Epistémologie numérique Etude du corpus des leçons et essais de Gustave Guillaume Mathieu Valette – ATILF, CNRS-Nancy Journée scientifique CORPUS DE SCIENCES SOCIALES : ÉTABLISSEMENT, NUMÉRISATION, ANALYSES SÉMANTIQUES (8 juin 2005) Organisée par le Centre de recherche en informatique multilingue, équipe Sémantique des textes, INALCO, Paris.
Hypothèses La théorie est un texte La théorisation relève de la construction du sens Théorisation et conceptualisation sont contraintes par l’énonciation
Objectifs Objectiver l’analyse des textes en sciences sociales Outiller l’épistémologie Linguistique de corpus (outils statistiques et documentaires) Sémantique interprétative
Le corpus : G. Guillaume (1883-1960) Corpus numérique 2 essais 1919, Le problème de l'article et sa solution dans la langue française (PBA). 1929, Temps et Verbe. Théorie des aspects, des modes et des temps (TV). Environ 450 conférences 1938-1960, Leçons de linguistique (équiv. 16 volumes papier) Corpus manuscrit Brouillons Mémoires
Plan de l’exposé Génétique du texte, génétique des concepts Le remaniement du vocabulaire conceptuel Lexicalisation de thèmes Destin guillaumien du morphème ‘act-’ Construction textuelle d’un concept La langue comme machine
1. Génétique du texte, génétique des concepts La distance intertextuelle Analyse arborée – calcul sur les formes Algorithme de Xuan Luong, Méthode Dominique Labbé
1. Génétique du texte, génétique des concepts Le remaniement du dictionnaire (1919-1929) Les mots qui progressent (1/2) Vocabulaire métalinguistique Métalangage traditionnel temps, aspect, mode, présent, passé, futur, aoriste, optatif Métalangage idiolectal chronogénèse, chronogénétique, chronothétique, chronotypes, aspect tensif, détensif Lexique théorique ‘constru’- (construire, construction, etc.), ‘systēm’- (système, systématique) ‘représent’- (représenter, représentation), ‘schēm’- (schème, schématisation)
1. Génétique du texte, génétique des concepts Le remaniement du dictionnaire (1919-1929) Les mots qui progressent (2/2) Eléments de structuration situer, opposer, différer, comprendre, distinction, présence Phraséologie « nous nommerons », « proprement dit » Discours métathéorique et épistémologique linguistique savante, linguistique historique, linguistique traditionnelle, linguistique descriptive
1. Génétique du texte, génétique des concepts Le remaniement du dictionnaire (1919-1929) Les mots qui régressent (1/1) Vocabulaire philosophique Verbe exister Noms esprit, raisonnement, intelligent, êtres, idéalité, idée, matière, objet, vue, fin, progrès, force, causes, loi Adjectifs générale, pure, formelle, logique Lexies évaluatives et qualificatives plusieurs, guère, très, trop, peu, assez, tout, souvent, sortes de, diverses, véritable, forte, facile, petit Autres Modal « il faut », « il ne faut pas » Impers. « il s’agit », « il ne s’agit pas »
2. Lexicalisation de thèmes Le concept d’actualisation Fréquence absolue du lexème ‘actualis-’ ‘actualis-’ + ‘virtualis-’ 119 occurrences « actualisation » (lemme) 37 occurrences
2. Lexicalisation de thèmes Autour du morphème ‘act’ 1ère période 2ème période 3ème période Analyse factorielle – distribution des thèmes de l’actualisation projetée sur le corpus
2. Lexicalisation de thèmes Autour du morphème ‘act’ Analyse arborée – mesure de la cohésion lexicale
2. Lexicalisation de thèmes Autour du morphème ‘act’ Histogramme des fréquences absolues
2. Lexicalisation de thèmes Autour du morphème ‘act’ Histogramme de l’écart réduit
3. Construction textuelle d’un concept La langue comme mécanisme, comme machine Le concept est tributaire de ses réalisations dans le texte Chaque réalisation en modifie la nature, par delà la définition qui en est donnée
3. Construction textuelle d’un concept La langue comme mécanisme, comme machine La langue est-elle une machine ? La cybernétique : comprendre les mécanismes de la pensée La psychomécanique : une théorie des mécanismes de la pensée.
3. Construction textuelle d’un concept L’endo-mécanisme Construction sémantique de l’assimilation de la psychomécanique à une cybernétique
3. Construction textuelle d’un concept Comparaison de la langue à une machine La construction achevée d’un système repose sur un certain ordre dans le rapport des parties constitutives. Elle n’a rien à voir avec l’ordre dans lequel les parties rapportées ont été apportées à l’ouvrier – qui est ici l’esprit afin qu’il en construise, selon la connaissance qu’il a de lui-même, son ouvrage : le système dont il a besoin. J’évite autant que possible, parlant des choses de la langue, qui ont une rigoureuse spécificité, de faire appel à des comparaisons. Pour une fois cependant, je crois pouvoir, sans dommage appréciable, montrer exceptionnellement un peu moins de scrupule. Je dirai donc que l’ordre de rapport ― l’ordre systématique ― est dans une machine celui qui en assure le fonctionnement, celui sans lequel la machine ne marcherait pas. Il emporte avec lui une juste mise en place des pièces constitutives. Quant à l’ordre d’apport ― l’ordre historique ― il est celui, en général assez inconditionné, qu’on a suivi pour le montage des pièces […]. Je veux me persuader que cette comparaison n’a pas d’inconvénients cachés (Guillaume, 17 juin 1946) La situation du sujet parlant est, en l’espèce – j’ai peu de goût pour les comparaisons, généralement fausses sans qu’on s’en aperçoive bien à première vue – la situation est à peu près celle du mécanicien qui sait conduire une machine, mais qui peut n’avoir qu’une idée tout à fait vague du dispositif intérieur de la machine qu’il conduit et une idée encore plus vague des problèmes de toute sorte mis en cause par et pour sa construction. La difficulté, qui est grande, de s’introduire à la connaissance de la langue et de sa systématisation propre n’empêche nullement que cette connaissance soit indispensable à qui veut avoir une connaissance véritable de ce qu’est le langage. (Guillaume, 28 novembre 1947)
3. Construction textuelle d’un concept Comparaison de la langue à une machine La construction achevée d’un système repose sur un certain ordre dans le rapport des parties constitutives. Elle n’a rien à voir avec l’ordre dans lequel les parties rapportées ont été apportées à l’ouvrier – qui est ici l’esprit afin qu’il en construise, selon la connaissance qu’il a de lui-même, son ouvrage : le système dont il a besoin. J’évite autant que possible, parlant des choses de la langue, qui ont une rigoureuse spécificité, de faire appel à des comparaisons. Pour une fois cependant, je crois pouvoir, sans dommage appréciable, montrer exceptionnellement un peu moins de scrupule. Je dirai donc que l’ordre de rapport ― l’ordre systématique ― est dans une machine celui qui en assure le fonctionnement, celui sans lequel la machine ne marcherait pas. Il emporte avec lui une juste mise en place des pièces constitutives. Quant à l’ordre d’apport ― l’ordre historique ― il est celui, en général assez inconditionné, qu’on a suivi pour le montage des pièces […]. Je veux me persuader que cette comparaison n’a pas d’inconvénients cachés (Guillaume, 17 juin 1946) La situation du sujet parlant est, en l’espèce – j’ai peu de goût pour les comparaisons, généralement fausses sans qu’on s’en aperçoive bien à première vue – la situation est à peu près celle du mécanicien qui sait conduire une machine, mais qui peut n’avoir qu’une idée tout à fait vague du dispositif intérieur de la machine qu’il conduit et une idée encore plus vague des problèmes de toute sorte mis en cause par et pour sa construction. La difficulté, qui est grande, de s’introduire à la connaissance de la langue et de sa systématisation propre n’empêche nullement que cette connaissance soit indispensable à qui veut avoir une connaissance véritable de ce qu’est le langage. (Guillaume, 28 novembre 1947)
3. Construction textuelle d’un concept Comparaison de la langue à une machine La construction achevée d’un système repose sur un certain ordre dans le rapport des parties constitutives. Elle n’a rien à voir avec l’ordre dans lequel les parties rapportées ont été apportées à l’ouvrier – qui est ici l’esprit afin qu’il en construise, selon la connaissance qu’il a de lui-même, son ouvrage : le système dont il a besoin. J’évite autant que possible, parlant des choses de la langue, qui ont une rigoureuse spécificité, de faire appel à des comparaisons. Pour une fois cependant, je crois pouvoir, sans dommage appréciable, montrer exceptionnellement un peu moins de scrupule. Je dirai donc que l’ordre de rapport ― l’ordre systématique ― est dans une machine celui qui en assure le fonctionnement, celui sans lequel la machine ne marcherait pas. Il emporte avec lui une juste mise en place des pièces constitutives. Quant à l’ordre d’apport ― l’ordre historique ― il est celui, en général assez inconditionné, qu’on a suivi pour le montage des pièces […]. Je veux me persuader que cette comparaison n’a pas d’inconvénients cachés (Guillaume, 17 juin 1946) La situation du sujet parlant est, en l’espèce – j’ai peu de goût pour les comparaisons, généralement fausses sans qu’on s’en aperçoive bien à première vue – la situation est à peu près celle du mécanicien qui sait conduire une machine, mais qui peut n’avoir qu’une idée tout à fait vague du dispositif intérieur de la machine qu’il conduit et une idée encore plus vague des problèmes de toute sorte mis en cause par et pour sa construction. La difficulté, qui est grande, de s’introduire à la connaissance de la langue et de sa systématisation propre n’empêche nullement que cette connaissance soit indispensable à qui veut avoir une connaissance véritable de ce qu’est le langage. (Guillaume, 28 novembre 1947)
3. Construction textuelle d’un concept Comparaison de la langue à une machine La construction achevée d’un système repose sur un certain ordre dans le rapport des parties constitutives. Elle n’a rien à voir avec l’ordre dans lequel les parties rapportées ont été apportées à l’ouvrier – qui est ici l’esprit afin qu’il en construise, selon la connaissance qu’il a de lui-même, son ouvrage : le système dont il a besoin. J’évite autant que possible, parlant des choses de la langue, qui ont une rigoureuse spécificité, de faire appel à des comparaisons. Pour une fois cependant, je crois pouvoir, sans dommage appréciable, montrer exceptionnellement un peu moins de scrupule. Je dirai donc que l’ordre de rapport ― l’ordre systématique ― est dans une machine celui qui en assure le fonctionnement, celui sans lequel la machine ne marcherait pas. Il emporte avec lui une juste mise en place des pièces constitutives. Quant à l’ordre d’apport ― l’ordre historique ― il est celui, en général assez inconditionné, qu’on a suivi pour le montage des pièces […]. Je veux me persuader que cette comparaison n’a pas d’inconvénients cachés (Guillaume, 17 juin 1946) La situation du sujet parlant est, en l’espèce – j’ai peu de goût pour les comparaisons, généralement fausses sans qu’on s’en aperçoive bien à première vue – la situation est à peu près celle du mécanicien qui sait conduire une machine, mais qui peut n’avoir qu’une idée tout à fait vague du dispositif intérieur de la machine qu’il conduit et une idée encore plus vague des problèmes de toute sorte mis en cause par et pour sa construction. La difficulté, qui est grande, de s’introduire à la connaissance de la langue et de sa systématisation propre n’empêche nullement que cette connaissance soit indispensable à qui veut avoir une connaissance véritable de ce qu’est le langage. (Guillaume, 28 novembre 1947)
3. Construction textuelle d’un concept Comparaison de la langue à une machine La construction achevée d’un système repose sur un certain ordre dans le rapport des parties constitutives. Elle n’a rien à voir avec l’ordre dans lequel les parties rapportées ont été apportées à l’ouvrier – qui est ici l’esprit afin qu’il en construise, selon la connaissance qu’il a de lui-même, son ouvrage : le système dont il a besoin. J’évite autant que possible, parlant des choses de la langue, qui ont une rigoureuse spécificité, de faire appel à des comparaisons. Pour une fois cependant, je crois pouvoir, sans dommage appréciable, montrer exceptionnellement un peu moins de scrupule. Je dirai donc que l’ordre de rapport ― l’ordre systématique ― est dans une machine celui qui en assure le fonctionnement, celui sans lequel la machine ne marcherait pas. Il emporte avec lui une juste mise en place des pièces constitutives. Quant à l’ordre d’apport ― l’ordre historique ― il est celui, en général assez inconditionné, qu’on a suivi pour le montage des pièces […]. Je veux me persuader que cette comparaison n’a pas d’inconvénients cachés (Guillaume, 17 juin 1946) La situation du sujet parlant est, en l’espèce – j’ai peu de goût pour les comparaisons, généralement fausses sans qu’on s’en aperçoive bien à première vue – la situation est à peu près celle du mécanicien qui sait conduire une machine, mais qui peut n’avoir qu’une idée tout à fait vague du dispositif intérieur de la machine qu’il conduit et une idée encore plus vague des problèmes de toute sorte mis en cause par et pour sa construction. La difficulté, qui est grande, de s’introduire à la connaissance de la langue et de sa systématisation propre n’empêche nullement que cette connaissance soit indispensable à qui veut avoir une connaissance véritable de ce qu’est le langage. (Guillaume, 28 novembre 1947)
3. Construction textuelle d’un concept Comparaison de la langue à une machine La construction achevée d’un système repose sur un certain ordre dans le rapport des parties constitutives. Elle n’a rien à voir avec l’ordre dans lequel les parties rapportées ont été apportées à l’ouvrier – qui est ici l’esprit afin qu’il en construise, selon la connaissance qu’il a de lui-même, son ouvrage : le système dont il a besoin. J’évite autant que possible, parlant des choses de la langue, qui ont une rigoureuse spécificité, de faire appel à des comparaisons. Pour une fois cependant, je crois pouvoir, sans dommage appréciable, montrer exceptionnellement un peu moins de scrupule. Je dirai donc que l’ordre de rapport ― l’ordre systématique ― est dans une machine celui qui en assure le fonctionnement, celui sans lequel la machine ne marcherait pas. Il emporte avec lui une juste mise en place des pièces constitutives. Quant à l’ordre d’apport ― l’ordre historique ― il est celui, en général assez inconditionné, qu’on a suivi pour le montage des pièces […]. Je veux me persuader que cette comparaison n’a pas d’inconvénients cachés (Guillaume, 17 juin 1946) La situation du sujet parlant est, en l’espèce – j’ai peu de goût pour les comparaisons, généralement fausses sans qu’on s’en aperçoive bien à première vue – la situation est à peu près celle du mécanicien qui sait conduire une machine, mais qui peut n’avoir qu’une idée tout à fait vague du dispositif intérieur de la machine qu’il conduit et une idée encore plus vague des problèmes de toute sorte mis en cause par et pour sa construction. La difficulté, qui est grande, de s’introduire à la connaissance de la langue et de sa systématisation propre n’empêche nullement que cette connaissance soit indispensable à qui veut avoir une connaissance véritable de ce qu’est le langage. (Guillaume, 28 novembre 1947)
3. Construction textuelle d’un concept Comparaison de la langue à une machine
3. Construction textuelle d’un concept Métaphore de l’oiseau : le naturel et l’industriel