Chapitre 1 : croissance et mondialisation Thème 1 : Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés depuis le milieu du XIXe siècle Chapitre 1 : croissance et mondialisation Affiche d’Emil Jakob Schindler (peintre autrichien) pour la Compagnie Générale Transatlantique (fin XIXe siècle)
Introduction Problématique: Quelles mutations l’économie mondiale a-t-elle connu depuis le XIXe siècle? Diego de Rivera, L’ Industrie de Détroit ou l’Homme et la Machine, 1932-1933. Museum of Fine Arts, Détroit (États-Unis).
Diego de Rivera, L’Industrie de Détroit ou l’Homme et la Machine, 1932-1933. Museum of Fine Arts, Détroit (États-Unis). Contexte historique : Cette fresque est une commande d'Edsel B. Ford, frère d' Henry Ford dont les usines sont situées à Détroit. Cette ville est le cœur industriel des Etats Unis et le centre de production. En 1932, la situation économique et sociale est difficile. Les USA traversent une Grande Dépression, liée au krach boursier de 1929. Les deux fresques murales représentent le paysage industriel moderne. Pour réaliser ce travail, Rivera accumule les visites et les croquis dans les usines de Detroit.
I- La croissance économique et ses différentes phases depuis 1950 Comment évolue la croissance économique des pays du monde depuis 1850? A- L’entrée du monde dans la croissance économique (1850-1945) Une croissance économique jusqu’en 1945… M. Burlot
Présentez le document. Que constatez-vous? Machine à vapeur destinée par exemple à motoriser des batteurs lors des moissons. Présentez le document. Que constatez-vous? Sur quelles productions la croissance économique repose-t-elle à chaque phase de croissance sur le graphique jusqu’à la Seconde Guerre mondiale? Savez-vous quel nom donne-t-on à cela? Quels bouleversements internationaux sont des moments de ruptures dans les cycles? Vocabulaire : la dépression en économie est une forme grave de crise économique. Elle consiste en une diminution importante et durable de la production et de la consommation. Une diminution quelconque correspond à une contraction, tandis qu'un ralentissement de la croissance correspond à une récession.
Le taylorisme : définition page p. 22 Extrait vidéo : Charlie Chaplin, Les temps modernes (Modern Times), 1936. Le taylorisme : définition page p. 22 Le taylorisme est une méthode de travail qui tire son nom de son inventeur, l'ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915). Apparue vers 1880, elle préconise l'organisation scientifique du travail au moyen d'une analyse détaillée des modes et techniques de production (gestes, rythmes, cadences, etc.) visant à établir la meilleure façon de produire (définition, délimitation et séquençage des tâches), de rémunérer (passage du salaire à la tâche au salaire horaire), et finalement d'obtenir des conditions propres à fournir le rendement maximum. M. Burlot
Fabrication d’automobiles en 1927. Usine Ford, Etats-Unis. M. Burlot
Les principes du fordisme Le fordisme, c'est tout d'abord l'organisation du travail impulsée par Henry Ford au début de ce siècle. Pour construire ses automobiles (dont le fameux modèle T, créé en 1907) dans ses usines de Détroit, Ford introduit trois innovations fondamentales : la standardisation des produits, la chaîne d'assemblage et une politique de hauts salaires. La standardisation est une nouveauté, à une époque où la plupart des automobiles sont produites sur commande par de petits ateliers autonomes. H. Ford se plaisait à dire : « Je peux fournir une voiture de n'importe quelle couleur, pourvu qu'elle soit noire ». La standardisation va permettre la mise en place de chaînes de montage où les automobiles sont montées en série. Le « turn-over » (taux de renouvellement des ouvriers) des ouvriers de Ford était extrêmement important : pour fixer un noyau de permanents, indispensables à une production régulièrement croissante, Ford double les salaires (Five dollar a day) des « ouvriers mâles de plus de vingt et un ans et de bonnes mœurs ». La conséquence en fut le considérable accroissement du pouvoir d'achat des ouvriers, puis de tous les salariés. Sciences humaines, mai 1994. M. Burlot
Une crise économique selon Friedrich Engels b) … ponctuée de crises économiques Une crise économique selon Friedrich Engels Le commerce s'arrête, les marchés sont encombrés, les produits sont là aussi en quantités aussi massives qu'ils sont invendables, l'argent comptant devient invisible, le crédit disparaît, les fabriques s'arrêtent, les masses travailleuses manquent de moyens de subsistance […], les faillites succèdent aux faillites […]. L'engorgement dure des années, forces productives et produits sont dilapidés et détruits en masse jusqu'à ce que les masses de marchandises accumulées s'écoulent enfin avec une dépréciation plus ou moins forte, jusqu'à ce que production et échange reprennent peu à peu leur marche. Progressivement, l'allure s'accélère, passe au trot. Le trot industriel se fait galop et ce galop augmente à son tour jusqu’à la courses générale de l'industrie, du commerce, du crédit et de la spéculation, pour finir, après les sauts les plus périlleux, par se retrouver... dans le fossé du krach. Et toujours la même répétition. Friedrich Engels, L’Anti-Dühring, 1878 Crise : période durant laquelle les prix, la production et la consommation peuvent s’effondrer rapidement et le chômage augmenter. Une crise succède généralement à une autre période de croissance. Krach : effondrement soudain et brutal de la valeur des actions des entreprises cotées en bourse. Friedrich Engels (1820-1895) Economiste et théoricien politique allemand, mène une curieuse existence de patron de l’industrie et de révolutionnaire socialiste, publiant articles et ouvrages dont un Anti-Dühring en 1878. Sa rencontre avec Marx à Paris en 1844 marque le début d’une amitié et d’une collaboration importante. A la mort de Marx, c’est Engels qui publie les derniers tomes du Capital. → Qui est Engels? Comment présente-t-il la crise? M. Burlot
c) Un exemple de crise : la « grande dépression » des années 1930 M. Burlot
1929 : l’effondrement de Wall Street et la crise financière b) Un exemple de crise : la « grande dépression » des années 1930 1929 : l’effondrement de Wall Street et la crise financière M. Burlot
C) Un exemple de crise : la « grande dépression » des années 1930 →La spéculation a fait gonfler artificiellement le cours de certaines actions. La crise boursière se déroula à la Wall Street (Bourse de New York) entre le jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929. →Début de la Grande dépression, la plus grande crise économique du XXe siècle. →Elle se répand immédiatement dans les pays industrialisés (Allemagne, GB, France…), car le commerce mondial s’effondre et avec lui la production industrielle, provoquant une hausse du chômage. →Le chômage appauvrit les salariés et freine la consommation. →Devant l’ampleur de la crise, les gouvernements tentent de trouver des solutions qui, toutes, vont dans le sens d’une intervention accrue de l’État dans la vie économique. L’économie libérale traditionnelle tend partout à disparaître au profit d’un dirigisme souvent inspiré des idées de l’économiste anglais John Maynard Keynes (1883-1946). Pour celui-ci, l’État doit intervenir dans l’économie, financer des emplois pour les chômeurs. →Le président Roosevelt veut par sa politique du « New Deal »; lutter contre le chômage, et relancer l’économie par la consommation. Il lance ainsi une campagne de grands travaux et entend lutter contre la spéculation financière. M. Burlot
Doc 2 page 23. Pourquoi y-a-t-il eu une accélération de la croissance après 1945 et s’est-elle poursuivie jusqu’à aujourd’hui ? M. Burlot
B- Une croissance mondiale qui s’accélère depuis 1945 : les « Trente Glorieuses » (1945-1975) « Les Trente Glorieuses furent du point de vue économique une révolution qui a profondément changé la France. […] Non seulement la production est plus importante, mais elle est de surcroît obtenue avec moins d’heures de travail. Auparavant, on obtenait une production faible avec un grand nombre d’heures de travailleurs. Pourquoi ? Parce que les techniques de production étaient alors moins efficaces qu’aujourd’hui. » Jean Fourastié, Histoire magazine, septembre 1980 La croissance économique en France Taux de chômage 1913 – 1950 : données non disponibles Le pétrole et l’automobile, symboles des Trente Glorieuses. Une station service dans le Wisconsin au début des années 1950. M. Burlot
Le temps de l’abondance B- Une croissance mondiale qui s’accélère depuis 1945 : les « Trente Glorieuses » (1945-1975) Le temps de l’abondance Né en 1929, journaliste et éditorialiste, Jean Boissonnat a été directeur des rédactions du groupe l'Expansion et membre du conseil de la politique monétaire de la Banque de France. « Nous appartenons à une génération bénie. A la différence de nos ainés, nous n'avons pas sur la conscience la crise des années 1930 et la défaite des années 1940. Par rapport à nos cadets, nous échappons au vague à l'âme des anciens combattants de mai 68, révolution manquée ou révolte stérile. Nous avons fait l'essentiel de notre vie professionnelle entre deux vagues de chômage, celle d'avant-guerre et celle d'après les années 1970. Matériellement, nous sommes entrés dans la vie adulte sous le signe de plus grande pénurie et nous en sortirons dans un régime d'abondance dont nous sommes les seuls à pouvoir apprécier la réalité. Nous avons vu proliférer les automobiles, s'installer la télévision, naître le Club Med et les hypermarchés, se diffuser la pilule, s'envoler le Concorde. Nous sommes nés à l'âge du poêle à charbon et, aujourd’hui nous nous éclairons à l'énergie nucléaire. Aucune génération avant nous, peut être aucune après nous, n'aura vu, de ses yeux vu, autant de bouleversements, enregistré autant d'innovations. » Jean Boissonnat, Rendez-vous avec l'histoire, 1994. M. Burlot
B- Une croissance mondiale qui s’accélère depuis 1945 : les « Trente Glorieuses » (1945-1975) →Les Trente Glorieuses sont une période brillante : le taux de croissance moyen annuel est de 4,6 % de 1951 à 1960, il dépasse les 5 % de 1961 à 1973. Ce rythme est très élevé si on le compare à la période précédente (1,2 % de 1913 à 1950). Le ralentissement est net après 1973 (2,5 %). Les Trente Glorieuses sont donc un moment exceptionnel dans l’histoire économique de notre pays et plus largement des pays industrialisés. → Cette croissance est soutenue par le dynamisme de l’industrie et l’utilisation du pétrole (moins de 1 franc le litre) : entre 1938 et 1975, l’indice de la production industrielle est multiplié par plus de 4,7. Cela entraîne une modernisation de la France qualifiée par un journal américain d’« homme malade de l’Europe » et qui devient : « une puissante nation industrialisée ». →Suite à cette croissance économique, la consommation de masse triomphe. On entre dans une société d’abondance mais aussi d’individualisme reposant sur le besoin de consommer, comme nous le montre la sculpture de Diane Hanson. →Pour conclure, la croissance économique, ainsi que la consommation de masse des trente Glorieuses sont remarquables. Durant cette période la société s’est transformée. Le temps d’une génération, les paysans abandonnent leurs bœufs pour des tracteurs. La population voit son niveau de vie augmenter et les femmes entrent massivement dans la vie active. Mais l’avènement du choc pétrolier débouche sur une nouvelle crise économique et sociale. C’est le retour du chômage, la fin du plein emploi, la perte du pouvoir d’achat et la récession économique. M. Burlot
La société de consommation : publicité américaine pour les frigidaires Kelvinator en 1956. M. Burlot
Cours du pétrole depuis 1900 en dollars constants par baril C- Depuis 1973, un ralentissement de la croissance et de nouveaux débats idéologiques Cours du pétrole depuis 1900 en dollars constants par baril Comment évolue le cours du pétrole pendant les Trente Glorieuses ? Comment évolue-t-il les trente années suivantes ? Quelles en sont les causes ? Quelles peuvent en être les conséquences sur la croissance des pays ? M. Burlot
Cours du pétrole depuis 1900 en dollars constants par baril C- Depuis 1973, un ralentissement de la croissance et de nouveaux débats idéologiques Cours du pétrole depuis 1900 en dollars constants par baril → Longtemps un prix bas pour les pays industrialisés. → Années 1970 : changement ! → 1960 : création OPEP : organisation des pays exportateurs de pétrole. → 1973 : 1er choc pétrolier. L’évolution du cours du pétrole entraîne une hausse généralisée des prix → les entreprises ralentissent leurs activités → augmentation chômage & ralentissement croissance :fin Trente Glorieuses. → Hausse du prix du pétrole n’est qu’une des multiples causes à l’origine de la dépression de la fin du XXe siècle (hausse prix matières premières, crise monétaire…). M. Burlot
Cette Croissance ralentie s’accompagne d’un taux de chômage élevé. La Croissance est ralentie depuis 1973 mais reste supérieure à la première moitié du XXe siècle. Cette Croissance ralentie s’accompagne d’un taux de chômage élevé. Taux de chômage M. Burlot
Nouvelles idéologies M. Burlot La Décroissance? Les formes de la Croissance doivent être repensées: Développement Durable, altermondialisme. Miles Hyman , Bilan Planète (Le Monde, 2010) M. Burlot
Conclusion Affiche d’Emil Jakob Schindler (peintre autrichien) pour la Compagnie Générale Transatlantique (fin XIXe siècle)