Le modèle cognitif du fonctionnement psychique Professeur C.S.Peretti
Introduction Définition de la cognition Conscience Perception Attention Mémoire
Définition de la cognition La cognition est le fait de connaître et de reconnaître La conscience fait partie de la cognition (connaître) La mémoire fait partie de la cognition (reconnaître)
La conscience Les neurosciences offrent aux approches neuropsychologiques modernes les ressources des nouvelles techniques d’imagerie cérébrale et d’idéographie pour étudier les structures et l’activité consciente ou inconsciente du cerveau normal ou pathologique L’intelligence artificielle propose une simulation informatique des opérations mentales sans recourir à la prise de conscience (Johnson-Laird, 1983)
La conscience La bioconscience (fonctionnement autonome,capacités d’autoconstruction, d’autodéfense, homéostasie, lutte contre le désordre thermodynamique : autopoïèse) La présence au monde ou l’awareness (état d’alerte généralisée) La présence à l’événement : vigilance attentive ou attention focale témoignant d’une présence sélective à l’événement (accessibilité à la conscience)
La conscience La notion de conscience perceptive est opposée à la conscience réflexive qui est associée au traitement cognitif sur des données stockées en mémoire On parle également de composante intentionnelle associée aux plans d’action, opposée aux composantes dispositionnelles de nos activités La présence à soi ou self-awareness (Tulving, 1972) en référence à la mémoire
Perception La perception nous permet d’entrer en relation avec le monde extérieur Elle nous permet d’appréhender le monde à partir des organes des sens (vision, audition, sens tactile, odorat, sens gustatif) Elle permet de donner une interprétation de la réalité objective qui fait intervenir la personnalité de l’individu
Perception Les lois de la perception sont issues de la psychologie de la forme (Gestalt-theorie) Les éléments isolés sont structurés par le sujet et organisés en forme Il s’agit d’une organisation de divers renseignements en un tout Toute perception d’une forme implique la perception d’une signification Toute forme incomplète est réorganisée pour être cohérente
Perception La perception est sous-tendue par des processus physicochimiques et neurologiques Seul le résultat est conscient On distingue une perception explicite et une perception implicite qui ne fait pas intervenir la conscience (par exemple la perception subliminale)
Perception La perception met en jeu l’attention Les schèmes perceptivomoteurs sous-tendent l’action La désignation établit une distance entre le sujet et l’objet et fonde l’existence de l’autre La perception nous permet de concevoir le monde organisé par rapport à notre corps mais autonome L’espace corporel est fondé sur la proprioception, les afférences vestibulaires, les mouvements du corps sur le corps
Perception L’espace juxtacorporel fait intervenir le contact, la vision proche, les actions de préhension L’espace extracorporel fait intervenir la vision de loin, l’audition et l’action de visée L’espace conceptuel est issu de la perception immédiate, l’image du corps en est la référence implicite
L’attention L’attention permet la vigilance, elle maintient le SNC à l’affût des stimuli, elle les dégage du bruit de fond des afférences selon leur signification pour l’organisme Elle permet de trier les stimuli issus du monde extérieur, du monde intérieur et de la mémoire Elle permet également de concentrer l’activité du SNC sur un domaine particulier en privilégiant la perception d’une modalité sensorielle
L’attention Entre perception et action, l’attention intervient dans la prise de conscience et dans la mise en mémoire Elle comporte une composante tonique (être attentif) et une composante phasique (faire attention) On parle d’attention dirigée (vers un stimulus) et sélective en l’opposant à une attention tonique (alerte générale)
Les fonctions exécutives Elles interviennent dans la mise en action en se situant à l’interface entre le cerveau et la réalisation d’une action ou d’une perception Elles permettent de gérer les informations traitées dans l’exécution d’une tâche Elles sont dépendantes du lobe frontal La vitesse de traitement de l’information est une fonction exécutive La mémoire de travail intervient dans le système exécutif
Le modèle du traitement de l’information Norman et Shallice (1986) proposent 1°) des filtres d’information perceptive 2°) un répertoire de programmes d’activités mentales ou motrices (schémas) comprenant notamment un agenda d’intervention détreminé par sélection des déclencheurs (trigger database) 3°) un système superviseur qui opère la mise en œuvre & la révision de l’agenda des opérations mentales 4°) un système de codage symbolique (langage) et une mémoire épisodique indispensable à l’émergence d’une expérience consciente (Shallice, 1988)
Le modèle d’Oakley
La conscience Les processus attentionnels constituent ( Logan et Cowan, 1984; Schneider & Schiffrin, 1984) des concepts étroitement associés à la prise de conscience Cependant, il serait possible d’accéder directement au processeur central sans intervention des systèmes attentionnels (Posner, 1980; Holender, 1986; Dixon, 1971) comme par exemple dans les phénomènes de perception subliminale
Le modèle d’Edelman
Le modèle de Norman et Shallice
Conclusion Le modèle cognitif du fonctionnement psychique fait intervenir des travaux de psychologie expérimentale ainsi que les avancées des techniques d’imagerie cérébrale et d’intelligence artificielle Le défi est de proposer des hypothèses d’architecture et de fonctionnement des fonctions cognitives validables expérimentalement chez l’homme normal et en pathologie aussi bien qu’en psychopharmacologie