Présentation du paysage associatif contexte, tendances et dynamiques d'évolution Septembre 2017 Pour bien accompagner les associations, encore faut-il bien connaître et identifier les mutations à l’oeuvre dans le paysage associatif D’où notre proposition de nous pencher dans un premier temps sur les principales évolutions des associations A partir de deux sources statistiques: Enquête paysage associatif français de V TCHERNONOG –n nouvelle enquête insee de juin 2016

Tournées vers les autres Un forte dynamique de création associative 1,3 million d’associations / + 200 000 associations depuis 2005 Un très grand nombre de très petites associations Récréatives Sport – Loisirs - culture 66% Tournées vers les autres Action sociale, humanitaire, caritative, de santé, d’éducation 18 % Militantes Opinion, défense des droits et des causes, des consommateurs, de l’environnement 13 % 30 000 associations créées chaque année L’augmentation annuelle est surtout le fait de petites associations dont le nombre croit beaucoup plus rapidement que celle des associations employeuses. Le nombre des petites associations a augmenté à un rythme rapide, de 9 % par an en moyenne. Au final,=> Le secteur associatif reste composé d’un très grand nombre de petites associations : une asso sur 4 gère un budget annuel inférieur à 1 000 euros (0,2 % du budget cumulé du secteur associatif) ; À l’opposé, 2 % des associations gèrent un budget annuel supérieur à 500 000 euros et concentrent 70 % du budget cumulé du secteur associatif Secteurs Les petites associations sportives, culturelles et de loisirs dominent en nombre le paysage associatif. : elles sont toujours les plus nombreuses. Elles représentent à elles seules 66% des associations. Ces associations, souvent actives au niveau local (quartier, commune), de petite taille, fonctionnent avec un travail bénévole important et en direction de publics de tous types; elles vivent le plus souvent à partir de cotisations et de financements communaux Les associations tournées vers les autres (humanitaire, action sociale, caritative, de santé et d’éducation) forment le 2ème grand type d’association (18% au total) : sont souvent des associations de grande taille, actives en direction de publics fragiles ou en difficultés; elles font appel à l’emploi de professionnels salariés et bénéficient d’importants financements publics Les associations militantes (opinion, défense des droits et des causes, des consommateurs ) représentent 13% des associations.

Des associations essentiellement bénévoles Recours au salariat très variable selon les secteurs 5 % à 15 % des associations de loisirs, sportives et culturelles 80 % des associations d’hébergement social et médico-social 20 à 30 % des associations sociales, humanitaires, caritatives, d’enseignement L'essentiel des associations s'appuie uniquement sur des bénévoles pour mettre en œuvre leur action. Seule une petite minorité d'entre elles (12%) soit 161 000, emploient des salariés Ce recours au salariat est très variable selon les secteurs : rare dans les loisirs et la défense de causes (autour de 5 % des associations y recourent) plus élevé dans la culture (14%) l'action sociale, humanitaire ou caritative, l'enseignement et la gestion de services économiques (20 à 30 %). Très élevé dans l'hébergement social ou médico-social se distingue par un recours très fréquent (plus de 80 %). Au total, fin 2013, les associations s'appuient sur 1,9 million d'emplois salariés, un même salarié pouvant occuper plusieurs emplois

Une crise du bénévolat ? Des attentes nouvelles en 23 millions de participation bénévoles en 2013 contre 17 millions en 2006 Légère baisse du temps moyen par participation bénévole Un temps moyen de travail bénévole plus élevé dans les associations employeuses Régulièrement, une crise du bénévolat est invoqué par les associations elles-mêmes, leurs partenaires, autres,.. Mais si on objective le sujet, on constate un hausse du nombre de participations bénévoles En 2013, le nombre de participations bénévoles s'élève à 23 millions, contre 17 millions en 2017 => cela permet de relativiser la crise du bénévolat. En fait, même si le rythme de sa croissance diminue, ou se stabilise ces dernières années, le bénévolat continue de croitre. Cette hausse du nombre de participation est corrélée à une baisse du temps moyen par participation. Cela peut être en partie expliquée par un changement des modalités du travail bénévole : les participations bénévoles semblent prendre de plus en plus souvent la forme de « prestations » ponctuelles de personnes par ailleurs peu engagées dans l’association mais donnant un coup de main occasionnel. A noter que ce sont les secteurs culturels, sportifs et de loisirs qui connaissent les taux de croissance du nombre de participations les plus élevés,. Autre constat intéressant concernant ce temps moyen de travail bénévole : si elle diminue dans les asso sans salarié, il augmente parmi les asso employeuses. Ce chiffre suggère le fait que , confrontées à un environnement économique dégradé et à des contraintes financières croissantes qui font obstacles à l’embauche de personnes salariés, les associations employeuses ont pu chercher à mobiliser une plus grande part de bénévoles. Plus globalement >= le processus de professionnalisation en cours dans les associations développant des activités économiques ne se traduit pas que par la salarisation mais aussi par des attentes nouvelles à l’égard des bénévoles, notamment en terme de compétences. Les associations sont ainsi conduites à se préoccuper de la formation de leurs bénévoles et peuvent aussi solliciter des bénévoles très ponctuellement en fonction de leur qualification plutôt qu’en raison de leur affinité au projet collectif. Des attentes nouvelles en termes de compétences

Et les dirigeants bénévoles ? Un accès aux responsabilités toujours difficile pour les femmes mais une augmentation de leur participation dans toutes les fonctions dirigeantes des associations Des présidents plus souvent cadres supérieurs, cadres moyens et enseignants Un poids des seniors toujours important Les structures dirigeantes des associations, étudiées à partir des profils des présidents, trésoriers et secrétaires, apparaissent quant à elles toujours caractérisées par l’importante présence des hommes, des cadres supérieurs, des cadres moyens et des enseignants, des seniors – et par voie de conséquence des retraités. Accès aux responsabilités des femmes Les femmes représentent un tiers des présidents, la moitié des trésoriers, 60% des secrétaires. Pour chacun de ces fonctions, leur participation est en augmentation constante. Cela s’explique principalement par le, avec de jeunes associations dans lesquelles les femmes parviennent à être représentées dans la mesure où elles ont souvent participé à leur création renouvellement des associations. Des présidents plus souvent cadres supérieurs, cadres moyens et enseignants Les csp moyennes et supérieurs sont toujours sur représentés parmi les présidents des associations. Les personnes les plus qualifiées se retrouvent à la tête des plus grosses associations employeuses. Un poids des seniors toujours important : Seulement un président sur 5 a moins de 46 ans. Presque la moitié des présidents d’associations sont retraités., notamment du fait de la grande disponibilité qu’exige cette fonction de direction. Le manque de temps constitue un obstacle important à la prise de responsabilité dans les associations. On relève deux enjeux concernant ces dirigeants bénévoles : Une difficulté de renouvellement En plus d’être âgés, les présidents sont souvent anciens dans leurs fonctions : 25% d’entre eux ont plus de 10 ans d’ancienneté. Démocratisation en marche dans les associations les plus récentes Le taux de femmes présidentes a tendance à croitre avec la jeunesse de l’association. En revanche, peu d’évolution concernant la CSP des dirigeants. Or le profil des dirigeants des associations les plus récentes donne un aperçu des évolutions à venir : relative féminisation mais faible démocratisation . Difficultés de renouvellement Démocratisation en marche ?

Caractéristiques du salariat Une forte proportion de temps partiel 1,3 millions d’ETP pour 1,9 millions de salarié Un emplois sur deux à temps partiel Un emploi Très concentré 60% des salariés dans l'action sociale, humanitaire ou caritative, l'hébergement social ou médico-social et la santé Caractéristique du salariat : 3 caractéristiques à retenir : Forte proportion de temps partiel : En 2013, le nombre d'heures de travail rémunérées des salariés des associations représenterait l'équivalent de 1,3 million d'emplois à temps plein. L’'emploi à temps partiel est très fréquent dans le monde associatif : la moitié des emplois des associations est à temps partiel. En particulier dans la culture et le sport =>Cette part atteint 70 % dans les domaines du sport et de la culture, tandis qu'elle avoisine 30 % dans la gestion des services économiques et l'hébergement social. Compte tenu du temps partiel, la part des domaines sanitaires et sociaux dans l'ensemble des associations employeuses est encore plus importante lorsque l'on raisonne en nombre d'heures rémunérées plutôt qu'en nombre de salariés. Les associations sportives représentent un quart des asso employeuses mais seulement 4 % des heures de travail rémunérés Très concentré : L'emploi salarié associatif est très concentré dans l'action sociale, humanitaire ou caritative, l'hébergement social ou médico-social et la santé. Ces trois domaines regroupent 60 % des emplois salariés, alors qu'ils ne représentent que 21 % des associations employeuses. Ce sont aussi les associations qui ont le plus grand nombre de salariés en moyenne => Les associations de 10 salariés ou plus y sont surreprésentées, notamment dans l'hébergement social ou médico-social et l'action sociale (respectivement 70 % et 46 % des associations employeuses, contre 19 % en moyenne). Emietté : La majorité des associations employeuses recourt à très peu de salariés : 55 % d'entre elles en ont seulement un ou deux Un nombre très élevé de micro-employeurs 55% des associations emploient un ou deux salariés

Structure des ressources Privatisation et croissance des marchés publics Les ressources courantes du secteur associatif s'élèvent à 104 milliards d'euros en 2013, dont 94 milliards pour les associations employeuses. 2 EVOLUTIONS NOTOIRES CES 10 DERNIERES ANNEES Privatisation : Les ressources publiques représentaient plus de la moitié du budget global des associations il y a 10 ans. Aujourd'hui, elles en représentent moins de la moitié (48%) quand les ressources privés en constituent plus de la moitié 52% Ce qui témoigne d’une tendance à la privatisation des ressources du secteur. Cette privation est tirée par la croissance des recettes d’activités privées. (pas seulement cotisation et dons mécénat) Croissance des marchés publics : 30% de marchés publics contre 18% de subventions. Il y a 10 ans le ratio était inversé (30% de subvention / 18 % de marchés publics). Ce recours aux appels d‘offres n’est évidemment pas sans conséquence pour les acteurs associatifs : davantage considérés comme prestataires par les pouvoirs publics, et en concurrence avec des acteurs privés lucratifs.