Des célébrations communautaires de Baptêmes Quels enjeux pour notre Église ?
Une Église dans quel état ? Après un XIX° siècle où il sagissait de « réparer » ce que la Révolution avait détruit… Un début de XX° siècle marqué par des conflits entre lÉglise et la société (séparation des Églises et de lÉtat, lois sur la laïcité…) Un XX° siècle éprouvé par deux guerres mondiales et des mouvements de décolonisation.
Une Église dans quel état ? LÉglise se situe davantage sur un plan « institutionnel » que sur un plan « misionnaire » dans notre pays. Le travail effectué par les papes du XX° siècle va conduire doucement à lidée dune « réformartion » écclesiologique et liturgique nécessaire (communion fréquente, communion des petits enfants, remise en place de la Vigile Pascale…)
Une Église dans quel état ? Cest dans ce dynamisme que le Pape Jean XXIII va convoquer le Concile Vatican II.
Une ecclésiologie renouvelée Le Concile Vatican II va redéfinir lÉglise. La Constitution « Gaudium et Spes » va consacrer tout son chapitre 2 à expliciter la notion « dÉglise : Peuple de Dieu ». Et va préciser au paragraphe 11 que la célébration des sacrements est le lieu ordinaire de lexercice du sacerdoce commun.
Une ecclésiologie renouvelée Cela va donc modifier le caractère ordinaire de la célébration des sacrements. Cest dans cet état desprit que je vous invite à réflechir sur les conditions daccueil des demandes sacramentelles et sur la manière de mettre en œuvre la célébration du sacrement de baptême.
Une société qui a elle aussi évolué… Le monde dans lequel nous vivons a lui aussi changé… Effets de la mondialisation, des changements de comportements… Mais aussi désir des conserver et de transmettre « des valeurs »…
Accueillir des demandes de baptême. Si pour les catholiques engagés et formés, le renouvellement ecclésiologique précité est à peu de choses prêt « assimilé » (au moins dans les esprits…), ce nest pas le cas pour les chrétiens « des parvis » pour lesquels lÉglise est encore davantage une « institution » ou parfois « une administration de service public »…
Accueillir des demandes de baptême. Des écueils à éviter… –Les parents que nous rencontrons sont aussi lÉglise. Évitons de parler de nous et de nos pratiques en disant « lÉglise » ceci ou cela… –Gardons-nous de juger leur situation. Si nous sommes bénéficiaires dune richesse liturgique, biblique… ne nous comportons pas comme le « mauvais riche » avec Lazare dans lÉvangile… –Ne jamais donner de réponse « ferme et définitive » sans une vraie rencontre.
Accueillir des demandes de baptême. Ayons à cœur… –De les accueillir comme des frères et des sœurs desquels nous avons, nous aussi à apprendre… –Dêtre des témoins bien plus que des enseignants. –De parler du Christ plus que de nos manières de faire… Notre structure est au service de lannonce évangélique plus que delle-même. –De présenter le baptême non pas comme un but en soi; il ne sagit pas dêtre baptisé, mais de devenir chrétien par le baptême.
Accueillir des demandes de baptême. Pour cela ayons conscience –De ce que le « sacrement » du baptême nest jamais limité au temps de la célébration, mais quil est déjà commencé lors de la rencontre. –De ce que la grâce de Dieu est plus grande même que le sacrement. Que Dieu nattend pas le baptême pour aimer… –Que la préparation et la célébration du baptême ont aussi pour but de mettre en chemin les parents (autant que lenfant, sinon davantage).
Accueillir des demandes de baptême. Pour cela ayons conscience –Que dans la célébration dun baptême, on ne célèbre jamais lenfant qui est présenté, ni sa famille, mais quon célèbre Jésus Christ : le baptême est plongeon dans la mort du Christ pour une résurrection avec Lui. –Que chaque demande de sacrement, chaque demande de baptême en particulier, est un CADEAU que Dieu fait à notre communauté.
Des Célébrations communautaires ATTENTION : La dimension communautaire ne doit pas tenir à la dimension collective de la célébration, mais à la manière dont la communauté tout entière va « recevoir le cadeau que lui fait son Seigneur » !
Des Célébrations communautaires Afin daider les familles à entrer dans les propositions faites par les orientations de la catéchèse en France, et en particulier sur la catéchèse à partir des demandes sacramentelles, il sagit pour nous de donner au Peuple de Dieu la possibilité dexercer son sacerdoce baptismal à travers –Un témoignage de foi –Une convivialité de laccueil et de la joie.
Des Célébrations communautaires Il sagit aussi de témoigner auprès des familles que de devenir chrétien, cela ne revêt pas un caractère privé, mais que cela vise à une mise en relation avec dautres. Que la joie du baptême nest pas seulement non plus la joie de quelques uns, mais que cette joie est partagée par tous. Que le bâtiment « église » est aussi un lieu dans lequel il se passe dautres choses… en lien…
Des Célébrations communautaires Il sagit aussi de manifester que lÉglise ce nest pas seulement un prêtre, quelques laïcs dévoués, mais aussi, et surtout, « un Peuple de frères, un Peuple du partage, qui porte lÉvangile et la paix de Dieu »… Que pour la communauté le baptême édifie aussi le Corps du Christ… Il ny a pas que leucharistie pour ça !
Faire changer les mentalités… Sil nest pas facile pour les parents de leur faire comprendre que lÉglise chemine et adapte ses manières de proposer la foi (et les sacrements), ce nest pas non plus facile de le faire comprendre au Peuple de Dieu qui pratique dans nos communautés… On est trop souvent dans lordre du « rendre service », qui est le fait de quelques uns plus que de tous !
Faire changer les mentalités… On a souvent des mots durs pour parler des pratiques pastorales, pour considérer que lÉglise (mais quelle Église ?) laisse tout faire, et nest pas fidèle à sa mission. Rappelons-nous linterpellation de Jean-Paul II en France en 1980 : « France, fille aînée de lÉglise, quas-tu fait de ton baptême ? ».
Faire changer les mentalités… Il y a donc lieu de « mettre en route », de « faire cheminer » aussi nos pratiquants réguliers… De les aider à prendre conscience quils ont encore des choses à apprendre, à découvrir… Il y a lieu de le faire avec douceur, fraternité et amour, de manière pédagogique. Il faudra parfois du temps (alors que nous voudrions aller vite), nous en donner les moyens…
Faire changer les mentalités… Il faudra aussi leur faire admettre quun chrétien qui célèbre nest jamais un intrus, dans aucune célébration que ce soit… On ne gêne jamais quand on prie, quand on chante, quand on sourit. Que le Christ veut avoir besoin deux, comme de tous, pour faire son Église… Attention, cependant, de ne pas tomber dans lactivisme ! On ne vient pas que pour « faire quelque chose », mais aussi pour « être » témoin.
La dimension communautaire Permet aussi de prendre conscience –Que lâge, la santé des prêtres ou diacres célébrants ne doivent pas devenir un obstacle à la pastorale du baptême… –Que lengagement ecclésial des laïcs bénévoles ne doit pas devenir un obstacle dans leur vie de famille. –Que léglise (bâtiment) doit continuer dêtre un lieu ou des chrétiens viennent prier et célébrer et ne pas devenir une salle des fêtes comme les autres. –Du caractère sacré de la célébration.
La dimension communautaire Ne doit surtout pas être présentée –Comme un pis aller. On ne met pas en route de telles célébrations parce quon ne peut plus faire « comme avant »… –Comme une lubie de quelques uns qui passera avec les suivants… Quand on sengage dans une telle aventure, cest pour durer. –Comme une manière de faire « à la chaîne », mais comme un moyen adapté de rejoindre les familles daujourdhui, telles quelles sont.
La dimension communautaire Pour la susciter… quelques possibilités, parmi dautres… –Organisation dune journée communautaire ayant pour thème le baptême (surtout celui des petits enfants). –Profiter dun temps liturgique (Avent, Carême) pour orienter les homélies sur le sujet, ou, lorsque cela fonctionne bien, des dimanches autrement, ensembles… –Profiter des mêmes temps pour éditer des fiches de réflexion…
La dimension communautaire Pour la mettre en œuvre… –Demander à des fidèles dêtre attentifs à telle ou telle famille qui habite leur rue, leur quartier, leur village et qui demande le baptême pour leur enfant, en allant rendre visite, en accompagnant au baptême et en assurant un « Service Après Vente » light… (transmission dinformations, invitations à participer à léveil à la foi, au caté…) –Les inviter à une rencontre de préparation…
La dimension communautaire –Leur demander, le jour du baptême, daccompagner la famille, jusque dans certains rites (remise du vêtement blanc, transmission de la lumière aux parrains et marraines…) –Leur demander de sengager en signant dans le registre comme « témoin ». –Contribuer au caractère festif du baptême en leur demandant de favoriser un climat paisible dans lassemblée à travers la prière et la participation aux chants…
Quelques questions ouvertes ? –Quand nous baptisons, nous le faisons souvent le dimanche après la messe. Dans ce cas, nous désirons un accueil des familles. Que faisons-nous de cet accueil ? –Avons-nous pris conscience quun horaire en fin de matinée est souvent lheure de repas des tous-petits et quils sont faoncément dans de moins bonnes dispositions (pleurs, cris…) ? –Nous sommes-nous déjà interrogés sur lheure à laquelle ceux (et surtout celles) qui préparent matériellement léglise rentrent chez elles ?
Quelques questions ouvertes ? –Quelle mise en place dune pédagogie de linitiation (et donc du cheminement) mettons-nous en place, en particulier dans nos préparations ? –Certaines de nos préparations ne sont-elles pas trop souvent centrées sur des affaires dorganisation que sur une annonce explicite de lÉvangile du Christ ?