Qu’est-ce que la politique?

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Transcription de la présentation:

Qu’est-ce que la politique? Hannah Arendt Qu’est-ce que la politique?

La politique comme moyen en vue d’une fin plus haute (cette fin est très différente chaque fois au cours des siècles = la politique permet d’atteindre un but supérieur, qui varie selon les époques.

Il doit y avoir un souci de l’existence qui concerne tout le monde, sans lequel précisément la vie commune ne serait pas possible. La tâche et la fin de la politique consistent à garantir la vie au sens le plus large. = la politique a pour but de permettre aux hommes de vivre ensemble.

Dans la communauté on a affaire à des hommes et non pas à des anges, donc le souci de l’existence ne peut s’effectuer que par l’intermédiaire d’un État qui possède le monopole de la violence et qui empêche la guerre de tous contre tous. À cause de la nature humaine on a besoin d’un État qui a seul l’autorité d’exercer la violence pour contrôler les hommes.

Aristote n’a nullement voulu dire que tous les hommes étaient politiques ni qu’il y avait du politique, c’est-à-dire une polis, partout où vivaient les hommes. De sa définition se trouvaient exclus non seulement les esclaves mais également les barbares des empires asiatiques régis par un despote. Il voulait simplement dire qu’il y a une particularité en l’homme qui consiste en ce qu’il peut vivre dans une polis et que l’organisation de cette polis représente la forme la plus haute de la communauté humaine. = Pour Aristote, “l’homme est un animal politique” ne signifie pas que tous les hommes sont politiques et qu’ils vivent tous dans une polis (il ne considère pas comme membres de la polis les esclaves, les pays non démocratiques) mais que l’homme est apte à vivre dans une polis, qui représente la meilleure forme de communauté humaine.

Ce qui distinguait la communauté humaine dans la polis de toutes les autres formes de communauté humaine, et que les Grecs connaissaient bien, c’était la liberté. = la polis a comme caractéristique distinctive la liberté.

Pour être libre, l’homme devait d’abord être affranchi ou s’affranchir lui- même. = seuls les hommes libres peuvent faire partie de la polis.

Le sens du politique, et non sa fin, consiste ici en ce que les hommes libres, par-delà la violence, la contrainte et la domination, ont entre eux des relations d’égaux et ne sont appelés à commander ou à obéir que sous la pression de la contrainte, c’est-à-dire en temps de guerre, toutes les affaires devant sinon être régies par la discussion et la persuasion mutuelles. Le politique a pour sens de permettre aux hommes libres de régler leurs affaires par un accord mutuel et non pas par la violence ou la force (sauf en cas de guerre).

Cela est difficile à comprendre pour nous car nous associons à l’égalité le concept de justice et non pas celui de liberté. L’isonomia ne signifie ni que nous sommes tous égaux devant la loi ni que la loi est la même pour tous, mais simplement que tous ont les mêmes titres à l’activité politique. L’isonomia désigne donc prioritairement une liberté de parole (= l’isegoria, puis plus tard l’isologia). Pour nous ce n’est pas la liberté mais la justice qui est associée à l’égalité. L’isonomia (= constitution libre) est une liberté de parole, à laquelle tous les membres de la polis ont un droit égal. Elle n’est pas une égalité des hommes devant la loi.

Ce qui est décisif pour cette liberté politique, c’est qu’elle est liée à un espace. Cette liberté politique s’exerce dans le cadre de la polis.

Le politique n’est nullement nécessaire, ni au sens impérieux d’un besoin de la nature humaine ni au sens d’une institution indispensable pour la communauté humaine. Au contraire, il commence précisément là où le domaine des nécessités matérielles et celui de la force physique cessent. Le politique n’est pas un besoin fondamental de l’homme ou de la communauté humaine, c’est même l’inverse: il n’apparaît que lorsqu’il n’y a plus de besoins ni de contraintes.

Les idéologies des régimes totalitaires disent que la liberté des hommes doit être sacrifiée à l’évolution historique. Dans les régimes totalitaires la liberté échappe à l’homme, c’est le flux de l’histoire qui décide.

Le courage est la première de toutes les vertus politiques. La qualité la plus importante en politique est le courage.