Chapitre 4 Fluctuations et crises économiques

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Transcription de la présentation:

Chapitre 4 Fluctuations et crises économiques ESH ECE 1 Camille Vernet – Valence Nicolas Danglade 2017-2018

En résumé : les déterminants de la croissance Capital public (en réponse aux défaillances de marché) Institutions (inclusives) Confiance « bonnes » Incitations Accumulation capital physique, capital humain, capital technologique par les agents privés Quantité de travail Croissance économique (performances économiques)

1. L’évolution des fluctuations économiques de moyen terme depuis le 19ième siècle Fluctuations : variations du produit réel Moyen terme : période de quelques années Caractéristiques des fluctuations économiques depuis la première révolution industrielle ?

Au 19ième siècle / jusqu’à la seconde guerre mondiale

Une croissance entrecoupée de dépressions

Après 1945 ?

L’impact des fluctuations sur la croissance de long terme

Depuis 25 ans ? Le retour des dépressions ?

Depuis 25 ans ? Le retour des dépressions ?

Paul Krugman Prix Nobel 2008 Pourquoi les crises reviennent toujours The Return of Depression Economics and the Crisis of 2008

2. Expliquer les fluctuations économiques de moyen terme 2.1 Une approche endogène et déterministe des fluctuations : l’explication keynésienne des cycles économiques (keynésianisme de la synthèse) 2.2 Une explication exogène et non déterministe des fluctuations économiques : l’impact et la diffusion des chocs aléatoires 2.3 Une explication endogène mais non déterministe des fluctuations : le cycle financier

Effet multiplicateur = relation investissement / demande globale 2.1 Une approche endogène et déterministe des fluctuations : l’explication keynésienne (synthèse) des cycles économiques La combinaison de deux effets : l’effet multiplicateur et l’effet accélérateur = effet oscillateur Effet multiplicateur = relation investissement / demande globale Effet accélérateur = relation demande globale / investissement

Le stock de capital vieillit Hausse de l’investissement : remplacement Impact positif sur la demande : hausse plus que proportionnelle de la demande (effet multiplicateur) Fléchissement de la demande La hausse de la demande nécessite de nouveaux investissements (Effet accélérateur) : Investissement de capacité EA EM Les capacités de production dépassent la demande Réduction des investissements

Durant une première période, l’économie accumule trop de capital physique = surproduction Durant une seconde période, l’économie n’accumule pas assez de capital physique = vieillissement du capital Lien entre investissement et croissance ?

Lien entre investissement et croissance ? La métaphore du poêle à charbon : Aftalion

Une autre explication mécaniste : le modèle de Goodwin Hausse part des profits dans le revenu Investissement Baisse salaires réels Hausse capacité de production Hausse du chômage Baisse chômage Ralentissement de la croissance Hausse salaires réels Ralentissement investissement Baisse part des profits dans le revenu

Les modèles endogènes et mécanistes Modèle de l’oscillateur (Samuelson) : Combinaison multiplicateur et accélérateur Relation investissement / demande globale = fluctuations de la croissance Modèle de Goodwin: Relation répartition du revenu global et investissement La part des profits dans le revenu global explique les fluctuations de la demande = fluctuations de la croissance

Portée empirique de ces modèles ? Faible On observe des fluctuations qui ont la forme de « cycles » mais ils ne sont pas « mécaniques »

Il existe des chocs qui font varier l’Og et la Dg 2.2 Une explication exogène et non déterministe des fluctuations économiques : l’impact et la diffusion des chocs aléatoires  Comprendre les fluctuations à partir du modèle Offre globale / Demande globale Il existe des chocs qui font varier l’Og et la Dg La propagation de ces chocs = des fluctuations de l’économie

La fonction de demande globale, Dg La demande globale se décompose : Demande de B&S Investissements (ménages et entreprises) Dépenses publiques Exportations nettes Une baisse du niveau général des prix fait augmenter la demande : pour une quantité de monnaie donnée, il est possible de réaliser plus de transaction (effet de richesse de Pigou) et d’investir davantage (effet de taux d’intérêt de Keynes)

Expliquer les déplacements de Dg Toutes choses égales par ailleurs, font augmenter la demande globale : La hausse de l’offre de monnaie (illusion monétaire = hausse conso des ménages) La hausse des dépenses de consommation La hausse des investissements La hausse des dépenses publiques La hausse des exportations

La fonction d’offre globale, Og À long terme, l’offre globale ne dépend pas des variations du NGP : l’offre augmente car hausse de la quantité de facteurs et/ou hausse de la PGF Une approche quantitativiste de la monnaie Dans un graphique Produit/NGP, la droite d’OG de long terme est verticale

À court terme ? Est-ce que l’offre globale va accompagner l’augmentation de l’offre de monnaie ? Pour les dichotomistes « forts » : la réponse est non Pour les autres : dichotomistes « faibles » ou défenseurs de la monnaie active, la réponse est oui

À court terme : lien NGP / OG ? Dichotomistes faibles: les monétaristes durant la période d’illusion monétaire, la hausse du NGP est interprétée comme une hausse des prix relatifs des biens vendus = les producteurs augmentent leur offre Monnaie active : Keynes et nouveaux keynésiens

Les salaires nominaux (w) sont rigides Keynes Nouveaux keynésiens Les contrats de travail ne sont pas renégociés en permanence Il existe des asymétries d’information Les salaires nominaux (w) sont rigides Quand NGP (p) augmente, le salaire réel (w/p) diminue = incitation à embaucher et produire = effet sur l’activité réelle = augmentation de l’offre

La courbe d’OG à court terme

Expliquer les déplacements de Og Le profit tiré d’une unité de production détermine la quantité de produit offerte. Si le coût de production unitaire s’accroît, le profit tiré d’une unité de produit diminue et les entreprises diminuent leur production pour ce niveau de prix. La courbe d’offre globale se déplace vers la gauche lorsque les coûts de production augmentent, et vers la droite lorsqu’ils diminuent.

Les facteurs qui affectent les coûts de production : 1) importance des tensions sur le marché du travail ; 2) tentatives des salariés pour accroître leurs salaires réels ; 3) anticipations d’inflation ; 4) variations des coûts de production non salariaux: coût de l’énergie, progrès technique, fiscalité, institutions.

Déplacements Dg et Og : résumé C + I + G + X + Offre de monnaie Coûts salariaux Coûts non salariaux Variations Dg Variations Og

Distinguer le choc (impulsion) de ses conséquences (propagation) 2.2.2 Les fluctuations sont les effets de la propagation d’un choc de demande ou d’offre Distinguer le choc (impulsion) de ses conséquences (propagation) Le choc est aléatoire Pas de cycle économique qui s’auto-perpétue

Michael Burda et Charles Wyplosz « Il suffit d’accepter l’idée que l’économie soit assaillie par une série interminable de chocs qui l’empêchent de ne jamais se reposer à son état stationnaire »

Les effets d’un choc de demande positif Exemple: la réunification allemande Accès au crédit des ménages de l’ex-RDA Hausse de l’activité Inflation Politique monétaire restrictive Ralentissement de l’activité Baisse inflation

Les effets d’un choc d’offre négatif Exemple: le choc pétrolier de 1973 Guerre du Kippour / embargo OPEP + mauvaises récoltes = hausse des coûts de production Pouvoir de négociation des syndicats = hausse salaires = hausse des coûts de production Choc d’offre négatif Propagation du choc ?

Propagation du choc d’offre négatif La fonction d’Og se déplace vers la gauche = inflation Politique monétaire restrictive = déplacement de Dg vers la gauche= baisse du produit et baisse de l’inflation

Théories des fluctuations ? Approches endogènes et déterministes (mécanistes) Approches exogènes et non-déterministes : chocs aléatoires qui déplacent l’Og ou la Dg Intérêt ? déterminer des facteurs dont la variation se répercute sur le produit Intérêt ? prendre en compte le rôle des chocs aléatoires Après le choc, apparaissent des fluctuations qui ont une forme cyclique (mais ne sont pas des cycles auto-entretenus) Les fluctuations sont des cycles économiques auto-entretenus

Le modèle des fluctuations endogènes et mécanistes Le modèle des fluctuations exogènes et non mécanistes Un avantage : il met à jour le rôle de l’investissement sur le niveau d’activité (approche endogène) Un avantage : il met à jour le rôle des chocs aléatoires sur le niveau d’activité (impulsion/propagation) Approche non-mécaniste Un inconvénient : il y a bien des fluctuations cycliques dans l’économie mais elles n’ont pas la régularité du modèle Un inconvénient : les chocs aléatoires sont exogènes à l’activité économique

Est-il possible d’avoir un modèle dans lequel le choc trouve son origine dans la dynamique même de l’économie Un choc qui affecte l’investissement et le niveau d’activité Mais un choc dont le déclenchement n’est pas prévisible = Un modèle endogène non déterministe ?

Pourquoi ? Car l’avenir est incertain 2.3 Une explication endogène mais non déterministe des fluctuations: le cycle financier Un déterminant important des décisions d’investissement : les représentations de l’avenir des agents économiques Pourquoi ? Car l’avenir est incertain Les AE agissent car croyances optimistes ou croyances pessimistes Ces croyances = impact le cycle de crédit

Le cycle de crédit Phase optimiste Demande de crédit (+) / accès au crédit (+) L’activité augmente : ce qui renforce les croyances optimistes = prophétie auto-réalisatrice Les emprunteurs les plus fragiles accèdent au financement = paradoxe de la tranquillité Premiers défauts apparaissent

Phase pessimiste Accès au crédit (-) : les premiers défauts dégradent le bilan des banques = risque crise de solvabilité = défiance généralisée = crise de liquidité = credit crunch La baisse de l’activité = baisse des revenus des ménages = le taux d’endettement augmente = les agents cherchent à se désendetter et vendent leurs actifs = les ventes en catastrophe font baisser la valeur des actifs = chute valeur du patrimoine = hausse de l’épargne pour reconstituer le patrimoine = baisse de l’activité … dépression et déflation

Irvin Fisher, 1933 The debt-deflation theory of great depressions

Élargir le raisonnement : du cycle de crédit au cycle financier Le financement par l’emprunt ne concerne pas que le crédit bancaire Il existe aussi l’émission d’obligations

Dans le cycle financier Phase d’optimisme = + d’endettement des agents à besoin de financement Paradoxe de la tranquillité Retournement Phase de pessimisme = mécanisme de déflation de dette (debt-deflation)

En résumé

3. Faut-il lutter contre les crises économiques (retournement de conjoncture) ? 3.1 Les théories keynésiennes marquent une rupture dans le rôle donné aux pouvoirs publics face à l’instabilité de l’activité économique 3.2 Lutter contre les crises dans la seconde moitié du 20ième siècle : dompter les fluctuations économiques par des politiques de stabilisation 3.3 Les déséquilibres économiques sont les conséquences de l’action publique

Interprétation des retournements d’activité avant Keynes ? 3.1 Les théories keynésiennes marquent une rupture dans le rôle donné aux pouvoirs publics face à l’instabilité de l’activité économique Interprétation des retournements d’activité avant Keynes ? Dès le 19ième siècle, on observe les fluctuations économiques Clément Juglar publie en 1862 Des crises commerciales et leur retour périodique en France, en Angleterre et aux États-Unis : Il «découvre » le cycle des affaires

« Les crises, comme les maladies, paraissent une des conditions de l’existence des sociétés où le commerce et l’industrie dominent. On peut les prévoir, les adoucir, s’en préserver jusqu’à un certain point, faciliter la reprise des affaires. Mais les supprimer, c’est ce qui jusqu’ici, malgré les combinaisons les plus diverses, n’a été donné à personne. »

Une interprétation fataliste du cycle Andrew Mallon, secrétaire d’Etat au Trésor au moment de la crise de 1929 « liquider le travail, liquider les stocks, liquider les fermiers, liquider l’immobilier … éliminer la pourriture du système ». La crise une nécessité dans une économie soumise aux fluctuations

Keynes La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) Révolution keynésienne : Faire de l’Etat un acteur économique capable d’intervenir sur les grandes variables économique

Il peut exister un écart de production (output gap) 3.2 Lutter contre les crises au 20ième siècle : dompter les fluctuations économiques par des politiques de stabilisation Le raisonnement keynésien : distinguer phénomènes de court terme et de long terme La croissance dépend de la quantité de facteurs et de la PGF = le potentiel de croissance ou croissance potentielle À court terme : la croissance peut s’écarter de son niveau potentiel = sous-utilisation des moyens de production Il peut exister un écart de production (output gap)

Output gap Croissance réelle < croissance potentielle Output gap négatif Chômage conjoncturel Croissance réelle > croissance potentielle Output gap positif Surchauffe / inflation

Des fluctuations autour de la croissance potentielle

Loi d’Okun

Comment lutter contre un écart de production négatif ? Politique expansionniste (ou de relance) Politique budgétaire : déficit public / investissement public / effet multiplicateur de la dépense publique sur la demande globale Politique monétaire : baisse taux d’intérêt directeur / hausse du crédit / hausse demande ménages et entreprises

L’impact d’une relance pour les keynésiens

3.3 Les déséquilibres économiques sont les conséquences (néfastes) de l’action publique sur la conjoncture Les pouvoirs publiques veulent modifier le niveau d’activité = politiques expansionnistes Conséquences ? Les autrichiens = conception active de la monnaie mais risque politique monétaire nocive si taux monétaire < taux naturel

Les conséquences d’une politique monétaire expansionniste chez Hayek

L’explication autrichienne de la crise japonaise Pourquoi ?

Sur-production Déflation Politique monétaire expansionniste pour limiter appréciation du yen à partir de 1985 Baisse taux d’intérêt directeur Retour capitaux vers le Japon Accès crédit (+) = cycle financier Politique monétaire et budgétaire expansionniste (à partir de 1992) Sur-production Bulle immobilière Compression des salaires Crainte inflation Déflation Politique monétaire restrictive (1990) Contraction activité Hausse défauts

Milton Friedman et la stagflation La stagflation : combinaison stagnation (baisse de la croissance) et inflation (hausse du NGP) Caractéristique décennie 1970 Comment expliquer la hausse conjointe de l’inflation et du taux de chômage ? Cette hausse conjointe contredit la courbe de Phillips

Réaction: politique de relance budgétaire et monétaire Au début des années 1970, le taux de chômage progresse dans tous les PDEM Illusion monétaire ; les salariés consomment davantage = choc demande positif = le chômage baisse Réaction: politique de relance budgétaire et monétaire Fin de l’illusion monétaire ; les hausses de salaires = choc d’offre négatif = hausse du chômage Anticipations adaptatives des agents économiques Conséquence : l’inflation a augmenté et le chômage n’a pas baissé

Réaction: politique de relance budgétaire et monétaire Au début des années 1970, le taux de chômage progresse dans tous les PDEM Cette hausse du chômage n’est pas conjoncturelle mais structurelle (taux de chômage naturel) Réaction: politique de relance budgétaire et monétaire Illusion monétaire ; les salariés consomment davantage = le chômage baisse Fin de l’illusion monétaire ; les hausses de salaires = choc d’offre négatif = hausse du chômage Anticipations adaptatives des agents économiques Conséquence : l’inflation a augmenté et le chômage n’a pas baissé

Pour Milton Friedman : la stagflation des années 1970 est la conséquence de la multiplication des politiques de relance Un autre exemple d’erreur de politique économique : la diffusion de la crise de 1929, une erreur de politique monétaire ?

Étude de la Crise de 1929 A Monetary History of the United States (1963) avec Anna Schwartz Cette fois-ci c’est la non-intervention de la Fed qui a provoqué la crise : face à la chute des dépôts et la contraction de la masse monétaire, la Fed aurait du créer de la monnaie centrale pour maintenir l’activité de crédit des banques (faire jouer multiplicateur de crédit)

D’autres critiques de l’intervention conjoncturelle de l’Etat L’effet d’éviction ? Une relance budgétaire = déficit public = financement par l’emprunt public Les titres publics captent l’épargne privée L’offre d’épargne baisse sur le marché des fonds prêtables = pénalise l’investissement = Choc de demande négatif La hausse de la dépense publique n’a donc pas d’effet multiplicateur

Introduction de l’hypothèse d’anticipations rationnelles (I) Effet Ricardo-Barro Une relance budgétaire = déficit public Les AE anticipent une future hausse des impôts = ils réduisent leur consommation et épargnent = Choc de demande négatif La hausse de l’épargne privée annule l’effet multiplicateur de la dépense publique

Introduction de l’hypothèse d’anticipations rationnelles (II): Une politique monétaire expansionniste = choc demande positif = effet inflationniste Les AE anticipent immédiatement la hausse de l’inflation = ils obtiennent des compensations de salaire = inflation par les coûts = La hausse des salaires = choc d’offre négatif

Dernière critique des politiques conjoncturelles Les pouvoirs publics n’agissent pas dans l’intérêt général Travaux de l’école du Public Choice Le gain d’une relance est immédiat, le coût décalé dans le temps = politique de relance juste avant une élection

Les critiques de l’intervention publique sur la conjoncture L’action des pouvoirs publics Elle provoque des déséquilibres macroéconomiques: baisse produit, hausse chômage, inflation … Elle est inefficace Effet d’éviction et conséquences des anticipations rationnelles : AE annulent l’impact positif de la dépense publique sur le PIB Hayek : crise de surproduction Friedman : inflation Les objectifs de l’action publique en faveur du personnel politique

Faut-il lutter contre les crises économiques ? Action conjoncturelle ? Révolution keynésienne : rompre avec le fatalisme économique Contre révolution « libérale » des années 1980 La puissance publique peut agir pour réduire l’écart de production = politique de stabilisation des fluctuations La puissance publique commet plus de dégâts à intervenir et ces politiques peuvent être inefficaces

En résumé : distinguer croissance et conjoncture Variation du niveau d’activité Perspective de long terme : « croissance » Perspective de court terme : « conjoncture » Origine/variation ? Accumulation capital sous toutes ses formes Origine/variation ? Choc de demande et choc d’offre d’origine aléatoire ou endogène + propagation Retournement conjoncture (crise) = que faire ? « Laisser faire » Politique de stabilisation

4. Les fluctuations dans une perspective de long terme : la théorie schumpétérienne des cycles longs 4.1 Approche empirique

Les fluctuations économiques = une approche de court terme = conjoncture Mais il existe aussi des fluctuations économiques = une approche de plus long terme = variation de la croissance potentielle

4. Les fluctuations dans une perspective de long terme : la théorie schumpétérienne des cycles longs 4.1 Approche empirique

Les vagues de productivité au 20ième siècle, le cas des Etats-Unis

La source principale de variation de la croissance sur le long terme : les innovations technologiques = variation de la PGF

4.2 Innovation et dynamique de destruction créatrice Les innovations (manuel d’Oslo – OCDE) Innovation de produit Innovation de commercialisation Innovation de procédés Innovation d’organisation

4.2 Innovation et dynamique de destruction créatrice Joseph Schumpeter : Les innovations apparaissent en grappe Elles « remodèlent périodiquement la structure existante de l’industrie » Une dynamique de creativ destruction Approche empirique : à partir des cycles longs mis à jour par N.Kondratiev (une cinquantaine d’années)

Michel Aglietta Sortir de la crise et inventer l’avenir 2014 Les grandes innovations ont un impact quasi-séculaire sur l’activité

D’où vient la dynamique des innovations ?

4.3 Le rôle des entrepreneurs Richard Cantillon : l’entrepreneur prend des risques car il ne connaît pas à l’avance le prix de vente d’un bien J.B.Say ou A.Smith: l’entrepreneur est celui qui prend tous les risques associés à la production

4.3 Le rôle des entrepreneurs innovateurs chez Joseph Schumpeter J.Schumpeter: l’entrepreneur est celui qui met en mouvement la machine capitaliste L’innovation réussit = un monopole provisoire Le monopole = un profit L’innovation ? combiner autrement les moyens de production L’innovateur, un être aux qualités exceptionnelles : anticonformiste, talent, prise de risque

4.4 Le rôle des systèmes d’innovation L’impact des innovations ne se limite pas au rôle joué par les entrepreneurs / innovateurs et aux caractéristiques intrinsèques des innovations sortir du paradigme « technologique » qui est très présent chez Joseph A. Schumpeter raisonner en termes de « système d’innovation »: prendre en compte les interrelations entre acteurs économiques et les incitations produites par le contexte institutionnel historique et local pour stimuler l’innovation.

Une technologie à portée générale Caractéristiques : Utilisée dans de nombreux domaines Complémentaire d’autres technologies Facilement imitable/améliorable Apparition d’un nouveau paradigme technologique Changement organisationnel Changement modes d’accumulation du capital humain Diffusion des nouvelles technologiques dans les structures productives Transformation des marchés financiers Accumulation de capital technologique Intervention Etat : lutter contre défaillances de marché

Accumulation capital technologique durant 1ère / 2ième période Que doit faire l’Etat ? Éviter que la dynamique d’économie échelle produise des abus de position dominante Permettre le financement de grandes structures productives Développement d’une main d’œuvre qualifiée (création des écoles de commerce)

Philippe Aghion, Élie Cohen et Gilbert Cette Changer de modèle (2014) La France et la transition numérique aujourd’hui La France souffre aujourd’hui d’« institutions économiques dépassées ». les institutions de l’économie française : celles du rattrapage des années 1950-1980 Mais elles ne sont plus adaptées au maintien de la France sur la frontière technologique.

Une politique industrielle qui reste encore trop verticale (top-down) : échecs de champions nationaux l’absence de passerelles entre recherche fondamentale et recherche industrielle un marché du travail et d’un marché des produits trop rigides qui sont un frein au développement des PME innovantes un sous-investissement dans l’enseignement supérieur un système financier pas assez accès sur le domaine de l’innovation Des politiques de stabilisation du cycle économique dont la portée est limitée

En résumé : distinguer croissance et conjoncture Variation du niveau d’activité Perspective de long terme : « croissance » Perspective de court terme : « conjoncture » Origine/variation ? Accumulation capital sous toutes ses formes Origine/variation ? Choc de demande et choc d’offre d’origine aléatoire ou endogène + propagation Politique structurelle ? Politique conjoncturelle ?

Les crises ? Phénomènes de retournement de la conjoncture Ralentissement sur une plus longue période de la croissance potentielle Une synthèse des théories des crises dans l’HPE

5. Les crises: histoire et théories 5.1 Avec la révolution industrielle, les crises économiques changent de nature Les crises d’Ancien Régime : des crises frumentaires (chute production et hausse prix) Apologue des vaches maigres et des vaches grasses dans l’ancien testament Avec la révolution industrielle (faillites entreprises, crises financières) : première crise industrielle en Grande Bretagne en 1825 1848 en France: crise frumentaire et crise des chemins de fer (crise mixte)

La crise industrielle ? Développement conjoint de l’industrie et du système financier : interconnexion sphère réelle et sphère monétaire Phase d’investissement / optimisme Retournement Dépression : faillite entreprises et crise du système financier

5.2 La crise : approches théoriques Trois manières d’aborder la notion de crise : La crise : un écart à l’équilibre économique (conjoncture) La crise : un déplacement vers un nouvel équilibre (croissance potentielle) La crise : une crise du fonctionnement du système capitaliste (intrinsèque à l’économie capitaliste)

5.2.1 La crise : un écart à l’équilibre économique Écart entre l’offre et la demande / chômage D’où vient cet écart ? Quel rôle pour l’Etat ?

Tradition classique, néoclassique, autrichienne Le marché permet l’allocation optimale des ressources L’écart à cet optimum est provoqué par des interventions « extérieures » au marché : l’Etat ; un choc inattendu Les effets pervers de l’intervention publique - La réglementation des prix = pénurie - La politique budgétaire = effet d’éviction qui réduit l’investissement privé - La politique monétaire = inflation, « faux signal »

Tradition keynésienne Le marché peut être durablement déséquilibré et aucune force de marché ne le ramène à l’équilibre Les anticipations des acteurs jouent un rôle essentiel = choc de demande négatif Exemple, trappe à la liquidité : la thésaurisation des ménages met en échec la politique monétaire Seule solution possible : la politique budgétaire La politique conjoncturelle : un outil pour sortir de la crise (baisse production/chômage)

La crise conjoncturelle: un écart à l’équilibre Provoqué par l’intervention publique Provoqué par l’absence d’intervention publique Il faut laisser faire Il faut stabiliser le cycle

5.2.2 La crise : vers un nouvel équilibre La crise : une période dans la dynamique de transformation de l’économie J.Schumpeter et le progrès technologique La crise : période de déclin des grappes d’innovations anciennes et d’apparition de nouvelles grappes d’innovation Innovation : provoque un choc d’offre positif L’économie se déplace sur un sentier de croissance supérieur

5.2.3 La crise : un événement dans la nature même du capitalisme Karl Marx : vers une crise fatale au capitalisme Théorie de la régulation : des crises qui transforment les institutions du capitalisme

Karl Marx 1864 Le Capital (tome 1) Le capitalisme va disparaître car victime de la baisse tendancielle du taux de profit

Baisse du taux de profit Les capitalistes doivent faire face à la concurrence qui comprime le taux de profit Pour être plus compétitifs, ils utilisent davantage de machines (capital) Le chômage augmente = pression sur les salaires = paupérisation La hausse de l’intensité capitalistique réduit la place du travail qui est le seul facteur de production à produire une plus value (créer une valeur supérieure à ce qu’elle coûte) Pression sur la demande ; crise de surproduction

Politique monétaire accommodante Patrick Artus, Natixis Politique monétaire accommodante

La théorie de la régulation Le capitalisme fonctionne à partir de « règles » / des institutions qui encadrent le fonctionnement des acteurs économiques Ces institutions changent au cours du temps et donnent au capitalisme des caractéristiques différentes Des crises qui modifient plus ou moins en profondeur les institutions du capitalisme

La succession des modes de régulation

Crise d’un mode de régulation Crise des années 1930 : une production qui devient « de masse » mais une consommation qui ne l’est pas car salaire toujours considéré comme « un coût » Crise de la régulation = passage de la régulation concurrentielle à la régulation monopoliste = Nouvelle conception salaire

Typologie des crises (école de la régulation) Choc exogène Choc endogène : cycle des affaires (lié au cycle du crédit par exemple) / crises cycliques Crise de la régulation : la hausse de la production se heurte à celle de la demande (conception salaire comme coût) Crise du régime d’accumulation : absence durable de la croissance Crise du mode de production : éclatement du système économique

En résumé Variation de l’activité Croissance Conjoncture Retournement de l’activité : crises Débats théoriques sur l’origine/la nature de la crise Politiques publiques ?