LOGISTIQUE ET PRODUCTION
2-Les missions de la logistique de production 1 Les objectifs de la fonction production. L'objectif prioritaire de la fonction production est de produire les quantités voulues de biens physiques destinés à être vendus sur les marchés par l'entreprise avec le niveau de productivité le plus élevé possible. La productivité mesure le rapport entre le nombre de biens produits durant une période donnée et les moyens mis en oeuvre pour obtenir cette pro duction. La productivité est rapportée à un seul des facteurs de production, le plus souvent le travail
2. La logistique soutient la fonction production a) Les actions de la logistique d'approvisionnement Le lancement de la production en temps et en heure nécessite de pouvoir disposer au bon moment des différentes matières premières et des différents composants requis pour la fabrication du produit dans les quantités voulues. Il faut donc, au préalable, passer commande aux fournisseurs de l'entreprise, puis faire en sorte que les matières et les composants commandés soient acheminés jusqu'au lieu de fabrication dans les délais demandés et en bon état Il convient ensuite de réceptionner ces marchandises, de les stocker, et enfin de les extraire des stocks pour les mettre à disposition des ateliers de fabrication Une fois le processus de production commencé, les produits en cours de fabrication doivent circuler d'une usine à une autre ou, à l'intérieur d'une même usine, d'un poste de travail à un autre le plus rapidement possible et à moindre coût C'est la fonction logistique qui va prendre en charge la mise à disposition et la circulation dans l'entreprise des matières premières, des composants et des produits en cours de fabrication
Lorsqu'une entreprise organise son système industriel avec des usines dédiées à la production de certains composants ou sous-ensembles du produit final et distinctes de ses usines d'assemblage (qui, elles, sont spécialisées dans la fabrication du produit final), la logistique de production a aussi pour mission de faire circuler les encours de production entre les différents sites industriels Dans de nombreux grands groupes, la logistique de production intervient sur une échelle mondiale
Les principaux modes d'organisation de la production et enjeux logistiques 1. La production en flux poussés Dans la plupart des entreprises industrielles, client n'est pas prêt à attendre que les produits qu'il a commandés soient fabriqués. L'entreprise est donc contrainte de fabriquer les produits avant que le client ne passe effectivement commande On dit alors que la production est organisée à flux poussés. L'organisation de la production en flux pousses sont déterminées à partir de prévisions chiffrées de la demande qui doit s'adresser à l'entreprise dans les jours, les semaines ou les mois à venir. Ces prévisions sont notamment basées sur l'historique des ventes réalisées par l'entreprise durant les périodes précédentes et sur les évolutions en cours du niveau des stocks au sein de l'entreprise ou chez ses distributeurs. Une fois les produits fabriqués, ils sont «poussés. dans les stocks de produits finis en attendant que l'entreprise reçoive des commandes de la part de ses clients. Ces derniers sont servis immédiatement à partir des produits présents dans les stocks. Du point de vue de la fonction logistique, la production en flux poussés nécessite d'anticiper la fabrication des produits, donc les commandes et les livraisons des matières premières et des composants nécessaires à cette fabrication. Il est alors possible de grouper ces livraisons afin de diminuer les coûts d'achat, mais aussi les coûts de transport, en se faisant livrer par exemple par camions complets. L'organisation de la production en flux poussés entraîne la constitution de stocks de produits finis qui peuvent être particulièrement coûteux pour l'entreprise. Le niveau de ces stocks peut être réduit
2. La production en flux tirés Les clients de certaines entreprises industrielles sont prêts à attendre que les produits qu'ils ont commandés soient fabriqués. Ces entreprises peuvent donc lancer la fabrication Ses produits demandés après avoir reçu les commandes fermes de leurs clients. On dit alors que la demande tire la production. Ce mode d'organisation permet de personnaliser les produits fabriqués, c'est-à-dire d'adapter leurs caractéristiques aux demandes spécifiques émises par les clients lorsqu'ils passent leurs commandes. L'organisation de la production en flux tirés vise également à supprimer les stocks de produits finis, mais aussi à réduire les stocks de produits en cours de fabrication et, ainsi, à limiter les coûts liés à la détention de stocks. Elle exige cependant une grande réactivité de la part de la fonction logistique de l'entreprise. De plus, elle se traduit parfois par l'accroissement du niveau des stocks de matières premières et de composants, en raison de la nécessité de passer des commandes groupées pour bénéficier de tarifs plus avantageux ou de frais de livraison réduits. Elle peut également entraîner, lorsque l'entreprise est en position de force, un report des stocks chez ses fournisseurs, ceux-ci devant livrer les composants et les matières premières au plus tôt afin de ne pas retarder le lancement de la fabrication
Le développement de modes d'organisation de la production mixtes : la différenciation retardée - stratégie hybride push-pull Depuis une vingtaine d'années, des modes d'organisation de la production mixtes, associant production en flux poussés et production en flux tirés, se sont développés. Généralement, les entreprises réalisent les premières étapes de la fabrication de leu reçu les commandes fermes en provenance des clients. Les dernières étapes de la fabrication sont ensuite effectuées après réception des commandes. Ces systèmes mixtes permettent d'associer les avantages de la production à flux poussés et ceux de la production à flux tirés. En effet, la planification des premières étapes du processus de production est facilitée, ce qui permet de grouper les commandes aux fournisseurs, mais également de mieux utiliser les équipements de production. Les étapes du processus de production placées après la réception des commandes permettent de personnaliser les produits fabriqués to Le plus connu de ces systèmes mixtes est la différenciation retardée. Dans ce cadre, une part importante des différentes références de produits proposées par une entreprise à ses clients dispose de la même base. Cette base commune est fabriquée de manière standardisée à partir de prévisions de la demande. Les dernières étapes du processus de production (souvent celles de l'assemblage final), lancées après la réception effective de la commande, permettent d'ajouter sur cette base standardisée des composants ou des modules particuliers correspondant aux spécifications du client
Flux tendus et logistique 1. Qu'est-ce que des flux tendus? La notion de flux tendus traduit la volonté des entreprises industrielles d'accélérer la circulation des flux physiques dans leur processus de fabrication, mais aussi, plus largement, dans l'ensemble de leur chaîne logistique. Cette accélération est obtenue en diminuant au maximum le niveau de tous les stocks intermédiaires, qu'il s'agisse : en amont, des stocks de matières premières ou de composants ; sur la chaîne de production, des stocks de produits en cours de fabrication constitués entre deux postes de travail successifs ; en aval, des stocks de produits finis destinés à la vente. Il n'existe pas d'opposition entre des flux tendus, d'une part, et des flux qui ne seraient pas tendus, d'autre part. Dans une chaîne logistique donnée, les flux sont plus ou moins tendus par rapport à une situation de référence qui peut être la situation de l'entreprise elle-même l'année précédente, la situation d'un de ses concurrents ou la situation d'une entreprise d'un autre secteur d'activité considérée comme un m
2 Les flux tendus dans les systèmes de production en juste-à-temps (JAT) Le juste-à-temps (traduction de l'anglais Just-in-Time) est un ensemble de méthodes destinées à tendre les flux physiques au sein des processus de production Le juste-à-temps a été élaboré dans les années 1980 au Japon, en particulier chez le constructeur automobile Toyota. Il s'appuie sur l'idée que 1( s différents stocks constitués dans les systèmes de production en flux poussés constituent des sources de gaspillage. En effet, ces stocks n'apportent rien de plus au client. Ils constituent en revanche une importante source de coûts supplémentaires pour l'entreprise. Ils contribuent également à masquer les dysfonctionnements du processus de production tels que les défauts de qualité des produits fabriqués, les pannes trop fréquentes des machines ou l'adaptation trop lente du rythme de production aux évolutions de la demande. La présence de stocks n'incite pas à corriger ces dysfonctionnements. Le terme de juste-à-temps signifie que les quan tités nécessaires de matières premières, de composants et de produits finis doivent être mises à disposition des acteurs du processus de production au bon moment, c'est-à-dire ni trop tôt, ce qui entraîne Pour diminuer le niveau des stocks, le juste-à-temps propose des méthodes inspirées d'expériences pratiques. Ces méthodes s'appuient notamment sur la généralisation de la maintenance préventive des équipements de production, sur l'utilisation de machines programmables et d'équipements automatisés plus flexibles, ainsi que sur le développement de l'autonomie et de la polyvalence des ouvriers de production. Le juste-i -temps préconise également de mettre en place une logique de flux tirés dans laquelle les ouvriers s'occupant d'une étape attendent de recevoir une demande d'approvisionnement de la part des ouvriers en charge de l'étape suivante avant d'entamer la fabrication d'une nouvelle série de biensla constitution de stocks excessifs, ni trop tard, ce qui occasionne des interruptions du processus de production
3 - Vers le lean manufacturing Le lean manufacturing est la déclinaison, en matière d'usines et de logistique de production, du lean management. Celui-ci est une méthode japonaise initiée par Toyota dans les années 1950 dont le but est de produire au plus juste en faisant «maigrir» les coûts dans l'entreprise. Il s'agit de repenser le processus de production, et la logistique qui y est associée, de façon à réduire toutes les erreurs et éliminer tous les gaspillages. En matière de logistique, le lean manufacturing conduit à tendre les flux de façon à réduire les stocks et les coûts de stockage tout en supprimant les opérations inutiles.