Introduction générale à la philosophie de Hegel Dépassement de Kant: réconciliation rationnelle des dualités entre sujet et objet, sensibilité et rationalité, individu et société. Cette réconciliation doit être faite sur la base de l’accès rationnel à l’absolu, sur la base d’une connaissance de la vérité en soi. Il s’agit d’aller au-delà des limites imposés par Kant à la connaissance (qui ne concerne que la réalité phénoménale, c’est-à-dire la nature en tant que déterminé par les concepts de l’entendement), pour faire de la raison (dont les idées pour Kant ne produisent aucune connaissance) le moyen d’atteindre les choses en soi. Hegel reconnait à Kant le grand mérite d’avoir considéré que la détermination de la réalité dépend de l’activité du sujet et que la réalité de l’objet, son apparence phénoménale, trouve sa condition dans l’activité du sujet. Pour Kant l’activité du sujet - qui donne consistance, détermination, à l’objet (qui construit l’objet) - est l’activité de l’entendement, c’est-à-dire du sujet transcendantal lequel ne peut pas faire l’objet d’une connaissance objective. Cette activité transcendantale reste séparé de l’activité pratique du sujet où il exerce sa liberté essentielle, où il s’autodétermine en accord avec les principes moraux (dans ce cas le sujet est considéré en soi du point de vue de l’intellect le sujet est phénomène).

Hegel considère, alors, que la raison, l’esprit, dans sa liberté, n’est pas seulement l’essence du sujet considéré comme noumène, mais l’essence de toute chose en soi: la réalité n’est qu’une suite de manifestations de l’esprit. Les manifestations de l’esprit se suivent dans un devenir historique, qui est le devenir de la réalité: tout phénomène est en soi une production de l’esprit, une manière dont l’esprit se fait objet pour soi-même. La nature, par exemple, est une des premières phases par les quelles l’esprit produit quelque chose d’autre que soi (négation). Ainsi d’une part l’esprit se détermine par rapport à un opposé, et de l’autre part l’opposé assume une réalité. Toutefois, lorsque le sujet (identité) connaît l’objet comme son autre (non-identité), en effet il est en train de connaitre soi-même (car l’objet est un produit de l’esprit). Tout le devenir de l’esprit est l’histoire de son devenir auto-conscient (connaitre soi-même en tant que vérité ultime): l’esprit arrive a connaitre soi-même comme essence de toute chose par la connaissance de toutes ses productions comme phases historiques, comme manifestations historiques de l’esprit. L’art est une des manières dont l’esprit absolu se manifeste dans une forme qui laisse voir la vérité: l’art concerne l’esprit dans son devenir auto-conscient, l’esprit dans la phase où il connait soi-même par une des productions les plus élevées. C’est grâce à l’activité humaine et à sa pensée que l’esprit gagne son auto-conscience, donc les produits de l’homme sont plus élevés des produits de la nature.

Le système de Hegel Logique Nature Étapes par lesquelles l’esprit arrive au savoir absolu (il se reconnait comme étant l’absolu) Logique Sujet Nature Objet Philosophie de l’esprit (dépassement de l’opposition entre sujet et objet) a) Esprit subjectif (âme; conscience; sujet agissant) b) Esprit objectif (droit abstrait; morale; éthique) = objectivation de la liberté subjective c) Esprit absolu: dépassement de l’opposition entre fini et infini, sujet et objet - Art (esthétique): l’esprit trouve des formes adéquates pour s’exprimer Religion : représentations de l’esprit comme Dieu: discours sur la vérité Philosophie : l’esprit se reconnait comme absolu, infini, comme dépassement de toute opposition et il le fait d’une manière conceptuelle. a) Être: identité b) Essence: non-identité; manifestation phénoménale de l’absolu c) Concept ou Idée: dépassement opposition identité et non-identité, sujet et objet. a) Mécanique: matière b) Physique: énergie c) Physique organique (biologie): être vivant (unité sujet et objet)

Hegel : esthétique (cours à l’université de Berlin 1818/1829) Première partie: de l’idée du beau artistique Du concept de beau en général: l’idée du beau. Du beau naturel: objectivation du beau inadéquate à l’idée. Du beau artistique ou de l’idéal: manifestation adéquate de l’esprit (l’art réalise le concept du beau). Deuxième partie: développement de l’idéal dans les formes particulières que revêt le beau dans l’art De la forme symbolique de l’art (de la symbolique irréfléchie; de la symbolique du sublime; de la symbolique réfléchie): manifestation inadéquate de l’idée. De la forme classique de l’art: manifestation adéquate de l’idée. De la forme romantique de l’art: dépassement vers manifestation de l’esprit en soi, indépendant de la forme matérielle. Troisième partie: le système des arts particulières Architecture (art symbolique) Sculpture (art classique) Peinture, Musique , Poésie (art romantique)

Caractères principaux de l’esthétique de Hegel Hegel est d’accord avec Kant: Le plaisir provoqué par le beau est dénoué de tout intérêt le beau est objet d’une satisfaction universelle le plaisir du beau est nécessaire et il concerne la finalité Hegel n’est pas d’accord avec Kant: la forme que le beau prend n’est pas purement subjective (dans la représentation) mais elle doit avoir une existence réelle indépendante : les ouvres d’art sont les formes dans lesquelles l’idée s’incarne dans une existence objective. On ne peut pas comprendre le beau sans le voir incarné dans les œuvres d’art. le beau artistique est supérieur au beau naturel car le premier est un produit de l’esprit et l’esprit est supérieur à la nature. Une science du beau est possible comme science des manifestations de l’idée dans les œuvres d’art concrètes. L’art donne accès à une connaissance vrai: l’esprit, l’idée. La vérité, comme esprit dépassant l’opposition entre existence subjective et existence objective se manifeste dans l’art, il trouve dans les œuvres la forme adéquate à sa manifestation. le beau n’est pas une question de goût: il y a un beau idéale qu’on retrouve dans l’harmonie entre forme et contenu (manifestation adéquate de l’idée) .

Notions importantes: - Esthétique: son objet est l’empire du beau, le domaine est l’art beau. Plutôt que d’une esthétique il s’agit d’une philosophie de l’art car l’art nous révèle un contenu philosophique: la liberté de l’idée. En ce sens l’art et la pensée ont quelque chose en commun. Mort de l’art: l’art est la première phase de la philosophie de l’esprit. Le moment de l’art (le concept se manifestant da sa forme adéquate) doit être dépassé par le moment de la religion (le concept dans son devenir indépendant d’une forme objective, matérielle) et enfin par la philosophie comme science pure du concept en soi et pour soi. Donc l’art, comme phase de la manifestation de l’esprit, doit être dépassé. Contenu/forme: le contenu est l’idée, le concept ou l’esprit. La forme est la manière où il s’objective dans une existence réelle, concrète. Beau: le beau dépend de l’harmonie entre le contenu et la forme. L’art le plus beau est l’art classique ou le contenu spirituel, l’idée, trouve sa forme la plus adéquate dans les statues grecques . Sublime: le sublime est un moment spécifique dans le devenir de l’art symbolique (et l’art symbolique est la première phase du déploiement de l’esprit absolu dans l’art, après il y l’art classique et l’art romantique). L’idée cherche à se manifester dans une forme artistique inadéquate : la frustration pour l’impossibilité de trouver la bonne manifestation, pousse à rechercher la grandeur exagérée, des formes excentriques, ou à concevoir la nature entière comme une forme inadéquate

Esthétique: art symbolique Symbole: un objet dont le contenu n’est pas immédiatement correspondant à la forme sensible qui l’exprime. Exemple: le lion est le symbole de la force. Un symbole n’est pas arbitraire mais il est équivoque. Conflit entre la forme et le contenu. Art symbolique irréfléchie : -Perse: la nature est spiritualisée pour représenter l’esprit absolu. -Inde: l’imagination produit des images fantastiques dans l’effort de représenter l’esprit absolu. Sublime quantitatif: disproportion entre contenu et forme. -Egypte: le forme est une sorte d’énigme qui doit être interprété pour saisir le contenu spirituel, absolu. Art symbolique du sublime: - Panthéisme (positif): l’être universel se détermine comme Dieu, substance universelle, et la nature est la forme qui l’exprime : il y a de l’esprit partout. Chaque être est inadéquat à la représentation de l’infinité divine (Islam, Mysticisme). - Poésie hébraïque (négatif): toute chose est inadéquate à le représentation de Dieu, le maître de toute chose par rapport à qui toute chose est inférieure. Indépendance du contenu de la forme (dans le symbole celle-ci était le plus important). Disproportion. Art symbolique réfléchie (comparaison) l’artiste choisit librement et l’idée à exprimer (pas forcement l’absolu) et la forme: comparaison entre une forme et un contenu séparés. Cet art n’est pas sublime.

La symbolique du sublime L’art symbolique proprement dit est le dépassement de l’art symbolique irréfléchie: Perse, Inde, Egypte. Le but est de constituer un véritable symbole où la forme et le contenu sont clairement distincts.

La condition du sublime: séparation entre forme et contenu et supériorité du contenu par rapport à la forme.

Hegel introduit la notion de sublime de Kant

Le sublime symbolique positif

Le sublime symbolique négatif Nouvelle définition de sublime contre Kant: le sublime est une phase dans l’histoire des manifestations de l’esprit.

sublime positif et négatif : aspects communs Toutefois la forme exprime toujours la substance absolue d’une manière imparfaite. La subjectivité se perd dans l’infini plutôt que s’affirmer comme unité de fini et infini: pour ceci il faut attendre l’art classique. Sublime positif: immanence forme et contenu

Sublime négatif ou sublime proprement dit