Diego Velasquez Las méninas
Diego Velasquez (1599-1660) est le peintre officiel de la cour du roi Philippe IV d'Espagne (1605-1665). Les personnages représentés sur cette toile sont, au premier plan de gauche à droite : Diego Velasquez, les suivantes dona Maria Augustina de Sarmiento, et dona Isabel de Velasco qui entourent l'infante Marguerite, les nains Mari-Barbola et Nicolasito Pertusato ; au second plan, derrière eux, Marcela de Ulloa, gouvernante, et Diego Ruiz de Azcona ; et enfin, le personnage dans le fond est Jose Nieto Velasquez, maréchal du palais.
Le tableau est ordonné selon une construction classique en pyramide; le sommet marque le point de fuite de la perspective, de manière à donner un maximum de profondeur au tableau.
Les sources de lumière sont : La fenêtre La porte ouverte au fond Le miroir au mur du fond Les regards semblent tournés vers le spectateur, Mais en fait vers les personnages dont le peintre fait le portrait: le roi et la reine, qu’on ne voit pas, mais dont l’image se reflète dans le miroir du fond.
L’éclairage des personnages : au centre l’infante, lumineuse dans sa robe blanche; Autour d’elle, les suivantes, un peu moins claires, forment un ovale; À l’extérieur de l’ovale, le peintre et les toiles du fond restent dans l’ombre; Pourtant, le miroir reflète de la lumière, de sorte qu’il semble que la source de la lumière ne soit pas réellement la fenêtre, mais plutôt les personnages dont le peintre fait le portrait.
Le tableau est donc ordonné selon un double mouvement de lumière: D’abord, horizontalement, celle qui vient de la fenêtre et qui éclaire les personnages du centre; Ensuite, verticalement, celle qui vient du fond, qui éclaire le roi et la reine, invisibles au spectateur, mais que reflète le miroir; De sorte qu’il semble finalement que ce soit le couple royal qui éclaire l’ensemble, tel le dieu Soleil.
Cependant, le miroir semble déjà faire parti de la collection de tableau du peintre; il est accroché au mur avec eux; il semble donc que le roi et la reine, si lumineux de leur vivant, soient voués à se confondre dans l’avenir avec ces tableaux, et à rentrer dans leur ombre; la toile rappelle qu’il ne restera de l’existence physique des souverains rien d’autre que ce qui se trouvera sur les toiles du peintre. Le peintre semble observer froidement le couple royal dont il ne restera que ce qu’il aura voulu.