelle de l’univers, la Voie Lactée et M31 s’éloignent des autres galaxies, mais se rapprochent l’une de l’autre à cause de leur masse qui créer les force de gravitation qui font qu’elles fusionneront dans quelques milliard d’années. L’explication qui suit est illustrée dans le schéma de la diapo suivante. Point de départ : les galaxies voisines (1 milliard d’années de distance) sont regroupées : En amas local : groupe local (Voie lactée, M31, M33, …) Elles s’attirent mutuellement, mais l’amas semble se diriger vers d’autres amas plus « lourds ». L’amas de la Vierge vers lequel semble se diriger l’amas local Les super amas : amas d’amas qui attirent les amas environnants. Ex : Amas d’Hercule, grand attracteur, … Les dipôles : le super amas de Shapley. C’est vers ce super amas que semblent converger tous les super amas et donc tous les amas du voisinage … Jusque là, c’est « connu ». Toutes les galaxies du coin convergent vers un lieu du ciel appelé amas de Shapley. La nouveauté semble être que toutes semblent avoir une trajectoire qui passe dans le passé par un pôle appelé « dipôle repousseur »
Ce coin de l’univers semble organisé autour d’un dipôle … Notez que les dimensions sont notées en km/s (décalage vers le rouge) Ah la, la, il faudrait une autre minute nécessaire. Une prochaine fois sans doute). Lepus Lièvre : superamas dans le lièvre et pourtant il semblait que seul M79 était un objet de ciel profond ! oui mais ces galaxies sont inaccessibles à nos télescopes !
L’importance pour la mesure du fond diffus cosmologique : Autrement dit, dans le voisinage de 1,7milliard d’AL, nous venons tous d’un coin de vide L’importance pour la mesure du fond diffus cosmologique : Sans correction, le fond diffus ressemble à l’image de droite (satellite Cobe). Un des pôles du dipôle (qui s’explique bien par l’observation des super amas) créé est un pole attracteur. Toutes les galaxie vont vers ce pôle et ce mouvement créé un décalage spectral. Ce qui était moins compris, c’était le deuxième pôle, puisque les galaxies n’avaient pas de raison de venir du même endroit (créant un autre pôle) ! C’est pourtant ce que l’étude vient de montrer A l’échelle de l’univers, ces zones d’attraction et de répulsion vont se matérialiser par un décalage spectral différent sur le fond diffus cosmologique. Ce décalage doit être soustrait pour retrouver le fond diffus cosmologique ! La nouveauté
Bon, l’univers est comme une éponge (ou du gruyère), rempli de galaxies et de trous Ou, pourquoi, à partir d’un point d’origine homogène, le Big Bang, la matière s’est-elle organisée en structure non homogène. Ou, pour prendre une image concrète : comment des grumeaux et des trous ont-ils pu apparaitre dans la pate à crèpes, alors que la pate était lisse ? A suivre, si ça vous tente, comme toujours Vous êtes ici, Ou ici, À moins que …
Revenons beaucoup, beaucoup plus près : 3 amas globulaires sont visibles dans cette région du ciel, pas loin de la Vierge : M3, M53 et M68. (et puis, une des plus belles galaxies : M104, le Sombrero). M53 M104
M53 est de repérage facile à coté de Alpha Chevelure de Bérénice. M3 est un très bel amas globulaire, « de nombreux détails sont visibles dans un petit instrument » M53 est de repérage facile à coté de Alpha Chevelure de Bérénice. M68 est basse sous l’horizon, mais facilement repérable en suivant la constellation du Corbeau (nous y reviendrons dans un prochain RandoX). M3 et M68 ont en commun d’avoir de très nombreuses étoiles variables RR Lyrae (voir Rando2.pps) M3 M53 et NGC 5053 M68… pas facile
M104 : no comment. Enfin, un petit quand même : étant dans la constellation de la vierge, elle n’est signalée dans aucun amas. Si quelqu’un a une information …
4 – Véga se lève et annonce déjà le ciel d’été 4 – Véga se lève et annonce déjà le ciel d’été ! , et nous, on va faire le contraire ! Pendant les 3 heures que nous avons observé, la voie lactée (et donc nous) avons parcouru … 7 millions de Km vers le dipôle attracteur de Shapley. Et pourtant, c’est tellement immense que tout semble n’avoir jamais bougé, et tout cela dure depuis des milliard d’années … … ZZZZ… amas, super amas, super super amas,… … ZZZZ … organisation récursive ? …ZZZZZ… Exemple de récursivité !