Les merveilles de la Jordanie par Modesto Diaporama manuel
Petra, la mer Morte ou le Wadi Rum, tous ces sites enchanteurs ont un point commun. Ils habitent en Jordanie, petit pays calme du Moyen-Orient ! C’est le moment de se croire archéologue ou aventurier… La Jordanie, ou le Royaume hachémite de Jordanie, recèle de merveilles culturelles et naturelles. Cerné par des voisins agités – la Syrie, l’Irak, l’Arabie Saoudite, Israël et la Cisjordanie – c’est pourtant un pays calme du Moyen-Orient. Il suffit d’une semaine pour tomber amoureux de ses collines et de ses déserts, de ses joyaux d’architecture, de son hospitalité et de ses traditions, de ses couleurs et de sa chaleur. Du nord au sud, d’Amman, la capitale depuis 1921, à Aqaba, ville franche au bord de la mer Rouge, on part sur les traces laissées par de nombreuses civilisations. Ces peuples qui ont fait de la Jordanie ce qu’elle est aujourd’hui. Depuis juillet 2015, le pays possède cinq sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO : Um er-Rasas et ses ruines d’églises byzantines, Petra et son Trésor, le Wadi Rum, rendu célèbre par les récits de Lawrence d’Arabie, Qusair Amra, un château du désert et, le nouveau venu, le site du baptême "Béthanie au-delà du Jourdain" (Al-Maghtas). Ces noms font déjà rêver, mais attendez d’y être … ! Suivez-moi pour découvrir trois de ces sites, pour un peu, beaucoup de dépaysement. Le meilleur moyen de découvrir la Jordanie est de prévoir un circuit d'environ 7 ou 9 jours. Les incontournables : une journée dans la ville blanche d’Amman, un bain "flottant" dans la mer Morte, une balade à dos de chameau à Petra ou une nuit sous le ciel étoilé du désert du Wadi Rum. Puis, pourquoi ne pas sortir des sentiers battus… Pour organiser votre voyage dans ce pays aux mille merveilles, vous pouvez d'abord vous renseigner auprès de l'Office de Tourisme de Jordanie en France.
Amman, première étape du voyage Amman, capitale depuis 1921, m'accueille par un vent de chaleur et de bonne humeur. Surnommée la ville blanche, elle étend ses maisons aux tons clairs sur 19 collines ou "Jabal". Ses façades ne sont construites qu’avec des pierres locales. De par son histoire, qui remonte à l’Âge de pierre, c’est l’une des plus anciennes villes du monde encore habitée – aujourd'hui par près de la moitié des Jordaniens. Elle mérite un ou deux jours de visite, tant pour découvrir la vie moderne du pays que pour se plonger dans son passé.
Sur les toits de la ville À la hauteur du drapeau jordanien qui flotte sur la ville, j'ai l’impression de me promener sur les toits d’Amman… Depuis Jabal al Qala’a, la citadelle, le chant du Muezzin résonne sur ce désordre de maisons, qui emplit les collines. Mais le site de l’ancienne capitale Rabbath-Ammon abrite surtout des vestiges de l’époque romaine, byzantine et du début de la période islamique. On peut ainsi flâner près du temple d’Hercule, de l’église byzantine et du palais omeyyade !
Le théâtre romain Adossé à flanc de colline, le théâtre romain semble se blottir au creux d’Amman. C’est tant un lieu de rencontre pour les locaux qu’un lieu de découverte pour les touristes. Vous pourrez rester en bas pour profiter de l’acoustique – ce soir, il reçoit d’ailleurs la "Nouvelle Star" jordanienne en concert – ou gravir ses marches escarpées jusqu’aux portraits du roi Hussein, du roi Abdallah II et du prince Hussein. Là-haut, la vue mérite bien un petit effort.
Dans son cœur vibrant Après la visite des sites historiques, il faut plonger dans le centre-ville d’Amman pour rencontrer son quotidien : prendre un bain de foule dans le marché, entrer dans des cavernes aux merveilles, manger un knafeh dans la rue – une pâtisserie à base de fromage – et, pour les hommes, pourquoi pas confier sa barbe à un Jordanien !
Un musée pour remonter le temps Avant de s’aventurer plus au sud, le Jordan Museum, situé dans le quartier de Ras-Al Ayn, permet de mieux comprendre l’histoire et la culture du pays. Il fait voyager les visiteurs de l'Âge de pierre à nos jours et leur fait découvrir des pièces fascinantes, comme une statue retrouvée sur le site du village néolithique Aïn Ghazal, datant d’il y a 7000 avant J.C. ! Avant le désert, c’est aussi l’occasion de se familiariser avec la cérémonie du café bédouin ou le métier de pisteur...
En route vers la mer Morte Après Amman, en route vers le sud, direction la mer Morte ! De plus de 1000 mètres d’altitude, je descends vers le point le plus bas de la Terre, à moins de 400 mètres au-dessous du niveau de la mer. C’est un jeudi soir, le début du week-end, et les Jordaniens sont installés le long de la route et de l’eau.
Un bain "flottant" La mer Morte attire les visiteurs depuis bien longtemps. Comme Cléopâtre, on y vient pour se relaxer et profiter de son eau chaude, dix fois plus salée que l’océan et riche en minéraux. Levez-vous de bon matin, quand tout est calme, pour observer à l’horizon les collines de Jérusalem. Après m’être enduit de boue, je trempe un pied dans l’eau, puis je me retrouve sur le dos, en train de flotter ! Même quand l’on s’y attend, la surprise est totale...
Um er-Rasas, des ruines qui dorment au soleil En suivant la route des Rois, une ancienne piste caravanière qui traverse Madaba et le mont Nébo, vous atteindrez Um er-Rasas (Kastrom Mefa’a). Sous un soleil de plomb, ce site archéologique agrémente le paysage sec de vieilles pierres datant de plusieurs époques. D'abord un camp militaire romain, ce fut une ville à l'époque byzantine jusqu'au début de l'islam.
Un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO Le site culturel d’Um er-Rasas est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 2004. Aujourd’hui, avec les autorités locales, l’UNESCO établit un plan de gestion afin de préserver les valeurs universelles du site. Encore peu fouillé, il fait surtout l'objet d'un travail de restauration et d’entretien. Ici, certaines des mosaïques sont encore un secret pour les visiteurs, protégé de leur regard sous des draps et du sable !
De l’époque romaine au début de l’islam Je me promène sur le site d’Um er-Rasas en laissant libre cours à l'imagination... Parmi ses 16 églises byzantines, celle de Saint-Étienne est particulièrement impressionnante avec son tapis de mosaïques. En repartant, il ne faut pas non plus manquer la tour stylite, qui se dresse au milieu de nulle part, sans porte ni escalier. C'est à son sommet que des moines ascétiques se seraient isolés.
La cité nabatéenne joue à cache-cache Il est temps de prendre le chemin de Pétra. Proche du but, la route offre de nombreux points de vue sur les montagnes qui la dissimulent. En effet, rien ne laisse soupçonner que la cité caravanière des Nabatéens cache ses trésors ici.
Rendez-vous avec la petite sœur de Petra En fin d’après-midi, allez d’abord rendre visite à Little Petra (Siq al-Barid), qui fut une halte pour les caravanes venant d’Arabie. On l’appelle ainsi car elle a tout de sa grande sœur, mais en plus petit… Un canyon étroit, long de 350 mètres, s’ouvre sur un calme absolu. Je découvre alors des escaliers, des façades, des salles et des tombeaux creusés dans la roche. Contrairement à Pétra, elle a conservé quelques mosaïques. Mais ce qui fait son charme, c'est surtout la sérénité qu'elle dégage.
Le "Siq", un défilé harmonieux Depuis Wadi Musa, les visiteurs ne sont qu'à quelques pas du site archéologique de Petra. Il faut ensuite marcher encore un peu pour atteindre le Siq. Dans ce canyon étroit, je suis impatient de découvrir la façade du "Trésor". Même si les Nabatéens ont laissé quelques indices de leur passé sur le chemin, j’avance doucement, sur plus d’un kilomètre, dans l’espoir qu’elle apparaisse soudain.
Al Khazneh... Soudain, celle qui joue à cache-cache avec la roche apparaît enfin ! Après l’attente, difficile de quitter Al Khazneh du regard. À cette heure matinale, le "Trésor" est encore baigné par le soleil. Comme dans mes rêves, la façade de grès rose est imposante – 30 mètres de large sur 43 mètres de haut – et fascine par ses détails, imprimés dans la roche.
… le Trésor de Petra Indiana Jones ne nous a pas menti. Al Khazneh, le "Trésor", est à couper le souffle. L’atmosphère qui règne ici est unique. Mais, derrière la façade, les escaliers ne mènent qu'à quelques salles, où il est d'ailleurs impossible de s'aventurer. Deux gardes, aux casques dorés, protègent l'entrée.
Une balade à dos de dromadaire Il faut ensuite avancer, car Petra a d'autres secrets à dévoiler aux visiteurs ! Pour bien découvrir le site, il faut même y consacrer plusieurs jours. Vous pourrez continuer à pied ou faire un bout de chemin à dos de dromadaire.
Les Nabatéens, un peuple de nomades Pour l'histoire, ce sont les Nabatéens, un peuple arabe nomade, qui bâtirent dans la roche cette cité incroyable il y a plus de 2000 ans. Au carrefour des routes commerciales, elle était le refuge idéal pour les caravanes transportant les soieries de Chine, les épices d’Inde ou encore l’encens d’Arabie. En 106, elle fut annexée à l’empire Romain et éloignée de la circulation. Habitée par les Bédouins, elle sombra toutefois dans l’oubli de l’Occident. C’est l’explorateur suisse Burckhardt qui retrouva la cité perdue en 1812.
Au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1985 De par son architecture, son système ingénieux de canaux, de barrages et de citernes, ses vestiges archéologiques, Petra est l’une des merveilles de Jordanie. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985 et n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. Lors de la visite, vous pourrez découvrir près de 500 tombeaux vides. A travers le temps, ceux-ci ont su résister aux tremblements de terre, mieux que les habitations. Le site compte aussi des temples, des autels sacrificiels, la rue à colonnades, le théâtre de style romain et les mosaïques de l’église byzantine.
À la hauteur des tombeaux Accompagnée d'un guide, j'emprunte les chemins qui grimpent le long des parois rocheuses. Tout là-haut, on peut s'asseoir, au-dessus du vide, pour profiter de Pétra la rose. Cette balade est aussi idéale pour sortir un peu des sentiers battus, pour pénétrer dans les tombeaux et pour observer la roche de plus près, parfois striée de couleurs.
800 marches mènent au monastère Plus loin, 800 marches, taillées dans la falaise, mènent au monastère. Je choisis de m'y rendre à dos d'âne - il faut toutefois faire confiance à l'animal et ne pas avoir le vertige - puis de redescendre à pied. À l'arrivée, la façade d’al-Deir - son nom arabe - est grandiose. Même si la façade est moins détaillée qu'Al Khazneh, j'apprécie ce lieu pour son calme et pour la vue qu'il offre sur le désert.
Le désert du Wadi Rum Plus au sud, le Wadi Rum est idéal pour découvrir le mode de vie et l’hospitalité ancestrale des Bédouins. Le célèbre T. E. Lawrence s’y installa lors de la Révolte arabe contre les Ottomans durant la Première Guerre mondiale. Dans son récit autobiographique, "Les Sept piliers de la sagesse", il a su immortalisé sur du papier toute la beauté de ce désert.
Au coucher du soleil À l'entrée de la Zone protégée du Wadi Rum, je monte à bord d’un 4x4 – mais certains peuvent aussi s’y aventurer à dos de dromadaire – pour passer une nuit dans le désert. Le soleil se couche déjà sur les roches monolithiques et sur le sable, tantôt orange, tantôt rose. Le vent souffle. Bercée par le véhicule, j’apprécie le paysage qui file sous mes yeux.
Une nuit dans le désert Le 4x4 arrive au Wadi Rum Night Camp à la tombée de la nuit. Les tentes bédouines semblent minuscules sous la montagne. A l’intérieur, elles sont spacieuses et luxueuses. Le soir, un repas traditionnel jordanien est servi, avant de passer la soirée près du feu, sur des coussins. La tête dans le ciel, j’observe les étoiles filantes, je m’enivre du silence et de l’obscurité.
À la découverte des pétroglyphes et des inscriptions Au petit matin, à travers les rideaux de la tente entr’ouverts, le soleil me réveille. Le premier arrêt de la journée se situe à quelques pas du campement. Sur la montagne d'Anfashieh, je découvre de nombreuses inscriptions nabatéennes et thamudiques, aux côtés de dessins représentant des humains, des animaux et des caravanes de dromadaire, datant de plusieurs milliers d'années.
Au creux d'un canyon Plus loin, le Khazali Canyon est un refuge idéal contre la chaleur, qui cache de nombreuses surprises. Les parois rocheuses sont elles aussi couvertes de pétroglyphes et d’inscriptions ! On peut ensuite se reposer à l’ombre d’un arbre, alors que le guide explique aux plus curieux, en dessinant des traces dans le sable, le métier de pisteur dans le désert.
Un paysage d'arches rocheuses Plusieurs arches rocheuses dessinent le paysage du Wadi Rum. Celle de la montagne Um Frouth est l’une des plus connues et des plus accessibles ! Il suffit de grimper un peu pour se retrouver au sommet. Sur ce pont naturel – attention au vertige – vous pourrez vous faire prendre en photo et surtout admirer l'immensité du désert.
Un paysage coloré, inscrit à l'UNESCO Depuis 2011, la Zone protégée du Wadi Rum (ZPWR) est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est le seul site mixte – naturel et culturel – de la Jordanie. Il est ainsi classé pour la beauté de son paysage désertique, avec ses arches, ses canyons, ses falaises et ses grottes, mais aussi pour son histoire de 12 000 ans d'occupation humaine, pour ses 25 000 pétroglyphes et ses 20 000 inscriptions.
Vers Aqaba, au bord de la mer Rouge Après un dernier arrêt pour découvrir un train à vapeur abandonné dans le Wadi Rum, nous reprenons la route vers Aqaba. Au bord de la mer Rouge, il fait bon se prélasser dans cette ville balnéaire et ce centre de plongée, surtout avant le grand départ... D'ici, un avion me ramène à Amman, puis à Paris, pour un dur retour à la réalité.
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