Introduction 2.1.1 Sculpture 2.1.2 Architecture 2.1.3 Peinture 2-1 L’art romain Introduction 2.1.1 Sculpture 2.1.2 Architecture 2.1.3 Peinture
Les Romains, admirateurs de l’art grec... Les Romains laissent de nombreux textes: littérature, philosophie, annales. Leur culture nous est, de tout le monde antique, la plus connue. Mais peu d’écrits restent sur l’art de leur temps: ils parlent toujours des grandes œuvres de Polyclète, Phidias, Praxitèle... L’admiration des Romains pour l’art grec les fait importer les œuvres grecques, les reproduire en grande quantité. Leur production propre s’inspire de sources grecques, leurs artistes eux-mêmes sont d’origine grecque... La question se pose: y a-t-il un art romain ou est-ce seulement l’art grec, dans sa phase décadente, l’art grec sous la règle romaine? Les Romains, soucieux de leur future renommée,
Les Romains admirent l’art grec, qu’ils importent et reproduisent, s’inspirant de sources grecques dans leur production propre, leurs artistes étant souvent d’origine grecque et toute une catégorie d’œuvres ne sont que des copies d’œuvres grecques. Nous leur devons nombre des plus grands chefs-d'œuvre de la sculpture grecque qui ne nous sont parvenus que par les copies romaines. C’est aussi le cas du Doryphore et du Diadumène de Polyclète. Le Doryphore (Porteur de lance, Canon de Polyclète), copie romaine en marbre, l’original par Polyclète vers 440 av.J.C.
L’art romain: complexe et cosmopolite Les œuvres produites durant la domination romaine se distinguent toutefois de l’art grec. L’Empire Romain est une société cosmopolite, et l’art romain est bâti non seulement sur l’héritage grec, mais aussi sur celui des Étrusques, de l’Égypte et du Proche-Orient… Voyons sa spécificité…
Sculpture grecque / sculpture romaine Sculpture hellénistique: Portrait de Delos, inquiet, vers 80 aC Buste - portrait républicain, vers 80 av. J.C.
2-2-1 Art romain: Sculpture Sculpture grecque/sculpture romaine Le portrait romain: Républicain/Impérial Le bas-relief historique
L’art romain: la sculpture Les Romains admirent l’art grec, qu’ils importent et reproduisent, s’inspirant de sources grecques dans leur production propre, leurs artistes étant souvent d’origine grecque et toute une catégorie d’œuvres ne sont que des copies d’œuvres grecques. Il existe toutefois dans l’art romain une autre catégorie de sculptures, qui est authentiquement romaine: il s’agit du portrait et du bas-relief narratif ou historique.
Le portrait romain C’est la recherche de la ressemblance avec le modèle qui est la principale caractéristique de la sculpture romaine. Tandis que l’artiste grec exprimait l’idée d’un homme générique, idéal, la mentalité romaine privilégie l’individualisation et l’identification. Julius Caesar, c. 50bc Julius Caesar, c. 50bc
Nous avons déjà vu l’apparition de l’idée du portrait individualisé dans l’art de l’époque hellénistique: mais tandis que l’artiste grec rend le portrait psychologique de son modèle, le portrait romain semble une minutieuse transposition de ses traits du visage. Sculpture hellénistique: Portrait de Delos, inquiet, vers 80 aC Buste - portrait républicain, vers 80 av. J.C.
Ce soin trahit ses origines: une ancienne tradition romaine voulait qu’à la mort du chef de famille, un moulage en cire de son visage fut gardé sur l’autel familial. L’origine de ce procédé remonte aux sociétés néolithiques, et subsiste de nos jours, comme nous pouvons voir avec ce masque mortuaire de Victor Hugo. Jéricho, Jordanie: les cranes plâtrés des ancêtres, 7000 à 6000 ans avant J.C. Masque mortuaire de Victor Hugo, 1885
Ces masques mortuaires en cire étaient périssables: à partir du Ier siècle les patriciens veulent en avoir des copies en marbre: ces portraits soulignaient leur haut lignage familial. Ces têtes de marbre sont des documents visuels, non des œuvres d’art, et peuvent être recopiées, comme ici dans ce portrait du patricien romain portant les bustes de ses ancêtres, vers 30 av. J.C. Patricien romain portant les bustes de ses ancêtres, vers 30 av. J.C.
La sculpture républicaine Dès la période républicaine, les chefs politiques et militaires sont honorés par les statues, comme ces sculptures d’athlètes vainqueurs, érigées dans les sanctuaires grecs. L’attention portée aux détails du vêtement, nous laisse supposer que non seulement elles identifiaient les modèles par leur pose, leurs attributs et les inscriptions, mais qu’elles étaient aussi des portraits ressemblants… Cette sculpture de l’Orateur est étrusque, mais le geste s’adressant à la foule est typiquement romain. L’Orateur, début du Ier siècle av. J.C.
Le portrait romain républicain: recherche de la ressemblance, individualisation et identification. Julius Caesar, c. 50bc Julius Caesar, c. 50 avant J.C.
La sculpture impériale Cette tradition change avec l’Empire: nous pouvons nous en apercevoir avec le portrait de l’Empereur Auguste: si le geste et le réalisme des détails du vêtement demeurent, le portrait semble plus idéalisé. Nous y retrouvons dans l’art romain le concept, originaire d’Égypte, de la divinité de la personne du souverain. Les Romains vont user de ce procédé d’abord dans les provinces orientales où cette croyance est traditionnellement établie… Augustus in armor, 40bc, vatikanski muzej nous ne savons pas si cette statue représente un homme ou un Dieu? Auguste de Primaporta, vers 20 av. J.C.
… pour ensuite l’adopter comme part de la politique officielle: nous pouvons parler de propagande. Auguste de Primaporta, vers 20 av. J.C. Empereur Octavian Augustus, Ier siècle après JC
Marc-Aurèle, statue équestre, bronze, 161-180 aD Trajan, Marc Aurèle (replica Campidoglio, original musée Capitolin) Trajan, Empereur 98-117 AD
L’image de l’empereur tient bientôt lieu d’effigie de l’Empire: tout Romain reconnait l’Empereur pour en avoir vu le portrait, soit sur une statue, soit celle frappée sur la monnaie. Augustus as Pontifex Maximus, 40bc Augustus Pontifex Maximus, 40bc
Bas reliefs historiques L’art impérial ne se limite pas aux portraits. Les empereurs commémorent les événements importants de leur règne sur des bas reliefs narratifs historiques. Colonne Trajane, Ara Pacis,
Ces bas reliefs historiques nous rappellent l’art du Proche Orient: nous avons déjà vu les reliefs narratifs donnant un compte-rendu détaillé des campagnes militaires royales décorer les palais assyrien et perses: 865bc,cca King Ashurnasirpal II (883-859 BC), palais de Darius à Persepolis
Les Romains représentent leur victoires sculptées en bas-reliefs, qui sont fixés sur des édifices: autels monumentaux (Ara Pacis d’Auguste), colonnes (colonne Trajane) ou arcs de triomphe (comme l’Arc de Titus). Nous allons en voir les plus importants exemples… Dès le IIIème siècle av. J.C, les Romains représentent leur victoires sur les panneaux peints portés dans les processions. Au cours des dernières années de la République ces représentations acquièrent une forme plus durable (Autel de la paix, Arc de Titus, colonne Trajane)
Ara Pacis, autel de la paix (13-9 av J.C.), empereur Auguste, Rome Le monumental autel de la paix (Ara Pacis) érigé à Rome (entre 13-9 av J.C.) par l’empereur Auguste, « prince de la Paix » … Ara Pacis, l’autel de la Paix, Rome (empereur Auguste, la construction voté par le Sénat en 13 av JC et érigé en quatre ans) Ara Pacis, autel de la paix (13-9 av J.C.), empereur Auguste, Rome
L’Arc de Titus, érigé en 81 après J. C L’Arc de Titus, érigé en 81 après J.C. pour commémorer les victoires de l’empereur Titus. Il présente deux importants reliefs historiques représentant le cortège triomphal célébrant la conquête de Jérusalem.
Et La colonne Trajane, la plus remarquable de ces colonnes inspirées des obélisques égyptiens, érigée au début du IIème siècle après J.C. pour célébrer les victoires de Trajan sur les Daces. Colonne Trajane, IIème siècle après J.C.
Ara Pacis, l’autel de la Paix, Rome (empereur Auguste, (13-9 av J.C.) Voyons ces reliefs de plus près, en commençant par Ara Pacis, le monumental autel de la paix érigé par l’empereur Auguste à Rome. Ara Pacis, l’autel de la Paix, Rome (empereur Auguste, la construction voté par le Sénat en 13 av JC et érigé en quatre ans) Ara Pacis, l’autel de la Paix, Rome (empereur Auguste, (13-9 av J.C.)
Une frise monumentale court le long du mur, au-dessus d’un socle au relief décoratif…
Rome: Ara Pacis, la procession impériale d’Auguste, 13-9 av J.C. Dans cette frise apparait la procession solennelle menée par l’empereur Rome: Ara Pacis, la procession impériale d’Auguste, 13-9 av J.C.
Phidias, Frise du Parthenon, vers 440 av. J.C. Cette frise nous rappelle les frises des temples grecs, comme celle de la cella du Parthénon, montrant la Procession en honneur d’Athéna… parthenon frise_du_parthenon_445-438_av_JC_Phidias 1600 m h=110cm. Les métopes datenet des années 440. Phidias, Frise du Parthenon, vers 440 av. J.C.
Athènes: Parthénon, La procession à l’honneur d’Athèna 445-438 av. J.C., Phidias En comparant la procession impériale d’Auguste avec la procession à l’honneur d’Athéna de la frise du Parthénon, nous voyons facilement la différence entre le bas-relief grec et le bas-relief romain: Rome: Ara Pacis, la procession impériale d’Auguste, 13-9 av J.C.
Parthénon, La frise du Parthénon, 445-438 av. J.C., Phidias Dans la frise du Parthénon, pas d’individualisation: les corps des participants sont tous jeunes et beaux, habillés de la même façon. Il s’agit d’une procession mythique , qui appartient à un monde idéal, intemporel. L’accent est sur le rythme de cette frise, et du rituel lui-même. parthenon frise_du_parthenon_445-438_av_JC_Phidias Parthénon, La frise du Parthénon, 445-438 av. J.C., Phidias
Dans le relief romain par contre, une multitude de détails nous indiquent un événement déterminé, récent, connu. Les participants, membres de la famille royale, sont traités comme des portraits, le comportement des enfants est anecdotique…
L’Arc de Titus Cet arc de triomphe fut érigé en 81 après J. C L’Arc de Titus Cet arc de triomphe fut érigé en 81 après J.C. pour commémorer les victoires de l’empereur Titus. Il présente deux importants reliefs historiques représentant le cortège triomphal célébrant la conquête de Jérusalem.
De même, les deux reliefs ornant l’Arc de Titus représentent le cortège triomphal célébrant la conquête de Jérusalem, un événement historique récent et connu.
L’Arc de Titus, 81 après J.C., Rome Il s’agit d’un événement historique récent et connu: on peut reconnaitre le chandelier à sept branche, porté en procession comme part du butin. L’Arc de Titus, 81 après J.C., Rome
Souvenez vous que l’artiste grec par contre, pour commémorer une bataille, par exemple les victoires sur les Perses, la représentait comme un combat symbolique, mythique: celui des Lapithes et des Centaures ou celui des Grecs et des Amazones, comme ici Scopas, dans la frise du Mausolée d’Halicarnasse… scopas the-battle-of-the-greeks-and-the-amazons-from-the-mausoleum-of-halicarnassus-circa-350-bc Combat des Grecs et des Amazones, Scopas, frise du Mausolée d’Halicarnasse, 350 av. J.C.
Dégager l’essentiel: C’est la recherche de la ressemblance avec le modèle qui est la principale caractéristique de la sculpture romaine. Tandis que l’artiste grec exprimait l’idée d’un homme générique, idéal, la mentalité romaine privilégie l’individualisation et l’identification du portrait. Le portrait romain républicain recherche avant tout la ressemblance, l’individualisation et l’identification. Nous y voyons les restes de la tradition de garder les masques mortuaires des ancêtres. Cette tradition va changer quelque peu avec l’Empire: si le réalisme demeure dans le rendu du vêtement, le portrait impérial semble plus idéalisé. Nous y retrouvons dans l’art romain le concept, originaire d’Égypte, de la divinité de la personne du souverain. Bas relief historiques: si le bas relief grec représente les combats mythiques et les événements intemporels, le bas relief romain représente des événement déterminés, récents, connus, les participants traités en portraits.
Le minimum: Sculpture grecque: l’homme idéal, combats mythiques, événements intemporels. Sculpture romaine républicaine: réalisme, individualisation, identification. Dans la sculpture romaine impériale, retour à l’idéalisation du portrait de l’empereur comme part de propagande. Le bas-relief romain commémore les événements déterminés, récents, connus, reconnaissables (« portraits d’événements »), les participants sont traités en portraits.