Le pouvoir des mots Et les mots dangereux
Le pouvoir des mots Lire les pages de Josiane Boutet (photocopies sur moodle)
Mots dangereux ? 30 mars Justice (proposé par Anais) 1. sous-entendu = ? revanche, mal utilisé. «justice est faite» présumption d’innocence. Justice avec procès (Ben Laden, Nuremberg). Liés aux lois 2. application de la justice = inégalité (dans le monde politique) Face à un mot dangereux: ne pas le prononcer. Avoir peur de la prononcer (émotion) Pas de clarté de concept, concept difficile à délimiter
Mots dangereux ? 30 mars Normal (proposé par Fiammetta): utiliser pour exclure, mot qui agit et crée des implications dans la société de par l’exclusion de ceux ou de celles qui ne sont pas normaux ou normales /action/, un mot un peu trop lié à la société, concept de normal qui se modifie dans le temps et dans l’espace
Mots dangereux ? 5 avril 2017 Différent.e (proposé par Matteo) par rapport à quoi et à qui? concept relatif selon l’endroit Si il y a différent, il faut aussi normal (voir Fiammetta) Film diverso da chi ? (à propos de l’homosexuel) Quoi : culture africaine est différente de la culture occidentale et donc vice versa aussi Idée de réciprocité Ignorance et peur peuvent créer de la haine autour de la différence Sujet des débats politiques actuels sur la différence.
“Variétés” au lieu de “différences” Le terme «varié» sème positif par rapport à différent «Une société caractérisée par des variétés culturelles», c’est plus positif qu’»une société caractérisée par des différences culturelles» Eleonora : Ce n’est pas dangereux, je ne ressens pas dans différent un sème de négativité Manuela : Différence implique une soustraction + ou -, c’est mieux de parler de variétés
Maria Teresa : ce qui est dangereux ce n’est pas tellement différent mais plutôt normal. Retirer la dangérosité de normal pour pouvoir employer différent sans probème Giorgia : Le mot dans notre société actuelle : Le bouc émissaire est toujours le différent Fiammetta : différent : qui ne sont pas à notre niveau, inférieurs ça peut conduire à la xénophobie
Un autre mot dangereux Maria Teresa propose : orgueil : négatif. il peut aveugler, la personne ne va pas se laisser aider Il peut être positif, mais il est plus négatif Plus au détriment de la personne qu’à son aide Matteo : orgueil dans le contexte politique, mot de l’extrême droite
Mot dangereux? le 12 avril Eleonora : oublier niveau de la société, ce qu’il peut entrainer, pas seulement des moments de l’histoire /mémoire/ et niveau de la personne /mémoire des racines/; des parties de la société qui sont oubliées /exclusion/ pour mieux comprendre le présent. Sème négatif, mais parfois il peut etre positif mais sans exemple, Un exemple possible de positif : oublier quelque chose de négatif pour etre positif mais se rappeler du négatif peut aider; Oublier le négatif peut entrainer de répéter les memes erreurs. C’est mieux de coexister avec la mémoire des événements négatifs que de les oublier Synonyme se débarasser ?
Observons un autre rappel à l’histoire française au cours des présidentielles Editorial : la faute de Marine Le Pen sur la rafle du Vél’ d’Hiv En affirmant, dimanche 9 avril, dans l’émission « Le Grand Jury », que « la France n’était pas responsable du Vél’ d’Hiv », Marine Le Pen a franchi une ligne rouge : celle du consensus national sur la lecture des épisodes les plus douloureux de l’histoire de France, en l’occurrence celui de la déportation des juifs de France sous l’occupation allemande. Le Monde, le 10 avril 2017
Les 16 et 17 juillet 1942, plus de 13 000 juifs français étaient arrêtés puis rassemblés au vélodrome d’Hiver, à Paris, par des policiers français sur décision du régime de Vichy, pour être acheminés dans les camps d’extermination nazis. Longtemps, tandis que la France reconstruisait son unité et son récit historique après l’Occupation, la responsabilité de ce crime a été attribuée aux seuls acteurs physiques de la décision. François Mitterrand lui-même, reflétant l’attitude assumée par cette génération de la seconde guerre mondiale, se refusait à reconnaître dans la rafle une décision de la « République française ».
ll a fallu attendre un peu plus d’un demi-siècle, attendre que le temps et les historiens fassent leur œuvre. En déclarant, lors de la commémoration de 1995, que « la France, ce jour-là, commettait l’irréparable », Jacques Chirac, président de la République, a tiré un trait définitif sur cette lecture de la déportation des juifs. Le moment était venu de reconnaître clairement la faute de l’Etat français collaborateur, et plus aucun dirigeant ne devait la contester. Les premiers ministres Lionel Jospin et Jean-Pierre Raffarin ont confirmé ce jugement. Le président Nicolas Sarkozy a estimé qu’il n’avait « rien à retrancher et rien à rajouter au très beau discours » de son prédécesseur ; plus tard, le président François Hollande a, à son tour, dénoncé « un crime commis en France par la France ».
En rejetant cette interprétation aujourd’hui consensuelle, Marine Le Pen, candidate du Front national à l’élection présidentielle, prétend se placer dans les pas du général de Gaulle. Dimanche, pour justifier son propos, elle s’est référée à l’ordonnance du 9 août 1944, publiée à Alger par le gouvernement provisoire du général de Gaulle et destinée à ôter toute légalité au régime de Vichy. Mais nous ne sommes plus en 1944, ni même en 1981, et Marine Le Pen n’est pas Charles de Gaulle, dont Jacques Chirac incarne l’héritage beaucoup mieux qu’elle. Nous sommes en 2017. Près de trois quarts de siècle se sont écoulés depuis la Libération, au moins trois générations sont passées, des dizaines de milliers de pages d’histoire ont été écrites, débattues, analysées et enseignées.