Séminaire Lycées-Universités, Montpellier 23 novembre 2016 Les conditions de la réussite à l’université : entre stratégies d’apprentissage et évaluation des étudiants Christophe Michaut Maître de conférences en Sciences de l’éducation
Introduction Quels sont les facteurs individuels les plus associés à la réussite universitaire ? Existe-t-il des contextes universitaires plus favorables que d’autres ? 1. Réussite en 1ère année de Licence et parcours des étudiants 2. Facteurs d’échec et de réussite 3. Différences de réussite entre les universités Conclusion : les logiques de formation et de sélection des étudiants Christophe Michaut- Cren
Tableau 1. Devenir en 2014-2015 des primo-entrants en 1ère année de cursus licence en 2013-2014 selon la discipline d'inscription en L1(%) Source: MESR-DGESIP-DGRI-SIES Christophe Michaut- Cren
PaRCOURS des L1 28% obtiennent leur licence en 3 ans, 12% en 4 ans et 5% en 5 ans Typologie réalisée par la DEPP en 2015 d’un panel de bacheliers inscrits en L1, en 2008-2009, 5 ans après: 40% parcours linéaire en Licence et Master 19% parcours retardé (avec redoublement) en Licence et Master 19% réorientation dans une formation Bac+2 (BTS, DUT) 4% réorientation dans une formation Bac+3 (paramédicale, sociale) 18% sorties sans diplôme Christophe Michaut- Cren
Facteurs de réussite et d’échec Parcours académique Résultats aux examens Abandon Persévérance Réorientation Conditions de vie Ressources financières Activités professionnelles Scolarité antérieure Série du baccalauréat Mention du baccalauréat Cursus post-secondaire Caractéristiques sociodémographiques Sexe Origine socio-culturelle Métier d’étudiant Intégration sociale et académique Stratégies d’apprentissage Contextes d’études Sélectivité des formations/universités Organisation pédagogique Dispositifs d’aide à la réussite Christophe Michaut- Cren
Caractéristiques sociodémographiques Origine socio-culturelle: Surreprésentation des enfants de cadres supérieurs dans les formations à forte rentabilité salariale (Santé, grandes écoles) Inégalités sociales de parcours scolaire jusqu’au baccalauréat selon l’OCDE (2015), les élèves de milieux défavorisés accèdent moins à l’enseignement supérieur en raison de plus faibles performances scolaires, d’un décrochage plus élevé et d’une moindre aspiration à suivre des études supérieures. Les résultats aux examens diffèrent-ils selon l’origine sociale des étudiants ? Sexe: les étudiantes obtiennent de meilleurs résultats aux examens (42% des filles obtiennent leur licence en 3 ou 4 ans versus 33% pour les garçons) Christophe Michaut- Cren
Conditions de vie Activité professionnelle régulière et au moins à mi-temps diminue significativement les chances de réussite Ressources financières : Pas de différence de résultats entre boursiers et non boursiers Les non boursiers en difficultés financières valident significativement moins leur année d’études Christophe Michaut- Cren
Scolarité antérieure Série du baccalauréat: général (48% Licence en 3 ou 4 ans); technologique (15%);professionnel (5%) Mention du baccalauréat : déterminante dans les formations les plus sélectives Parcours post-secondaire : les redoublants réussissent mieux que les primo-inscrits dans les filières juridiques, économiques et scientifiques, mais pas en SHS effet positif de certaines réorientations (Santé vers Sciences de la vie) Inscription par défaut: performance moindre et risque de décrochage plus élevé Christophe Michaut- Cren
Métier d’étudiant Effet positif: assiduité, travail personnel régulier, bibliothèque, manuels, lectures complémentaires Effet non significatif: quantité de travail personnel Christophe Michaut- Cren
Figures de bacheliers scientifiques au travail MENTION BAC "dilettantes" Lettres, SHS, STAPS Garçons Loisirs + Assiduité - "productifs" Santé Filles Loisirs –; Travail régulier + Activités professionnelles - "oisifs" IUT Travail régulier- "laborieux" Droit-éco-gestion Loisirs - Très assidus Sciences TRAVAIL - TRAVAIL + Pas de MENTION BAC Christophe Michaut- Cren
L’impact du numérique sur les résultats aux examens Recherche exploratoire (avec Marine Roche) auprès de 625 étudiants de premier cycle (Santé, Sciences, Lettres et SHS) Forte utilisation des services numériques offerts par l’université (emploi du temps en ligne, supports de cours…) Faible utilisation des outils numériques pour étudier Méconnaissance des cours en ligne ouvert et massif (MOOC, massive open online course) Absence d’effet des usages numériques sur la réussite au 1er semestre Christophe Michaut- Cren
Contexte d’étude Existe-t-il des différences de réussite entre les universités ? Dans quelle mesure l’université fréquentée est-elle déterminante pour réussir ? Christophe Michaut- Cren
Devenir en 2014-2015 des primo-entrants en 1ère année de licence en 2013-2014 Taux de passage en L2 Universités Taux observé Taux simulé Valeur ajoutée Paris 6 (UPMC, Jussieu) 60,3 49,0 +11,3 Angers 57,0 44,1 +12,9 Montpellier 3 35,7 38,9 -3,2 Montpellier 32,5 38,0 -5,5 Antilles 16,3 30,0 -13,7 Ensemble des universités 39,7 « Le taux de passage simulé est le taux que l’on observerait pour un établissement si le taux de passage des différentes catégories d’étudiants était identique à celle obtenue au niveau national pour les mêmes catégories d’étudiants, définies par les critères suivants : sexe, origine sociale, série bac, âge du bac, groupe disciplinaire » Source : MESR-DGESIP-DGRI-SIES Christophe Michaut- Cren
L’influence du contexte universitaire sur la réussite des étudiants Christophe Michaut- Cren Source : Michaut (2000)
Conclusion L’ampleur de l’échec, de la réussite et de l’abandon dans l’enseignement supérieur dépend fortement des indicateurs retenus Il existe des logiques de formation et de sélection des étudiants (émancipation, intégration, professionnalisation, excellence) qui cohabitent au sein des universités Christophe Michaut- Cren
Merci de votre attention Christophe Michaut- Cren