Les jeunes particulièrement touchés par le chômage Taux de chômage par sexe et âge en 2008 et 2014 Alors que le taux de chômage des femmes était historiquement supérieur à celui des hommes, la tendance s’est récemment inversée. En effet, le taux de chômage des femmes a augmenté moins rapidement, en particulier en Hauts-de-France. Ainsi, dans la région, il est inférieur à celui des hommes de 1,1 point en 2014 alors qu’il était supérieur de 0,5 point en 2008. La réponse à cette inversion de tendance vient du fait que les secteurs de l’industrie et de la construction, plus souvent occupés par les hommes, ont davantage subi la crise. Le message d’alerte du groupe de travail du CESER est le suivant : « notre jeunesse est en danger », Par ailleurs, plus encore qu’en moyenne nationale, les jeunes de 15 à 24 ans des Hauts-de-France sont plus souvent au chômage. Ainsi, en 2014, près d’un jeune actif sur trois est sans emploi dans la région, contre près d’un sur quatre en France métropolitaine.

Une région fragile socialement Espérance de vie et mortalité en région Au dernier rang de France métropolitaine en matière d’espérance de vie à la naissance -75,9 ans pour les hommes et 82,9 ans pour les femmes (respectivement 78,5 ans et 84,9 en France métropolitaine) Des améliorations dans les départements du Nord et l’Oise   Une mortalité avant 65 ans supérieure de 30% à celle observée en France métropolitaine… + 27% de décès par cancer + 68% de décès par maladies de l’appareil respiratoire + 38% de décès liés aux pathologies cardiovasculaires … avec des disparités territoriales Les problématiques sociales sont également l’un des points auxquels la politique publique doit répondre. Concernant l’espérance de vie à la naissance, les Hauts-de-France se situent au dernier rang de la France métropolitaine. L’écart de l’espérance de vie en Hauts-de-France par rapport à l’échelle nationale doit être résorbé et mieux pris en compte dans les politiques régionales. Un point positif toutefois : on note des améliorations, notamment dans les départements du Nord et de l’Oise.   La mortalité avant 65 ans supérieure de 30% à celle observée en France métropolitaine. Mais l’action publique peut être déterminante pour enrayer ce phénomène. En effet, des disparités territoriales et des indicateurs d’évolution marquent un rattrapage de certains territoires (Roubaix-Tourcoing et Flandres-Lys par exemple) grâce à la redynamisation de ces territoires sous l’effet de l’action publique régionale ou nationale en matière de santé.

Une région fragile socialement 300.000 allocataires du RSA 194 ménages sur 1.000 sont bénéficiaires d’allocations familiales (172/1000 en France métropolitaine) 134 bénéficiaires de l’aide personnalisée au logement sur 1.000 habitants (102/1.000 en France métropolitaine) 930 logements sociaux pour 10.000 habitants (718/10.000 en France de province) 828 bénéficiaires d’allocations de la prestation accueil pour jeune enfant pour 1.000 habitants (788/1.000 en France métropolitaine) 242 personnes sur 1.000 âgées de 75 ans ou plus sont bénéficiaires de l’APA (206 en France métropolitaine) 10,2% des habitants sont couverts par la CMU (6,8% en France métropolitaine) Un taux de pauvreté de 18,2% (14,5% en France) Allocations de rentrée scolaire 2017 : 131.000 familles concernées dans le Nord (2016), 84.848 dans le Pas-de-Calais (2,8 millions de familles en France) La moitié de la population gagne moins de 1.550 euros/mois (1.680 euros en France) Pas de commentaire sur ces statistiques qui tendent à nous alerter en démontrant que, sur le plan social, notre grande et belle région connaît quelques difficultés.

Zoom sur le taux de pauvreté Le COR n’a malheureusement pas pu fournir au CESER ce type d’information pour les Hauts-de-France, mais il est cependant utile d’attirer l’attention sur le taux de pauvreté. En France, et on imagine aisément qu’il en est de même dans notre région, le taux de pauvreté est relativement faible pour les retraités alors qu’il est très marqué pour les moins de 18 ans (« pauvreté des enfants ») Contrairement à d’autres pays européens, et bien qu’il n’existe pas de comparaison explicite de la part de l’OCDE, le taux de pauvreté des retraités est relativement faible en France.

Une position géographique centrale Au cœur du triangle des capitales, d’un bassin de plus de 100 millions d’habitants Si les informations qui viennent d’être présentées, pour la plupart négatives, tendent à nous interroger sur les actions à mettre en place pour combler nos retards ou déficits, tout n’est pas nécessairement « noir ». La région des Hauts-de-France dispose d’un fort potentiel de développement. Voisine de la Belgique et du Royaume Uni, la région Hauts-de-France bénéficie notamment d’une situation géographique exceptionnelle au cœur de l’Europe du Nord-Ouest. Par sa situation de « carrefour européen », la région est directement concernée par les grands enjeux européens. On compte plus de 100 millions d’habitants dans un rayon de 300 km autour de Lille – au cœur des grands flux économiques européens et au centre du triangle Paris-Londres-Bruxelles. La question est de savoir comment mieux tirer partie de cette position stratégique ?

Une région inscrite dans l’espace européen et ouverte sur le monde Les exportations représentent 32% de la richesse produite et les importations 38% 11% des échanges extérieurs de la France Des échanges commerciaux internes avec le marché européen Cette réalité régionale fait des Hauts-de-France une région globalisée. Nous mettons ces chiffres en parallèle des résultats électoraux régionaux qui montrent une réelle interrogation des citoyens sur la pertinence de cette réalité.

Une région inscrite dans l’espace européen et ouverte sur le monde Des infrastructures de transports interrégionales et européennes Terre de passage et de rencontre de flux Des échanges mondiaux au quotidien 10 millions de passagers transitent par Calais C’est aussi le cas pour ce qui concerne les infrastructures de transport. Le maillage de notre territoire est correct, sauf peut-être le maillage est-ouest. Les échanges et déplacements se font surtout du nord au sud, ou inversement.

Une région de mobilités internes et externes 170.000 actifs occupent un emploi situé en dehors de la région 120.000 actifs de la nouvelle région travaillent en Ile-de-France (en sens inverse 18.000 franciliens travaillent en Hauts-de-France) 26.000 actifs de la nouvelle région travaillent en Belgique (10.000 en sens inverse) Enfin, les mobilités internes et externes traduisent également la force et l’ouverture de notre population. Contrairement à ce que l‘on entend trop souvent, les habitants des Hauts-de-France sont des gens mobiles, très mobiles. Le CESER pourrait travailler sur le QUI ? Qui sont les mobiles, qui sont les non mobiles. Que faire pour aider ces populations fort différentes ?