Chapitre 1 : les sources de la coopération

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Partie 2: les fondements de l’économie : sources et obstacles de la coopération Chapitre 1 : les sources de la coopération La coopération dans la production La coopération dans la consommation Chapitre 2 : les obstacles de la coopération L’aléa moral La répartition des gains de la coopération L'exigence d’équité Conclusion : les institutions favorisant la coopération

Chapitre 1 - Partie 1 : les sources de la coopération dans la production Il y a gain à la coopération si la production obtenue en travaillant ensemble est supérieure à la somme des productions obtenues séparément Ce gain à la coopération peut provenir : de caractéristiques techniques Les rendements d’échelle croissants Les externalités La productivite marginale croissante de caractéristiques humaines Les avantages absolus Les avantages comparatifs L’apprentissage par la pratique

1. Quelques définitions Production : activité socialement organisée qui consiste à créer des biens et services à partir de ressources ( travail, capital, ressources naturelles) Ces facteurs de production (inputs) peuvent être Substituables : lorsqu’il est possible de remplacer une quantité donnée d’un facteur par une quantité donnée d’un autre facteur pour maintenir inchangé le niveau de production (capital et travail) Complémentaires : lorsque les facteurs ne peuvent être combinés que dans des proportions fixes La fonction de production est une relation entre la quantité de facteurs utilisés (inputs) et la quantité maximale de biens (output) qui peut être produite : elle résume les contraintes techniques

On appelle isoquante un ensemble de combinaisons de facteurs de production (inputs:K, L) qui conduisent à un même niveau de production (output:Y) Y=F(K,L). Y0 Y1 Y1 Y0 L K L A a C b K Facteurs substituables Facteurs complémentaires

2.0 Les caractéristiques techniques : la productivité marginale croissante du travail Productivité totale du travail : production découlant de l’utilisation d’une quantité donnée de travail, les quantités des autres facteurs de production étant constantes Productivité moyenne du travail : quantité produite par une unité de travail en moyenne Productivité marginale du travail : accroissement de production induite par l’ajout d’une unité supplémentaire de travail, les quantités des autres facteurs de production étant constantes

La productivité marginale peut donc être croissante, constante ou décroissante On a intérêt à coopérer tant que la productivité marginale est supérieure à la productivité moyenne, c-a-d qu`elle est croissante

2.1 Les caractéristiques techniques : les rendements d’échelle croissants Comment évolue la production en fonction de la taille de l’entreprise, c’est-à-dire si l’on modifie simultanément la quantité utilisée de l’ensemble des facteurs de production ? Rendements d’échelle constants si la production augmente proportionnellement à l`augmentation des facteurs Rendements d’échelle décroissants si la production augmente moins que proportionnellement à l`augmentation des facteurs Rendements d’échelle croissants si la production augmente plus que proportionnellement à l`augmentation des facteurs

bibliographie Paul Krugman « Principles of economics » Joseph Stiglitz « Modern economics »

Dans le cas de rendements d’échelle croissants, le coût moyen de production diminue avec l’échelle de production : plus on produit, plus le coût de chaque unité produite est faible. Pourquoi le coût moyen de production diminue avec l’échelle de production ? meilleure organisation du travail partage de facteurs indivisibles qui entraînent des coûts fixes élevés (machines, locaux, service, ….)

Couts fixes et couts variables Coûts fixes: payé une fois, indépendant du volume de production (sunk cost) Coûts variables: dépendent du volume de biens produits, de la quantite produite

Économies d’échelle= rendements croissants Coût moyen de production décroît avec les volume produit Coût fixe, indivisibilités =>organisation efficace de la production= dans de grandes unités => concentration industrielle

Exemple : les rendements d’échelle croissants Le coût de production est composé de types de coût : le coût variable de 1 euro qui doit être payé pour chaque unité produite Le coût fixe qui doit être payé une fois pour toute Le coût moyen= coût total/ nombre d’unités produites Dans ce cas les entreprises ont intérêt à se regrouper pour partager au mieux les coûts fixes : On parle de monopole naturel

2.2 Les caractéristiques techniques : les externalités positives Externalités : résultats de l’action d’un agent qui affectent le bien-être ou le profit des autres agents sans que cela ne donne lieu à une compensation sur le marché ( sans que cela ne fasse l’objet d’une transaction avec un prix) Externalités négatives : conséquence négative (pollution) Externalités positives : chacun a intérêt à ce que la production de l’autre augmente exemple de Meade : l’horticulteur et l’apiculteur

3. Les caractéristiques humaines : les différences de compétences L’une des raisons majeures pour lesquelles les individus se regroupent pour produire est qu’ils sont différents Ils peuvent tirer avantage de leurs différences de compétence pour produire plus efficacement ensemble qu’ils ne le feraient seuls Comment : en fractionnant en tâches distinctes le processus de production et en assignant ces tâches de manière à tenir compte des différences entre individus Si les ressources sont rares, les agents ont un intérêt mutuel à les affecter entre eux de façon optimale. Specialisation

3.1 Les avantages absolus et comparatifs (relatifs) Afin de savoir comment affecter les individus à la réalisation des différentes tâches à effectuer, il faut comparer leurs compétences. Pour cela, nous comparons la productivité des individus ou leur coût de production. Un individu A a un avantage absolu par rapport à un individu B dans la production d’un bien 1 si : La productivité de A est supérieure à la productivité de B Le coût de production de A est inférieur au coût de production de B Un individu A a un avantage comparatif par rapport à un individu B dans la production d’un bien 1 relativement à la production d’un bien 2 si : (productivité de A en bien 1 / productivité de A en bien 2) est supérieur à (productivité de B en bien 1 / productivité de B en bien 2) (coût de A en bien 1 / coût de A en bien 2) est inférieur à (coût de B en bien 1 / coût de B en bien 2) L’individu qui a l’avantage comparatif est celui qui a le coût d’opportunité le plus faible.

Productivite Quantite produite par unite de temps Exemple: productivite horaire: quantite produite par heure Productivite par travailleur: quantite produite par un travailleur Cout de production= cout de l`heure de travail = salaire horaire Productivite plus elevee – cout plus faible

Exemple 1 : Avantages absolus et comparatifs Pierre et Paul fabriquent des ordinateurs. Supposons que pour fabriquer un ordinateur, il faut produire une unité centrale et un écran. On dit que la fonction de production d’ordinateur est une fonction à facteurs complémentaires. Le tableau suivant indique la production réalisée par Pierre et Paul en un mois lorsqu’ils consacrent tout leur temps à une tâche seulement Production en un mois Pierre Paul Ecran 3 5 Unité centrale 9 1

Exemple 1 : Avantages absolus et comparatifs En deux mois, si chacun produit seul (sans specialisation), les productions sont les suivantes (1 mois dans chaque activité) Production en deux mois Ecrans UC Ordinateurs Pierre 3 9 Paul 5 1 Total 4

Exemple 1 : Avantages absolus et comparatifs Paul est plus productif que Pierre dans la production d’écrans (Prod de Paul > Prod de Pierre car 5 >3) : on dit que Paul a un avantage absolu sur Pierre dans la production d’écrans Pierre est plus productif que Paul dans la production d’unités centrales (Prod de Pierre > Prod de Paul car 9 >1) : on dit que Pierre a un avantage absolu sur Paul dans la production d’unités centrales Dans ce cas, il faut que les deux agents se spécialisent selon leur avantage absolu : Pierre se spécialise dans la production d’UC et Paul dans la production d’écrans

Exemple 1 : Avantages absolus et comparatifs En deux mois, s’ils coopèrent et se spécialisent, les productions sont les suivantes Production en deux mois Ecrans UC Ordinateurs Pierre 9x2 = 18 Paul 5x2 = 10 Total 10 18 Dans ce cas, le gain issu de la coopération est égal à la différence entre la production obtenue à deux et la somme des productions obtenues en travaillant chacun seul = 10 – 4 = 6 ordinateurs

Exemple 2 : Avantages absolus et comparatifs Supposons à présent que Pierre et Paul peuvent réaliser seuls les productions suivantes en un mois : Production en un mois Pierre Paul Ecran 3 1 Unité centrale 9 5 Pierre a donc un avantage absolu dans les 2 tâches, puisqu’il produit plus que Paul en écran et en unité centrale Production en deux mois Ecrans UC Ordinateurs Pierre 3 9 Paul 1 5 Total 4

Exemple 2 : Avantages absolus et comparatifs Comment les individus qui, comme Paul, ont un désavantage absolu en tout trouvent leur place dans la société ? En exploitant leur avantage comparatif, c’est-à-dire en se spécialisant dans la tâche dans laquelle ils sont relativement plus productif que dans l’autre tâche par rapport à l’autre agent. Pour savoir qui a un avantage comparatif dans la production d’écrans, on va comparer le ratio suivant des deux agents : Prod en écran / Prod d’UC

Pierre a un avantage comparatif en écran ( car 0,33 > 0,2) Paul en écran : écran / UC = 3 / 9 = 0,33 1/ 5 = 0,2 en unité centrale UC / écran = 9 / 3 = 3 5/1 =5 Pierre a un avantage comparatif en écran ( car 0,33 > 0,2) Paul à un avantage comparatif en UC ( car 5>3) Chacun doit se spécialiser dans la tâche où il a un avantage comparatif pour que les 2 tâches soient effectuées de manière plus productive. En produisant des UC, Paul libère du temps à Pierre pour qu’il puisse produire plus des écrans.

Exemple 2 : Avantages absolus et comparatifs En deux mois, s’ils coopèrent et se spécialisent, les productions sont les suivantes en 2 mois Production en deux mois Ecrans UC Ordinateurs Pierre 3x2 = 6 Paul 5x2 = 10 Total 6 10 Dans ce cas, le gain issu de la coopération est égale à la différence entre la production obtenue à deux et la somme des productions obtenues seuls = 6 – 4 = 2 ordinateurs

3.2 L’apprentissage par la pratique L’apprentissage est également une source de la coopération : learning by doing L’expérience peut créer renforcer un avantage comparatif Les individus peuvent se spécialiser pour obtenir un avantage comparatif dans le futur Smith : motif principal de la division du travail Ford, Taylorisme

Chapitre 1, partie 2 : les sources de la coopération dans l’échange Gain à la coopération dans l’échange car les agents ne souhaitent pas consommer uniquement ce qu’ils produisent : goût pour la diversité Les agents peuvent faire un avantage mutuellement avantageux s’ils ne sont pas également doués pour produire chaque bien. Ainsi, ils auront un espace de choix élargi. Ceci est une justification du commerce international et du libre échange

Ricardo : échanges entre l’Angleterre et le Portugal Ricardo montre dans le cas des échanges de drap et de vin entre l’Angleterre et le Portugal que : même si un pays est en mesure de produire tout ce qu’il consomme et même avec des coûts plus faibles que les autres pays (avantage absolu), il a intérêt à se spécialiser dans la production dont le coût est plus faible relativement aux coûts étrangers (avantage comparatif) et à échanger la part des biens produits non consommés contre ceux qui auront été produits par les autres pays à des coûts qui auraient été relativement plus élevés chez lui.

Ricardo : échanges entre l’Angleterre et le Portugal Avantage absolu (SMITH) Avantage comparatif (RICARDO) Coût de prod du vin 80 120 (80<120) 80/90 < 120/100 Coût de prod du drap 90 100 (90<100) 100/120 < 90/80 Les pays se spécialisent dans la production dont le coût d’opportunité et donc le prix relatif est le plus faible

Échanges Angleterre - Portugal Sans spécialisation Avec spécialisation Portugal GB Somme des coûts Production Vin 80 120 200 20 160 Drap 90 100 190 Total 390 40 360 La spécialisation permet un surplus de main d’œuvre disponible pour la même quantité de biens produite

Cv(Port) / Cd(Port) < Cv(GB) / Cd(GB) D’une manière générale, on voit que l’on peut trouver un prix tel que chaque pays ait intérêt à se spécialiser et à importer les autres biens à un prix relativement moins cher qu’il ne leur coûterait de les produire. Supposons que le Portugal se spécialise en vin et l’Angleterre en drap car le Portugal a un avantage comparatif en vin : Cv(Port) / Cd(Port) < Cv(GB) / Cd(GB) On suppose que le prix du produit dépend du coût du travail. On note Pv(Port) et Pd(Port), les prix du vin et du drap au Portugal. Pv (Port) = Cv(Port), Pd (Port) = Cd(Port)…….. Peut-on trouver des prix de libre échange, notés P*v et P*d, tels que chaque pays aient intérêt à commercer ?

arbitrage Activite qui consiste a comparer les differences de prix existant pour un meme bien, dans l`espace (endroits differents) ou dans le temps (prix actuel/prix futur anticipe), afin d`en tirer profit Arbitrage dans l’espace: le fait de comparer les différents prix associés à un bien donné, sur le marché à un moment donné. Comparer et tirer parti de cette différence de prix Le résultat de l’arbitrage : il ne peut exister qu’un seul prix pour un bien donné à un moment donné du temps sur un même marché Loi du Prix Unique (sur un marche intégré) Arbitrage inter-temporel: comparer le prix d’un bien donné à différents moment du temps

P*v / P*d > Pv (Port) / Pd (Port) Le Portugal échangera du vin contre du drap anglais si il peut vendre son vin relativement plus cher à l’international: P*v / P*d > Pv (Port) / Pd (Port) L’Angleterre échangera du drap contre du vin portugais si elle peut acheter du vin relativement moins cher P*v / P*d < Pv (GB) / Pd (GB) P*d / P*v > Pd (GB) / Pv (GB) Comme Cv(Port) / Cd(Port) < Cv(GB) / Cd(GB) Pv(Port) / Pd(Port) < Pv(GB) / Pd(GB) Il est donc possible de trouver des prix de libre échange tels que : Pv (Port) / Pd (Port) < P*v / P*d < Pv (GB) / Pd (GB) 80/ 90 < P*v / P*d < 120/100 0.88 < P*v / P*d < 1.2 Les prix relatifs de libre échange s’établiront entre les prix relatifs initiaux des pays, en fonction de la demande mondiale

Exemple : les gains à l’échange Deux agriculteurs Pierre et Paul (ou deux pays) produisent de la viande et des pommes de terre Chacun dispose de 300 heures de travail par mois Le tableau suivant indique le nombre d’heures qu’il faut à chacun pour produire un kilo de viande ou de pommes de terre (leur coût de production): Nombre d’heures nécessaires pour produire 1 kg 1 kg de viande 1 kg de pommes de terre Pierre 1 2 Paul 3

Quel est l’ensemble des possibilités de production de Pierre ? S’il ne produit que de la viande, il peut en produire : Nombre d’heures disponibles / Nombre d’heures nécessaire pour 1 kg de viande = 300 / 1 = 300 kg de viande S’il ne produit que de la PDT, il peut en produire : Nombre d’heures disponibles / Nombre d’heures nécessaire pour 1 kg de PDT = 300 / 2 = 150 kg de PDT Son ensemble de possibilités de production est défini par l’ équation suivante : Nbre d’heures disponibles  (Nbre d’heures nécessaire pour 1 kg de V x quantité de V) + (Nbre d’heures nécessaire pour 1 kg de PDT x quantité de PDT) 300  (1 x V) + (2 x PDT)

Quel est l’ensemble des possibilités de production de Paul ? S’il ne produit que de la viande, il peut en produire : Nombre d’heures disponibles / Nombre d’heures nécessaire pour 1 kg de viande = 300 / 3 = 100 kg de viande S’il ne produit que de la PDT, il peut en produire : Nombre d’heures disponibles / Nombre d’heures nécessaire pour 1 kg de PDT = 300 / 1 = 300 kg de PDT Son ensemble de possibilités de production est défini par l’ équation suivante : Nbre d’heures disponibles  (Nbre d’heures nécessaire pour 1 kg de V x quantité de V) + (Nbre d’heures nécessaire pour 1 kg de PDT x quantité de PDT) 300  (3 x V) + (1 x PDT)

Si chacun consomme ce qu’il produit : La frontière des possibilités de production de Pierre est donc définie par : 300 = (1 x V) + (2 x PDT) La frontière des possibilités de production de Paul est donc définie par : 300 = (3 x V) + (1 x PDT) Si chacun consomme ce qu’il produit : Le coût d’opportunité de la viande en termes de PDT est donc égal à : coût de production de la viande / coût de production de la PdT (il indique à combien de kg de PDT il faut renoncer pour avoir un kg de viande ) Il vaut 0,5 pour Pierre et 3 pour Paul

Viande Frontière des possibilités de production de Pierre Frontière des possibilités de consommation de Pierre 300 Frontière des possibilités de production de Paul Frontière des possibilités de consommation de Paul 100 150 300 PDT

S’ils consacrent chacun 50% de leur temps (150 heures) dans chacune des deux productions, ils pourront produire : Pierre : 150 kg de viande et 75 kg de PDT Paul : 50 kg de viande et 150 kg de PDT Au total ils produisent 200 kg de viande et 225 kg de PDT

Pierre est plus productif que Paul dans la production de viande car son coût de production est plus faible : (1<3) : Pierre a un avantage absolu sur Paul dans la production de viande. Pierre a également un avantage comparatif en viande car 1/2 < 3/1 soit 0,5 <3 Paul est plus productif que Pierre dans la production de PDT car son coût de production est plus faible : (1<2) : Paul a un avantage absolu sur Pierre dans la production de PDT Paul a également un avantage comparatif en PDT car 1/3 < 2/1 soit 0,33 < 2 Si Pierre se spécialise en viande, il produit 300 kg Si Paul se spécialise en PDT, il produit 300 kg Le gain issu de la spécialisation est de : 300 – 200 = 100 kg de viande 300 – 225 = 75 kg de PDT

Est-ce que Pierre a intérêt à proposer à Paul de lui échanger 150Kg de viande contre 150Kg de PDT ? Oui car ainsi Pierre pourrait consommer 150 kg de viande et 150 kg de PDT alors que s’il est en autarcie il peut consommer uniquement 150 kg de viande et seulement 75kg de PDT Est-ce Paul sera d’accord ? Oui car avec cet échange, Paul pourrait consommer 150 kg de viande et 150 kg de PDT alors que s’il est en autarcie il peut consommer uniquement 50 kg de viande et 150 kg de PDT Cet échange serait mutuellement avantageux car il permet d’élargir l’ensemble des choix possibles des agriculteurs

Theorie de la specialisation 1) les agents ont chacun un avantage relatif 2) chacun se specialise dans l`activite pour lequelle il a un avantage relatif -->La quantite totale produite augmente 3) ils echangent 4) leur ensemble de possibilites de consommation est elargi 5) gain en bien etre Krugman, Obstfeld: Manuel de commerce international (International Trade)

Supposons que Pierre (Argentine) et Paul (Russie) représentent des pays. Supposons que les coût de production ne soient composés uniquement du coût du facteur travail et que l’heure de travail soit payée le même prix dans les deux pays Lorsque les deux pays ne font pas d’échange, dans le pays Pierre un kg de PDT coûte 2 fois plus cher qu’un kg de viande et dans le pays Paul un kg de PDT coûte 3 fois moins cher qu’un kg de viande. On voit donc qu’au niveau international, les pays peuvent se mettre car d’accord pour échanger au prix de 1 contre 1 car ainsi car ainsi cela permet au pays Pierre d’acheter la PDT à un prix moins cher que dans son pays, et au pays Paul de le vendre plus cher que dans son pays.

D’où proviennent les différences de coûts relatifs entre pays ? Ricardo : les différences de coûts entre pays proviennent des différences de compétences des travailleurs et de technique de production Théorème HOS (Heckscher, Ohlin, Samuelson) : chaque pays a un avantage comparatif dans la production des biens qui nécessitent l’utilisation des facteurs qui sont relativement plus abondants dans le pays : c’est donc la rareté qui définit les coûts : Ressources naturelles plus abondantes Travail Qualifié Travail non Qualifié Technologie de pointe….. La spécialisation et le libre-échange doivent conduire à une égalisation de la rémunération des facteurs de production dans tous les pays (Théorème de Stolper-Samuelson)

Chapitre 2 : les obstacles de la coopération Nous avons vu qu’il existait des gains potentiels à la coopération. Quelles sont les difficultés liées à la négociation et à l’application des contrats ? Partie 1 : L’aléa moral Partie 2 : La répartition des gains de la coopération Partie 3 : L'exigence d’équité

Chapitre 2 – Partie 1 : L’Aléa moral Hume (XVIII°) : 2 bergers ont intérêt à drainer un terrain humide, mais chacun va essayer de ne pas faire sa part de travail pour laisser l’autre le faire. Problème : il y a un intérêt commun mais chacun gagne individuellement plus s’il consacre moins d’effort que convenu, à condition que le partenaire ne s’en aperçoive pas. On appelle cela une situation d’aléa moral ou opportunisme post-contractuel Si l’un des partenaires anticipe ce problème, et que la surveillance du comportement de l’autre a un coût élevé, il n’acceptera pas le contrat.. C’est l’ échec de la coopération Le problème vient du fait que les actions des autres soient inobservables : information imparfaite.

Theorie des jeux Etudie les interactions entre agents Dans une situation d’information imparfaite Situation dans laquelle ils ont du mal a se coordonner Ils vont adopter des comportements strategiques

Information imparfaite, information asymetrique Principal/agent Principal: assigne un objectif a l`agent mais ne peut pas observer entierement le comportement ou les caracteristiques de l`agent Alea moral: situation ou le comportement de l`agent est inobservable Anti-selection (selection adverse): situation ou les caracteristiques de l`agent sont inobservables

Decision individuelle et equilibre 1) anticipation 2) decision et action 3) observation du resultat de l`action Si le resultat est conforme a mon anticipation: je suis en situation d`equilibre (definition economique) Si le resultat n`est pas conforme a mon anticipation: je suis en situation de desequilibre Definition generale. Equilibre= situation dont aucune force ne pousse a s`eloigner spontanement

Situation d`information imparfaite L’Aléa moral En l’absence de perfection de l’information, l’intérêt individuel ne conduit pas forcément à l’intérêt de tous (anti-main invisible) Objet d’analyse de la théorie des jeux : Quels sont les choix des agents, qui ont des intérêts communs et opposés, qui ne disposent pas de toute l’information ? Le choix se fait en fonction du comportement attendu de l’autre : on étudie les interactions stratégiques. Problemes de coordination

Quelques définitions stratégie dominante : stratégie qui donne un gain supérieure à toutes les autres stratégies, quelle que soit la stratégie de l’autre. équilibre de Nash : C’est une situation de non regret : ensemble de stratégies tels qu’aucun des 2 joueurs n’ait intérêt à changer unilatéralement de stratégie

Exemple des bergers de Hume Ne triche pas Triche (3 ; 3) (0 ; 4) (4 ; 0) (1 ; 1) B A Matrice des gains des joueurs: gain net=gain-cout Jeu non cooperatif Quelle est la stratégie dominante de A ? Si B ne triche pas, A a intérêt à tricher car 4 > 3 Si B triche, A a également intérêt à tricher 1 > 0

Quelle est la stratégie dominante de B ? Si A ne triche pas, B a intérêt à tricher car 4 > 3 Si A triche, B a également intérêt à tricher car 1 > 0 Tricher est une stratégie dominante pour les deux joueurs La situation (A Triche –BTriche) est un équilibre de Nash car aucun des deux joueurs ne regrette sa décision étant donné l’action de l’autre joueur. Le seul équilibre possible est que les deux joueurs trichent, même si chacun des joueurs préfèrerait la solution coopérative

Dilemme du prisonnier avouer Ne pas avouer (-5 ; -5) (-1 ; -10) (-10 ; -1) (0 ; 0) B A Si A avoue, B a intérêt à avouer ; idem pour A Si A n’avoue pas, B a intérêt à ne pas avouer ; idem pour A 2 équilibres de Nash : (avouer ; avouer) et (ne pas avouer ; ne pas avouer). Le résultat dépend des croyances sur le comportement de l’autre.

L’Aléa moral En information imparfaite, lorsque 2 joueurs ont à la fois des intérêts communs et des intérêts divergents, la coopération peut aboutir à un échec: équilibre sous-optimal pour deux raisons : Les agents sont eux-mêmes soumis à la tentation de dévier Les agents soupçonnent les autres d’être soumis à la tentation de dévier

Cooperation et information imparfaite Dans une situation d`information imparfaite, la cooperation peut ne pas avoir lieu (echouer) si elle ne correspond pas a la strategie dominante du jeu ou si elle n`est pas l’unique equilibre de Nash.

Solutions aux problemes d`alea moral et selection adverse Generer de l’information fiable Capital social: confiance = information générée par des interactions répétées. Normes et contrôle social. Dans ce cas l’information est générée par le fait que l’on sait que les individus vont agir conformément aux normes du groupe. Diplômes, marques (reputation), labels (garantie de qualité) Réglementation publique (diplômes des médecins, etc.)

Chapitre 2 – Partie 2 : La répartition du gain de la coopération Il peut y avoir plusieurs manières de répartir le gain total produit par la coopération entre 2 agents économiques A et B : c’est l’ensemble des possibilités de répartition des gains. Gain de A + Gain de B <= Gain total Les agents vont négocier pour s’accorder sur l’un des contrats efficaces, c’est-à-dire sur un point de la frontière de cet ensemble, qui représente l’ensemble des contrats tels que l’on ne peut améliorer le gain de l’un sans détériorer le gain de l‘autre. Gain de A + Gain de B = Gain total

Autres exemples

La répartition des gains de la coopération Le cœur de la négociation est l’ensemble des contrats efficaces et acceptables par les deux parties, c’est-à-dire qui respectent la contrainte de participation de chacun : offrir à chacun une rémunération au moins égale à ce qu’il gagnerait seul. Contrats efficaces : Gain de A + Gain de B = Gain Total Contrainte de participation de A : Gain de A >= Gain de A seul Contrainte de participation de B : Gain de B >= Gain de B seul Le résultat de la négociation va conduire à un point particulier, situé dans le cœur de la négociation. Mais la négociation peut conduire à l’échec de la coopération si les agents n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le partage des gains.

La répartition des gains de la coopération Le cœur de la négociation est l’ensemble des contrats acceptables par les deux parties, c’est-à-dire qui respectent la contrainte de participation de chacun : offrir à chacun une rémunération au moins égale à ce qu’il gagnerait seul. Gain de A >= Gain de A seul Gain de B>= Gain de B seul Gain de A + Gain de B = Gain Total Le résultat de la négociation va conduire à un point particulier, situé dans le cœur de la négociation. Mais la négociation peut conduire à l’échec de la coopération si les agents n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le partage des gains.

Partage des gains de la coopération Reprenons l’exemple de production d’ordinateurs par Pierre et Paul dans le cas où les productions qu’ils peuvent réaliser seuls sont : Production en un mois Pierre Paul Ecran 3 1 Unité centrale 9 5 Sans coopération Pierre produit 3 ordinateurs et Paul en produit 1. Avec spécialisation, au total 6 ordinateurs sont produits Supposons que chaque ordinateur peut être vendu 1000 $ Le gain créé par la coopération est égal à : Gain total – (Gain de Pierre seul + Gain de Paul seul) = 6x1000 – (3000 + 1000) = 2000

L’ensemble des possibilités de répartition des gains entre Pierre et Paul est l’ensemble des contrats qui respectent l’équation suivante : Gain de Pierre + Gain de Paul <= Gain total Gain de Pierre + Gain de Paul <= 6 000 L’ensemble des contrats efficaces de répartition du gain total est l’ensemble des contrats qui respectent l’équation suivante : Gain de Pierre + Gain de Paul = 6000

Pierre acceptera de participer si Gain de Pierre  3000 C’est l’équation de sa contrainte de participation Paul acceptera de participer si Gain de Paul  1000 Le cœur de la négociation est donc défini par les 3 équations suivantes : Gain de Pierre + Gain de Paul = 6000 Ils vont négocier mais l’on sait que les gains de Pierre et Paul appartiendront au cœur de la négociation. Ils seront donc tels que : 5000  Gain de Pierre  3000 3000  Gain de Paul  1000

Gain de Pierre Gain de Paul Gain de Pierre seul : 3000 Ens des répartitions possibles Cœur de la négociation Ens des contrats efficaces Gain de Paul seul : 1000 6000

Coeur de la négociation Ensemble des contrats acceptables par Pierre et Paul= intersection entre l`ensemble des contrats acceptables par Pierre et l`ensemble des contrats acceptables par Paul sur la droite des contrats

Il y a donc plusieurs manières de répartir les gains entre Pierre et Paul tout en ayant : une répartition efficace (l’ensemble du gain total est réparti) une répartition qui respecte les contraintes de participation des agents Par exemple : 5000 pour Pierre et 1000 pour Paul 3000 pour Pierre et 3000 pour Paul 4000 pour Pierre et 2000 pour Paul La question est alors de savoir quelle est la répartition juste et si les deux agents économiques seront d’accord sur le fait que cette répartition est juste.

L’exigence d’équité Est- ce que l’efficacité économique de répartition des ressources et des gains est compatible avec l’équité ? Equité : exigence sociale de justice qui impose des contraintes à une solution économique efficace. - > reduit l’ensemble des contrats acceptables par les parties Definition. optimum de Pareto : On dit qu’une situation est un optimum de Pareto si dans cette situation, il n’est pas possible d’améliorer le sort d’un agent économique sans détériorer le sort d’un autre. Optimum de Pareto= critère d’efficacité économique Cela veut dire que tous les gains possibles sont réalisés et qu’il n’est pas possible, compte tenu de la rareté des ressources de produire plus.

Critere de Pareto Une repartition A domine (est preferable a) une repartition B au sens de Pareto si tous les individus sont plus satisfaits dans la situation A que dans la situation B. Si, en votant pour passer de B a A, on obtient l’unanimite des voix. Une situation qui domine toutes les autres au sens de Pareto est un optimum de Pareto. Une fois qu’on est dans cette situation, on ne peut plus ameliorer le sort d’un individu sans deteriorer le sort d’un autre.

Justice et equite Justice=donner a chacun ce a quoi il a droit Equite=justice + prise en compte des conditions reelles dans lesquelles sont places les individus Droits formels/droits reels

L’exigence d’équité Critère égalitariste (Marx, XIX°) : il faut répartir de manière strictement égalitaire le gain total entre les agents économiques Ce critère ne tient pas compte des différences de compétence et d’effort Mise en œuvre de l`egalitarisme: impot, fiscalite Revenus primaires Redistribution des revenus par la fiscalite (l`impot) Prelevement par les taxes et tranferts vers les plus pauvres ou vers des groupes de la population cibles Revenus secondaires probleme d’incitation à l’effort : un impôt peut conduire les individus plus compétents à moins travailler et en conséquence à réduire la production totale réalisée. On parle de desincitation fiscale: decourage l`effort et la production de richesse Ce critère peut conduire à des inefficacités économiques

Caractère désincitatif d’une redistribution complètement égalitaire On imagine une société totalement égalitaire dans laquelle les gens gagnent un revenu primaire qui dépend de leur effort dans laquelle tous les revenus sont ensuite mis en commun puis répartis de manière égale entre tous les membres de la société

Deux individus dans la société chacun gagne un revenu: R1 le revenu de l’individu 1=revenu primaire R2 le revenu de l’individu 2=revenu primaire Revenu total de la société=R1+R2 Revenu secondaire (après redistribution) de chaque individu: R1’=(R1+R2)/2 R2’=(R1+R2)/2 Part du revenu secondaire de chaque individu qui dépend de son effort personnel: (part du revenu qu’il a généré lui-même qui lui revient) ? =R1/2 pour l’individu 1 =R2/2 pour l’individu 2

Trois individus dans la société chacun gagne un revenu: R1 le revenu primaire de l’individu 1 R2 le revenu primaire de l’individu 2 R3 le revenu primaire de l’individu 3 Revenu total de la société=R1+R2+R3 Revenu secondaire (après redistribution) de chaque individu: R1’=(R1+R2+R3)/3 = R1/3 + R2/3 + R3/3 R2’=(R1+R2+R3)/3 = R1/3 + R2/3 + R3/3 R3’=(R1+R2+R3)/3 = R1/3 + R2/3 + R3/3 Part du revenu secondaire de chaque individu qui dépend de son effort personnel: (part du revenu qu’il a généré lui-même qui lui revient?) =R1/3 pour l’individu 1 =R2/3 pour l’individu 2 =R3/3 pour l’individu 3

Quatre individus dans la société chacun gagne un revenu: R1 le revenu primaire de l’individu 1 R2 le revenu primaire de l’individu 2 R3 le revenu primaire de l’individu 3 R4 le revenu primaire de l’individu 4 Revenu total de la société=R1+R2+R3+R4 Revenu secondaire (après redistribution) de chaque individu: R1’=(R1+R2+R3+R4)/4 R2’=(R1+R2+R3+R4)/4 R3’=(R1+R2+R3+R4)/4 R4’=(R1+R2+R3+R4)/4 Part du revenu secondaire de chaque individu qui dépend de son effort personnel: (part du revenu qu’il a généré lui-même qui lui revient?) =R1/4 pour l’individu 1 =R2/4 pour l’individu 2 =R3/4 pour l’individu 3 =R4/4 pour l’individu 4

cent individus dans la société chacun gagne un revenu: R1 le revenu primaire de l’individu 1 R2 le revenu primaire de l’individu 2 … Revenu total de la société=R1+R2+R3+R4+…+R100 Revenu secondaire (après redistribution) de chaque individu: R1’=(R1+R2+…+R100)/100 R100’=(R1+R2+…+R100)/100 Part du revenu secondaire de chaque individu qui dépend de son effort personnel: (part du revenu qu’il a généré lui-même qui lui revient?) =R1/100 pour l’individu 1 =R2/100 pour l’individu 2 =.. =R100/100 pour l’individu 100 On voit que cette répartition égalitaire du revenu risque d’exercer un effet très désincitatif sur les individus (cela les dissuade de faire des efforts). Conséquence: moins d’efforts donc moins de richesses créées dans le pays donc niveau de vie plus bas; bien=être plus faible. Contradiction entre égalité et efficacité

Coût de la fiscalité Pour mettre en œuvre la redistribution du revenu (impôts et transferts fiscaux), il faut une administration fiscale = coût 1 euro prélevé # 1 euro redistribué (effectivement transféré à un autre agent) En général, 1 euro prélevé permet de réaliser un transfert de 80 centimes (au maximum): coût de la fiscalité = 20 centimes

Evasion fiscale Évasion fiscale # fraude fiscale fraude fiscale= le fait de ne pas déclarer son vrai revenu pour payer moins d’impôts Évasion fiscale: le fait de déclarer son revenu dans un pays dont le niveau d’imposition est plus faible (cas extrême: paradis fiscaux) Fiscalité: deux aspects: Assiette d’imposition=quantité de revenu que l’on peut taxer=base fiscale Taux d’imposition=% du revenu qui va être prélevé sous forme d’impôt par l’Etat Taux d’imposition moyen=montant de l’impôt prélevé/revenu Un individu qui gagne 20000 euros par an et qui paie 2000 euros d’impôt a donc un taux d’imposition moyen du revenu de 2000/20000=0.1=10%

France: impôt est progressif (ce n’est pas le cas de tous les pays): le taux d’imposition augmente par tranche de revenu Attention pas les vrais chiffres: Taux de 10% pour un revenu inférieur à 10 000 euros par an Taux de 20% pour un revenu compris entre 10 000 euros et 20 000 euros par an … Taux de 50% pour un revenu supérieur à 100 000 euros par an Taux marginal d’imposition augmente avec le revenu Taux marginal d’imposition= taux d’imposition sur le dernier euro gagné Le taux moyen d’imposition # taux marginal Chaque taux marginal s’applique uniquement à la tranche de revenu concerné

Exemple de calcul de l’impôt avec des taux d’imposition progressif Taux de 10% pour un revenu inférieur à 10 000 euros par an Taux de 20% pour un revenu compris entre 10 000 euros et 50 000 euros par an Taux de 50% pour un revenu supérieur à 50 000 euros par an Un individu qui gagne 200 000 euros par an. Première tranche de revenu: 10 000 euros: il paie 10% donc 0.1*10 000=1000 2è tranche de revenu: 40 000 euros, il paie 20%=0.2*40 000=8000 euros 3è tranche de revenu (entre 40 000 et 200 000)! 160 000 il paie 50%= 0.5*160 000 = 80 000 euros. Au total il paie donc 1000 + 8000 + 80 000 = 89 000 euros d’impôts. Le taux moyen d’imposition de cet individu est donc de 89 000 /200 000=44.5%

Caractère désincitatif de l’impôt « Trop d’impôt tue l’impôt » Courbe de Laffer Recettes fiscales L’assiette fiscale rétrécit 50% Taux d’imposition

L’assiette fiscale rétrécit pour 3 raisons: Fraude fiscale: les gens ne déclarent pas leur revenu (marché noir) Evasion fiscale: les gens se domicilient fiscalement dans un autre pays Désincitation à travailler: les gens travaillent moins et donc gagnent moins de revenu (donc paient moins d’impôts)

Impot non désincitatif: impôt forfaitaire impôt forfaitaire= impôt qui ne dépend pas des revenus des individus (pas un taux) Exemple: taxe d’habitation Avantage de cet impôt: il ne dépend d’aucun comportement (ni du revenu, ni de la consommation, ni des ventes…) Donc il n’influence aucun comportement Pb: on ne pas le fixer à un niveau élevé sinon les pauvres ne peuvent pas le payer , donc impôt très rare

Equité : il faut un critère non économique pour définir comment répartir de manière juste les ressources Plusieurs critères existent : Critère utilitariste (Bentham, XVIII°) : Il faut organiser la société de manière à ce que la somme des satisfactions des personnes soit la plus élevée possible : Si tous les individus sont identiques, ce la revient a viser le revenu total le plus grand possible Une fois le revenu total le plus grand possible obtenu, peu importe la répartition (l’un peut avoir tout et les autres rien) Ce critère est compatible avec l’efficacité économique. Il revient à choisir l’une des situations efficaces (optimum de Pareto)

Critère Rawlsien (Rawls, XX°) On peut accepter les inégalités (c’est-à-dire des différences de niveau de satisfaction entre individus) à condition que ce soit au nom de l’efficacité économique et que cela soit favorable aux plus pauvres Il faut tout d’abord définir quelles sont les situations efficaces. Pour choisir ensuite entre 2 situations efficaces, il faut choisir l’optimum de Pareto qui est le plus favorable au plus pauvre. Correspond au point g sur le graphique

Rawls principe du maximin La société la plus juste, c’est celle que vous choisiriez derrière le « voile d’ignorance » c’est-à-dire si vous ne saviez pas du tout à l’avance quelle place de la société vous devrez occuper (riche ou pauvre, homme ou femme, etc.) Les individus sont averses au risque: ils veulent s’assurer que la situation la pire dans laquelle ils peuvent tomber sera la moins mauvaise possible. Maximin: choisir parmi les sociétés celle dont le minimum est le plus élevé possible. Le maximum entre les minimum

Critère Rawlsien (suite) : Ce critère justifie la mise en place de politique favorisant l’égalité des chances : donner des bourses aux bons étudiants pour qu’ils puissent étudier même si leur parents n’ont pas les moyens de payer. La difficulté est de savoir si la situation d’une personne est la conséquence d’un effort plus limité ou de malchance. On va chercher à améliorer la situation du plus pauvre car celui-ci n’a sans doute pas choisi de l’être et tout le monde a un risque de se retrouver dans cette situation (par exemple en tombant malade et en ne pouvant plus travailler).

Critère de justice de Rawls Pour choisir entre plusieurs répartitions possibles, on applique le critère lexicographique: 1) on compare le sort des individus les plus pauvres et on choisit la société (la répartition) dans laquelle le sort du plus pauvre est le meilleur 2) si le sort du plus pauvre est le même dans les deux sociétés, on compare le sort des individus juste un peu moins pauvres Etc. Tout en restant dans l’ensemble des optima de Pareto

Dans le cas de la répartition du gain de la coopération de Pierre et Paul, les répartitions équitables seront les suivantes selon les différences critères d’équité : Critère utilitariste Tous les points du cœur de la négociation si la satisfaction de Pierre et de Paul dépend de la même manière du revenu. Mais si par exemple Pierre a besoin de plus d’argent pour obtenir un supplément de bonheur identique, alors il faut lui donner plus qu’à Paul Critère égalitariste : Gain de Pierre = Gain de Paul = 1/2 Gain Total = 6000/2=3000 Critère Rawlsien : Le point du cœur de la négociation qui est favorable au plus pauvre ici c’est Paul. Donc, cela justifie de donner tout le gain créé par la coopération à Paul. Paul aura 1000 + 2000 = 3000 et Pierre 3000 (Sauf si la différence de productivité de Pierre et Paul sont dues à des différences d’effort et non à la malchance)

Redistribution du revenu entre deux groupes d’individus Revenu de B Ensemble des répartitions du revenu égalitaires Revenu de A = revenu de B Ensemble des répartitions possibles g Bentham c d b e h a f Optima de Pareto 45 ° Revenu de A

Pauvrete relative et pauvrete absolue Mesure de la pauvrete absolue ( Banque Mondiale)= nombre de gens vivant avec moins de 1$ par jour ou nombre de gens ne pouvant pas consommer une certaine quantite de calories par jour Mesure de la pauvrete relative (exemple:Union Europenne): nombre gens dont le revenu est < a la moitie du revenu median du pays. Revenu median = niveau de revenu tel que la moitie de la population gagne moins et l’autre moitie de la population gagne plus.

Revenu median et revenu moyen Exemple: societe dans laquelle la moitie des gens gagnent 2000 euros et l’autre moitie 10000 euros. Le revenu moyen = (10000+2000)/2 = 6000 euros Le revenu median = 2001 euros. Dans une societe inegalitaire, le revenu moyen est different du revenu median

Autre exemple R1=2000 R2=1500 R3=1500 R4=2500 R5=2500 R6=100000 Revenu moyen dans cette societe=110000/6=18333 Revenu median=entre [1501 et 2499]

Autre exemple R2= 15 000 R3= 15 000 R1= 20 000 R4= 25 000 R5= 25 000 Revenu moyen dans cette societe=101000/6=16833 euros Revenu median=entre [20 001 et 24 999] euros

Comparaison entre le point h et le point a Le groupe le plus pauvre est le groupe B Au point a et au point h le revenu du groupe B est le même Donc on compare le revenu du groupe A selon qu’on est au point h ou au point a Le revenu du groupe A est plus élevé au point a Donc: entre le point h et le point a, le critère de Rawls conduit à choisir le point a. Et pourtant le point a est plus inégalitaire que le point h

Classement des pays selon les critères d’équité Nous allons chercher à classer selon les critères d’efficacité et d’équité 3 pays. Pour cela, nous observons la distribution des revenus dans ces 3 pays. Dans ces trois pays, on peut diviser la population en 4 groupes de taille égale obtenu après avoir classé les individus selon leur niveau de revenu. Le tableau suivant indique le revenu moyen de chaque groupe dans chaque pays. Revenu moyen France Grande-Bretagne Roumanie Groupe A (le quart de la population la plus pauvre) 1 000 Groupe B classe moyenne inférieure 3 000 2 000 Groupe C classe moyenne supérieure 6 000 5 000 Groupe D (le quart de la population la plus riche) 9 000 10 000

Critere de Pareto Une situation A est preferable a une situation B, au sens de Pareto, si le sort de tous les membres du groupe concerne est preferable dans la situation A par rapport a la situation B. On dit que la situation A domine la situation B au sens de Pareto. Le passage de la situation B a la situation A est Pareto-ameliorant.

Redistribution du revenu entre deux groupes d’individus Revenu de B Ensemble des répartitions du revenu égalitaires Revenu de A = revenu de B Ensemble des répartitions possibles g c d b e a f Optima de Pareto 45 ° Revenu de A

Revenu moyen France G.Bretagne Roumanie Groupe A 1 000 Groupe B 3 000 2 000 Groupe C 6 000 5 000 Groupe D 8 000 11 000 Critère utilitariste (somme) 18 000 19 000 4 000 Critère égalitariste Ecart (Rev de D-Rev de A) Ratio (Rev de D/ Rev de A) Revenu de B – rev A 7 000 8 2000 9 000 10 1000 1 Critère de Rawls Rev du plus pauvre (ici le 2° individu le + pauvre puisque le + pauvre a le même revenu partout) Rev de A = 1000 Rev de B : Critère de Pareto Optimum de Pareto Distribution dominée

Autres criteres L’objectif est de trouver une répartition juste mais qui récompense aussi les efforts. Par contre, les inégalités dont les personnes ne sont pas responsables (malchance, mauvaise santé, être né dans un milieu social défavorisé, moindre capacité intellectuelle….) ne sont pas justes.

Conclusion : les obstacles de la coopération Même quand la coopération est souhaitable, elle peut échouer en raison : Problème d’incitation : aléa moral Problème de coordination lorsque les décisions sont décentralisées (c’est-à-dire ne sont pas prises par tous au même moment, au même endroit : exemple dilemme du prisonnier) Problème de répartition du gain de la coopération La coopération doit émerger de décisions individuelles rationnelles, c’est-à-dire compatibles avec les intérêts individuels, mais aussi de considérations d’équité.

Les institutions favorisant la coopération La Loi permet de résoudre le problème d’aléa moral, en supprimant les coûts individuels de surveillance et d’application de sanctions. Mais, problème de passager clandestin : chacun a intérêt à ce que les autres respectent la loi, mais a intérêt à tricher. D’où les sanctions. Fiscalite: redistribution du revenu Organisations (entreprises) : partage des coûts entre plusieurs personnes (économies d’échelle, externalités) Monnaie : facilite les échanges (le troc exige une double coïncidence des besoins) La monnaie a 3 fonctions : moyen de paiement, unité de compte, réserve de valeur Marchés : des agents vont se spécialiser dans l’arbitrage pour profiter des différences de prix. Ces intermédiaires vont permettre la diffusion de l’information.