Le premier travail écrit Les critères d’évaluation: 1) Une structure claire 2) Interprétation de la question & position claire sur votre réponse 3) Equilibre entre partie descriptive & partie évaluative Les modalités d’évaluation: 1) comité de lecture pour développer et réconcilier une grille d’évaluation 2) rotation des correcteurs entre les deux travaux écrits et l’examen

L’éthique de la vertu et l’approche casuistique L’origine historique dans la philosophie d’Aristote et la renaissance de l’approche aujourd’hui Une définition plus précise de ce que c’est une vertu Comment l’éthique de la vertu se distingue-t-elle des autres approches normatives que nous avons vues? Une évaluation critique L’utilité de l’approche en bioéthique

Les origines de l’éthique de la vertu La question organisatrice de l’éthique d’ Aristote: Quels traits de caractère font une bonne personne? => pour Aristote, « la vertu morale… est le produit de l’habitude » (cf. sélections) Dans la pensée religieuse, surtout chrétienne, cette perspective sur l’éthique est remplacée par la notion de devoir ou d’obéissance Aujourd’hui: renaissance, motivée par plusieurs considérations (p.ex. identification de la bonne action trompeuse, les approches impartiales négligent l’importance des relations personnelles, d’autres approches trop abstraites)

C’est quoi un trait de caractère vertueux? La doctrine de la moyenne chez Aristote: un trait de caractère vertueux se définit relatif aux manifestations extrêmes de ce même trait: « La vertu est […] une sorte de médiété, en ce sens qu’elle vise le moyen. […] Mais c’est une médiété entre deux vices, l’un par excès et l’autre par défaut […]. » (séléctions) p.ex. courage entre lâcheté et exubérance, générosité entre avarice et extravagance Existe-t-il une liste définitive des vertus? Les vertus sont-elles les mêmes pour tout le monde? Un problème potentiel: p.ex. le soldat Nazi courageux

Les caractéristiques clés de l’éthique de la vertu Nos actions sont justifiées non pas par leur conséquences ou par de règles, mais par le comportement vertueux de l’agent dans les circonstances Le bien a priorité sur la justesse Les valeurs manifestes dans les vertus ne peuvent pas être réduites à une valeur principale, singulière Les vertus sont objectivement bonnes Les vertus sont définis relatives à l’agent L’éthique de la vertu ne contient aucun élément de maximisation, mais elle suggère que nous visons et manifestons une excellence humaine dans nos actions

Objections L’éthique de la vertu ne répond pas directement à la question « Que devrais-je faire? » (voire Kant la semaine dernière) => la notion de ce qu’une personne à caractère vertueux ferait dans les circonstances reste très vague Pire, une évaluation de ce qu’il faudrait faire uniquement basée sur le caractère peut même nous conduire vers un comportement inacceptable Est-ce que pour chaque raison d’agir d’une certaine manière, il existe une vertu qui reflète la disposition d’accepter cette raison? L’éthique de la vertu ne nous donne pas les outils pour gérer des conflits entre vertus Incomplétude: pourquoi ces vertus et non pas d’autres? => Est-ce que l’éthique de la vertu peut vraiment représenter une alternative à part entière aux autres théories normatives que nous avons vues?

L’approche casuistique en éthique de la vertu Rappelez-vous de la distinction entre deux manières de procéder en éthique appliquée: le modèle d’application versus le modèle situationiste Des trois théories normatives que nous avons vues, l’éthique de la vertu est la seule qui favorise le modèle situationiste Donne une bonne illustration des points forts ainsi que des faiblesses du modèle situationiste

L’éthique de la vertu en bioéthique Encore une fois, l’éthique de la vertu sert comme contrepoids vis-à-vis les approches basées sur des principes; ces dernières négligent p.ex. l’importance du contexte dans des situations de soins, l’importance du caractère du personnel médical La position de l’éthique de la vertu sur l’avortement et l’euthanasie (voire Oakley, littérature complémentaire) Une faiblesse de l’éthique de la vertu dans le contexte bioéthique: d’une valeur limitée pour des considérations législatives

Conclusions L’éthique de la vertu ne s’inscrit pas dans la tradition éthique qui vise d’identifier la bonne action, mais évalue le caractère des personnes dans leur comportement Elle représente une approche casuistique à l’éthique qui est sceptique de règles générales En bioéthique, cette perspective contextualisée peut être utile surtout dans des situations de soins L’éthique de la vertu reste incomplète dans le sens qu’elle ne nous donne pas de justification pour les vertu spécifiques qu’elle promeut => pour cette raison, on suggère souvent de la combiner avec une approche basée sur des principes