Alexis de Tocqueville et le système industriel
Accroche « Si quelqu'un me montrait entre l'indépendance complète et l'asservissement entier de la pensée une position intermédiaire où je puisse espérer me tenir, je m'y établirais peut-être ; mais qui découvrira cette position intermédiaire ? » De la Démocratie en Amérique, 1936
Auteur: Alexis de Tocqueville Né en 1805 à Paris, issu de la noblesse légitimiste normande, il est considéré comme l’un des meilleurs essayistes et analystes des phénomènes démocratiques notamment du fait de ses écrits sur la Révolution française ou la démocratie en Amérique. Après des études de droit, il est nommé juge auditeur au tribunal de Versailles en 1827. C’est l’occasion pour lui de rencontrer le substitut Gustave de Beaumont avec lequel il part aux Etats-Unis étudier le système pénitentiaire américain en 1831, ils publient ensemble Du système pénitentiaire aux Etats-Unis et de son application en 1832. Il s’inscrit ensuite au barreau comme avocat. Grâce aux contacts qu’il a noué aux Etats-Unis, notamment par l’intermédiaire d’Etienne Mazureau, le procureur général de l’État de Louisiane, il écrit le premier tome de l’ouvrage qui le rendra célèbre : De la démocratie en Amérique en 1835. Il y présente, en théoricien du libéralisme politique, la démocratie comme une tendance générale et inévitable des peuples ayant pour corollaire l’égalité des conditions. La même année, il publie également un Mémoire sur le paupérisme inspiré de son premier voyage en Angleterre, où il tente de déterminer les causes du paupérisme (par opposition au misérabilisme des campagnes) qui touchent les pays en voie d’industrialisation.
Oeuvres Écrites la même année Un regard inquiet sur les conséquences de l’avènement d’une nouvelle société industrielle et démocratique
Contexte Monarchie de juillet Les États-Unis et l’Angleterre représentent le nouveau monde politique et économique
Problématique Comment remédier à l’accroissement des inégalités générée par l’industrialisation?
I. Les méfaits de l’industrialisation II. Remédier au paupérisme
I. Les méfaits de l’industrialisation 1. Un renforcement des inégalités 2. L’avènement d’une nouvelle aristocratie 3. mais une aristocratie sans noblesse
II. Les remèdes au paupérisme 1. Contre l’assistance publique 2. La propriété: un remède contre l’imprévoyance 3. Intéresser les ouvriers à la Fabrique
Conclusion Derrière la dénonciation d’une société où les valeurs des élites industrielles sont celles de l’argent roi: nostalgie pour un ancien régime dans lequel les élites aristocratiques cultivaient l’otium. Faut-il pour autant voir uniquement dans ces réflexions la critique du représentant d’une aristocratie moribonde face à la nouvelle élite industrielle ? Le caractère novateur de l’ensemble de son œuvre nous l’interdit. Prise en compte du paupérisme comme d’une question sociale de première importance qui sera débattu par un grand nombre de penseurs au XIXe s. Un certain nombre de théoricien du capitalisme libéral comme Sismondi ou John Stuart Mill, l’ami de Tocqueville sont aussi conscients des inégalités engendrées par le système et proposent d’y remédier en permettant à l’État d’intervenir ou en intéressant davantage les ouvriers aux résultats de leurs entreprises. D’une manière plus général, par ses réflexions, Tocqueville et sans en être lui même l’initiateur, laisse entrevoir les mouvements de contestation du capitalisme libéral et la naissance d’un socialisme scientifique au XIXe siècle.