LE PLAIDOYER DES FEMMES DU NIGER Les femmes du Niger profond prennent la parole…
Les personnages ont été photographiés lors de séances de sensibilisation. Les textes ne sont pas des dialogues mais ont été ajoutés a postériori par l’auteur du diaporama sur la base des échanges, mais ne correspondent pas forcément aux propos tenus par celles qui figurent sur l’image.
Elles sont 85 % à être analphabètes
Elles ont 7 enfants en moyenne chacune
On les dit muettes, soumises, quantité négligeable …
Pourtant elles ont tellement de choses à dire …
Leur journée de travail de 15 heures et plus, ponctuées de corvées de bois, et d’eau, de pilonnage des céréales et de préparation des repas, de soins du foyer, de travaux agricoles , d’élevage et d’artisanat…
Avec, presque tous les ans, une nouvelle grossesse…
Et la douleur de porter neuf mois des enfants qui meurent trop souvent avant leur premier anniversaire de paludisme et de la malnutrition, quand elles- mêmes ne perdent pas la vie lors de l’accouchement
Leur espérance de vie moyenne est de 50 ans
Elles représentent plus de la moitié de la population mais leurs droits à l’éducation, à la santé, à l’autonomie , au pouvoir de décision, sont ignorés et bafoués
Alors elles disent qu’elles sont fatiguées de faire des kilomètres pour trouver un centre de santé où elles seront souvent mal reçues voire humiliées
Elles disent qu’elles voudraient bien se reposer entre deux grossesses , espacer, comme autrefois quand on pratiquait l’abstinence post – partum, mais pour cela, il faudrait que leurs maris acceptent la planification familiale
Elles disent qu’elles aimeraient aller à l’école pour réussir leur vie : faire du commerce, être élue locale, devenir infirmière ou enseignante ou simplement pouvoir aider leurs enfants dans leurs études et appuyer leur mari.
Elles disent qu’elles ne veulent plus être mariées à 13 ans à des hommes âgés et riches pour rassurer leurs parents contre les grossesses illégitimes et les soulager d’une bouche à nourrir tout en leur rapportant une dote bienvenue dans le contexte général de pauvreté
Elles veulent être actrices du développement du pays et voir leur apport à la vie sociale et économique .reconnu
Elles s’unissent dans des groupements Elles s’unissent dans des groupements . Elles produisent, transforment, élèvent, vendent et gèrent . Elles se lancent dans la politique locale et leurs leaders expliquent aux moins informées qu’elles ont des devoirs mais aussi des DROITS
Même au crépuscule de leur vie, les femmes n’entendent pas baisser les bras. Si pour elles, il est déjà trop tard,
… elles veulent voir leurs petits enfants vivre dans un autre monde
Dans ce monde, les femmes feront surveiller leur grossesses puis la croissance de leurs bébés
Dans ce monde elles accoucheront à la maternité et recevront tous les soins appropriés
Dans ce monde les femmes accèderont à l’information pour améliorer leur santé et gérer la taille de leur famille
Dans ce monde, filles et garçons pourront aller à l’école et y rester aussi longtemps qu’ils y réussiront
Désormais les femmes ne sont plus muettes, elles savent que sans elles, rien ne bougera
Elles savent que les hommes sont condamnés à changer s’ils ne veulent pas rester spectateurs des évolutions socio - culturelles
Alors il appartient aux hommes désormais de songer à respecter les droits de celles qui les ont mis au monde, de celles qui leur donnent des enfants , de celles qui pourront, demain, prendre soin d’eux, s’ils leur ont donné la chance d’étudier