(A. Meurant - UCL )1 Chapitre Troisième Modifications phonétiques
(A. Meurant - UCL )2 1. Loi de lalternance vocalique Des mots apparentés ou soumis aux lois de la flexion peuvent se bâtir sur des voyelles dont diffèrent le timbre (alternance qualitative) ou la longueur (alternance quantitative) : tego/toga/tēgula uenit/uēnit multitūdō/inis A. Du côté des voyelles
(A. Meurant - UCL )3 2. Loi de lapophonie des voyelles brèves Lapophonie désigne la variation du timbre d'une voyelle dans un contexte donné (ou, en d'autres termes, la fermeture d'une voyelle brève en syllabe intérieure) : - en syllabe intérieure une voyelle brève évolue en -ĕ- devant -r- e n syllabe intérieure ouverte un -ă-/-ĕ- brefs évoluent en -ĭ- e n syllabe intérieure fermée un -ă- bref évolue en -ĕ- habēre > adhibēre - factus > cōnfectus - dare > reddere
(A. Meurant - UCL )4 2. Loi de lapophonie des voyelles brèves Il s'agit ici de mots formés par préfixation, évolution qui transforme une syllabe initiale en syllabe intérieure. Mais le phénomène est aussi observable en contexte flexionnel : capio > capĕre - mīles > mīlitis
(A. Meurant - UCL )5 3. Loi des finales entravées Dans les polysyllabes, la voyelle finale suivie d'une consonne autre que -s- est brève amābāmus face à amābam, amābat mais amābās honor face à honōris rem face à rērum >< sīc, sōl, fūr Dans les monosyllabes, la voyelle est toujours brève devant -m- ou -t-
(A. Meurant - UCL )6 4. « Vocalis ante uocalem corripitur » Dans toute série associant une voyelle à une autre voyelle de timbre différent, la première est brève : Échappent néanmoins à cette règle : fīo/fīunt (mais fierem !!) la désinence -īus du gén. sing. des déclinaisons pronominales le gén. sing. de diēs (diēī) les mots d'origine grecque (āēr ; Aenēās). habeo >< habēre audio >< audīre
(A. Meurant - UCL )7 5. Loi dOsthoff Une voyelle qui précède la suite sonante (nasale, liquide) + occlusive est brève : amant, amandus
(A. Meurant - UCL )8 6. Loi de Lachmann Radicaux du présent Radicaux du supin et de ses dérivés ag- (ago) āc- (āctus) ad- (cado) ās- (cāsus) eg- (tego) ēc- (tēctus) ed- (edere) ēs- (ēsus)
(A. Meurant - UCL )9 7. Quelques autres règles En syllabe finale ouverte, -ǐ bref évolue en -ĕ bref : omnis > omne cape et non *capi Deux voyelles de timbre identique fusionnent toujours en une longue. audīsse > audī(u)isse - nīl > ni(h)il Elles le font parfois quand leurs timbres diffèrent : cōgo > * co-ago – amo > * amā-o mais coēgi > coāctus - moneo
(A. Meurant - UCL )10 7. Quelques autres règles Devant –nct, -nx, la voyelle est longue sānctus Toute voyelle est longue devant –ns, -nf īnfāns cōnsul īnfēlīx mēns
(A. Meurant - UCL )11 1. Le rhotacisme A lépoque classique, un -s- intervocalique situé à la frontière de morphèmes est réalisé en -r- amā – re > < flō – ris Exceptions : miser, desino, nisi, Caesar, asinus B. Du côté des consonnes
(A. Meurant - UCL )12 2. Lassimilation Des consonnes voisines tendent à sassimiler partiellement ou totalement apportāre > ad-portāre face à aduenire āctus pour * ag – tus
(A. Meurant - UCL )13 3. Combinaisons On notera encore que les règles concernant les consonnes peuvent se combiner à celles qui regardent les voyelles : *fu – is – am > *fuiram > fuĕram *fu –is – o > *fuiro > fuĕro
(A. Meurant - UCL )14 4. Epenthèse Dans les groupes ml, ms et mt, une consonne (dite épenthétique) sintercale entre les deux consonnes initiales. sumo sumpsi sumptum