Médiathèque A.Malraux (Béziers)

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Transcription de la présentation:

Médiathèque A.Malraux (Béziers) Comment arrêter de subir ? Médiathèque A.Malraux (Béziers) 4 octobre 2017 1. Etymologie / Définitions : de ’’Subir‘’ 2. Notions / concepts / prise de vue : La loi et la liberté ? 3. Questions / Discussion : Deux questions préalables. 4. En guise de conclusion

Subir : Etymologie et définitions Subir vient du latin subire, aller sous. « Toutes les passions, comme le nom l'indique, viennent de ce que l'on subit au lieu de gouverner. », dit Alain Définitions : Larousse sur internet (extrait) Supporter contre son gré une chose pénible, fâcheuse, désagréable : Subir un affront. Avoir une attitude passive devant quelque chose, devant la vie : Subir les événements plutôt que les prévenir. Avoir à supporter l'autorité, la présence, le caractère de quelqu'un : Subir un chef de service irascible. Synonymes : endurer; éprouver; essuyer; supporter. Dictionnaire de philosophie Christian Godin Au sens philosophique classique subir est synonyme de pâtir qui s’oppose à agir. Au sens courant subir, c’est éprouver une souffrance, un dommage, de façon moins intense que pâtir.

Notions / Concepts / Prises de vues La loi et la liberté ? « La liberté consiste à ne dépendre que des lois ». Cette formule de Voltaire n’est-elle pas ambiguë ? La liberté commence-t-elle au point où la loi cesse de commander ? N’étant libre de faire que ce que la loi n’interdit pas, avec Isahiah Berlin (philosophe américain), ne faut-il pas qualifier de négative cette liberté conditionnelle de celui qui, quelque part, subit la loi ? Ou bien, consiste-t-elle dans le pouvoir de légiférer ? En prenant part aux décisions publiques, avec I.Berlin, ne faut-il pas qualifier de positive cette liberté en acte de celui qui agit en décidant plutôt qu’en subissant ? La liberté considérée comme participation active du citoyen à l’élaboration des lois, ne s’oppose-t-elle pas à la liberté tout court qui consiste à vivre sans aucune contrainte ? « Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un Etat libre ». Ce constat de JJ Rousseau ne rend-il pas la loi nécessaire à la liberté ? La liberté, conçue comme un pur pouvoir d’autodétermination, un libre arbitre éventuellement arbitraire et inconséquent, n’est-il pas en effet incompatible avec la vie en société ? Parce que la dignité de l’Homme repose sur sa capacité de se déterminer en fonction d’une volonté morale, et non en vertu de ses penchants qu’il ne peut que subir, comme l’estimait Kant, n’y aurait-il pas de liberté sans règles morales qu’on s’impose à soi-même ? N’est-ce pas, quand ou parce nous manquons de morale que nous avons besoin des lois pour vivre en société ? Paradoxalement, la loi n’est-elle pas la condition de la liberté, alors qu’elle la limite ?

Deux questions préalables : Accepter, est-ce renoncer ? La contrainte est-elle toujours le contraire de la liberté ? Avant de répondre à : Comment arrêter de subir ?

Renoncer : renoncement ou renonciation ? Accepter, est-ce renoncer ? Renoncer : renoncement ou renonciation ? Accepter, est-ce subir ? Accepter : tolérance, résignation, approbation ?

Accepter, est-ce renoncer ? Renoncer : renoncement ou renonciation ? Selon qu’il s’agit de renoncement ou de renonciation, renoncer n’a–t-il pas 2 acceptions différentes ? Si le renoncement est l’action de se priver volontairement dans une intention morale, renoncer n’est-il pas le contraire de subir (renoncer à ses passions par ex.) ? Si la renonciation est l’inaction par laquelle on abandonne un droit ou un devoir, renoncer n’est-il pas alors, synonyme de subir (accepter l’injustice ou s’abandonner à ses passions par ex.) ? Rester passif dans le ressentiment, sans chercher à créer ou à découvrir les choix qui pourraient s’offrir à nous, n’est-ce pas cela renoncer au sens de subir ? Accepter, est-ce subir ? Comme dit ACS, accepter, n’est-ce pas : « Dire oui, accueillir, recevoir, consentir » ? Ne faut-il pas éviter de confondre l’acceptation avec la tolérance (qui suppose un reste de refus ou de distance), ni avec la résignation (qui suppose une renonciation attristée) pas plus qu’avec l’approbation (qui suppose un jugement de valeur) ? Vivre joyeusement en acceptant ce qui ne dépend pas de soi et en agissant sur ce qui en dépend, n’est-ce pas cela aimer la vie ? Si les contraires de l’acceptation sont : refus, ressentiment, déni, dénégation, forclusion…, à l’inverse, accepter n’est-il pas le début de la sagesse ? En tant que force lucide et généreuse qui permet d’agir sereinement sur ce qui dépend de soi tout en acceptant ce qui n’en dépend pas, comment accepter serait-il synonyme de subir ? Si accepter ce n’est pas se priver d’agir sur ce qui dépend de soi, puisque c’est tout le contraire, comment pourrait-on dire qu’accepter c’est renoncer au sens de subir ? 6

La contrainte est-elle toujours le contraire de la liberté ? Certaines contraintes n’expriment-elles pas la liberté ? Quels types de contraintes s’y opposent ?

La contrainte est-elle toujours le contraire de la liberté ? Certaines contraintes n’expriment-elles pas la liberté ? Comment les contraintes que je m’impose volontairement ou que j’accepte, ne seraient-elles pas l’expression même de ma liberté, la condition nécessaire de mon libre arbitre ? Qu’il s’agisse de contraintes internes (qu’on s’impose à soi-même) telles que ; contrôler ses passions, ses pulsions, ses émotions; respecter ses engagements; tenir ses promesses; s’engager dans de longues études; s’appliquer dans un travail ou dans une activité créatrice.. ? Ou de contraintes externes (qu’on accepte parce qu’on les croit nécessaires) telles que : les institutions ou les lois inhérentes à toute vie en société, ou celles liées à l’éducation qui, si elles sont imposées aux enfants, c’est parce qu’on estime que c’est pour leur bien. Accepter certaines contraintes internes pour faire ce qu’on estime être bien pour soi, n’est-ce pas en effet ainsi que Descartes définissait la « liberté éclairée » ? Se soumettre volontairement aux contraintes externes jugées d’intérêt général, n’est-ce pas ainsi que Rousseau définissait le « contrat social » de la société républicaine ? Quels types de contraintes s’opposent à la liberté ? Dès quelles sont arbitraires, les contraintes ne sont-elles pas contraires à la liberté ? Est arbitraire tout ce qui dépend de la volonté, du bon plaisir de quelqu'un et intervient en violation de la loi ou de la justice (notamment des droits de l’homme) : Une arrestation arbitraire par ex.. La forme de contrainte qui est manifestement la plus arbitraire n’est-elle pas celle qui dérive de toutes les formes d’esclavage ? Derrière les puissances oppressives à l’égard d’autrui, n’y a-t-il pas toujours des volontés particulières et arbitraires qui assouvissent leurs passions ou poursuivent leurs intérêts ? De même, ne suis-je pas, le tyran de moi-même lorsque je m’abandonne à mes passions ? Seules les contraintes arbitraires, injustes par nature, ne sont-elles pas contraires à la liberté ? Pourvu qu’elle ne soit pas arbitraire, comment la contrainte pourrait-elle être le contraire de la liberté, dès lors qu’elle en est la condition nécessaire ? 8

Comment arrêter de subir ? Quelles sont les solutions envisageables pour arrêter de subir ? Comment choisir la "bonne" solution ?

Comment arrêter de subir ? Quelles sont les solutions envisageables pour arrêter de subir ? « Confronté à une épreuve, l’homme ne dispose que de trois choix : combattre, ne rien faire ou fuir », écrivait en 1976 le biologiste Henri Laborit. A la même époque, à partir d’un tout autre point de vue, le socio-économiste Albert O. Hirschman était arrivé à des conclusions similaires : Exit (partir), voice (protester), ou loyalty (se soumettre). Ces 3 voies ne sont-elles pas les seules que l’on puisse suivre pour arrêter de subir : Protester, combattre, se révolter : Soit contre la contrainte elle-même, soit contre soi pour finir par l’accepter. Etant entendu que l’issue du combat est toujours incertaine. Partir, fuir : Ce qui n’est pas forcément de la lâcheté, si le combat est perdu d’avance. Ni nécessairement un départ pour ailleurs car on peut se réfugier dans sa forteresse intérieure. Se soumettre par loyauté : Quoique la soumission (ni acceptation ni renoncement) ne permette pas d’arrêter de subir, ne peut-elle pas constituer une solution intermédiaire entre la révolte et la fuite? En particulier lorsque, après avoir protesté, on se refuse par loyauté, fidélité ou attachement à rompre avec la cause de ce que l’on subit ? Hormis les solutions radicales de la fuite ou de l’acceptation, seules les voies du combat et de la soumission (voire un mixte des deux) seraient-elles envisageables pour arrêter de subir ? Comment choisir la bonne solution ? Avant toute contestation, ne faut-il pas approfondir les choses en les objectivant par l’usage de la raison, afin notamment de savoir si ce qui nous contraint n’est pas utile à l’intérêt général ? A quoi sert de protester passivement dans son coin (ce qui contribue à créer un climat délétère), si cela ne permet pas de déboucher sur une contestation active et organisée ? Toute contrainte est une épreuve. La surmonter, plutôt que vouloir la supprimer, n’est-il pas préférable ? Pourquoi la fuite serait-elle un échec si, lorsqu’on ferme une porte, on parvient à en ouvrir une autre ? S’il n’existe pas de solutions miracles pour arrêter de subir, n’est-il pas nécessaire de réfléchir avant de réagir ? Ne vaut-il pas la peine d’essayer d’être loyal avant de tout casser ou de claquer la porte ? Cela ne constitue-t-il pas un choix existentiel fondamental qui devrait précéder toute révolte ? Et, peut-être aussi, un début de chemin pour arrêter de subir ? 10

En guise de conclusion Pour arrêter de subir, n’est-il pas préférable d’agir sur ce qui dépend de soi, plutôt que de perdre son temps à réagir sur ce qui n’en dépend pas ?

Prochains Cafés-Philo Informations et documents sont disponibles sur : MAM Béziers de 18h30 à 20h : " Peut-on choisir ses désirs ? " mercredi 17 janvier " Discipline et liberté sont-elles compatibles ? " mercredi 18 avril MDS Agde de 18h30 à 20h :   "Bouddhisme" : mardi 10 octobre "Loyauté" : mardi 14 novembre Informations et documents sont disponibles sur : http://www.cafe-philo.eu/ 12