Syndrome néphrotique chez l’enfant

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Transcription de la présentation:

Syndrome néphrotique chez l’enfant PrS.Bachtarz-Taleb Faculté de médecine de Constantine EHS Didouche Mourad

Objectifs : Savoir Définir un syndrome néphrotique   Savoir Définir un syndrome néphrotique Classifications des syndromes néphrotiques Notions récentes sur la pathogénie des syndromes néphrotiques Physiopathologie du syndrome néphrotique Type de description : la néphrose de l’enfant Prise en charge d’un syndrome néphrotique corticosensible

Intérêts 1ère cause de néphropathies glomérulaires (NG) chez l’enfant   1ère cause de néphropathies glomérulaires (NG) chez l’enfant cause la plus fréquente : le syndrome néphrotique idiopathique (SNI) ou néphrose (90% des SN). Complications +++ : maladie et iatrogènes Risque essentiel : rechute (60 à 70% des malades). La prise en charge difficile pour tous les intervenants : patients , parents et corps médical car risque de découragement. Traitement spécifique + le traitement symptomatique : très importants et bien conduits, en fonction de la présentation clin et biol du SN.

Définition   Le syndrome néphrotique (SN) : groupement de symptômes clin et biol, ayant à la base une import fuite protéique urinaire. Il associe une protéinurie > à 50mg/kg/24h et une hypoalbuminémie < à 30g / L Le syndrome néphrotique est toujours secondaire à une néphropathie glomérulaire: perméabilité de la membrane basale glomérulaire (MBG) aux protéines plasmatiques.

Classifications A/ Classification étiologique :   Le syndrome néphrotique peut être primitif ou secondaire 1. Syndrome néphrotique primitif ou idiopathique : il peut être congénital ou acquis. Congénital ou SN infantile touchant l’enfant de moins de un an, surtout de type finlandais. Acquis : de loin le plus fréquent ; touche l’enfant entre 1 et 10 ans ; c’est la classique « néphrose lipoïdique » ou syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes. 

Selon l’âge on distingue :  2.Syndrome néphrotique secondaire  Selon l’âge on distingue : Chez le nourrisson de moins de un an, il peut être secondaire à : Une infection : syphilis, toxoplasmose, CMV Une intoxication aux métaux lourds Une thrombose des veines rénales

Chez le nourrisson de plus de un an peut être secondaire à: Des maladies infectieuses  Des néoplasies  Maladies de système  Maladies métaboliques et endocriniennes Maladies allergiques  Maladies héréditaires : syndrome d’Alport, drépanocytose, sphérocytose Maladies diverses : sténose de l’artère rénale, thrombose de l’artère pulmonaire, péricardite constructive.  

Classification histologique Chaque SN possède son individualité propre. Cependant classiquement on oppose : Le syndrome néphrotique pur et primitif(SNI) : C’est la classique néphrose→ lésions glomérulaires minimes(LGM) avec fusion des pédicelles des podocytes et absence de dépôts d’IgM en IF. On peut rencontrer rarement des lésions de hyalinose segmentaire et foccale (HSF)et de prolifération mésangiale diffuse (PMD)

Syndrome néphrotique impur: Lésions glomérulaires variées; primitif ou secondaire. Critères d’impureté d’un SN (un seul suffit): HTA persistante au delà de 15j ( peut être transitoire dans le pur). Hématurie macro ou microscopique +de 15j (>10.000 hématies / champ). Peut être transitoire dans le pur. Hyperazotémie avec créatinine sanguine ↗et clearance de la créatinine ↘(<50ml/mn/1,73m2SC) L’insuffisance rénale peut s’observer au début d’un SN pur. Elle est fonctionnelle →l’hypoalbuminémie, la ↘de pression oncotique et la diminution de la FG. Chute du complément sérique Non sélectivité des protéines urinaires (IS>0,15) Antigène Hbs positif.  

Notions récentes sur la pathogénie des syndromes néphrotiques   Pathogénie du SN →partiellement inexpliquée mais avancées: Tous les SN sont en rapport avec une ↗ perméabilité de la membrane basale glomérulaire (MBG) aux protéines plasmatiques Le facteur essentiel: perte des charges anioniques de la MBG ;glomérules apparaissent normaux en MO; l’effacement des pédicelles observé en ME → rôle +++ du podocyte : soit cible d’un facteur circulant de perméabilité glomérulaire, soit siège d’altérations de composants structuraux du podocyte. Schématiquement les SN deux groupes : Le 1er groupe : néphroses corticosensibles ou corticodépendantes et certaines néphroses corticorésistantes ( sensibles aux traitements IS et celles récidivant après transplantation) lié à un dysfonctionnement lymphocytaire T → présence d’un facteur circulant modifiant la perméabilité glomérulaire non encore identifié à ce jour. Le 2eme groupe où à l’inverse le SNCR → défaut primitif d’un constituant du filtre glomérulaire.

Physiopathologie du SN   La physiopathologie des SN reproduite sur le tableau suivant. Le mécanisme de constitution des œdèmes : plus complexe. Une modification intrinsèque de la perméabilité endothéliale n’est pas exclue dans le SN de l’enfant. Par ailleurs, la localisation tubulaire de la rétention rénale de NA+ dans le tube collecteur ( partie corticale ) a été mise en évidence dans les modèles animaux de SN . De ce fait l’hypovolémie n‘est plus considérée comme déterminante.

Type de description :la néphrose de l’enfant   A/ Tableau clinique : œdèmes→ rétention hydrosodée >3 à 5 % du poids du corps: blancs, mous, indolores et gardant le godet. A un degré de plus→ tableau d’anasarque avec ascite, épanchement pleural et épanchement péricardique. douleurs abdominales→ constitution rapide d’une ascite ; mais doivent aussi évoquer une complication inaugurale :péritonite, un accident de thrombose ou une pancréatite. Il arrive que le SN soit découvert lors d’un examen d’urines systématique mettant en évidence une protéinurie.

B/ Tableau biologique La protéinurie+++ :bandelettes urinaires Le dosage quantitatif protéinurie: ˃50mg/kg /j ou 40mg/h/m2 .Chez le tout petit le rapport protéine / créatinine urinaire sur un échantillon d’urines est utile (200 et 400 mg/ml). L’index de sélectivité des protéines urinaires : rapport des clearances de l’IgG (PM : 150.000 DA) et de l’albumine(PM=70.000 DA) ou de la transferrine (PM=80.000 ).Un IS faible → SN à lésions minimes; ˃ 0,15 lésions glomérulaires +++. Le SN s’accompagne d’une rétention sodée une natriurèse très basse inférieure à 5mol/j

La Kalliemie peut être ↗ si insuf rénale avec oligurie. La protidémie ↘↘;lipides sanguins↗↗. La protidémie <50g/l et l’albuminémie <30j/l. L’électrophorèse des protéines sanguines :↘ albuminémie ;↗ des 2 globulines et des  globulines. Pour les autres protéines, les taux de fibrinogène et de βlipoproteines ↗; antithrombine ↘. La natrémie souvent normale; peut être ↘ si hémodillution → rétention hydrique anormale due à l’hypovolémie et à la sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique. La Kalliemie peut être ↗ si insuf rénale avec oligurie. La calcémie est toujours basse en relation avec l’hypoprotidémie. Le taux de créatinine plasmatique est habituellement normal. Les taux d’HB et d’HT ↗ si hypovolémie. Le taux de plaquettes ↗.  

Tableau anatomo - pathologique Le SNI est défini par l’association d’un SN clin +LGM ou une hyalinose segmentaire et foccale (HSF) ou une prolifération mésangiale diffuse (PMD) Aucun dépôt d’immunoglobulines (Ig)ou de complément en immunofluorescence (IF) La ME:effacement des pédicelles des podocytes qui ne s’attachent pas sur la MBG. Si ces différents aspects histologiques →valeur pronostique en terme de réponse à la corticothérapie et d’évolution à long terme, ils ne permettent pas de distinguer plusieurs entités. Il est préférable de distinguer les patients corticosensibles et corticorésistants

Complications IR aiguë→hypovolémie:↘ filtration glomérulaire secondaire à la fusion des pédicelles(transitoire ). Elle peut être également secondaire à une thrombose des veines rénales ou à une néphrite interstitielle en particulier après l’administration de Furosémide. Complications infectieuses : début de la maladie ou→ rechute d’un SNI connu: +++ la péritonite (pneumocoque+++). Autres micro organismes  : E., coli, strepto , Hémophilus influenzae ou gram négatifs. Mais aussi méningite , pneumonie ou cellulite.. Complications thrombo- emboliques : hypercoagulabilité, hypovolémie, immobilisation et infection. Par ailleurs , de nombreuses perturbations de l’hématose ont été décrites : Les plus fréquemment citées sont la thrombose des veines rénales ,suspectée devant une hématurie macroscopique brusque , l’embolie pulmonaire devant des signes respiratoires.

Prise en charge du syndrome néphrotique corticosensible

A/ Traitement symptomatique Le repos au lit→ inutile voire dangereux car ↗ le risquede thrombose. La restriction hydrosodée +++,si œdémes+++.L’usage des diurétiques → prudent ;Le choix du produit controversé : le furosémide (Lasilix 1à 2mg/kg/24h) est classique+ antagoniste du canal NA+ épithélial, l’amiloride (Modamide 0,4mg/kg/j) ↗la résorption des œdémes. La prévention des thromboses fondamentale. Si risque patent (SN sévère, albuminémie < 20g/l, D.Dimères élevés >1mg/l), un traitement anticoagulant doit être entrepris.Une dose quotidienne de 0,5mg/kg/j d’enoxaparine est considérée comme préventive et a un risque d’accident hémorragique 5 fois plus faible que les antivitamines K. Si infection présumée bact, ATB probab par Amoxicilline et aminoside, voire céphalosporine et aminoside doit être entreprise après avoir réalisé les prélèvements adéquats . Les vaccinations doivent être évitées en poussées ou si l’IS importante ; il convient de les envisager en phase de rémission.  

B/ Traitement de fond Des rémissions spontanées peuvent survenir dans 5% des cas. La corticothérapie est le traitement majeur de la néphrose . Selon le club français de néphrologie pédiatrique, le schéma actuellement utilisé est le suivant : -1ere phase du traitement :Prednisone (cortancyl) 60mg/m2/j (sans dépasser 60mg /j) pendant 4 semaines en 2 prises (8h et 12h) Evaluation après 4 semaines Corticorésistance probable : 3 emboles de Solu Médrol 1g/1,73m2de SC en IV pendant 6h ; à 48h d’intervalle. Si le SN reste inchangé  10j après les perfusions de méthyl prédnisolone il s’agit d’une corticorésistance réelle. L’enfant va bénéficier d’une biopsie rénale et aura des modifications thérapeutiques adaptées à l’atteinte histologique

Corticosensibilité : passage à une corticothérapie alternée 60mg/m2 1 jour sur 2 en 1 prise unique matinale pendant 2 mois puis 40mg/m2 1 jour sur 2 en 1 prise unique le matin pendant 15 j puis 20mg/ m2 1 jour sur 2 pendant 15 jours puis 10mg/m2/j 1jour sur 2 pendant 15j et arrêt progressif sur 15j Mais d’autres modalités de prescription de la corticothérapie peuvent être proposées (telles celle de l’ISKDC)

Le bien fondé d’un traitement adjuvant est controversé et peut compromettre l’observance en compliquant le traitement . On peut légitimement recommander une supplémentation en calcium à la dose de 500mg de calcium élément par jour et en vitamine D native (0,03mg – 0,05mg/j) . Un pansement gastrique est donné lors de l’administration de fortes doses de corticoïdes. La supplémentation en potassium et la prescription systématique de Pénicilline orale n’ont jamais fait la preuve consistante de leur intérêt et sont passées de mode.

-La néphrose idiopathique est corticosensible dans 85% des cas A l’issue de cette corticothérapie →plusieurs modes évolutifs différents : la guérison, les rechutes espacées, les rechutes fréquentes avec corticodépendance. -La néphrose idiopathique est corticosensible dans 85% des cas 30% des enfants présentant uniquement une poussée et sont définitivement guéris si aucune rechute ne survient après 2 ans d’arrêt total de la corticothérapie. 10 à 20% des enfants rechutent plusieurs mois après l’arrêt du traitement et la guérison survient en général après 2 ou 3 épisodes, mais à chaque fois sous corticothérapie selon le schéma défini. -Dans 40 à 50% des cas , les enfants présentent des rechutes fréquentes soit dès que la corticothérapie est arrêtée, soit lorsque la dose est diminuée

Les enfants corticodépendants : problèmes thérap délicats Les enfants corticodépendants : problèmes thérap délicats. La survenue d’une 1ere rechute précoce laisse prévoir plusieurs années pendant lesquelles la succession de rechutes se traitera par une corticothérapie discontinue prolongée (CDP) , si possible à faible niveau , avec un retour à un traitement quotidien plus important à chaque rechute. En cas de dévelop de sympt d’intolérance corticoïde on a recours aux agents alkylants et dans un second temps à la ciclosporine . Parfois la maladie se poursuit à l’âge adulte. En pratique , l’existence d’une corticosensibilité initiale même si elle n’exclut pas une évolution de plusieurs années permet d’affirmer en principe un pronostic favorable. L’évolution à long terme se fait généralement vers la guérison.

Dans ces formes, il faut reconnaître une intoxication stéroïdienne (ralentissement significatif de la vitesse de croissance, obésité avec vergetures, cataracte à rechercher tous les ans) et proposer une alternative visant à diminuer le besoin en prednisone, à espacer les rechutes et parfois à restaurer un certain degré de corticosensibilité. Dans une 1ere étape le Lévamisole : 2,5mg/kg 1j sur 2 /6 mois peut faire baisser le seuil de corticodépendance . L’effet secondaire le plus important est la neutropènie réversible après l’arrêt du traitement. Dans une 2eme étape, un agent alkylant à dose cumulée non gonadotoxique permet dans plus de la moitié des cas d’interrompre la corticothérapie

Dès début de la maladie, expliquer à l’enfant et à sa famille → maladie chronique : 1ere étape→ tester la corticosensibilité. Si corticosensibilité acquise et même si rechutes nombreuses, préciser que le pronostic rénal préservé mais il faut gérer les effets secondaires de la corticothérapie ou d’autres immunosuppresseurs. Le découragement vient souvent assombrir la prise en charge des néphroses corticosensibles, lorsque les rechutes sont fréquentes; il faut alors insister sur l’importance de l’observance afin d’économiser la dose cumulée de corticoïdes.

Conclusion   Le syndrome néphrotique est une pathologie fréquente en pratique pédiatrique courante . Il touche surtout l’enfant entre 1 et 8 ans et est défini par une protéinurie massive supérieure à 50mg/kg/24h.C’est la présentation la plus familière des glomérulopathies chroniques de l’enfance . Si son diagnostic est le plus souvent facile, sa prise en charge reste très lourde et parfois difficile à entreprendre. Le traitement de choix reste la corticothérapie avec actuellement d’autres molécules telles la ciclosporine et le cellcept qui ont cependant des indications précises et limitées.

MERCI DE VOTRE ATTENTION

Objectifs : Savoir Définir un syndrome néphrotique   Savoir Définir un syndrome néphrotique Classifications des syndromes néphrotiques Notions récentes sur la pathogénie des syndromes néphrotiques Physiopathologie du syndrome néphrotique Type de description : la néphrose de l’enfant Prise en charge d’un syndrome néphrotique corticosensible Syndromes néphrotiques corticorésistants : définition et prise en charge.